
À la prison pour femmes de Santiago, le plaidoyer du Pape pour la dignité
Devant 600 détenues du centre pénitencier de Santiago dédié à San Joaquin, le Pape s’est livré à un vibrant plaidoyer pour la dignité humaine et pour la réinsertion des populations carcérales, qui «privées de liberté», ne doivent pas pour autant «renoncer aux rêves ni aux espérances». «Être privé de liberté, ce n’est pas la même chose que d’être privé de dignité».
Le Saint-Père a articulé son discours autour de trois mots-clés porteurs d’espoir: «mères, enfants et fleurs». Ce triptyque a d’abord permis au Saint-Père d’évoquer longuement cette dignité que doivent garder à l’esprit les détenues afin de ne pas sombrer dans la résignation ou le désespoir: «La dignité on n’y touche pas, la dignité on la caresse, personne ne peut en être privé».
Ainsi survient la nécessité de lutter «contre tout type de carcan, d’étiquettes selon lesquels on ne peut pas changer, ou que cela ne vaut pas la peine, ou que tout revient au même. Non ! Tout ne revient pas au même».
Le Pape pleure avec un groupe de victimes d’abus sexuels au Chili
Le Pape François a rencontré des victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé, ce mardi 16 janvier, à la nonciature à Santiago du Chili.
La rencontre s’est déroulée dans un cadre strictement privé. Personne n’était présent, hormis le Pape et un petit groupe» de victimes. Ils se sont retrouvés à la nonciature de Santiago, après le déjeuner. Il fallait permettre aux personnes abusées par des prêtres de raconter leur souffrance. Le Pape les a écoutées, il a prié et pleuré avec elles.
Plus tôt à la Moneda, le palais présidentiel, devant les autorités chiliennes, des membres de la société civile et les corps diplomatique, le Pape a exprimé «sa douleur et sa honte (…) face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église». Il a dit vouloir s’unir à ses frères dans l’épiscopat, «car s’il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut en même temps nous engager pour que cela ne se reproduise pas.»
Dans l’après-midi, devant les séminaristes, prêtres et religieux, le Pape a de nouveau évoqué ce «grave et douloureux mal». François a évoqué avant tout la douleur des victimes et leurs familles «qui ont vu trahie la confiance qu’elles avaient placée dans les ministres de l’Église», et parlé de «la souffrance des communautés ecclésiales» sous le coup d’une «suspicion» générale. Il a appelé «les hommes et les femmes d’église à avoir le courage de demander pardon».
Le programme de vie du Pape pour l’Église chilienne
Quatrième moment fort de cette première journée du Pape François au Chili: la rencontre avec les prêtres, consacrés et les séminaristes, qui, venus en nombre, ont rempli la cathédrale de Santiago, réservant un accueil très chaleureux au Pape.
C’est un véritable programme de vie qu’a proposé le Pape au clergé, aux religieux et aux consacrés de l’Église chilienne. Pour ce faire, François s’est basé sur l’Évangile proclamé lors de la liturgie de la Parole, qui relate la pêche miraculeuse et l’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples sur le lac de Tibériade (Jn 21, 1-19); un passage que le Pape a partagé en trois moments-clés et symboliques: Pierre/communauté abattue, Pierre/communauté bénéficiaire, et Pierre/communauté transfigurée, expliquant que l’expérience d’apôtre relève toujours d’un double aspect, personnel et communautaire.