Aimer sans être possessifs

Le Pape François a célébré ce matin, place Saint-Pierre, la messe pour le Jubilé des jeunes ce dimanche 24 avril. Devant 70 000 adolescents, venus des quatre coins du monde, il a souligné dans son homélie que l’amour était la carte d’identité du chrétien, un amour concret.

«Voulez-vous vivre l’amour que Jésus nous donne ?» demande le Saint-Père aux jeunes âgés de 13 à 16 ans présents sur la place. Car aimer, «c’est la voie pour être heureux, mais ce n’est pas facile, c’est exigeant.» «Aimer, en effet, veut dire donner, non pas seulement quelque chose de matériel, mais quelque chose de soi-même.»

Et le Seigneur est invincible en générosité. Il est toujours avec celui qui pense ne compter pour personne, qui est mis à l’écart, empêché ainsi de bien grandir : «Comme il l’a fait avec ses jeunes disciples, il te regarde dans les yeux et t’appelle à le suivre, à prendre le large. Jésus t’attend patiemment, il attend ton « oui ».»

Aimer sans être possessifs

À ces jeunes qui grandissent, et chez qui émerge, «d’une nouvelle manière», le désir d’aimer, et d’être aimés, le Pape leur fait des recommandations.  Celle «d’aimer sans être possessifs», comme l’enseigne le Seigneur. «Aimer les personnes sans les vouloir comme vôtres, mais en les laissant libres.» Une tentation qui est renforcée par la culture consumériste alors qu’il faut «prendre soin de l’autre personne, ce qui veut dire la respecter, la protéger et l’attendre».

La richesse matérielle ne donne pas plus de valeur 

Chez ces adolescents existe aussi un grand désir de liberté. Mais attention là-aussi, «il faut savoir dire des ‘non’. La liberté n’est pas pouvoir toujours faire ce qui me convient.» Car le risque, c’est de s’éloigner de ses amis. «Ce n’est pas vrai que lorsque je me sens bien tout va bien.» «Ne vous contentez pas de la médiocrité, de vivoter dans le confort et assis», car on est alors distrait de la vraie richesse, différente de la richesse matérielle. «Le masque des forts, comme les héros des films ou quand vous endossez des habits derniers cris» ne donnent pas plus de valeur. Et le bonheur n’est pas une application qu’on télécharge sur un téléphone portable.

Reprenant un point déjà évoqué lors de l’audience du 30 mars, le Pape rappelle l’importance de saisir la main de Jésus quand on tombe, cette main qui relève et qui sauve. L’important est de ne pas rester à terre, « car Dieu t’a créé pour que tu sois debout.»

«Entrainez-vous pour devenir des champions de la vie ! ainsi, vous serez reconnus comme des disciples de Jésus.»

*

Au terme de la célébration, lors de la prière du Regina Caeli, le Pape François a dit : «Confions toutes nos aspirations et nos espoirs à l’intercession de Marie, Mère de Miséricorde.» Il a renouvelé son invitation aux jeunes à «aller de l’avant avec courage» et les a remerciés pour leur «témoignage joyeux et bruyant». «Maintenant, vous retournez à la maison avec la joie de votre identité chrétienne. Debout, la tête haute, et votre carte d’identité dans vos mains et dans votre cœur ! Que le Seigneur vous accompagne !»

Il a aussi exprimé sa «préoccupation toujours vive pour les frères évêques, prêtres et religieux, enlevés depuis longtemps en Syrie. Que Dieu miséricordieux touche le cœur des ravisseurs, et permette dès que possible à nos frères d’être libérés et de pouvoir retourner à leurs communautés. Pour cela, je vous invite tous à prier, sans oublier les autres personnes enlevées dans le monde.»