Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU ROSAIRE – jour 14 – La dévotion du Rosaire accueillie par les Fidèles

MOIS DU ROSAIRE – jour 14 – La dévotion du Rosaire accueillie par le concours unanime des Fidèles

Marie donne le rosaire à Saint Dominique
Marie donne le rosaire à Saint Dominique

A l’époque de l’institution du Rosaire, il y eut un redoublement de ferveur pour le culte de Marie. Une preuve évidente c’est que, dans le treizième siècle, les temples et les chapelles en l’honneur de la Sainte Vierge se multipliaient partout.

On assure qu’à Constantinople on comptait cinquante-neuf églises ou chapelles érigées en l’honneur de Marie; et à Rome on en comptait cent soixante-sept, tant l’empressement des fidèles à honorer la mère de Dieu était prodigieux.

Ce redoublement de ferveur produit par l’institution du rosaire, explique comment il se fait que cette dévotion est si répandue dans tous les pays, non-seulement parmi les membres de la confrérie, mais parmi toutes les personnes dévoués à Marie, que l’on voit dans toutes les conditions comme dans tous les états, dans les villes, comme dans les bourgs, la plupart des chrétiens fidèles à ses pratiques.

Eh! comment n’attacheraient-ils pas du prix à une dévotion pour la propagation de laquelle ils voient partout d’augustes exemples?

D’abord parmi les souverains Pontifes, depuis l’origine du Rosaire, les uns ont enrichi d’indulgences cette dévotion; les autres ont fait inscrire leurs noms dans les registres de la confrérie; tous récitent avec confiance le Rosaire et le distribuent même à ceux qu’ils honorent de leur affection ou de leur estime.

Boniface VIII, ayant fait représenter sur le satin les Mystères du Rosaire, ordonna qu’on les mit, après sa mort, dans son cercueil, comme une marque de l’estime qu’il faisait de cette dévotion.

Les évêques s’honorent partout, non-seulement de réciter le Rosaire, mais d’en propager la pratique dans leur propre maison, ainsi que parmi le Clergé et les fidèles, appuyés sur l’usage transmis par leurs prédécesseurs et par les plus illustres évêques de la catholicité: Saint Charles Borromée, Saint François de Sales, etc.

Tous les fondateurs d’Ordres ou de Congrégations des derniers siècles, ont adopté cette dévotion et l’ont prescrite à leurs disciples qui se font un devoir d’allier cette dévotion avec celles de leur institut, et de la propager parmi les fidèles.

Tous les missionnaires apostoliques l’ont préconisée dans leurs prédications. D’ordinaire ils faisaient réciter dans leurs missions, comme on le fait encore de nos jours, une partie du Rosaire, attribuant à cette dévotion toutes les bénédictions que Dieu répandait sur leurs travaux.

Tous les princes chrétiens, les chefs augustes des États de l’Europe, ont donné l’exemple à leurs peuples en adoptant et en pratiquant cette dévotion.

En Allemagne, l’empereur Charles-Quint regardait le Rosaire comme une excellente pratique pour obtenir la protection de Dieu. Il était si fidèle à réciter le rosaire, que, lorsqu’il l’avait commencé, il ne l’interrompait jamais pour les affaires les plus importantes de son empire; et quand on venait pour l’interrompre, il répondait: « Après avoir achevé le Rosaire, je m’occuperai des affaires de la guerre ».

Au Portugal, le roi Alphonse V, disait à ses ministres: « Prions la sainte Vierge, afin que Son Rosaire soit le guide du gouvernement de mon empire ». En Espagne, Philippe II, dans les avis qu’il donnait à son fils pour bien gouverner sou royaume, lui disait: « Mon fils, si vous voulez mettre vos royaumes à l’abri de tous dangers, portez toujours avec vous le Rosaire ».

Dans le duché de Parme et de Plaisance, le duc don Ferdinand, modèle de piété parmi les confrères du Rosaire, fit un opuscule sur cette dévotion pour en faciliter la pratique à ses sujets. En Bohême, le roi Jean disait, en parlant du Rosaire: « J’ai mis dans cette dévotion toute confiance pour mon salut ».

Marie-Thérèse, d’Autriche, épouse de Louis XIV, fut héritière de la dévotion de la reine régente; elle suivait comme elle la procession du rosaire, les premiers dimanches du mois et les fêtes de la Sainte Vierge, dans tous les lieux où elle se trouvait; et elle s’acquittait exactement de tons les autres devoirs de la confrérie.

Louis XIV, reçu dès son berceau dans la confrérie, fut toute sa vie fidèle à celle dévotion, le Père De La Rue rapporte qu’ayant trouvé un jour ce monarque récitant son Chapelet, composé de fort gros grains, il lui en témoigna une surprise accompagnée de sentiments d’édification, à cause de ses nombreuses et importantes occupations:

« Ne soyez pas surpris, lui dit le roi, je me fais gloire de dire mon chapelet; c’est une pratique que je tiens de la reine, ma mère; et je serais fâché de manquer un seul jour à m’en acquitter ».

En Angleterre, le roi Jacques II faisait réciter tous les jours, publiquement et en présence de toute sa cour, une partie du Rosaire, avec l’explication des mystères.

Nous pourrions citer encore d’illustres exemples, mais nous devons nous borner. En France, les progrès du Rosaire ont été si rapides de siècle en siècle, que les églises du Rosaire ne pouvaient contenir les fidèles, tant l’affluence était considérable.

A Toulouse, surtout, il y eut une époque où le concours immense des fidèles fut si tumultueux, à cause de la foule, que deux ordres religieux de cette ville, pour satisfaire la dévotion des peuples, voulurent introduire un nouveau genre de Rosaire; mais le Saint Siège refusa de l’approuver.

L’Europe s’empressa de se ranger sous l’étendard du rosaire; on forma des associations dans les villes et les campagnes. Mais cette dévotion n’a pas été resserrée en Europe; elle s’est propagée partout, en Afrique, en Amérique et en Asie, avec une étonnante rapidité, avec un zèle et une édification qui croissent chaque jour et qui produisent des fruits infinis de grâce et de sanctification dans tous les lieux où la confrérie est établie.

Il est plusieurs paroisses où il est d’usage d’inscrire dans la Confrérie du Rosaire les enfants le jour de leur première communion, tellement l’on considère cette association comme étant à la portée de tous, et l’on juge naturel pour tout chrétien d’en faire partie, nous ne pouvons qu’approuver cet usage, pourvu qu’on ait soin d’expliquer aux enfants et au peuple quel est l’esprit de cette confrérie, quelles en sont les obligations et les faveurs; points que nous aurons lieu de développer les jours suivants; mais auparavant nous verrons demain ce qu’on entend par confrérie en général, et par confrérie ou équipes du Rosaire en particulier.

Résolution

Plus une dévotion est générale et populaire, et plus elle doit nous paraître sainte et divine: ce principe d’un docteur de l’Église s’applique sans nul doute à la dévotion du rosaire que nous apprenons mieux à connaître chaque jour comme étant populaire et universelle.

Prenons donc aujourd’hui la résolution de la pratiquer, ou, si nous la pratiquons déjà, celle de ne jamais la négliger, mais de nous en acquitter avec un vif désir d’imiter tous les fidèles enfants de l’Église qui se sont toujours fait un devoir de payer ce tribut d’hommages et d’invocation à la Mère de Miséricorde.

Prière

Il est passé en proverbe, Seigneur, que la voix du peuple est ta propre voix; j’en reconnais la vérité relativement à la belle, à la sainte dévotion du Rosaire. Fais donc, Dieu de bonté, que je m’unisse chaque jour aux nombreux fidèles qui, en méditant les principaux mystères chrétiens, implorent l’assistance toute-puissante de Marie; je te demande la grâce de ne faire avec eux qu’un cœur et qu’une âme pour te louer, te bénir, te remercier et te glorifier par Marie, que ton Divin Fils nous a donnée pour Mère du haut de sa Croix où Il mourait pour notre rédemption. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LE MYSTÈRE QUI REMPLIT L’ÉTERNITÉ

La salutation de l’Ange à Marie constitue le début des plus grandes « merveilles de Dieu » dans l’histoire de l’homme et du monde. Cette salutation ouvre de près la perspective de la rédemption. Il n’est pas étonnant qu’en entendant cette salutation Marie demeura « bouleversée ».

L’approche du Dieu vivant suscite toujours une sainte frayeur. Et il n’est pas non plus étonnant que Marie se soit demandé « ce que signifiait cette salutation ».

Les paroles de l’Archange « l’ont placée » face à un insondable mystère divin.

De plus « elles l’ont entraînée » dans l’orbite de ce mystère. Il ne suffit pas de prendre simplement acte de ce mystère.

Il faut le méditer toujours à nouveau et toujours plus profondément.

Il est assez fort pour « remplir non seulement la vie, mais aussi l’éternité ».
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE – jour 13 – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles (suite)  

MOIS DU ROSAIRE – jour 13 – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles (suite)

Mois du Rosaire - 13 - Mère de Dieu
Mois du Rosaire – 13 – Mère de Dieu

Les miracles de protection particulière de Notre Dame du Rosaire sont très nombreux ; il faudrait des volumes entiers pour en rapporter seulement les principaux. Nous nous bornerons aux plus connus, et nous citerons des miracles de préservation ou de délivrance, de guérison et de conversion.

Monsieur Gaultier, docteur en médecine, inscrit dans la Confrérie du Rosaire, partit en 1805 pour l’armée, en qualité de chirurgien, bien résolu de remplir eu toute occasion ses devoirs de chrétien et d’associé du Rosaire. Fidèle à cet engagement, au milieu des périls de mille séductions, il en fut récompensé par une assistance de la Sainte Vierge, qu’on peut appeler miraculeuse.

En 1808, il se trouvait à Madrid, lorsqu’éclata cette fameuse insurrection du 2 Mai, où le peuple espagnol massacra sans pitié, durant plusieurs heures, tous les français qu’il put rencontrer. La veille, premier dimanche du mois, suivant l’usage des fervents associés, M. Gaultier, avait fait la communion en l’honneur de la sainte Vierge.

Le jour de l’insurrection, ignorant le mouvement qui se préparait, il sort de chez lui pour se rendre à son poste, et bientôt il est au milieu d’une bande furieuse, armée de poignards ; elle s’empare de lui et s’apprête à le massacrer. Dans ce danger imminent, son premier soin est de se recommander à Dieu et d’implorer la protection de Marie.

Entendant les Espagnols traiter les Français d’impies : « Eh ! Non, leur dit-il, je ne suis pas un impie, en voulez-vous la preuve ? » Et aussitôt il tire de sa poche le rosaire qu’il portait toujours sur lui.

A la vue de ce rosaire, les meurtriers s’arrêtent comme par enchantement : instruits de la piété de Monsieur Gaultier par un homme qui le connaissait et que le ciel lui envoyait pour rendre témoignage, au lieu de le massacrer, ils le comblent de caresses, lui enlèvent son rosaire, le baisent avec respect, le font baiser à tous les assistants et à lui-même, et le conduisent dans une maison sûre pour le mettre à l’abri de tout danger. »

« Plus je réfléchis, dit Monsieur Gaultier, aux circonstances de cet événement, plus je reconnais devoir la vie à la protection de la Sainte Vierge du rosaire. » Si ce n’est pas un miracle proprement dit, c’est tout au moins une assistance spéciale et manifeste.

L’an 1578, la peste désolait la Lombardie et la plus grande partie des habitants de Pavie avaient déjà été enlevés par ce fléau, lorsque cette ville fit vœu de bâtir une chapelle magnifique à Notre Dame du Rosaire, si elle daignait écarter cette fatale calamité : la peste cessa ce jour-là même. En reconnaissance de ce bienfait signalé, les habitants de Pavie firent bâtir une des plus riches chapelles de la contrée.

Plusieurs autres villes d’Italie éprouvèrent la même protection. Ce miracle se renouvela à Cologne. La peste faisait un affreux ravage dans cette ville, lorsqu’elle se consacra par un vœu public, à Notre Dame du Rosaire. Elle fut délivrée presque aussitôt. C’est en vertu de ce vœu qu’une procession solennelle y a lieu chaque année.

La dévotion du rosaire a été comme une source d’abondance dans les temps de disette et un remède à une infinité de causes de famine, en beaucoup de pays. On se rappelle encore le succès merveilleux qu’elle eut dans la principauté de Bénévent, enclavée dans le royaume de Naples.

La ville de Bénévent était couverte et dévastée par des milliers de petites sauterelles qui dévoraient les grains dans la campagne et qui semblaient être les précurseurs d’une longue famine ; les habitants firent une procession générale en l’honneur de Notre Dame du Rosaire: aussitôt le fléau cessa. Les sauterelles se retirèrent le long des murs de la ville, et furent desséchés par les ardeurs du soleil.

Saint Dominique ayant été pris par des pirates en fut très maltraité. Le Ciel voulut venger son serviteur en soulevant une furieuse tempête qui fit échouer leur vaisseau sur un banc de sable.

Dans ce danger imminent où chacun attendait la mort comme certaine, Saint Dominique leur promet au nom de la Sainte Vierge, qu’ils échapperont au naufrage, s’ils veulent se convertir et implorer l’assistance de cette Reine des cieux. Ces pirates suivent ses conseils et commencent à pleurer leurs péchés et à réciter le rosaire, avec respect. Aussitôt le vaisseau se dégage miraculeusement.

Ce fut à la pratique de la dévotion du rosaire que la Reine Blanche de Castille dut de devenir mère de Saint Louis, roi de France et le modèle des rois. Ce fut à la même dévotion pratiquée par sa mère que Louis XIV dut sa naissance, le 8 Septembre 1688, au moment où l’on faisait la procession du Rosaire pour obtenir l’heureuse naissance d’un prince.

En mémoire de ce grand événement, la reine, pleine de reconnaissance envers Notre Dame du Rosaire, fit recevoir le roi son fils au nombre des membres de la confrérie.

Les guérisons obtenues par la dévotion du rosaire sont innombrables. Chaque ville, chaque village en conserve le souvenir. Tous les exemples que nous pourrions citer à l’appui n’ajouteraient rien à la persuasion des fidèles ; comme notre silence à cet égard ne pourra diminuer, en aucune manière, leur confiance envers Notre Dame du Rosaire.

Qu’il nous suffise de faire remarquer que partout, dans les chapelles du Rosaire, on voit clairement par les ex-voto qui y sont attachés, que des aveugles ont recouvré la vue, des sourds l’ouïe, des muets la parole, des boiteux et des paralytiques l’usage des membres, et toute sorte de malades une santé qu’ils ne pouvaient attendre des secours ordinaires de la médecine.

Marie est la Protectrice des chrétiens ; Elle s’intéresse à leur bien tant spirituel que temporel. Si Elle veille sur nos corps pour les préserver de tous les maux temporels, Elle veille avec plus de sollicitude encore sur nos âmes pour les préserver ou les retirer de l’abîme du péché. Mère des justes, clic est encore plus la Mère des pécheurs, l’asile, le refuge et l’Avocate de ceux qui veulent se convertir véritablement.

Elle s’interpose entre la justice de Dieu et les hommes criminels, pour lui présenter les larmes qu’une arrière contrition fait verser à ceux qui réclament le secours de la grâce d’en haut. Aussi Marie a-t-elle toujours été la consolation des vrais pénitents, parce que sa tendresse a, pour ainsi dire, forcé la Divine Bonté pour en obtenir leur conversion.

Le nombre des conversions opérées par la vertu du Rosaire est incalculable. Combien de pécheurs endurcis, dont le salut était presque désespéré, se sont convertis à l’issue des prières et des méditations du Rosaire ! Combien d’hérétiques opiniâtres dans leur attachement  ont été éclairés !

Que de villes, de royaumes, de provinces ont été heureusement changés ! Combien ont réformé leurs mœurs ou abjuré leurs erreurs, du vivant même de saint Dominique.

On raconte entre autres le trait suivant. Une femme, remplie de piété et de vertu, avait épousé un homme fort riche, mais malheureusement déréglé dans ses mœurs. Inconsolable d’avoir rencontré un si grand obstacle à son salut, en la personne de son mari, elle consulta Saint Dominique sur le moyen de pouvoir remédier à ce malheur.

Ce Saint et illustre dévot de Marie lui conseilla de réciter le Rosaire pendant quinze jours consécutifs, le plus dévotement possible. Cette pieuse femme le récita avec tant de ferveur et avec une si grande abondance de larmes, qu’elle fut exaucée le jour même.

Dans la nuit qui suivit ce premier jour de la quinzaine, Dieu représenta si vivement, en songe, à son mari les supplices réservés dans l’enfer aux impudiques, qu’il s’éveilla en sursaut avec un grand frissonnement dans tous ses membres; et, après avoir versé un torrent de larmes sur ses égarements, pénétré de reconnaissance envers Marie, à la vue du danger auquel il s’était exposé, il alla trouver promptement Saint Dominique, se fit recevoir dans la confrérie du Rosaire, et vécut saintement le reste de ses jours.

Résolution

Pensons souvent aux diverses grâces que la Sainte Vierge nous a obtenues dans le cours de notre vie ; et, puisque la lecture d’aujourd’hui et celle d’hier nous prouvent que la pratique du rosaire est, pour ainsi dire, un moyen sujet efficace d’en obtenir les secours nécessaires dans les dangers tant du corps que de l’âme, ayons-y recours chaque jour, puisque chaque jour nous sommes en danger de nous perdre.

« Veillez, nous dit saint Pierre, car votre ennemi le démon, semblable à un lion rugissant, tournant de tous côtés et cherchant qui dévorer. »

PRIÈRE

O Vierge sainte, on n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait eu recours à vous sans avoir été exaucé ; je proclame surtout cette vérité à l’égard de vos fidèles serviteurs qui ont réclamé votre puissante intercession par la pratique de la dévotion du Rosaire.

Plein de confiance en ce moyen que Vous avez prouvé si fréquemment vous être agréable, je veux, tendre Mère, y avoir sans cesse recours, afin d’éprouver Votre protection maintenant et à l’heure de ma mort. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

ELLE T’ÉCRASERA LA TÊTE

Au tentateur qui se cache sous l’aspect d’un ser­pent, le Créateur parle ainsi: « J’établirai “une inimitié entre toi et la femme”, entre ta race et sa race; celle-ci t’écrasera la tête et, toi, tu la viseras au talon. »

Les paroles qu’entendit Marie lors de l’annonciation révèlent qu’est venu « le temps de l’accomplis­sement » de la promesse contenue dans le Livre de la Genèse. Nous passons du proto-évangile à l’Évan­gile. Le mystère de la rédemption est sur le point de s’accomplir.

Le messager du Dieu éternel salue la “Femme”: cette femme est Marie de Nazareth. Il la salue en considération de la “Race” que celle-ci devra accueillir de Dieu lui-même: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre »… « Tu concevras et enfanteras un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus. »
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

La vie de sainte Bakhita, parabole du pardon

La vie de sainte Bakhita, parabole du pardon

Le Pape François a poursuivi mercredi 11 octobre, place Saint-Pierre, son cycle de catéchèse sur «la passion pour l’évangélisation: le zèle apostolique du croyant», en revenant sur la vie exemplaire de sainte Joséphine Bakhita, témoin de la force transformatrice du pardon du Christ. Le Saint-Père a expliqué que sa vie était «une parabole existentielle du pardon», qui montre combien nous avons besoin de plus d’humanité en nous.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 11 octobre 2023

_______________________________________

Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 22. Sainte Joséphine Bakhita : témoin de la force transformatrice du pardon du Christ

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans la série de catéchèses sur le zèle apostolique, – nous sommes en train de réfléchir sur le zèle apostolique – aujourd’hui nous nous laissons inspirer par le témoignage de Sainte Joséphine Bakhita, une sainte soudanaise.

Malheureusement, depuis des mois, le Soudan est déchiré par un terrible conflit armé dont on parle peu aujourd’hui ; prions pour le peuple soudanais, afin qu’il vive en paix ! Mais la renommée de Sainte Bakhita a franchi toutes les frontières pour rejoindre tous ceux qui sont privés d’identité et de dignité.

Née au Darfour – le Darfour tourmenté ! – en 1869, elle est enlevée de sa famille à l’âge de sept ans et transformée en esclave. Ses ravisseurs l’appelèrent « Bakhita« , ce qui signifie « chanceuse ». Elle a connu huit maîtres – l’un la vendait à l’autre…

Les souffrances physiques et morales qu’elle a subies pendant son enfance l’ont laissée sans identité. Elle a subi la malveillance et la violence : elle avait plus d’une centaine de cicatrices sur le corps. Mais elle-même témoigne : « Comme esclave, je n’ai jamais désespéré, car je sentais une force mystérieuse qui me soutenait ».

Face à cela je me demande : quel est le secret de Sainte Bakhita ? Nous savons que souvent la personne blessée blesse à son tour ; l’opprimé devient facilement un oppresseur. Par contre, la vocation des opprimés est de se libérer et de libérer les oppresseurs en devenant des restaurateurs d’humanité. Seulement dans la faiblesse de l’opprimé peut se révéler la puissance de l’amour de Dieu qui libère les deux.

Sainte Bakhita exprime très bien cette vérité. Un jour, son tuteur lui fait cadeau d’un petit crucifix, et elle, qui n’avait jamais rien possédé, le garde comme un trésor jalousement. En le regardant, elle éprouve une libération intérieure parce qu’elle se sent comprise et aimée et donc capable de comprendre et d’aimer : ceci est le début.

Elle se sent comprise, elle se sent aimée et par conséquent capable de comprendre et d’aimer les autres. En effet, elle dira : « L’amour de Dieu m’a toujours accompagnée d’une manière mystérieuse… Le Seigneur m’a tant aimée : il faut aimer tout le monde… Il faut compatir !  » Ainsi est l’âme de Bakhita.

Réellement, compatir signifie à la fois souffrir avec les victimes de tant d’inhumanité dans le monde et avoir pitié de ceux qui commettent des erreurs et des injustices, non pas en les justifiant, mais en les humanisant.

C’est la caresse qu’elle nous enseigne : humaniser. Lorsque nous entrons dans la logique de la lutte, de la division entre nous, des mauvais sentiments, l’un contre l’autre, nous perdons l’humanité. Et bien souvent, nous pensons que nous avons besoin d’humanité, d’être plus humains. Et c’est le travail que Sainte Bakhita nous enseigne : humaniser, nous humaniser nous-mêmes et humaniser les autres.

Sainte Bakhita, devenue chrétienne, est transformée par les paroles du Christ qu’elle méditait quotidiennement : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). C’est pourquoi elle a dit : « Si Judas avait demandé pardon à Jésus, lui aussi aurait trouvé miséricorde ». Nous pouvons dire que la vie de Sainte Bakhita est devenue une parabole existentielle du pardon. 

Que c’est beau de dire d’une personne « elle a été capable, elle a été capable de pardonner toujours ». Et elle a été capable de le faire toujours, bien plus : sa vie est une parabole existentielle du pardon. Pardonner parce qu’ensuite nous serons pardonnés. N’oublions pas ceci : le pardon, c’est la caresse de Dieu pour nous tous.

Le pardon l’a rendue libre. Le pardon d’abord reçu à travers l’amour miséricordieux de Dieu, et ensuite le pardon donné a fait d’elle une femme libre, joyeuse, capable d’aimer.

Bakhita a pu vivre le service non pas comme un esclavage, mais comme l’expression du don gratuit de soi. Et ceci est très important : devenue servante involontairement – elle avait été vendue comme esclave – elle a ensuite choisi librement de se faire servante, de porter sur ses épaules les fardeaux des autres.

Sainte Joséphine Bakhita, par son exemple, nous montre le chemin pour être finalement libérés de nos esclavages et de nos peurs. Elle nous aide à démasquer nos hypocrisies et nos égoïsmes, à surmonter rancœurs et conflictualités. Et elle nous encourage toujours.

Chers frères et sœurs, le pardon n’enlève rien mais ajoute – qu’est-ce que le pardon ajoute ? – de la dignité : le pardon ne t’enlève rien mais ajoute de la dignité à la personne, il fait porter le regard de soi-même vers les autres, pour les voir aussi fragiles que nous, mais toujours frères et sœurs dans le Seigneur. Frères et sœurs, le pardon est la source d’un zèle qui devient miséricorde et appelle à une sainteté humble et joyeuse, comme celle de Sainte Bakhita.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française venus de différentes nations.

Frères et sœurs, par l’intercession de sainte Joséphine Bakhita, demandons au Seigneur le courage de nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres, et d’œuvrer pour la paix dans nos familles et nos communautés.

Que Dieu vous bénisse !


APPELS

Je continue à suivre avec douleur et appréhension ce qui se passe en Israël et en Palestine : tant de personnes tuées, d’autres blessées… Je prie pour les familles qui ont vu un jour de fête se transformer en jour de deuil, et je demande que les otages soient libérés immédiatement.

C’est le droit de qui est attaqué de se défendre, mais je suis très préoccupé par le siège total dans lequel vivent les Palestiniens à Gaza, où il y a également eu de nombreuses victimes innocentes. Le terrorisme et les extrémismes ne contribuent pas à trouver une solution au conflit entre Israéliens et Palestiniens, mais alimentent la haine, la violence et la vengeance, et font seulement souffrir les uns et les autres.

Le Moyen-Orient n’a pas besoin de guerre mais de paix, une paix fondée sur la justice, le dialogue et le courage de la fraternité.

J’adresse une pensée spéciale à la population de l’Afghanistan qui souffre des conséquences du tremblement de terre dévastateur qui l’a frappée, faisant des milliers de victimes (dont beaucoup de femmes et d’enfants) et de personnes déplacées. J’invite toutes les personnes de bonne volonté à aider ce peuple déjà si éprouvé, en contribuant dans un esprit de fraternité à alléger les souffrances des gens et à soutenir la reconstruction nécessaire.

* * *

Je vous invite à tourner votre pensée vers Marie, invoquée en ce mois d’octobre comme Reine du Rosaire. S’il vous plaît, persévérez avec Elle dans la prière pour ceux qui souffrent de la faim, des injustices et de la guerre, en particulier pour la chère Ukraine martyrisée.


Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, dans notre série de catéchèses sur le zèle apostolique, nous nous laissons inspirer aujourd’hui par le témoignage de sainte Joséphine Bakhita, une sainte soudanaise. C’est l’occasion pour nous de prier pour ce peuple en proie à un terrible conflit armé. La réputation de sainte Bakhita a dépassé les frontières et rejoint tous ceux à qui l’identité et la dignité sont refusées.

Ses ravisseurs l’ont appelée “Bakhita”, qui signifie “chanceuse”. Les souffrances physiques et morales dont elle a été victime depuis l’enfance l’ont laissée sans identité. Avec sainte Bakhita, on comprend que c’est seulement dans la faiblesse des opprimés que la force de l’amour de Dieu se révèle et libère opprimé et oppresseur.

Elle expérimente une profonde libération intérieure en regardant le crucifix, car elle se sent comprise et aimée et capable de comprendre et d’aimer à son tour. La vie de sainte Bakhita, devenue chrétienne, a été une parabole existentielle du pardon. Le pardon l’a rendue libre, joyeuse, capable d’aimer.

Elle a vécu le service, non pas comme un esclavage, mais comme une expression du don libre de soi. Le pardon l’a rendue pacifique e pacificatrice, libre et libératrice. Sa vie est un miracle de Dieu. Sainte Joséphine Bakhita, par son exemple, nous indique la voie pour être finalement libres de nos esclavages et de nos peurs.

Elle nous aide à démasquer nos hypocrisies et nos égoïsmes, à surmonter les rancunes et les conflits. Le pardon est source d’un zèle qui se fait miséricorde et appelle à une sainteté humble et joyeuse, comme celle de sainte Bakhita.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana