Le Pape au Congo RDC
Le Pape François est arrivé en République démocratique du Congo à 15h00 ce mardi 31 janvier. Il y reste jusqu’au vendredi 3 février avant de décoller pour Juba, capitale sud-soudanaise, du 3 au 5 février, pour accomplir son pèlerinage de paix.

Il a donc entamé son 40e voyage apostolique «œcuménique de paix» comme il l’a lui-même appelé dimanche 29 janvier à la fin de l’angélus, qui le conduit dans deux pays, tous deux traversés par la très forte contradiction d’avoir un sous-sol très riche mais des populations rongées par la pauvreté et la violence.
Dans le Congo RDC , majoritairement chrétien avec une très forte présence catholique, le successeur de Pierre se rend en pasteur pour affermir les fidèles et leur apporter sa proximité.
Si 49% des 100 millions de Congolais sont catholiques, la grande mobilisation et la ferveur observées dans le pays démontrent que le Pape ne sera pas seulement accueilli par les catholiques ou les chrétiens, mais aussi par les croyants d’autres religions.
Les autorités de l’Église protestante et de la communauté musulmane ont appelé leurs fidèles à «réserver au Pape un accueil chaleureux». Ainsi, attendu par tous les Congolais, il sera l’hôte de toute la Nation congolaise, désireuse de réconciliation et de paix.
Auparavant, le pays avait déjà reçu deux fois la visite d’un Pape. Jean-Paul II s’y était rendu en 1980 et en 1985. Mais ce voyage apostolique de François bénéficie d’une attention bien plus étendue grâce au développement des technologies de l’information, en particulier des réseaux sociaux, mais aussi à cause du contexte sociopolitique du pays, meurtri en sa partie orientale.
Une visite pastorale qui honore les Congolais
Le thème de la visite papale rappelle à la fois l’enseignement récent du Pape et l’aspiration du peuple congolais: «Tous réconciliés en Jésus-Christ». L’hymne national commence ainsi par dire: «Debout, Congolais, unis par le sort, unis par l’effort pour l’indépendance».
L’unité dans la diversité des centaines d’ethnies regroupées par la colonisation et l’unité contre les tentatives extérieures de balkanisation, tel restera l’enjeu essentiel de tout mandat politique.
La société civile et les Églises s’impliquent également dans la recherche de cette stabilité. Forte de sa présence sur toute l’étendue du pays, notamment dans les structures sociales, l’Église locale accorde une importance particulière au défi de son engagement prophétique en faveur des personnes et des couches sociales les plus démunies.
L’Évangile annoncé est ainsi mis à l’épreuve comme message de joie et de paix, de défense des faibles et de promotion du bien commun.
Le peuple congolais se sent honoré de recevoir un si grand hôte, en ce moment où le voyage fait déjà la une de plusieurs médias qui peuvent mettre entre parenthèses les affres des violences armées et leur cortège de conséquences néfastes.
Même s’ils ne feront pas le déplacement de Kinshasa, seul site retenu pour cette visite, les Congolais vivant dans d’autres coins du pays ou dans la diaspora expriment également leur joie, malgré toutes les situations que vit la RDC.
Coopération État-Église
De nombreuses personnes ont constaté que les préparatifs de l’accueil du Pape se sont faits dans une grande collaboration entre l’Église et l’État congolais.Le voyage du Pape sera aussi l’occasion de raffermir l’Accord-cadre signé en 2016 au Vatican entre le Saint-Siège et l’État congolais avec des accords spécifiques notamment pour la santé et l’éducation, pour le plus grand bien du peuple.
En RDC, l’Église catholique est un acteur social majeur, et de ce fait, un grand partenaire de l’État congolais. Elle détient et gère 2.819 structures et centres caritatifs et sociaux, employant ainsi un bon nombre de personnes.
Elle est en outre propriétaire de beaucoup d’institutions d’enseignement primaire, secondaire et universitaire. L’Église locale possède et/ou gère 18.671 structures éducatives. L’éducation catholique est parmi les plus appréciées. Dans le passé, la majeure partie de l’élite était formée dans des établissements catholiques, dans les séminaires notamment.
La sécurité, les minerais et le martyre de la région de l’Est
L’exploitation des ressources naturelles est la principale cause des guerres et des massacres dans l’Est du pays. L’accès aux terres et aux ressources constitue par ailleurs la motivation principale des conflits présentés sous la bannière ethnique. Au cours de son voyage, le Pape rencontrera quelques victimes des violences dans l’Est du pays.
C’est notamment autour de ses nombreuses ressources minières que cette région de la RDC connaît des conflits interminables. Une bonne frange de la population vit dans une pauvreté scandaleuse. Au lieu de produire de la richesse, les minerais dont regorge le sous-sol congolais produisent du sang, des orphelins et toute sorte de misère dont la communauté internationale et les médias internationaux parlent peu.
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