MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

 

Reine du Saint Rosaire
Reine du Saint Rosaire

Nous avons déjà fait connaître le rosaire perpétuel; l’heure annuelle en est la pratique. Elle a pris son origine dans le couvent des Dominicains de Bologne, en 1625, et elle a eu l’approbation des Souverains Pontifes. Cet usage précieux s’est répandu ensuite partout et à toujours été la source de mille bénédictions.

Chacun est libre de l’adopter, mais comme le rosaire perpétuel est un privilège inhérent à la Confrérie du Rosaire, hors de laquelle on ne peut participer à l’indulgence qui y est attachée, les confrères seuls peuvent s’y faire inscrire. Puisqu’il y a une indulgence plénière il faut que, le jour fixé pour l’heure annuelle, on s’approche du Saint Sacrement.

Pendant cette heure on récite le Rosaire en entier pour tous les confrères et personnes connues, et en particulier pour les agonisants, car c’est surtout pour obtenir de Dieu les secours nécessaires dans les derniers moments de la vie qu’on a établi cette pratique de dévotion.

Nous implorons tous les jours la Sainte Vierge de prier pour nous à l’heure de notre mort; par la pratique du Rosaire perpétuel, nous Lui consacrons une heure tout spécialement pour qu’elle protège nos confrères agonisants ou personnes connues.

Faisons aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent; or, puisque nous considérerions comme un bonheur insigne qu’on implorât pour nous cette Mère toute-puissante de Miséricorde lorsque les angoisses de la mort nous accableront, faisons-nous un plaisir de rendre ce service: c’est une œuvre de Charité qui ne peut qu’être très agréable à Jésus et à Marie.

L’association du Rosaire Perpétuel est organisée en peu d’endroits; dans ceux où elle se trouve régularisée, on donne à celui qui s’y fait inscrire un imprimé qui contient la formule et les prières suivantes que nous transcrivons comme étant propres à donner une idée exacte de cette association.

«O Jésus, mon Sauveur, qui nous as tant recommandé la Charité par tes leçons et ton exemple, moi soussigné, je te prie de vouloir bien agréer l’offrande que je te fais du Saint Rosaire pour le soulagement de nos confrères agonisants et les personnes que je connais. Plein de confiance en mes saints Patrons N. N., aujourd’hui du mois de… à heure du soir (ou du matin), je me propose de réciter le Rosaire, avec le plus de ferveur possible; et j’ose te supplier humblement, ô aimable Sauveur, par la médiation puissante de Marie ta Mère, de protéger et de défendre les moribonds contre les embûches du malin, de les fortifier et assister dans leur agonie, afin que leur mort soit un heureux passage dans le sein de ta gloire.»

Après chaque dizaine de ce rosaire, on dit le credo; et à la fin la prière suivante : «O aimable Jésus, par cette douleur amère que tu as éprouvée dans l’agonie du jardin des Oliviers, et surtout sur la croix, lorsque tu as remis ton âme entre les mains de ton Père, secoure l’âme de tous nos frères agonisants, au moment de leur mort. Ainsi soit-il.»

O Divin Sauveur, si plein de Charité pour les hommes, tu nous as dit : « Je ne veux point la perte de l’impie, mais la conversion du pécheur, et le salut de tous ceux qui se jetteront avec confiance dans le sein de Mon infinie Miséricorde », et tu nous as promis de ne jamais refuser ce que l’on demanderait en ton Nom. Je te prie donc, par ton Saint Nom, de daigner accorder à tous nos confrères ou connaissances qui sont à l’article de la mort, un sentiment profond de leur misère, une vive douleur de leurs offenses, une foi éclairée, une espérance ferme et une Charité parfaite, afin que chacun puisse dire du fond d’un cœur pur: « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains». Ratifie ce vœu, ô Dieu de bonté, et exauce ma prière. Ainsi soit-il.»

Comme il n’y a pas d’heures ni de moments dans la vie, dit saint Augustin, où l’on ne jouisse des bienfaits du Seigneur, on n’en doit pas laisser passer sans se souvenir de Lui pour lui rendre des actions de grâces. Entre les moyens conseillés pour se recueillir en la présence de Dieu à toutes les heures de la journée, sans cesser ni son travail ni ses occupations ordinaires, il en est un très facile et dont le Saint Rosaire a donné l’idée:

il consiste à consacrer chaque heure du jour à la mémoire et à l’honneur d’un Mystère du Saint Rosaire, en disant un Ave Maria lorsque l’heure sonne, et en faisant une élévation d’esprit et de cœur vers Jésus-Christ et la sainte Vierge. Le cœur de l’homme est comme une horloge dont les poids sont ses affections qui tendent toujours en bas, aux choses de la terre et à l’amour-propre, et se dérangent si on ne les relève souvent vers le Ciel par des oraisons jaculatoires.

Si vous voulez faire usage de ce moyen facile et salutaire de se tenir en la sainte présence de Dieu, et qu’on appelle à juste titre l’Horloge du Rosaire (à répartir plus facilement à sa convenance sur deux jours !) :

A une heure, pensez au mystère de l’incarnation, adorez le Fils de Dieu fait homme dans le sein de la plus pure des Vierges, et pratiquez l’humilité.

A deux heures, considérez la Visitation, admirez la Charité de Jésus, sanctifiant saint Jean, et celle de Marie visitant sainte Élisabeth; secourez votre prochain.

A trois heures, rappelez-vous la Nativité de Jésus-Christ, remerciez-Le d’avoir voulu naître et reposer sur la paille dans une crèche; fuyez toute sensualité.

A quatre heures, pensez à la Purification, bénissez avec le saint vieillard Siméon, Jésus présenté au temple; aimez et conservez la pureté.

A cinq heures, voyez Jésus recouvré dans le Temple; soupirez et cherchez avec la sainte Vierge, Jésus que vous avez tant de fois perdu par le péché.

A six heures,  ici Jean-Baptiste baptise Jésus, le Christ Rédempteur,  et nous invite à comprendre notre propre baptême comme mystère de mort et de résurrection.

A sept heures, avec Marie sa mère, aux noces ce Cana, comprenons le premier signe  de Jésus, préfigurateur de l’eucharistie.

A huit heures, le sermon sur la montagne nous délivre les Béatitudes. Soyons bienheureux comme nous le propose Jésus.

A neuf heures, avec Pierre, Jacques et Jean, contemplez Jésus transfiguré entouré de Moïse et d’Élie, représentant la Loi et les Prophètes. Goutez la voix du Père dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».

A dix heures, soyez à la Cène avec Jésus et les Apôtres  pour partager fraternellement son eucharistie en communion de cœur et d’esprit.

A onze heures, écoutez l’oraison de Jésus au Jardin des Oliviers; compatissez à sa tristesse et à Son Agonie où Il sua du Sang; résignez-vous à souffrir pour Son Amour.

A midi, assistez à la Flagellation, détestez vos péchés qui ont fait souffrir Jésus-Christ; et faites pénitence.

A une heure, contemplez le Sauveur couronné d’épines; honorez le Roi des rois Jésus outragé, injurié et ayant la Face couverte de crachats; aimez les mépris.

A deux heures, suivez avec Marie, Jésus chargé de Sa Croix gravissant la montagne du Calvaire sans se plaindre ni murmurer; supportez de même les croix que Dieu vous envoie.

A trois heures, voyez Jésus Crucifié et expirant sur la Croix pour votre Salut; pardonnez à vos ennemis pour son amour.

A quatre heures, réjouissez-vous de la résurrection de Jésus-Christ et de la victoire qu’Il a remportée sur la mort et le démon; ressuscitez promptement du péché à la grâce.

A cinq heures, accompagnez avec les Anges et les âmes des justes détenus dans les limbes, Jésus montant au ciel en triomphe; dédaignez la terre et vivez spirituellement dans le Ciel.

A six heures, adorez le Saint-Esprit descendant sur les Apôtres, demandez Sa grâce par Jésus-Christ, et travaillez à la gloire de Dieu.

A sept heures, contemplez l’Assomption de la Sainte Vierge, louez-La élevée par les Anges au ciel, et conservez-vous en état de grâce pour y monter aussi un jour.

Enfin à huit heures, assistez au couronnement de la sainte Vierge; invoquez-La comme Reine du Ciel et de la terre, et persévérez dans Sa dévotion.

Oh ! combien ne serait pas fécond en mérites et en bénédictions un jour consacré ainsi au Saint Rosaire sans négliger en rien ses devoirs d’état ! combien ne serait pas sainte cette manière de passer toutes les heures d’une journée !

Résolution

Pour les enfants du siècle tout moyen est bon pour arriver à leurs fins, et ils sont ardents pour adopter tout ce qu’ils croient propre à leur procurer quelque plaisir, quelque bien temporel: les enfants de lumière seront-ils moins ardents à mettre en pratique des moyens tout à la fois faciles, simples et efficaces pour marcher en la sainte présence de Dieu et sanctifier le temps qui ne leur est donné que pour procurer la gloire de Dieu en sauvant leur âme. Qu’il n’en soit pas ainsi de notre part; essayons de cette horloge pour bien passer une journée, et nul doute que nous n’en fassions usage de nouveau, tellement nous nous en trouverons bien.

Prière

Tu as dit, Dieu de vérité, que quiconque marcherait en ta Présence serait parfait; or, puisque tu m’as fait connaître aujourd’hui le moyen de marcher en ta Sainte Présence en méditant dans le cours de la journée les Mystères du Rosaire, accorde-moi la grâce de passer ainsi souvent mon temps en les méditant, afin de t’être uni d’esprit et de cœur et de sanctifier ton Saint Nom dans toutes mes actions. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PRIÈRE QUI ÉLÈVE LES SENTIMENTS

Le Saint Rosaire est la prière chrétienne, évangélique et ecclésiale, mais aussi une prière qui élève les sentiments et les affections de l’homme. Dans les mystères joyeux, sur lesquels nous nous arrêtons brièvement aujourd’hui, nous retrouvons un peu tout ceci: la joie de la famille, de la maternité, de la parenté, de l’amitié, de l’entraide réciproque.

Ces joies, que le péché n’a pas totalement effacées, le Christ naissant les a assumées en soi et les a sanctifiées. Il a accompli cela à travers Marie. Ainsi c’est par elle que, même aujourd’hui, nous pouvons cueillir et faire nôtres les joies de l’homme: simples et humbles en elles-mêmes, mais qui en Marie et en Jésus deviennent grandes et saintes.

Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 43, 25-10-1983