Neuvaine pour l’Assomption – 1er jour : La fidélité
Dieric Bouts Annonciation XVe siècle
Le chemin d’espérance de Marie s’ouvre avec l’Annonciation. C’est un récit simple mais elle divise l’histoire. Ici se vit la fidélité de Dieu, celle de Jésus, celle de Marie. Une fidélité qui s’explique dans les trois paroles de l’ange à Marie : « Réjouis-toi, N’aie pas peur ; à Dieu, rien n’est impossible ».
La fidélité est l’attitude centrale de cette première étape du chemin d’espérance de Marie. En réalité c’est l’attitude première et essentielle de toute la vie de Notre Dame.
Tout commence, en Marie, au moment où elle dit oui au Seigneur ; c’est un oui radical et définitif, mais dans obscurité lumineuse de la foi. Marie, elle aussi, a accompli dans la foi son pèlerinage. Cela fait que le oui de Marie se rapproche davantage des exigences et des limites des nôtres. Il a suffi à Marie de s’appuyer sur une triple sécurité :
– Dieu l’aimait d’un amour de prédilection
– Dieu lui demandait ce consentement
– à Dieu rien n’est impossible.
La fidélité de Marie est faite de pauvreté, de confiance et de disponibilité.
Demandons à Marie la grâce d’appuyer constamment notre fidélité sur la fidélité de Dieu.
Seigneur notre Dieu, nous te rendons grâce pour le mystère de l’Annonciation. Par le message de l’Ange, et l’entière confiance de Marie, nos cœurs ont été éclairés. Que ton salut soit annoncé à tout homme, et qu’il soit reçu avec foi et reconnaissance, par le Christ, notre Seigneur.
neuvaine pour se préparer à l’Assomption
Un chemin d’Espérance avec Marie :
Chaque jour une méditation d’inspiration biblique et une oraison en préparation du 15 août
Huit jours en compagnie du Christ et de sa mère :
Assomption neuvaine
La fidélité
La pauvreté
La contemplation
Le service
L’écoute de la Parole
L’offrande
La communion
La mission
L’Espérance
Ces méditations s’inspirent de l’ouvrage du Cardinal Eduardo Pironio : Un chemin d’espérance avec Marie, aux Éditions Cerf/Bellarmin :
« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance ». Ce mot de Péguy qualifie bien le chemin de la Vierge qui dit « oui » en s’appuyant sur Celui à qui « rien n’est impossible »…
L’itinéraire de Marie, la pauvre, la contemplative, la femme-pour-les-autres, est d’abord présenté à travers son mystère d’espérance, dans les diverses étapes de son cheminement : de l’Annonciation à la Pentecôte et jusqu’à l’Assomption glorieuse, lorsque, définitivement configurée au Christ, elle se convertit en « signe d’espérance et de consolation pour le Peuple de Dieu en marche » (LG 68).
Car l’espérance est une vertu active, elle ne cultive pas l’illusion. Elle oriente vers ce qui est définitif, vers la possession du ciel nouveau et de la terre nouvelle où habitera la justice. En même temps, elle invite à s’engager, ici et maintenant, dans la construction d’un monde plus juste, d’une « civilisation de l’amour ». D’où l’intérêt des pages sur « l’engagement chrétien avec les pauvres ».
Sur ce chemin d’espérance, Marie précède le voyageur et lui enseigne à « fixer son cœur là où sont les vraies joies ».
Neuvième jour de la neuvaine – Jésus sanctifie tout l’univers par sa lumière
transfiguration du Christ Raphaël détail Pinacothèque du Vatican
Le mystère de la Transfiguration a encore un autre aspect que les textes scripturaires de la fête n’indiquent pas clairement, mais que les chants liturgiques soulignent.
«Pour montrer la transformation de la nature humaine…lors de ton second et redoutable avènement… Sauveur…tu t’es transfiguré… ô toi qui as sanctifié tout l’univers par ta lumière..»
Ces paroles, que nous chantons, font allusion au caractère cosmique et eschatologique de la Transfiguration. La nature entière – qui maintenant subit les conséquences du péché, cause du mal physique – sera affranchie, renouvelée, lorsque le Christ reviendra glorieusement, à la fin des temps.
Cette transformation du monde, est proposée à notre croyance, à notre espoir, à notre attente.
Il faut se garder toutefois d’exagérer cet aspect de la Transfiguration au détriment des autres. Les évangiles nous montrent que le sens premier, fondamental, de la Transfiguration concerne la personne même de Notre-Seigneur, la Transfiguration est d’abord, avant tout, la Transfiguration du Fils bien aimé.
La Transfiguration est aussi une révélation du père et de l’Esprit. Elle soulève le voile qui recouvre pour nous, en cette vie terrestre, la vie intime des trois personnes divines. Disons avec toute l’Eglise : «Tenons-nous spirituellement dans la cité du Dieu vivant et considérons avec admiration, la divinité immatérielle du Père et de l’Esprit resplendissant dans le Fils unique».
La Transfiguration est le moment intense où Jésus ne fait plus qu’un par tout son être avec la compassion du Père.
En ces jours décisifs, il est plus que jamais, transparent à sa « lumière d’amour ».
Alors, si Jésus est transfiguré, c’est que le Père fait éclater en lui sa joie.
Le rayonnement de sa lumière dans son corps de compassion, est comme le tressaillement du Père qui répond au don total de son Unique.
De là la voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! Écoutez-le. »
Mon Fils, mon Fils par excellence, mon Fils propre, non un fils venant d’une autre nature et rapproché de moi par l’adoption, mais mon vrai Fils, né de mon essence, égal à moi en tout. (Saint Léon le Grand : sermon LI 5).
Guide-nous, fortifie-nous, ô Fils éternel du Père. Reste avec nous. Aide-nous à nous oublier pour dépendre de toi seul, pour tout ce que nous souhaitons résoudre et accomplir. Permets-nous de te dans la foi, de sorte que jamais nous ne soyons séparés de toi.
Gloire et louange à notre Dieu, éblouissant de sainteté!
Ta transfiguration révèle ta lumière qui veut se donner aux hommes.
Jésus « redescend de la montagne ». Il faut savoir quitter l’Intimité divine pour rejoindre la terre des hommes. Les disciples suivent mais n’ont pas vraiment compris. L’évangile qui suit le dit bien: « J’ai prié tes disciples de chasser cet esprit, mais ils ne l’ont pas pu? »… En Marc, Jésus répond: « Ce genre d’esprit rien ne peut le faire sortir sinon la prière. » (Mc 9-28,29).
Les disciples ne sont toujours pas entrés dans une véritable démarche de prière (qui est abandon: tel Jésus, il faut se laisser transformer: « il fut transfiguré! ». Les disciples vivent encore dans la « mort », dans l’obscurité, loin de La Lumière de Dieu. Avant de parler, il leur faut comprendre et pour comprendre, il leur faut renaître, il leur faut ressusciter d’entre les« morts », en prenant le chemin humble de l’abandon.
Au cœur de l’été, la fête de la Transfiguration est donc une invitation à la contemplation, à se laisser transfigurer par celui que notre amour contemple.
Donne-nous Seigneur Jésus, de savoir te reconnaître et contempler ta gloire, pour que nous puissions te faire connaître à notre tour, par la joie simple et communicative de ceux qui sont entrés dans le mystère de ta miséricorde.
Voilà sans doute ce que saint Pierre a découvert, en haut de cette montagne: « pour vous faire connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, nous n’avons pas eu recours aux inventions des récits mythologiques, mais nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur ».
Le meilleur moyen de faire connaître le vrai visage de notre Seigneur est de le contempler. Le poids de sa gloire, la puissance de son amour, la souffrance de son cœur, la simplicité de sa joie, ne peuvent être dites autrement qu’en gardant le silence qu’impose Jésus. Un silence qui porte à l’adoration, le silence d’où la lumière du Thabor a jailli et où elle retourne, en attendant le jour de sa pleine manifestation.
Voyant ce prodige étrange et nouveau, puis entendant la voix du Père sur le Thabor, les serviteurs du Verbe divin s’écrièrent : « Voici l’empreinte de l’original, voici vraiment notre Sauveur! »