Christ est sorti du tombeau, libre et vainqueur

Résurrection du Christ- Galerie des tapisseries Vatican – Atelier de Pieter Coecke van Aelst 1502 – 1550

Et toi, Église catholique ? Et toi, épouse fidèle, quelle est ton idée ? Quelle est-elle, sinon celle que Jésus t’a enseignée ? Et je reconnais que sur lui tu ne pouvais interroger de témoin plus digne de foi que lui-même. Quelle est donc ton idée ? Ce qu’il t’a appris, savoir que le Christ est tout à la fois le Verbe de Dieu, un esprit et un corps humains.

Comment sais-tu qu’il est le Verbe ? « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; il était en Dieu dès le commencement ».

Comment sais-tu qu’il y a en lui un esprit humain? « En inclinant la tête, il rendit l’esprit ». Et un corps humain ? Le voici, et sois indulgent pour ceux qui partagent l’erreur où étaient d’abord les disciples. Observe toutefois que ces disciples n’y persévérèrent point.

Les disciples pensaient que le Christ notre Seigneur n’avait pas une chair réelle, et qu’il n’était qu’un esprit. Jésus les laissa-t-il dans cette erreur ? Combien elle est funeste, puisque le Médecin s’empressa d’y porter remède, pour ne pas laisser le mal empirer !

Ils le regardaient simplement comme un esprit ; et, pour déraciner en eux ces pensées funestes qu’y découvrait son œil : « Pourquoi êtes-vous troublés, leur dit-il, et pourquoi ces pensées montent-elles dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds, touchez et voyez, car un esprit n’a ni chair ni os comme ce que vous voyez en moi ».

Ah ! Pour combattre toutes les folles imaginations, attache-toi à cet enseignement ; autrement c’est ta mort. Le Christ est véritablement le Verbe, le Fils unique de Dieu, l’égal de son Père ; il est un esprit humain véritable et une véritable chair exempte de péché. C’est cette chair qui est morte et qui est ressuscitée, qui a été attachée au gibet, puis déposée dans le tombeau pour siéger enfin dans le ciel.

Le Seigneur Jésus prétendait convaincre ses disciples que ce qu’ils voyaient était bien de la chair et des ossements ; tu prétends, toi, le contraire. Est-ce donc lui qui ment, et toi qui dis vrai ? Est-ce toi qui bâtis et lui qui renverse ? Pourquoi d’ailleurs a-t-il voulu me convaincre de cette vérité, sinon parce qu’il sait ce qu’il m’est utile de croire et ce qu’il m’est désavantageux de ne pas croire ? Croyez donc cela ; voilà bien l’Époux.

Saint Augustin, Sermon 238.