PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
dimanche 21 octobre 2018
Chers frères et sœurs, bonjour !
Ce matin, dans la basilique Saint-Pierre, nous avons célébré la messe de clôture de l’Assemblée du synode des évêques consacrée aux jeunes. La première lecture du prophète Jérémie (31: 7-9) a été particulièrement entonnée à ce moment-là, car c’est une parole d’espoir que Dieu donne à son peuple.
Un mot de consolation, fondé sur le fait que Dieu est un père pour son peuple, l’aime et le traite comme un fils (voir le verset 9) ; Il ouvre devant lui un horizon d’avenir, un chemin accessible et praticable sur lequel « l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la femme en travail » (v. 8), c’est-à-dire les personnes en difficulté, peuvent marcher.
Parce que l’espoir de Dieu n’est pas un mirage, comme certaines publications où tout le monde est en bonne santé et beau, mais une promesse pour les vrais, avec ses forces et ses faiblesses, son potentiel et sa fragilité, comme nous tous : l’espoir de Dieu est une promesse pour des gens comme nous.
Cette Parole de Dieu exprime bien l’expérience que nous avons vécue pendant les semaines du Synode: ce fut un temps de consolation et d’espoir. Tout d’abord, c’était un moment d’écoute : en fait, écouter demande du temps, de l’attention, une ouverture d’esprit et du cœur.
Mais cet engagement a été transformé chaque jour en consolation, surtout parce que nous avions parmi nous la présence vivante et stimulante des jeunes, avec leurs histoires et leurs contributions. Grâce aux témoignages des pères synodaux, la réalité multiforme des nouvelles générations est entrée dans le synode de tous les côtés: de tous les continents et de nombreuses situations humaines et sociales différentes.
Avec cette attitude d’écoute fondamentale, nous avons essayé de lire la réalité, de saisir les signes de notre temps. Discernement communautaire, fait à la lumière de la Parole de Dieu et du Saint-Esprit.
C’est l’un des plus beaux cadeaux que le Seigneur fasse à l’Église catholique, c’est-à-dire rassembler des voix et des visages issus des réalités les plus variées et pouvoir ainsi tenter une interprétation tenant compte de la richesse et de la complexité des phénomènes, toujours à la lumière de l’Évangile.
Ainsi, ces jours-ci, nous avons discuté de la façon de surmonter ensemble de nombreux défis, tels que le monde numérique, le phénomène de la migration, le sens du corps et de la sexualité, le drame des guerres et de la violence.
Les fruits de ce travail sont déjà en train de « fermenter », tout comme le jus de raisin dans les fûts après la récolte. Le synode des jeunes a été une bonne récolte et promet un bon vin. Mais je voudrais dire que le premier fruit de cette Assemblée synodale devrait être précisément dans l’exemple d’une méthode que nous avons essayé de suivre depuis la phase préparatoire.
Un style synodal qui n’a pas pour objectif principal la rédaction d’un document, qui est également précieux et utile. Plus que le document, cependant, il est important que se généralise une manière d’être et de travailler ensemble, jeunes et vieux, à l’écoute et au discernement, pour parvenir à des choix pastoraux qui répondent à la réalité.
Pour cela, invoquons l’intercession de la Vierge Marie. À elle, qui est la Mère de l’Église, confions l’action de grâce à Dieu pour le don de cette Assemblée synodale. Et aidez-nous maintenant à poursuivre ce que vous avez vécu, sans crainte, dans la vie ordinaire des communautés. Puisse le Saint-Esprit faire croître les fruits de notre travail avec sa sage imagination, pour continuer à marcher avec les jeunes du monde entier.
Après l’angélus
Chers frères et sœurs,
J’exprime ma proximité avec la ville de Pittsburgh, aux États-Unis d’Amérique, et en particulier avec la communauté juive, touchée hier par un terrible attentat dans sa synagogue. Que le Très Haut accueille les morts en paix, réconforte leurs familles et soutienne les blessés. En réalité, nous sommes tous blessés par cet acte de violence inhumain. Puisse le Seigneur nous aider à éteindre les flambées de haine qui se développent dans nos sociétés, renforçant le sens de l’humanité, le respect de la vie, les valeurs morales et civiles et la sainte crainte de Dieu, qui est l’Amour et le Père de tous.
Hier, à Morales, au Guatemala, le bienheureux José Tullio Maruzzo, religieux des Frères Mineurs, et Luis Obdulio Arroyo Navarro, tués dans la haine de la foi au siècle dernier au cours de la persécution contre l’Église, engagée pour la promotion de la justice et de la paix, ont été proclamés saints. Louons le Seigneur et confions à son intercession l’Église guatémaltèque et tous les frères et sœurs qui, malheureusement encore aujourd’hui, sont persécutés dans diverses régions du monde parce qu’ils sont témoins de l’Évangile.