Prière à Notre Dame de Paris, un an après l’incendie
Prosternés au pied de votre antique statue, Mère Immaculée de Dieu, nous nous plaisons à vous saluer du nom de Notre-Dame de Paris.
C’est dans cette vénérable basilique que, pendant de longs siècles, nos pères vous ont invoquée ; les Saints de la France, les plus illustres Saints des autres contrées, se sont agenouillés ici ; c’est ici que la France vous a été solennellement consacrée par l’un de ses souverains.
Cette église a été associée à toutes les joies et à toutes les tristesses de notre nation : on y a célébré nos plus glorieux triomphes, on y a pleuré nos désastres. Aux jours de nos plus coupables égarements, on y a remplacé par un culte sacrilège l’adoration de votre Fils Jésus ; et, quand vous nous avez obtenu miséricorde, votre peuple est venu de nouveau se mettre à vos pieds et vous reconnaître comme sa Mère et sa Reine.
Ô Notre-Dame de Paris, au nom de tous ces grands souvenirs, au nom du maternel amour que vous avez toujours eu pour Paris et pour la France, nous vous supplions de garder dans nos âmes l’amour de Jésus-Christ et de son Église ! Défendez-nous de la contagion de l’impiété et du vice ; faites que nous soyons toujours des enfants qui vous aiment ! Donnez-nous des Saints qui nous rendent la foi et les vertus des anciens jours.
Ô Reine, Ô Mère, à genoux devant votre image, à la place même où les Saints, nos pères et les protecteurs de notre France, vous ont si souvent invoquée, nous voulons prier comme eux et surtout vivre et mourir comme eux. Exaucez-nous ! Ainsi soit-il
Prière du Cardinal François-Marie-Benjamin Richard lors de cérémonies de commémorations des profanations de 1793, le 15 août 1893. (Il a été l’archevêque de Paris de 1886 à sa mort en 1908. Durant son épiscopat, il a participé activement à la défense des congrégations religieuses. Il a fait également face aux offensives anticléricales et la séparation de l’Église et de l’État en 1905.)
prier pour que nous restions unis en surmontant les divisions
Lors de la messe célébrée ce mardi de l’Octave de Pâques en la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape a demandé à Dieu la grâce de surmonter nos divisions en ce temps d’épreuve. Dans son homélie, il a souligné que se convertir, c’est revenir à la fidélité, une attitude qui n’est pas si courante dans notre vie: la fidélité dans les bons et les mauvais moments, la fidélité à Dieu et aux autres.
Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala – Fra Angelico
En introduisant la messe, il a prié pour l’unité : «Prions pour que le Seigneur nous accorde la grâce de l’unité entre nous. Que les difficultés de cette période nous fassent découvrir la communion entre nous, l’unité qui est toujours supérieure à toute division.»
Dans la première lecture, issue des Actes des Apôtres (Ac 2, 36-41), Pierre annonce ouvertement aux Juifs que Dieu a fait Seigneur et Christ Jésus, qu’ils ont crucifié: à ces mots, beaucoup ont le cœur touché et se convertissent.
Dans l’Évangile (Jn 20, 11-18), Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala, qui se tient en pleurs près du tombeau. Une femme avec des faiblesses mais fidèle, même devant le tombeau, et qui est devenue « l’apôtre des apôtres ».
homélie :
«La prédication de Pierre, le jour de la Pentecôte, a transpercé le cœur des gens: « Celui que vous avez crucifié est ressuscité ». En entendant cela, ils ont senti leur cœur être transpercé, et ils ont dit à Pierre et aux autres apôtres: « Que devons-nous faire? » Et Pierre est clair: « Convertissez-vous. Convertissez-vous.
Changez vos vies. Vous qui avez reçu la promesse de Dieu et qui vous êtes écartés de la loi de Dieu, de beaucoup de choses, au milieu des idoles, de beaucoup de choses … convertissez-vous. Retour à la fidélité ». La conversion est la suivante: revenir à la fidélité. La fidélité, cette attitude humaine qui n’est pas si courante dans la vie des gens, dans notre vie.
Il y a toujours des illusions qui attirent l’attention et souvent nous voulons aller derrière ces illusions. La fidélité, dans les bons comme dans les mauvais moments. Il y a un passage du deuxième livre des Chroniques qui me frappe beaucoup. C’est dans le chapitre 12, au début. «Lorsque le royaume fut consolidé, lit-on, le roi Roboam se sentit en sécurité et s’écarta de la loi du Seigneur et tout Israël le suivit» ».
C’est ce que dit la Bible. C’est un fait historique, mais c’est un fait universel. Souvent, lorsque nous nous sentons en sécurité, nous commençons à faire nos plans et nous nous éloignons lentement du Seigneur, nous ne restons pas fidèles. Et ma sécurité n’est pas ce que le Seigneur me donne. C’est une idole. C’est ce qui est arrivé à Roboam et au peuple d’Israël.
Il se sentait en sécurité – un royaume consolidé – il s’est détourné de la loi et a commencé à adorer des idoles. Oui, nous pouvons dire: « Père, je ne m’agenouille pas devant les idoles ». Non, peut-être que vous ne vous agenouillez pas, mais que vous les cherchez et que vous adorez tant de fois les idoles dans votre cœur, c’est vrai. À plusieurs reprises. Votre propre sécurité ouvre la porte aux idoles.
Mais votre propre sécurité est-elle mauvaise? Non, c’est une grâce. Être en sécurité, mais aussi être sûr que le Seigneur est avec moi. Mais quand il y a une sécurité et que je suis au centre, je me détourne du Seigneur, comme le roi Roboam, je deviens infidèle. Il est si difficile de garder la loyauté.
Toute l’histoire d’Israël, et ensuite toute l’histoire de l’Église, est pleine d’infidélités. Pleine. Pleine d’égoïsmes, pleine de ses propres sécurités qui font que le peuple de Dieu s’éloigne du Seigneur, perd cette fidélité, la grâce de la fidélité. Et même parmi nous, parmi les gens, la fidélité n’est pas une vertu bon marché, certes. L’un n’est pas fidèle à l’autre… « Convertissez-vous, revenez à la fidélité au Seigneur ».
Et dans l’Évangile, l’icône de la fidélité : cette femme fidèle qui n’a jamais oublié tout ce que le Seigneur avait fait pour elle. Elle était là, fidèle, face à l’impossible, face à la tragédie, une fidélité qui lui fait aussi penser qu’elle est capable de porter le corps… Une femme faible mais fidèle. L’icône de fidélité est cette Marie de Magdala, apôtre des apôtres.
Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de la fidélité, de rendre grâce quand il nous donne des sécurités, mais ne pensons jamais qu’elles sont « mes » sécurités et toujours, regardons au-delà de nos propres certitudes; la grâce d’être fidèle même devant les tombes, devant l’effondrement de tant d’illusions. La fidélité qui demeure toujours… Mais il n’est pas facile de la maintenir. Que ce soit Lui, le Seigneur, qui la garde.»
Le Pape a conclu la messe par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.
Prière récitée par le Saint-Père:
«À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit‐il.»
Avant que le Pape François ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antiphone marial de ce temps pascal, Regina Coeli, a été chantée:
Ce Samedi Saint, l’archevêque de Turin a dirigé une prière devant le Saint-Suaire dans la chapelle de la cathédrale où est conservée la précieuse relique pour demander la grâce de vaincre l’épidémie de Covid-19. Devant elle chaque année des milliers de pèlerins viennent se recueillir.
Saint suaire de Turin
L’initiative était de demander au «Christ mort et ressuscité – que le Saint-Suaire nous présente d’une manière aussi vraie et concrète – la grâce de vaincre le mal comme il l’a fait lui, confiant dans la bonté et la miséricorde de Dieu».
A 17 heures, Mgr Nosiglia a ainsi ouvert ce moment inédit de prière. «Le Linceul est l’icône du samedi Saint, de cette journée de silence absolu dans laquelle l’Église veille sur la tombe de son Seigneur en attendant la résurrection. Contemplons le visage du Seigneur avec espoir dans le cœur que nous aurons bientôt, dès ce soir, l’annonce de la sa victoire sur la mort.»
«Que le Saint Suaire nous aide à aller au-delà du trouble, pour découvrir qu’il y a un message où la mort et la vie sont strictement liées», lui qui est selon Saint Jean-Paul II : «un miroir touchant de l’Évangile».
En présentant le 4 avril dernier ce temps de vénération, l’archevêque de Turin a rappelé les mots que le Pape François a adressés dans son message à l’occasion de l’ostension du Saint-Suaire en 2013:
«C’est Lui qui nous regarde pour nous faire comprendre quel grand amour il a eu pour nous, nous libérant du péché et de la mort. Ce visage parle à notre cœur et nous communique une grande paix et c’est comme s’il nous disait : aie confiance, ne perds pas l’espérance, la force de l’amour de Dieu et du Ressuscité vainc tout.»