La maison de la Vierge à Éphèse

La maison de la Vierge à Éphèse

Pendant des siècles, l’un des lieux les plus saints est resté caché et inconnu. Ce fut une sœur française, en 1891, qui trouva ce qui restait de la petite maison où avait vécu la Vierge Marie à Éphèse, en actuelle Turquie.

Depuis que Jésus sur la croix avait confié Marie à l’apôtre Jean, les deux selon une antique tradition se sont installés à Éphèse, où ils ont vécu pendant plusieurs années. Mais personne ne savait où se trouvait la maison.

Autel dans la maison de la Vierge à Éphèse. J’ai eu le bonheur d’y célébrer personnellement la messe à la mi-août 1972. (P. J.-Daniel Planchot)

Arriva à cet endroit la Sœur Marie de Mandat-Grancey (1837-1915), une religieuse profondément dévote envers la Vierge Marie. Élevée dans une famille noble, elle était entrée chez les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul (comme Sainte Catherine Labouré, qui a eu la révélation de la Médaille Miraculeuse).

Pendant plusieurs années, jusqu’en 1886, elle se consacra aux petits orphelins (nombreux dans les années de pauvreté et de guerre), puis elle quitta l’Europe en réponse à un appel lancé par Pape Léon XIII, qui exhortait les missionnaires français à offrir de l’aide au Moyen-Orient. Elle fut affectée à un hôpital français de Smyrne (aujourd’hui Izmir, en Turquie).

Enthousiasmé par les écrits de la mystique allemande Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) sur la vie de Vierge Marie et de Saint-Jean à Éphèse, elle fut convaincue, sur la base de ses visions, de la nécessité d’identifier et d’honorer ce lieu sacré. Elle poussa deux prêtres amis à lire le même écrit de la bienheureuse Emmerich.

En Juillet 1891, se lança la première expédition de recherche pour trouver la « maison de Marie ». Sœur Marie, les deux prêtres et des guides locaux commencèrent à voyager à dos d’âne en se servant du livre des révélations privées de la mystique allemande comme d’une carte. Les résultats ne tardèrent pas à arriver.

Le 29 Juillet, les archéologues identifièrent les ruines d’une maison du premier siècle, avec une église du IVe siècle construite au-dessus. Ayant un sens très pratique, Sœur Marie assura l’achat de la maison et de ses propriétés (15 novembre 1892), en dépit de nombreux obstacles.

Puis elle travailla sans relâche pour restaurer la maison et en faire un lieu de pèlerinage. Sœur Marie vécut dans cette région, prenant soin des chrétiens et des musulmans en fin de vie.

Lors de la restauration, ont été retrouvées trois pierres du foyer, que l’on croyait construit par l’apôtre même. La pierre angulaire a été donnée à la chapelle de la famille de Mandat-Grancey en France en reconnaissance de la vie de sainteté de sœur Marie qui a mené une vie caractérisée par le détachement, les vertus d’obéissance et de charité.

Le 21 Janvier 2011 a été ouverte sa cause de béatification. Le Pape Léon XIII encouragea les visites sur le site de la Maison de Marie (Meryem Ana Evi en turc), en le déclarant lieu de pèlerinage (visité et honoré même par les musulmans locaux). Les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI y sont venus pour se recueillir. Moi-même j’y ai personnellement célébré la messe en 1972.

P. J.-Daniel Planchot, cm

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse