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prier pour surmonter la peur en ces temps difficiles

prier pour surmonter la peur en ces temps difficiles

Lors de la messe de ce jeudi 26 mars célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a eu une pensée particulière pour les personnes âgées seules, les travailleurs précaires et ceux qui exercent une fonction sociale qui les exposent au coronavirus. Dans son homélie, il a invité à déceler les idoles du cœur, souvent cachées. L’idolâtrie fait perdre tous les dons du Seigneur.

 

Le Saint-Père a introduit ainsi cette célébration eucharistique:

L'adoration du Veau d'or enluminure Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye MMW, 10 B 23
L’adoration du Veau d’or enluminure Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye MMW, 10 B 23

«En ces jours de tant de souffrance, il y a tellement de peur. La peur pour les personnes âgées, qui sont seules, dans les maisons de retraite, ou dans les hôpitaux, ou dans leurs maisons, et ne savent pas ce qui peut arriver. La peur des travailleurs sans emploi stable qui pensent à la façon de nourrir leurs enfants et voient venir la faim. La crainte de nombreuses personnes au service de la société qui, à l’heure actuelle, contribuent à faire vivre la société et peuvent attraper la maladie. Et aussi la peur – les peurs – de chacun d’entre nous: chacun sait ce qu’est la sienne. Prions le Seigneur de nous aider à avoir confiance, à tolérer et à surmonter nos craintes».

Dans son homélie, le Pape François a commenté la première lecture, issue du livre de l’Exode (Ex 32, 7-14), qui raconte l’histoire du veau d’or.

homélie :

«Dans la première lecture, il y a la scène de la mutinerie du peuple. Moïse s’est rendu sur la Montagne pour recevoir la Loi: Dieu la lui a donnée, en pierre, écrite par son doigt. Mais le peuple s’est ennuyé, il s’est rassemblé autour d’Aaron et a dit: « Ce Moïse, nous ne savons plus depuis un certain temps où il est, où il est parti, et nous sommes sans guide. Faites-nous un dieu pour nous aider à aller de l’avant ».

Et Aaron, – qui devint plus tard prêtre de Dieu, mais là il était un prêtre de la stupidité, des idoles -, dit : « Mais oui, donnez-moi tout l’or et l’argent que vous avez », et ils donnèrent tout et firent ce veau d’or. Dans le psaume, nous avons entendu la complainte de Dieu:

«À l’Horeb ils fabriquent un veau, ils adorent un objet en métal: ils échangeaient ce qui était leur gloire pour l’image d’un taureau, d’un ruminant». Et voici, en ce moment, où commence la lecture: «En ces jours-là, le Seigneur parla à Moïse: «Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui. Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant: “Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.”».

Une véritable apostasie ! Du Dieu vivant à l’idolâtrie. Ils n’avaient pas la patience d’attendre le retour de Moïse: ils voulaient quelque chose de nouveau, ils voulaient quelque chose, quelque chose de liturgique, quelque chose …

J’aimerais mentionner quelques éléments à ce sujet. Tout d’abord, cette nostalgie idolâtre du peuple: dans ce cas, il pensait aux idoles de l’Égypte, mais c’était la nostalgie de retourner aux idoles, de retourner au pire, ne sachant pas attendre le Dieu vivant. Cette nostalgie est une maladie, même la nôtre.

On commence à marcher avec l’enthousiasme d’être libre, mais ensuite les plaintes commencent: « Mais oui, c’est une période difficile, le désert, j’ai soif, je veux de l’eau, je veux de la viande … mais en Égypte nous avons mangé des oignons, de bonnes choses et ici il n’y a pas … ».

L’idolâtrie est toujours sélective: elle vous fait penser aux bonnes choses qu’elle vous donne mais ne vous fait pas voir les mauvaises. Dans ce cas, ils pensaient à la façon dont ils étaient à table, avec ces repas si bons qu’ils les aimaient tant, mais ils oubliaient que c’était la table de l’esclavage. L’idolâtrie est sélective.

Ensuite, autre chose: l’idolâtrie vous fait tout perdre. Aaron, pour être un veau, leur demanda : « Donnez-moi de l’or et de l’argent », mais c’était l’or et l’argent que l’Éternel leur avait donnés quand Il leur avait dit : « Demandez aux Égyptiens de l’or en prêt », et ils partirent avec eux. C’est un don du Seigneur, et avec le don du Seigneur, ils idolâtrent. Et c’est très mauvais.

Mais ce mécanisme nous arrive aussi: lorsque nous avons des attitudes qui nous conduisent à l’idolâtrie, nous sommes attachés à des choses qui nous aliènent de Dieu, parce que nous nous faisons un autre dieu et le faisons avec les dons que le Seigneur nous a donnés. Avec l’intelligence, avec la volonté, avec l’amour, avec le cœur … ce sont les dons du Seigneur que nous utilisons pour faire de l’idolâtrie.

Oui, certains d’entre vous peuvent me dire : « Mais je n’ai pas d’idoles à la maison. J’ai le Crucifix, l’image de Notre-Dame, qui ne sont pas des idoles… » – Non, non: dans votre cœur. Et la question que nous devrions nous poser aujourd’hui est la suivante: quelle est l’idole qu’il y a dans votre cœur, dans mon cœur. Cette sortie cachée où je me sens bien, qui m’éloigne du Dieu vivant.

Et nous avons aussi une attitude très intelligente avec l’idolâtrie: nous savons comment cacher les idoles, comme l’a fait Rachel lorsqu’elle a fui son père et les a cachées dans la selle du chameau et parmi ses vêtements. Nous aussi, parmi nos habits du cœur, nous avons caché beaucoup d’idoles.

La question que je voudrais poser aujourd’hui est la suivante  quelle est mon idole ? Mon idole de la mondanité … et de l’idolâtrie conduit aussi à la piété, car ceux-là  ne voulaient pas le veau d’or pour lui faire faire du cirque: non.

Mais pour le culte: « Ils se prosternèrent devant lui ». L’idolâtrie vous conduit à une religiosité erronée, en effet: bien souvent, la mondanité, qui est l’idolâtrie, vous fait changer la célébration d’un sacrement en une fête mondaine. Un exemple: je ne sais pas, je pense, pesons par exemple à une célébration de mariage.

Vous ne savez pas si c’est un sacrement où les jeunes mariés donnent vraiment tout et s’aiment devant Dieu et promettent d’être fidèles devant Dieu et ils reçoivent la grâce de Dieu, ou si c’est une exposition de mannequins, de la façon dont ils s’habillent les uns les autres… la mondanité. C’est une idolâtrie. C’est un exemple. Parce que l’idolâtrie ne s’arrête pas: elle continue toujours.

Aujourd’hui, voici la question que je voudrais poser à chacun d’entre nous: quelles sont mes idoles ? Chacun a la sienne. Quelles sont mes idoles, où je les cache. Et que le Seigneur ne nous trouve pas, à la fin de notre vie, en disant de chacun de nous: « Tu t’es perverti. Tu t’es écarté du chemin que je t’avais indiqué. Tu t’es prosterné devant une idole ».

Demandons au Seigneur la grâce de connaître nos idoles. Et si nous ne pouvons pas les chasser, au moins de les garder dans un coin…»

Le Pape a conclu cette messe par un temps d’adoration et la  bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à faire la communion spirituelle.

Prière récitée par le Pape

« Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent au très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il.»

Avant que le Pape ne quitte la chapelle, dédiée au Saint-Esprit, l’antienne mariale Ave Regina Caelorum a été chantée.

prier pour les religieuses qui donnent leur vie pour aider les malades

Le Pape prie pour les religieuses qui donnent leur vie pour aider les malades

Le Pape a présidé ce matin à la Maison Sainte-Marthe la messe de la solennité de l’Annonciation du Seigneur, qui rappelle l’Incarnation de Dieu. En introduisant la messe il a adressé ses prières aux religieuses qui sont aux côtés des malades et des pauvres, surtout en cette période de pandémie de coronavirus.

 

Annonciation Vitrail Chartres
Annonciation Vitrail Chartres

«Aujourd’hui, en la fête de l’Incarnation du Seigneur, les Sœurs Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, qui ont servi au dispensaire de Sainte Marthe pendant 98 ans, sont ici à la messe, renouvelant leurs vœux avec leurs sœurs dans toutes les parties du monde. Je voudrais offrir la messe aujourd’hui pour elles, pour la Congrégation qui travaille toujours avec les malades, les plus pauvres, comme elle l’est ici depuis 98 ans, et pour toutes les sœurs qui travaillent en ce moment en prenant soin des malades et en risquant aussi leur vie et en donnant leur vie.»

Le Saint Père a fait place au grand Mystère de l’Incarnation en proclamant l’Évangile de Saint Luc proposé par cette solennité (Lc 1, 26-38).

«L’évangéliste Luc ne pouvait le savoir qu’à partir du récit de la Vierge. En l’écoutant, nous avons entendu la Vierge raconter ce mystère. Nous sommes devant le mystère. Le mieux que nous puissions faire maintenant est peut-être de relire ce passage, en pensant que c’est la Vierge qui l’a raconté.

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »

À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.

Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »

L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

C’est cela le mystère.

Le Pape a terminé la célébration par une adoration et une bénédiction eucharistique, nous invitant à faire la communion spirituelle.

Prière du Saint-Père

«À Tes pieds, ô mon Jésus, je me prosterne et je T’offre le repentir de mon cœur contrit qui demeure dans son néant et en Ta sainte présence. Je t’adore dans le Sacrement de Ton amour, l’ineffable Eucharistie. Je désire te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. Dans l’attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, que je vienne à Toi. Que Ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et pour la mort. Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il.»

“Notre Père” en union avec tous les chrétiens du monde

“Notre Père” en union avec tous les chrétiens du monde

À l’occasion de la fête de l’Annonciation, et dans le contexte tragique de l’épidémie de coronavirus, le Pape a proposé à tous les chrétiens du monde de s’unir dans la prière du “Notre Père”.

Voici les quelques mots prononcés par le Pape François, depuis la bibliothèque du Palais apostolique, en introduction de ce temps de prière œcuménique :

Le Notre Père en Mt 6, 9-13
Le Notre Père en Mt 6, 9-13

«Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous nous sommes donnés rendez-vous, tous les chrétiens du monde, pour prier ensemble le Notre Père, la prière que Jésus nous a enseigné.

Comme des enfants confiants, nous nous adressons au Père. Nous le faisons tous les jours, plusieurs fois par jour, mais en ce moment nous voulons implorer la miséricorde pour l’humanité durement éprouvée par la pandémie de coronavirus. Et nous le faisons ensemble, chrétiens de toute Église et communauté, de toute tradition, de tout âge, langue et nation.

Prions pour les malades et pour les familles, pour les opérateurs de santé et ceux qui les aident ; pour les autorités, les forces de l’ordre et les volontaires ; pour les ministres de vos communautés.

Aujourd’hui beaucoup d’entre nous célèbrent l’Incarnation du Verbe dans le sein de la Vierge Marie, quand son “me voici”, humble et total, se reflète le “moi voici” du Fils de Dieu. Nous aussi nous nous confions avec pleine confiance dans les mains de Dieu et avec un seul cœur et une seule âme nous prions.

Notre père,

Qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne,

Que ta volonté soit faite

Sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui

Notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

Comme nous pardonnons aussi

À ceux qui nous ont offensé

Et ne nous laisse pas

Entrer en tentation

Mais délivre-nous du mal.

Amen. »

Une autre initiative, cette fois propre à l’Église catholique, sera proposée ce vendredi 27 mars à 18h, avec un temps de prière présidé par le Pape François sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, qui sera suivi d’une bénédiction Urbi et Orbi avec concession de l’indulgence plénière.