La Pentecôte d’Éphèse
Des cœurs «inquiets» parce qu’«animés par l’Esprit Saint», ou des «électrocardiogrammes spirituels» plats, linéaires, «sans émotions» ? Dans quelle catégorie nous retrouvons-nous? Question posée par le Pape. «l’Église nous prépare à recevoir l’Esprit Saint et nous fait réfléchir sur l’Esprit Saint et nous demande de prier pour que l’Esprit Saint vienne dans l’Église, dans mon cœur, dans ma paroisse, dans ma communauté.»
Il convient de se mettre «dans l’attente de ce don du Père que Jésus nous a promis». La première lecture du jour est consacrée à la prédication de saint Paul à Éphèse (Actes des apôtres 19, 1-8). «Cette communauté qui avait reçu la foi ne connaissait pas l’Esprit Saint». Cette lecture pourrait s’appeler «La Pentecôte d’Éphèse», car «il se passe la même chose qu’à Jérusalem.»
Avec la descente de l’Esprit Saint, pour les disciples d’Éphèse «a commencé l’animation du cœur, car ce qui anime notre cœur, ce qui nous inspire, qui nous enseigne.» C’est l’Esprit «qui anime le cœur», qui nourrit «les émotions du cœur». Du reste, Jésus lui-même l’avait dit: l’Esprit «enseignera» et vous fera vous souvenir «de tout ce que je vous ai enseigné.»
«Suis-je comme ceux d’Éphèse qui ne savaient même pas que l’Esprit Saint existait? Quelle place l’Esprit Saint possède-t-il dans ma vie, dans mon cœur? Suis-je capable de l’écouter? Suis-je capable de demander l’inspiration avant de prendre une décision, de dire une parole ou de faire quelque chose? Ou bien mon cœur est-il tranquille, sans émotions, un cœur fixe?»
Pour «certains cœurs, si nous faisions un électrocardiogramme spirituel, le résultat serait plat, sans émotions». Une réalité spirituelle qui est décrite également dans les Évangiles, si l’on pense, par exemple, aux docteurs de la loi: «Ils croyaient en Dieu, ils savaient tous les commandements, mais leur cœur était fermé, immobile, ils ne se laissaient pas interpeller.»
Voilà alors la clef de voûte de la réflexion: il faut «se laisser interpeller par l’Esprit Saint». L’important est de «sentir et discerner: discerner ce que sent mon cœur», parce que «l’Esprit Saint est le maître du discernement».
«Une personne qui n’a pas ces mouvements du cœur, qui ne discerne pas ce qui se passe, est une personne qui a une foi froide, une foi idéologique. Sa foi est une idéologie, tout simplement». «Quelle est ma relation avec l’Esprit Saint?». «Ai-je un cœur inquiet parce qu’il est animé par l’Esprit Saint?»
«Aujourd’hui, demandons cette grâce d’écouter ce que l’Esprit dit à notre Église, à notre communauté, à notre paroisse, à notre famille et à moi, à chacun de nous: la grâce d’apprendre ce langage d’écouter l’Esprit Saint».
PAPE FRANÇOIS MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE Lundi 29 mai 2017
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