Notre foi est concrète, sans compromis et idéalisations

Jésus et Nicodème, vitrail de Louis Comfort Tiffany, 1848-1933

« Ne jamais oublier que notre foi est concrète, et refuser les compromis et idéalisations. » Ainsi s’est exprimé le Pape François, lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe le 24 avril. Il a mis l’accent sur la liberté que nous donne l’Esprit Saint, et qui permet à l’annonce de l’Évangile de s’accomplir sans compromis ni rigidité.

La rencontre de Nicodème avec Jésus et le témoignage de Pierre et Jean après la guérison de l’estropié ont été au centre de cette homélie. Jésus explique à Nicodème qu’avec amour et patience il faut «naître d’en haut», «naître de l’esprit» et donc passer «d’une mentalité à une autre».

Pour mieux comprendre cela, on peut s’arrêter justement sur ce que raconte la Première Lecture, tirée des Actes des Apôtres, Pierre et Jean ont guéri l’estropié et les docteurs de la loi ne savent comment faire pour «cacher» cela, parce que «la chose est publique».

Et dans l’interrogatoire, quand ils leur intiment de ne plus en parler, Pierre répond : «Non ! Nous ne pouvons pas cacher ce que nous avons vu et entendu. Et… nous continuerons comme ça.»

Voilà «l’aspect concret de la foi», par rapport aux docteurs de la loi qui «veulent entrer dans les négociations, pour arriver à des compromis» : Pierre et Jean «ont du courage, ont la franchise, la franchise de l’Esprit», «qui signifie parler ouvertement, avec courage, la vérité, sans compromis.» Ceci est «le caractère concret de la foi».

«Parfois nous oublions que notre foi est concrète : le Verbe s’est fait chair, il ne s’est pas fait idée : il s’est fait chair. Et quand nous récitons le Credo, nous disons des choses concrètes : « Je crois en Dieu le Père, qui a fait le ciel et la terre, je crois en Jésus-Christ, qui est né, qui est mort… », ce sont toutes des choses concrètes. Notre Credo ne nous dit pas : « Moi je crois que je dois faire ceci ou cela » : non ! Ce sont des choses concrètes. L’aspect concret de la foi qui mène à la franchise, au témoignage jusqu’au martyre, qui va contre les compromissions ou l’idéalisation de la foi.»

Pour ces docteurs de la loi, le Verbe «ne s’est pas fait chair : il s’est fait loi : « on doit faire ceci comme ça et rien de plus, on faire ceci et pas cela », et ainsi ils étaient piégés dans cette mentalité rationaliste, qui ne s’est pas finie avec eux… Parce que, dans l’histoire de l’Église, de nombreuses fois, l’Église qui elle-même a condamné le rationalisme, l’illuminisme, est ensuite tombée de nombreuses fois dans une théologie de « cela peut se faire et cela ne peut pas se faire », (…) et a oublié la force, la liberté de l’Esprit, cette renaissance de l’Esprit qui te donne la liberté, la franchise de la prédication, l’annonce que Jésus-Christ est le Seigneur.»

«Demandons au Seigneur cette expérience de l’Esprit qui va et vient et nous fait avancer, de l’Esprit qui nous donne l’onction de la foi, l’onction de la concrétisation de la foi.»

«Le vent souffle où il veut et tu en entends la voix, mais tu ne sais pas où il vient ni où il va. C’est ainsi qu’est quiconque est né de l’Esprit : il entend la voix, il suit le vent, il suit la voix de l’Esprit sans savoir où il finira. Parce qu’il a pris une option pour l’aspect concret de la foi et la renaissance dans l’Esprit. Que le Seigneur nous donne à nous tous cet Esprit pascal, d’aller sur les routes de l’Esprit sans compromis, sans rigidité, avec la liberté d’annoncer Jésus-Christ comme Lui est venu : en chair.»

source : Radio Vatican