la foi n’est pas une échappatoire aux tempêtes de la vie

Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche 13 août, le Pape François s’est appuyé sur l’Évangile du jour, récit de Jésus marchant sur l’eau qui tend la main pour sauver Pierre dans le lac de Galilée. C’est toute l’histoire de la foi. Il a ainsi rappelé que croire n’est pas un chemin de tranquillité mais l’assurance d’un soutien qui donne sens au chemin de vie.

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Le Christ sauvant l’apôtre Pierre de la noyade, par Lorenzo Veneziano (1370).

L’Évangile (Mt 14,22 à 33) d’aujourd’hui décrit l’épisode de Jésus qui, après avoir prié toute la nuit sur la rive du lac de Galilée, va vers la barque de ses disciples marchant sur l’eau. La barque est située sur le lac, arrêtée par un fort vent de face. Quand ils voient Jésus venir marchant sur l’eau, les disciples le prennent pour un fantôme et prennent peur.

Mais il les rassure : « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! » (V. 27). Pierre, dans son impétuosité typique, dit : « Seigneur, si c’est toi, fais que j’aille vers toi sur l’eau » ; et Jésus l’appelle « Viens ! » (vv. 28-29). Pierre du bateau se met à marcher sur l’eau vers Jésus ; mais en raison du vent si agité il commence à couler. Et il crie : « Seigneur, sauve-moi ! » Alors Jésus tend la main et le saisit (vv. 30-31).

Ce récit de l’Évangile contient un symbolisme riche et nous fait réfléchir sur notre foi, en tant qu’individus et en tant que communauté ecclésiale, la foi de nous tous qui sommes ici aujourd’hui sur la place Sait Pierre. La communauté, cette communauté ecclésiale a-t-elle la foi ? Comment est la foi en nous et la foi de notre communauté ?

La barque, c’est la vie de chacun d’entre nous, mais elle est aussi la vie de l’Église ; Le vent de face, ce sont les difficultés et les épreuves. L’invocation de Pierre : « Seigneur, fais que j’aille vers toi ! » Et son cri : « Seigneur, sauve-moi ! » ressemble beaucoup à notre désir de sentir la proximité du Seigneur mais aussi la peur et l’angoisse qui accompagnent les moments les plus durs de notre vie et de notre communauté, marquées par des fragilités internes et des difficultés externes.

Pour Pierre, à ce moment-là, ne suffit pas la parole de Jésus, qui est comme la corde à s’agripper pour faire face aux eaux hostiles et turbulentes. C’est ce qui peut arriver à ceux qui ne s’attachent pas à la parole du Seigneur, pour avoir plus de sécurité, à ceux qui consultent les horoscopes et les diseurs de bonne aventure et commencent à sombrer vers le fond. Cela signifie que la foi n’est pas aussi forte.

L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que la foi dans le Seigneur et en sa parole ne nous ouvre pas un chemin où tout est facile et paisible ; elle ne soustrait pas aux tempêtes de la vie. La foi nous donne la sécurité d’une présence, la présence de Jésus qui nous pousse à surmonter les tempêtes existentielles, la certitude d’une main qui nous aide à faire face aux difficultés, montrant le chemin même quand il est sombre. La foi, en somme, n’est donc pas une échappatoire aux problèmes de la vie, mais soutient le chemin et lui donne un sens.

Cet épisode est une image merveilleuse de la réalité de l’Eglise de tous les temps : une barque qui, le long de la traversée, fait face à des vents contraires et aussi aux tempêtes qui menacent de l’accabler. Ce qui la sauve, ce n’est pas le courage et les qualités de ses hommes : la garantie contre le naufrage, c’est la foi dans le Christ et en sa parole. Ceci est la garantie : la foi en Jésus et en sa parole.

Sur cette barque, nous sommes en sécurité, malgré nos pauvretés et nos faiblesses, surtout quand nous nous mettons à genoux et adorons le Seigneur, comme les disciples qui, à la fin, « se prosternent devant lui, en disant : ‘En vérité, tu es le Fils de Dieu’ (v. 33). Qu’il est merveilleux de dire à Jésus ces paroles : « En vérité, tu es le Fils de Dieu ! » Ensemble disons-les tous, n’est-ce pas ? « En vérité, tu es le Fils de Dieu ! »

Que la Vierge Marie nous aide à nous maintenir fermement dans la foi pour résister aux tempêtes de la vie, à rester sur la barque de l’Église, évitant la tentation d’aller sur les barques séduisantes, mais pas sûres des idéologies, des modes et des slogans.

PAPE FRANÇOIS – ANGELUS – Place Saint Pierre – dimanche, 13 août 2017

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