Catéchèse sur le “notre Père”: 7. Père qui es au cieux
Le Pape a continué sa catéchèse sur le Notre Père, ce mercredi 20 février, à partir du Livre d’Isaïe (49, 14-16), insistant sur l’imperfection de l’amour terrestre, comparé à celui prodigué par Dieu.
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 20 février 2019
Frères et sœurs, la première étape du Notre Père, comme de chaque prière chrétienne, est l’entrée dans un mystère, celui de la paternité de Dieu. Lorsque nous parlons de Dieu comme Père, nous pensons à l’image de nos parents, surtout s’ils ont été bons et nous on fait du bien.
limites terrestres
Aucun d’entre nous n’a eu de parents parfaits. Comme nous, nous ne serons jamais des parents ou des pasteurs parfaits. Mais nous devons aller au-delà : Dieu est un Père qui est aux cieux.
Nos relations amoureuses vivent toujours sous le signe de nos limites et de notre égoïsme, elles sont donc souvent polluées par des désirs de possession ou de manipulation de l’autre… C’est pourquoi parfois les déclarations d’amour se transforment en sentiments de colère et d’hostilité.
Dieu, en tant que «père», est l’amour total, alors qu’en cette vie, nous ne goûtons l’amour que de manière imparfaite et transitoire : il n’est souvent qu’une promesse qui a du mal à tenir, une quête qui bien vite se dessèche et s’évanouit. Mais il existe un autre amour : celui du Père qui est aux cieux. Personne ne doit douter d’être destinataire de cet amour.
Mendiants de l’amour
Les hommes et les femmes sont éternellement des mendiants de l’amour, à la recherche d’un lieu pour être finalement aimés, mais ils ne le trouvent pas. Combien d’amitiés et d’amours déçus dans notre monde!
Le dieu grec de l’amour, dans la mythologie, est le plus tragique de tous: on ne sait pas s’il est un être angélique ou un démon. La mythologie dit qu’il est le fils de Poros et de Penía, c’est-à-dire de ruse et de pauvreté, destiné lui-même à porter une partie de la physionomie de ces parents.
À partir de là, nous pouvons penser à la nature ambivalente de l’amour humain: capable de s’épanouir et de dominer la vie en une heure de la journée et immédiatement après, le dépérissement et la mort; celui qui le saisit lui échappe toujours (Platon, Symposium, 203). «Ton amour est comme un nuage du matin, comme la rosée qui s’estompe à l’aube » (Osée 6: 4)
Aucun doute sur l’amour de Dieu le Père
Cependant, il y a un autre amour, celui du Père « qui est au ciel ». Personne ne devrait douter qu’il soit le destinataire de cet amour. Si même notre père et notre mère ne nous avaient pas aimés, il y a un Dieu au ciel qui nous aime comme personne sur terre ne l’a jamais fait et ne peut jamais le faire.
Notre amour représente souvent une promesse qui a du mal à tenir, une tentative qui bientôt se dessèche et s’évapore, un peu comme lorsque le soleil se lève le matin et enlève la rosée de la nuit. Désireux d’aimer, nous nous sommes heurtés à nos limites, à la pauvreté de nos forces: incapables de tenir une promesse qu’il semblait facile de réaliser aux jours de grâce.
Si tous nos amours terrestres s’effondrent aussi et qu’il ne reste que de la poussière, il y a toujours pour nous tous, brûlant, l’unique et fidèle amour de Dieu. Ne craignons donc pas : à personne n’est refusée l’expérience fondamentale de la foi chrétienne, celle de se savoir enfant aimé de Dieu. Rien ne peut éteindre cet amour passionné qu’il a pour chacun de nous.
Je vous invite à refaire l’expérience de cet immense amour paternel que Dieu a pour nous afin de le faire découvrir aux autres. Que Dieu vous bénisse !
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