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Prier pour que les politiques recherchent toujours le bien du peuple

Prier pour que les politiques recherchent toujours le bien du peuple

En ce lundi de la deuxième semaine du Temps Pascal, le Saint-Père a introduit la messe en la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican, en priant pour ceux, des différents pays du monde, qui sont engagés en politique : «Prions aujourd’hui pour les hommes et les femmes qui ont une vocation politique: la politique est une forme élevée de charité. Pour les partis politiques des différents pays, afin qu’en ce moment de pandémie, ils puissent chercher ensemble le bien de leur pays et non celui de leur propre parti.»

 

Dans son homélie, il a rappelé que le chrétien doit non seulement observer les commandements mais se laisser conduire avec docilité par l’Esprit, qui nous guide là où nous ne le savons pas: c’est la renaissance d’en haut, c’est entrer dans la liberté de l’Esprit.

Le Christ enseigne à Nicodème, de Crijn Hendricksz Volmarijn (Rotterdam), tableau inspiré de Jean 3.
Le Christ enseigne à Nicodème, de Crijn Hendricksz Volmarijn (Rotterdam), tableau inspiré de Jean 3.

Il a commenté l’Évangile du jour (Jn 3, 1-8), dans lequel Jésus rencontre le pharisien Nicodème. Il l’a fait aussi  sur la lecture, issue du livre des Actes des Apôtres (Ac 4, 23-31) dans laquelle, après la libération de Pierre et de Jean, les disciples de Jésus adressent ensemble une prière à Dieu afin de pouvoir annoncer sa parole malgré les difficultés.

homélie :

«Cet homme, Nicodème, est un chef des Juifs, un homme d’autorité ; il a ressenti le besoin d’aller vers Jésus. Il y est allé la nuit, parce qu’il devait un peu faire un exercice d’équilibre, car ceux qui allaient parler avec Jésus n’étaient pas bien regardés.

C’est un pharisien juste, car tous les pharisiens ne sont pas mauvais: non, non ; il y avait aussi des pharisiens justes. C’est un pharisien vertueux. Il ressentait un malaise, car c’est un homme qui avait lu les prophètes et il savait que ce que Jésus faisait avait été annoncé par les prophètes.

Il a ressenti un trouble et il est allé parler à Jésus. « Rabbi, nous savons que tu es venu de Dieu comme Maître »: c’est une confession, jusqu’à un certain point. « Personne, en effet, ne peut accomplir ces signes que Tu accomplis si Dieu n’est pas avec Lui ». Il s’arrête avant le « donc ». Si je dis cela … alors …

Et Jésus a répondu. Il a répondu mystérieusement, car lui, Nicodème, ne s’y attendait pas. Il a répondu avec cette image de naissance: si l’on ne naît pas d’en haut, on ne peut pas voir le Royaume de Dieu. Et lui, Nicodème, ressent de la confusion, il ne comprend pas et prend ad litteram cette réponse de Jésus: mais comment peut-on naître si l’on est un adulte, une grande personne? Naître d’en haut, naître de l’Esprit.

C’est le saut que doit faire la confession de Nicodème et il ne sait pas comment le faire. Parce que l’Esprit est imprévisible. La définition de l’Esprit que Jésus donne ici est intéressante: « Le vent souffle où il veut et vous entendez sa voix, mais vous ne savez pas d’où il vient ni où il va : Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit », c’est-à-dire qui est libre.

Une personne qui se laisse porter de toute part par l’Esprit Saint: c’est la liberté de l’Esprit. Et celui qui fait cela est une personne docile, et ici nous parlons de docilité à l’Esprit.

Être chrétien, ce n’est pas seulement accomplir les Commandements: ils doivent être suivis, c’est vrai; mais si vous vous arrêtez là, vous n’êtes pas un bon chrétien. Être un bon chrétien, c’est laisser l’Esprit entrer en vous et vous emmener, vous emmener là où Il vous veut.

Dans notre vie chrétienne, nous nous arrêtons souvent comme Nicodème, avant le « donc », nous ne savons pas quel pas faire, nous ne savons pas comment le faire ou nous n’avons pas la confiance en Dieu pour faire ce pas et laisser l’Esprit entrer. Naître de nouveau, c’est laisser l’Esprit entrer en nous et laisser l’Esprit me guider et non pas moi, et ici, libre, avec cette liberté de l’Esprit qui fait que tu ne sauras jamais où tu finiras.

Les apôtres, qui étaient au Cénacle, lorsque l’Esprit est venu, ils sont sortis prêcher avec ce courage, avec cette assurance… ils ne savaient pas que cela allait arriver; et ils l’ont fait, parce que l’Esprit les guidait. Le chrétien ne doit jamais s’arrêter à l’accomplissement des Commandements: il faut faire, mais aller plus loin, vers cette nouvelle naissance qui est la naissance dans l’Esprit, qui te donne la liberté de l’Esprit.

C’est ce qui est arrivé à cette communauté chrétienne de la première lecture, après que Jean et Pierre soient revenus de l’interrogatoire qu’ils avaient eu avec les prêtres. Ils sont allés voir leurs frères dans cette communauté et ont rapporté ce que les chefs des prêtres et les anciens leur avaient dit. Et la communauté, lorsqu’elle a entendu cela, a été un peu effrayée.

Et qu’ont-ils fait ? Ils ont prié. Ils ne se sont pas arrêtés à des mesures de précaution, « non, faisons ça maintenant, allons un peu plus doucement … » : non. Prier. Que l’Esprit leur dise ce qu’ils devaient faire. Ils ont élevé leur voix vers Dieu en disant « Seigneur » et ils ont prié.

Cette belle prière d’un moment sombre, d’un moment où ils doivent prendre des décisions et ne savent pas quoi faire. Ils veulent naître de l’Esprit, ils ouvrent leur cœur à l’Esprit: que ce soit Lui qui le dise…

Et ils demandent : « Seigneur, Hérode, Ponce Pilate avec les nations et les peuples d’Israël se sont alliés contre ton Esprit Saint et Jésus», ils racontent l’histoire et disent : « Seigneur, fais quelque chose ! Et maintenant, Seigneur, tourne tes yeux vers leurs menaces», celles du groupe des prêtres, « et accorde à tes serviteurs de proclamer ta Parole avec une totale assurance» – ils demandent de l’assurance, du courage, de ne pas avoir peur – « Étends donc ta main pour que se produisent guérisons, signes et prodiges, par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur».

« Quand ils eurent fini de prier, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis du Saint-Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance ». Une deuxième Pentecôte a eu lieu ici.

Face aux difficultés, devant une porte fermée, ils ne savaient pas comment continuer, alors ils sont allés vers le Seigneur, ils ont ouvert leur cœur et l’Esprit est venu et leur a donné ce dont ils avaient besoin, et ils sont sortis pour prêcher, avec courage, en allant de l’avant.

Cela naît de l’Esprit, cela ne s’arrête pas au « donc», au « donc » des choses que j’ai toujours faites, au « donc » après les Commandements, au « donc » après les habitudes religieuses: non ! C’est en train de renaître. Et comment prépare-t-on la renaissance  Par la prière. La prière est ce qui ouvre la porte à l’Esprit et nous donne cette liberté, cette assurance, ce courage de l’Esprit Saint. Dont vous ne saurez jamais où Il vous mènera. Mais c’est l’Esprit.

Que le Seigneur nous aide à être toujours ouverts à l’Esprit, car c’est Lui qui nous fera avancer dans notre vie de service au Seigneur».

Le Pape a conclu la messe par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.

Prière dite par le Saint-Père:

«À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit‐il.»

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antiphone marial de ce temps pascal, Regina Coeli, a été chantée:

«Regína caeli laetáre, allelúia.

Quia quem merúisti portáre, allelúia.

Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia».

Un an après l’incendie : prière à Notre Dame de Paris

Prière à Notre Dame de Paris, un an après l’incendie

Prosternés au pied de votre antique statue, Mère Immaculée de Dieu, nous nous plaisons à vous saluer du nom de Notre-Dame de Paris.

C’est dans cette vénérable basilique que, pendant de longs siècles, nos pères vous ont invoquée ; les Saints de la France, les plus illustres Saints des autres contrées, se sont agenouillés ici ; c’est ici que la France vous a été solennellement consacrée par l’un de ses souverains.

Cette église a été associée à toutes les joies et à toutes les tristesses de notre nation : on y a célébré nos plus glorieux triomphes, on y a pleuré nos désastres. Aux jours de nos plus coupables égarements, on y a remplacé par un culte sacrilège l’adoration de votre Fils Jésus ; et, quand vous nous avez obtenu miséricorde, votre peuple est venu de nouveau se mettre à vos pieds et vous reconnaître comme sa Mère et sa Reine.

Ô Notre-Dame de Paris, au nom de tous ces grands souvenirs, au nom du maternel amour que vous avez toujours eu pour Paris et pour la France, nous vous supplions de garder dans nos âmes l’amour de Jésus-Christ et de son Église ! Défendez-nous de la contagion de l’impiété et du vice ; faites que nous soyons toujours des enfants qui vous aiment ! Donnez-nous des Saints qui nous rendent la foi et les vertus des anciens jours.

Ô Reine, Ô Mère, à genoux devant votre image, à la place même où les Saints, nos pères et les protecteurs de notre France, vous ont si souvent invoquée, nous voulons prier comme eux et surtout vivre et mourir comme eux. Exaucez-nous ! Ainsi soit-il

Prière du Cardinal François-Marie-Benjamin Richard lors de cérémonies de commémorations  des profanations de 1793, le 15 août 1893. (Il a été l’archevêque de Paris de 1886 à sa mort en 1908. Durant son épiscopat, il  a participé activement à la défense des congrégations religieuses. Il a fait également face aux offensives anticléricales et la séparation de l’Église et de l’État en 1905.)

prier pour que nous restions er unis en surmontant les divisions

prier pour que nous restions unis en surmontant les divisions

Lors de la messe célébrée ce mardi de l’Octave de Pâques en la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape a demandé à Dieu la grâce de surmonter nos divisions en ce temps d’épreuve. Dans son homélie, il a souligné que se convertir, c’est revenir à la fidélité, une attitude qui n’est pas si courante dans notre vie: la fidélité dans les bons et les mauvais moments, la fidélité à Dieu et aux autres.

 

Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala - Fra Angelico
Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala – Fra Angelico

 

En introduisant la messe, il a prié pour l’unité : «Prions pour que le Seigneur nous accorde la grâce de l’unité entre nous. Que les difficultés de cette période nous fassent découvrir la communion entre nous, l’unité qui est toujours supérieure à toute division.»

Dans la première lecture, issue des Actes des Apôtres (Ac 2, 36-41), Pierre annonce ouvertement aux Juifs que Dieu a fait Seigneur et Christ Jésus, qu’ils ont crucifié: à ces mots, beaucoup ont le cœur touché et se convertissent.

Dans l’Évangile (Jn 20, 11-18), Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala, qui se tient en pleurs près du tombeau. Une femme avec des faiblesses mais fidèle, même devant le tombeau, et qui est devenue « l’apôtre des apôtres ».

homélie :

«La prédication de Pierre, le jour de la Pentecôte, a transpercé le cœur des gens: « Celui que vous avez crucifié est ressuscité ». En entendant cela, ils ont senti leur cœur être transpercé, et ils ont dit à Pierre et aux autres apôtres: « Que devons-nous faire? » Et Pierre est clair: « Convertissez-vous. Convertissez-vous.

Changez vos vies. Vous qui avez reçu la promesse de Dieu et qui vous êtes écartés de la loi de Dieu, de beaucoup de choses, au milieu des idoles, de beaucoup de choses … convertissez-vous. Retour à la fidélité ». La conversion est la suivante: revenir à la fidélité. La fidélité, cette attitude humaine qui n’est pas si courante dans la vie des gens, dans notre vie.

Il y a toujours des illusions qui attirent l’attention et souvent nous voulons aller derrière ces illusions. La fidélité, dans les bons comme dans les mauvais moments. Il y a un passage du deuxième livre des Chroniques qui me frappe beaucoup. C’est dans le chapitre 12, au début. «Lorsque le royaume fut consolidé, lit-on, le roi Roboam se sentit en sécurité et s’écarta de la loi du Seigneur et tout Israël le suivit» ».

C’est ce que dit la Bible. C’est un fait historique, mais c’est un fait universel. Souvent, lorsque nous nous sentons en sécurité, nous commençons à faire nos plans et nous nous éloignons lentement du Seigneur, nous ne restons pas fidèles. Et ma sécurité n’est pas ce que le Seigneur me donne. C’est une idole. C’est ce qui est arrivé à Roboam et au peuple d’Israël.

Il se sentait en sécurité – un royaume consolidé – il s’est détourné de la loi et a commencé à adorer des idoles. Oui, nous pouvons dire: « Père, je ne m’agenouille pas devant les idoles ». Non, peut-être que vous ne vous agenouillez pas, mais que vous les cherchez et que vous adorez tant de fois les idoles dans votre cœur, c’est vrai. À plusieurs reprises. Votre propre sécurité ouvre la porte aux idoles.

Mais votre propre sécurité est-elle mauvaise? Non, c’est une grâce. Être en sécurité, mais aussi être sûr que le Seigneur est avec moi. Mais quand il y a une sécurité et que je suis au centre, je me détourne du Seigneur, comme le roi Roboam, je deviens infidèle. Il est si difficile de garder la loyauté.

Toute l’histoire d’Israël, et ensuite toute l’histoire de l’Église, est pleine d’infidélités. Pleine. Pleine d’égoïsmes, pleine de ses propres sécurités qui font que le peuple de Dieu s’éloigne du Seigneur, perd cette fidélité, la grâce de la fidélité. Et même parmi nous, parmi les gens, la fidélité n’est pas une vertu bon marché, certes. L’un n’est pas fidèle à l’autre… « Convertissez-vous, revenez à la fidélité au Seigneur ».

Et dans l’Évangile, l’icône de la fidélité : cette femme fidèle qui n’a jamais oublié tout ce que le Seigneur avait fait pour elle. Elle était là, fidèle, face à l’impossible, face à la tragédie, une fidélité qui lui fait aussi penser qu’elle est capable de porter le corps… Une femme faible mais fidèle. L’icône de fidélité est cette Marie de Magdala, apôtre des apôtres.

Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de la fidélité, de rendre grâce quand il nous donne des sécurités, mais ne pensons jamais qu’elles sont « mes » sécurités et toujours, regardons au-delà de nos propres certitudes; la grâce d’être fidèle même devant les tombes, devant l’effondrement de tant d’illusions. La fidélité qui demeure toujours… Mais il n’est pas facile de la maintenir. Que ce soit Lui, le Seigneur, qui la garde.»

Le Pape a conclu la messe par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant aussi à la communion spirituelle.

Prière récitée par le Saint-Père:

«À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence. Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour, désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit‐il.»

Avant que le Pape François ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antiphone marial de ce temps pascal, Regina Coeli, a été chantée:

«Regína caeli laetáre, allelúia.

Quia quem merúisti portáre, allelúia.

Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia».