le Pape rappelle les exigences de la communion fraternelle

En poursuivant sa série de catéchèses sur les Actes des Apôtres, le Pape François s’est exprimé, ce mercredi matin 21 août, sur la communion fraternelle. Cette audience a été l’occasion pour le Pape d’expliquer le partage du temps et des biens matériels non pas comme une simple option, mais comme une condition indispensable de l’appartenance à la communauté chrétienne.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 21 août 2019


Frères et sœurs, la communauté chrétienne naît de l’effusion de l’Esprit Saint et elle grandit grâce au partage entre les frères et sœurs du Christ. La vie eucharistique, la prière et la prédication des Apôtres font des croyants une multitude n’ayant « qu’un cœur et qu’une âme ».

Leur lien avec le Christ instaure entre eux des relations d’un genre nouveau, qui s’expriment aussi dans le partage des biens matériels à l’exemple de Barnabé qui vendit son champ et en donna le revenu aux Apôtres.

Être membre du Corps du Christ rend les croyants responsables les uns des autres : les plus forts soutiennent les plus faibles de sorte que personne ne connaisse l’indigence. Éloigner la plaie de la pauvreté, est donc un engagement de l’Église depuis toujours.

Au contraire, le refus de partager en vérité éteint le feu de la communion et conduit à la mort, selon le triste exemple d’Ananie et de sa femme qui, hypocrites dans leur générosité, ont manifesté une appartenance partielle et opportuniste à l’Église. Une vie établie sur la seule mise à profit des situations, au détriment des autres, conduit à la mort intérieure.

Que le Seigneur puisse reverser sur nous son Esprit de tendresse, qui vainc toute hypocrisie et met en circulation cette vérité qui nourrit la solidarité chrétienne, qui loin d’être une activité d’assistance sociale, est l’expression indispensable de la nature de l’Église, très tendre mère de tous, spécialement des plus pauvres! Que l’Esprit Saint nous aide à vivre en vérité la solidarité que demande l’Évangile.

Que Dieu vous bénisse.


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«Si vous voulez être de bons chrétiens vous devez prier, chercher à vous rapprocher de la communion, du sacrement de la réconciliation». Mais ce qui détermine l’appartenance à la communauté chrétienne, ce qui prouve la sincérité de la conversion, c’est la capacité à mettre en jeu ses biens pour aider les pauvres, car c’est la «solidarité qui édifie l’Église comme famille de Dieu».

Le Pape a développé la notion de koinonia, un terme grec qui signifie «mettre en communion», «mettre en commun». C’est dans la cohérence entre la vie eucharistique, les prières, la prédication et l’expérience d’une communion vécue concrètement que les apôtres ont pu construire les premières communautés chrétiennes. Et toute l’histoire du christianisme témoigne de personnes qui ont su se dépouiller des choses qu’elles avaient pour les donner aux autres. «Et pas seulement de l’argent: aussi du temps», a insisté le Pape, en donnant l’exemple des nombreux Italiens, dont beaucoup ont des revenus très modestes, qui donnent du temps aux autres à travers le volontariat.

Une nouvelle forme de relation aux autres

Dans les récits des Actes des Apôtres, la communion devient «la nouvelle modalité de relation entre les disciples du Seigneur». Cette nouvelle façon «d’être entre eux, de se comporter», a pu amener certains témoins extérieurs à se dire: «regardez comme ils s’aiment». Avec un «amour concret», quand les plus forts aident les plus faibles, «personne n’expérimente l’indigence qui humilie et défigure la dignité humaine». L’évangélisation suppose donc «de ne pas oublier les pauvres», «pas seulement les pauvres matériels, mais aussi les pauvres spirituels, les gens qui ont des problèmes et qui ont besoin de notre proximité».

Les chrétiens ne doivent pas être des touristes, mais «des frères les uns pour les autres». Ceux qui cherchent leur propre intérêt risquent de glisser vers la mort intérieure. Sortant de son texte, le Pape a lancé cet avertissement: «Beaucoup de personnes se disent proches de l’Église, amies des prêtres, des évêques, alors qu’elles ne cherchent que leur propre intérêt. Ce sont les hypocrisies qui détruisent l’Église.»

Le Pape a donc conclu en espérant que le Seigneur puisse «reverser sur nous son Esprit de tendresse, qui vainc toute hypocrisie et met en circulation cette vérité qui nourrit la solidarité chrétienne, qui loin d’être une activité d’assistance sociale, est l’expression indispensable de la nature de l’Église, très tendre mère de tous, spécialement des plus pauvres».