la femme et l’harmonie du monde

église de Sainte Livrade sur Lot chapiteau Adam et Ève

C’est un véritable hymne aux femmes que le Pape a proposé au cours de la Messe célébrée dans la matinée du jeudi 9 février, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Pour sa méditation, le Pape François est parti des lectures du jour, tirées du livre de la Genèse (2, 18-25) et de l’Évangile de Marc (7, 24-30). Il a repris chaque point du passage de la Genèse : « Alors le Seigneur « ‘fit tomber une torpeur sur l’homme’ : il le fait dormir. Un homme seul, la solitude, à présent l’homme est endormi, le rêve de l’homme : il s’endormit. »

Et « artisanalement, est-il écrit littéralement, il prit une de ses côtes et façonna ‘une femme et la conduisit à l’homme’. Quand il la vit, l’homme dit : ‘Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l’homme, celle-ci !’ » Pour l’homme, « c’est une chose différente de tout ce qu’il avait : c’est ce qui lui manquait pour ne pas être seul : la femme, il la découvrit, la vit. »

Mais « avant de la voir, il en a rêvé. » En effet, « pour comprendre une femme, il faut d’abord en rêver : on ne peut pas la comprendre comme tous les autres êtres vivants ; c’est autre chose, c’est différent ». C’est précisément « ainsi que Dieu l’a faite : pour être rêvée avant. »

« Souvent, quand nous parlons des femmes, nous parlons de façon fonctionnelle : la femme est pour faire ceci, pour faire, non ! Elle est d’abord pour une autre chose : la femme porte quelque chose qui fait que, sans elle, le monde ne serait pas ainsi » La femme « apporte une richesse que l’homme et toute la création et tous les animaux n’ont pas ».

De même « Adam, avant de la voir, l’a rêvée : il y a quelque chose de poétique, dans ce récit. Puis, le troisième passage, quand Adam dit ‘C’est l’os de mes os et la chair de ma chair’ : le destin de tous les deux ». On lit en effet dans la Genèse : « C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair ». Oui, « une seule chair ».

L’homme et la femme « ne sont pas l’un supérieur à l’autre. L’homme n’apporte pas l’harmonie : c’est elle qui apporte cette harmonie qui nous enseigne à caresser, à aimer avec tendresse et qui fait du monde une belle chose. »

« Trois passages, donc. L’homme seul, la solitude de l’homme sans la femme ; deuxièmement, le rêve : on ne peut jamais comprendre une femme sans en avoir rêvé auparavant ; troisièmement, le destin : une seule chair. »

« Il y a quelques mois, j’ai rencontré, au cours des audiences, un couple qui fêtait soixante ans de mariage.» Le Pape leur a demandé « qui des deux avait eu le plus de patience » au cours des soixante ans de mariage. Et « eux m’ont regardé, ils se sont regardé dans les yeux, je n’oublierai jamais ces yeux, puis ils se sont tournés vers moi et m’ont dit tous les deux ensemble : ‘Nous sommes amoureux’. Après soixante ans, cela signifie une seule chair et c’est cela qu’apporte la femme : la capacité de tomber amoureux. L’harmonie au monde. »

« Souvent, nous entendons dire : ‘Il faut que dans cette société, dans cette institution, qu’ici il y ait une femme afin qu’elle fasse cela, qu’elle fasse ces choses’.» Mais « la fonctionnalité n’est pas le but de la femme : il est vrai que la femme doit faire des choses et qu’elle fait des choses. Le but de la femme est de faire l’harmonie et sans la femme il n’y a pas d’harmonie dans le monde. »

« Exploiter les personnes est un crime de lèse-humanité, c’est vrai, mais exploiter une femme est pire : c’est détruire l’harmonie que Dieu a voulu donner au monde. Détruire, ce n’est pas seulement un délit, un crime : c’est une destruction, c’est revenir en arrière, c’est détruire l’harmonie. »

« Tel est le grand don de Dieu : il nous a donné la femme : la femme est l’harmonie, c’est la poésie, c’est la beauté ». Sans elle, le monde ne serait pas aussi beau, il ne serait pas aussi harmonieux. »