C’est la justice, rien que la justice que tu rechercheras

Le Pape François a présidé ce vendredi les vêpres qui ouvre la 52ème semaine de prière pour l’unité des chrétiens, en la basilique romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs. Dans son homélie, il a rappelé que «la solidarité et la responsabilité commune doivent être les lois qui régissent la famille chrétienne» et que «nous devons reconnaitre la valeur de la grâce concédée aux autres communautés chrétiennes».

 

Semaine de l'Unité des Chrétiens 2019
Semaine de l’Unité des Chrétiens 2019

Cette année, le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens est tiré du Deutéronome : «C’est la justice, rien que la justice que tu rechercheras» et a été choisi par des chrétiens indonésiens. Le Pape François a parlé de ce thème et de ses implications pour les chrétiens dans leur vie quotidienne.

En présence des représentants d’Églises, notamment une délégation œcuménique de Finlande et des étudiants de l’Institut œcuménique de Bossey, il a dit que «l’unité des chrétiens est un fruit de la grâce de Dieu» et que «nous devons nous disposer à l’accueillir avec un cœur généreux et disponible».

«Les fêtes elles-mêmes exhortent le peuple à la justice, rappelant l’égalité fondamentale de tous les membres, toutes également tributaires de la miséricorde divine, et invitant chacun à partager les biens reçus avec les autres. Rendre honneur et gloire au Seigneur lors des fêtes de l’année va de pair avec rendre honneur et justice à son prochain, surtout s’il est faible et dans le besoin.»

La croissance au service de tous

Précisément à partir de l’extrait du Deutéronome, il a souligné combien «est vivante la préoccupation que la croissance économique laisse beaucoup de personnes dans la pauvreté permettant seulement à un petit nombre de s’enrichir grandement.»

«Lorsque la société ne repose plus sur le principe de la solidarité et du bien commun, nous assistons au scandale des personnes vivant dans l’extrême pauvreté aux côtés de gratte-ciel, d’hôtels imposants et de centres commerciaux de luxe, symboles d’une richesse incroyable. Nous avons oublié la sagesse de la loi de Moïse selon laquelle, si la richesse n’est pas partagée, la société est divisée.»

Saint Paul l’a rappelé bien plus tard dans sa lettre aux Romains : «ceux qui sont forts doivent s’occuper des faibles». «La solidarité et la responsabilité commune doivent être les lois qui régissent la famille chrétienne.»

Ne pas mépriser les autres chrétiens

Or, il y a le risque chez les chrétiens que «prédomine la logique connues des Israélites dans les temps anciens et du peuple indonésien aujourd’hui, c’est-à-dire que (…) dans la tentative d’accumuler des richesses, nous oublions les faibles et les personnes dans le besoin. Il est facile d’oublier l’égalité fondamentale qui existe entre nous.»

«Il est facile de penser que la grâce spirituelle qui nous a été donnée est notre propriété» comme il est possible que «les dons reçus de Dieu nous rendent aveugles sur les dons faits aux autres chrétiens.»

«C’est un péché grave que de minimiser ou de mépriser les dons que le Seigneur a donnés à d’autres frères, croyant qu’ils sont en quelque sorte moins privilégiés de Dieu. Si nous partageons les mêmes idées, nous permettons à la même grâce reçue de devenir une source d’orgueil, d’injustice et de division.Et comment pouvons-nous alors entrer dans le Royaume promis?»

Alors il faut «reconnaitre avec humilité que les bénédictions reçues ne sont pas nôtres de droit, mais qu’elles sont nôtres par don, et qu’elles nous ont été données afin que nous les partagions avec les autres», et cela vaut aussi et surtout dans le cadre de l’œcuménisme. «Un peuple chrétien renouvelé et enrichi par cet échange de dons sera un peuple capable de marcher d’un pas assuré et confiant sur la voie qui conduit à l’unité.»