Il fait entendre les sourds et parler les muets

Il fait entendre les sourds et parler les muets

Jésus et le sourd-muet baie 1 - 1840 - Saint Germain l'Auxerrois - Paris
Jésus et le sourd-muet baie 1 – 1840 – Saint Germain l’Auxerrois – Paris

Depuis la fenêtre du palais apostolique sur la place Saint Pierre à Rome, le Pape François a médité sur l’évangile du jour «Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37). Il a invité chacun, notamment les prêtres, à se questionner sur sa manière d’écouter les autres.

L’épisode de la liturgie du jour présente Jésus guérissant un sourd-muet.  «Ce qui est frappant dans le récit, c’est la manière dont le Seigneur accomplit ce signe miraculeux.» En effet, Jésus prend le sourd-muet à part, lui met les doigts dans les oreilles et touche sa langue avec sa salive, puis il lève les yeux au ciel, soupire et dit « »Effatà », c’est-à-dire : Ouvre-toi !» (cf. Mc 7, 33-34).

Dans d’autres épisodes de guérisons, Jésus ne fait pas autant de geste. Alors, «Pourquoi fait-il tout cela maintenant, alors qu’on lui a seulement demandé d’imposer sa main au malade (cf. v. 32) ?» car être sourd-muet «a une valeur symbolique particulière et a quelque chose à nous dire à tous.»

Demandons-nous comment est notre écoute 

En effet, «nous avons tous des oreilles, mais bien souvent, nous ne pouvons pas entendre», car «il existe en fait une surdité intérieure, que nous pouvons aujourd’hui demander à Jésus de toucher et de guérir. C’est pire que la surdité physique, c’est la surdité du cœur.»

«Nous ne trouvons pas le temps de nous arrêter pour écouter ceux qui nous parlent.» et «nous risquons de devenir imperméables à tout et de ne pas faire de place à ceux qui ont besoin d’être écoutés : je pense aux enfants, aux jeunes, aux personnes âgées, à tous ceux qui n’ont pas tant besoin de paroles et de sermons, mais d’être écoutés. Demandons-nous : comment se passe mon écoute ? Est-ce que je me laisse toucher par la vie des gens, est-ce que je sais consacrer du temps à mes proches ?». 

Particulièrement «le prêtre doit écouter les gens, ne pas être pressé. Écouter et voir comment il peut les aider, mais après avoir écouté. Et nous tous : d’abord écouter, puis répondre.»

«Combien de fois les gens parlent sans écouter d’abord, répétant leurs refrains qui sont toujours les mêmes ! Incapables d’écouter, nous disons toujours les mêmes choses.» Pourtant, «la renaissance d’un dialogue vient souvent non pas des mots, mais du silence, du fait de ne pas s’accrocher, de recommencer patiemment à écouter l’autre»; «la guérison du cœur commence par l’écoute.»

Écouter Jésus 

Le Seigneur, «nous faisons bien de l’inonder de questions, mais nous ferions mieux de commencer par l’écouter. Jésus le demande».

«Nous sommes chrétiens,  mais peut-être, parmi les milliers de mots que nous entendons chaque jour, nous ne trouvons pas quelques secondes pour laisser résonner en nous quelques mots de l’Évangile. Jésus est la Parole : si nous ne nous arrêtons pas pour l’écouter, il passe.» Le «médicament» est «chaque jour un peu de silence et d’écoute, un peu moins de paroles inutiles et un peu plus de paroles de Dieu.» 

En conclusion: «entendons aujourd’hui, comme au jour de notre baptême, les paroles de Jésus : « Effatà, ouvre-toi! »  Jésus, je souhaite m’ouvrir à ta Parole, m’ouvrir à l’écoute».

Après l’angélus…

Après la prière de l’Angélus, le Pape a parlé de la béatification de son compatriote argentin, Mamerto Esquiú, qui a lieu la veille. Né en 1826, frère mineur et évêque de Córdoba, «Il était un proclamateur zélé de la Parole de Dieu pour l’édification de la communauté ecclésiale et civile.», a salué le Pape François, invitant à applaudir le bienheureux.

Le Souverain pontife a aussi parlé de la commémoration de sainte Teresa de Calcutta, ce dimanche, «Un tonnerre d’applaudissements ! J’adresse mes salutations à toutes les Missionnaires de la Charité, engagées dans le monde entier dans un service souvent héroïque, et je pense en particulier aux Sœurs du Don de Marie, ici au Vatican.»