En ces temps d’épreuve pour l’humanité tout entière, les évêques de Croatie appellent à se tourner vers la Mère de Dieu, ainsi qu’il en fut lors des terribles guerres de Yougoslavie.
En 1992, un conflit fratricide dilacère les Balkans ; les évêques de Croatie en appellent alors à la Vierge Marie et décident de confier leur pays meurtri à son Cœur Immaculé. Une prière est donc écrite par le cardinal Franjo Kuharić et lue ensemble par tous les évêques.
Pour Mgr Želimir Puljić, archevêque de Zara et président de la conférence épiscopale, les temps troublés que nous vivons invitent à renouveler cette consécration à la Vierge Marie afin qu’elle nous délivre «de l’isolement et de l’incertitude» devenue si prégnante avec la propagation mondiale de la pandémie.
Le président de l’épiscopat de Croatie enjoint tous les fidèles à réciter chez eux cette prière (adaptable selon les pays, ici pour la France) :
«Bienheureuse Vierge Marie, réconfort dans la douleur et santé des malades !
Nos aïeux t’ont conféré le vocable de Mère et Avocate fidèle de la France. Tu as été avec nous durant notre histoire difficile ! Aujourd’hui, animés d’une profonde confiance, nous te demandons d’être notre avocate auprès de ton Divin Fils et Notre Sauveur Jésus Christ, afin de calmer les inquiétudes de ces jours et de combler les espérances des personnes et des nations.
Dans le tumulte qui afflige la patrie à cause du danger de contracter le coronavirus, notre peuple et nos citoyens, comme d’autres peuples et d’autres pays, se confient dans ton amour de mère : prie pour nous et prie avec nous, que le Seigneur miséricordieux répande sa paix dans nos cœurs, dans nos familles, entre les hommes et les nations.
Humble servante du Seigneur et reine de la paix, demande au cœur de ton Divin fils la paix dans la vérité et l’amour, la paix dans la liberté et la justice, la paix avec Dieu, la paix avec l’homme. Nous voulons être dignes de cette paix, en nous repentant de nos péchés personnels, des péchés de nos familles et de notre peuple contre les commandements de Dieu.
O mère miséricordieuse, refuge des pécheurs, prie pour que les dons de l’Esprit-Saint descendent sur nous, qu’ils changent les pensées et les cœurs des hommes vers le bien, de la justice et de la paix.
Consolation des affligés et santé des malades,
Au nom de ton peuple tourmenté et effrayé,
Au nom des larmes des blessés et des réfugiés,
Au nom de la souffrance des innocents et des contaminés du virus, nous te supplions de protéger tes fils, qui avec une foi ferme et une invincible espérance, demandent l’intercession du Père céleste à travers toi.
Puissent ces jours difficiles prendre fin rapidement et puisse la paix de Dieu enfin resplendir dans notre pays et le monde entier. Notre mère, prie pour nous. Amen ».
Prière inspirée de celle d’un prêtre italien en quarantaine, dont le frère prêtre est mort du covid-19
Je reste à la maison, Seigneur
Je reste à la maison, Seigneur, et aujourd’hui, je t’en rends compte.
Trente ans à la maison de Nazareth, tu as appris l’écoute et la docilité,
Avant de prendre la route de Jérusalem d’où explosera la vérité.
Je reste à la maison, Seigneur, comme toi dans l’atelier de Joseph.
De la règle impérieuse et du tranchant de l’outil, je fais connaissance,
J’apprends à travailler, à obéir, à dégauchir les aspérités de l’existence.
Je reste à la maison, Seigneur, je le fais de manière responsable pour mon propre bien,
Pour la santé de ma ville, de mes proches éloignés de moi pour l’heure.
Avec lenteur et timidité, j’entre dans mon jardin intérieur.
Je reste à la maison, Seigneur, et dans le même silence qu’à Nazareth,
Je retiens mon souffle à l’unisson de la planète.
Je sais que tu m’attends dans la prière, la lecture, la méditation.
Je reste à la maison, Seigneur ! Au matin, je cherche un signe de confiance,
Tâchant de commencer le jour dans l’émerveillement,
Et de le poursuivre dans la persévérance.
Je reste à la maison, Seigneur, et à midi, j’accueillerai la salutation de l’ange.
Moi aussi, je saluerai Marie qui a répondu au don de ton amour.
Selon ta parole, je revêtirai moi aussi le tablier qui dérange.
Je reste à la maison, Seigneur, et si le soir me prend la mélancolie,
Je t’inviterai comme les disciples d’Emmaüs à rester avec nous,
Tandis qu’il se fait tard et que le soleil faiblit.
Je reste à la maison, Seigneur, je sais que tu iras auprès de ton ami Lazare, malade,
Dans la maison de Béthanie, chez Marthe qui s’inquiète du service,
Et chez Marie qui se tient à ton écoute admiratrice.
Je reste à la maison, Seigneur, habité par la pensée des malades et soignants à l’hospice,
J’entends la tempête qui fait rage sur l’océan du monde,
Réveille-toi Seigneur, s’il est vrai que la mer et le vent t’obéissent.
Je reste à la maison, Seigneur, appuyé sur ta promesse d’être avec nous tous les jours.
En ces jours de retrait et d’impuissance, reliés par la grâce des réseaux,
Je prépare le parfum et les aromates pour le jour où tu rouleras la pierre du tombeau.
Amen !
Arnaud FAVART
Prêtre de la Mission de France
Arnaud Favart, 66 ans, prêtre de la Mission de France, a commencé son ministère comme prêtre ouvrier dans les bâtiments et travaux publics et passé deux années à Marseille, il habitait au Castellas avec Denis Lombard. Il a vécu longtemps en Limousin, curé rural et chauffeur de bus scolaire, en Creuse. De 2012 à 2019, vicaire général de la Mission de France. Aujourd’hui, il démarre un nouveau projet de présence d’Église dans le Puy de Dôme, à Issoire.
Lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Saint-Père a adressé ses pensées à ceux qui n’ont pas de toit en ce moment. Dans son homélie, il a invité les fidèles à contempler Jésus sur la Croix : le Seigneur a pris nos péchés sur Lui pour nous sauver.
le serpent d’airain et la croix
En ce mardi de la 5ème semaine de Carême, l’antienne d’entrée était issue du psaume 26: «Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur» (Ps 26, 14).
Le Pape François a ensuite formulé l’intention de prière suivante: «Prions aujourd’hui pour les sans-abri, en ce moment où l’on nous demande d’être chez nous. Que la société des hommes et des femmes prenne conscience de cette réalité et apporte son aide, et que l’Église les accueille».
Homélie :
Dans son homélie, commentant les lectures du jour, issues du Livre des Nombres (Nb 21, 4-9) et de l’Évangile de Jean (Jn 8, 21-30), le Saint-Père a proposé une méditation sur Jésus crucifié.
«Le serpent n’est certainement pas un animal sympathique: il est toujours associé au mal. Dans la révélation également, le serpent est précisément l’animal que le diable utilise pour nous inciter à pécher. Dans l’Apocalypse, le diable est appelé l’ancien serpent, celui qui mord dès le début, qui empoisonne, détruit, tue. Pour cela, il ne peut pas sortir.
Si l’on veut sortir comme quelqu’un qui propose de belles choses, ce sont des fantasmes: nous y croyons et donc nous péchons. C’est ce qui est arrivé au peuple d’Israël: il n’a pas pu supporter le voyage. Il était fatigué. Et le peuple a parlé contre Dieu et contre Moïse. C’est toujours la même musique, n’est-ce pas ? «Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte ? Pour nous faire mourir dans ce désert ?
Parce qu’il n’y a ni pain ni eau et que nous en avons assez de cette nourriture légère, la manne». Et l’imagination – nous l’avons lu ces derniers jours – va toujours en Égypte: «Mais, là-bas, nous étions bien, nous avons bien mangé …». Et aussi, il semble que le Seigneur n’ait pas supporté le peuple à ce moment-là. Il s’est mis en colère: on voit parfois la colère de Dieu…
Et puis le Seigneur a envoyé parmi le peuple des serpents brûlants qui ont mordu le peuple et sont morts. «Un grand nombre d’Israélites sont morts». À ce moment-là, le serpent est toujours l’image du mal: le peuple voit dans le serpent le péché, il voit dans le serpent ce qui a fait le mal. Et il vient chez Moïse et dit: «Nous avons péché parce que nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi.
Supplie le Seigneur de nous enlever ces serpents». Il se repent. Voici l’histoire dans le désert. Moïse a prié pour le peuple et l’Éternel lui a dit: «Fais un serpent et mets-le sur une tige de métal. Celui qui est mordu et qui le regarde restera en vie».
Mais voilà ce qui me vient à l’esprit: n’est-ce pas de l’idolâtrie ? Il y a le serpent, là, une idole, qui me donne la santé… On ne comprend pas. C’est logique, on ne comprend pas, parce que c’est une prophétie, c’est une annonce de ce qui va se passer.
Car nous avons aussi entendu comme une prophétie proche, dans l’Évangile: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis, et que je ne fais rien par moi-même». Jésus s’est élevé: sur la croix. Moïse fait un serpent et l’élève. Jésus sera élevé, comme le serpent, pour donner le salut.
Mais le cœur de la prophétie est précisément que Jésus s’est fait péché pour nous. Il n’a pas péché : il s’est fait péché. Comme le dit saint Pierre dans sa Lettre: «Il a pris sur Lui nos péchés». Et quand nous regardons le crucifié, pensons au Seigneur qui souffre: tout cela est vrai.
Mais nous nous arrêtons avant d’arriver au centre de cette vérité : en ce moment, tu sembles être le plus grand pécheur, tu as pris sur nous nos péché. Il a pris sur lui tous nos péchés, Il s’est anéanti jusque-là. La croix, c’est vrai, c’est un tourment, il y a la vengeance des docteurs de la Loi, de ceux qui ne voulaient pas de Jésus: tout cela est vrai.
Mais la vérité qui vient de Dieu est qu’Il est venu dans le monde pour prendre nos péchés sur Lui au point de devenir un péché. Tout péché. Nos péchés sont là.
Nous devons nous habituer à regarder l’homme crucifié dans cette lumière, qui est la plus vraie, la lumière de la rédemption. En Jésus fait péché, nous voyons la défaite totale du Christ. Il ne fait pas semblant de mourir, il ne fait pas semblant de souffrir, seul, abandonné… «Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?». Un serpent : je suis élevé comme un serpent, comme celui qui est tout péché.
Ce n’est pas facile à comprendre et, si nous réfléchissons, nous n’arriverons jamais à une conclusion. Seulement contempler, prier et rendre grâce».
Le Pape François a conclu cette messe par un temps d’adoration et la bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à faire la communion spirituelle.
Prière récitée par le Pape :
«Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent au très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il.»
Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale Ave Regina Caelorum a été chantée.