Parfois prier, c’est crier vers Dieu.
À l’Angélus de ce dimanche 20 juin, le Pape a souligné que le « sommeil » de Jésus dans la barque de notre vie nous pousse à l’impliquer dans nos besoins : c’est « la force douce et extraordinaire de la prière, qui fait des miracles ». A la fin de la prière mariale, il a proposé un appel pour la paix au Myanmar et une pensée pour la Journée mondiale du réfugié qui a lieu aujourd’hui.
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint Pierre
Dimanche 13 juin 2021
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dans la liturgie d’aujourd’hui est relaté l’épisode de la tempête calmée par Jésus (Mc 4, 35-41). Le bateau sur lequel les disciples traversent le lac est attaqué par le vent et les vagues et ils ont peur de couler. Jésus est avec eux dans la barque, mais il est assis à la poupe sur l’oreiller et dort. Les disciples, pleins de peur, lui crient : « Maître, ne te soucie-tu pas que nous soyons perdus ? (v. 38).
Et bien des fois nous aussi, assaillis par les épreuves de la vie, nous avons crié vers Seigneur : « Pourquoi restes-tu silencieux et ne fais-tu rien pour moi ? »
Surtout quand nous semblons sombrer, car l’amour ou le projet dans lequel nous avions placé de grands espoirs s’évanouit ; ou lorsque nous sommes à la merci de vagues persistantes d’anxiété ; ou quand on se sent dépassé par les problèmes ou perdu au milieu de la mer de la vie, sans route et sans port.
Ou encore, dans les moments où la force d’avancer manque, car il n’y a pas de travail ou un diagnostic inattendu nous fait craindre pour notre santé ou celle d’un proche. Il y a de nombreux moments où nous nous sentons dans une tempête, nous nous sentons presque finis.
Dans ces situations et dans bien d’autres, nous aussi nous nous sentons étouffés par la peur et, comme les disciples, nous risquons de perdre de vue l’essentiel. Sur le bateau, en effet, même s’il dort, Jésus est là, et il partage avec sa famille tout ce qui se passe. Si son sommeil nous surprend d’un côté, il nous met à l’épreuve de l’autre.
Le Seigneur est là, présent ; en fait, il attend – pour ainsi dire – que nous l’impliquions, que nous l’invoquions, que nous le placions au centre de ce que nous vivons. Son sommeil nous réveille. Car, pour être disciples de Jésus, il ne suffit pas de croire que Dieu existe, qu’Il existe, mais il faut s’engager avec lui, il faut aussi élever la voix avec lui. C’est un cri : « Seigneur, sauve moi! »
Je voyais, dans l’émission « A son image », aujourd’hui, Journée des réfugiés, beaucoup qui viennent en barque et au moment de la noyade crier : « Sauvez-nous ! ». La même chose arrive aussi dans notre vie : «Seigneur, sauve-nous ! » Et la prière devient un cri.
Aujourd’hui on peut se demander : quels sont les vents qui frappent ma vie, quelles sont les vagues qui entravent ma navigation et mettent en danger ma vie spirituelle, ma vie de famille, ma vie psychique aussi ? Disons tout cela à Jésus, disons-lui tout. Il le désire, il veut qu’on s’accroche à lui pour se mettre à l’abri contre les raz-de-marée de la vie.
L’Évangile dit que les disciples s’approchent de Jésus, le réveillent et lui parlent (cf. v. 38). Voici le début de notre foi : reconnaître que seuls nous ne pouvons pas rester à flot, que nous avons besoin de Jésus comme les marins des étoiles pour trouver notre chemin.
La foi commence par croire que l’on ne se suffit pas à soi, par le sentiment d’avoir besoin de Dieu, quand on surmonte la tentation de s’enfermer, quand on surmonte la fausse religiosité qui ne veut pas déranger Dieu, quand on crie vers Lui, Il peut faire des merveilles en nous.
C’est la force douce et extraordinaire de la prière, qui fait des miracles. Jésus, prié par les disciples, calme le vent et les vagues. Et il leur pose une question, une question qui nous concerne aussi : « Pourquoi as-tu peur ? Tu n’as pas encore la foi ? » (v. 40).
Les disciples se sont laissés prendre par la peur, car ils sont restés à regarder les vagues plutôt que de regarder Jésus. Et la peur nous amène à regarder les difficultés, les problèmes et non à regarder le Seigneur, qui si souvent dort.
C’est comme ça pour nous aussi : combien de fois restons-nous pour régler les problèmes au lieu d’aller vers le Seigneur et de lui jeter nos soucis ! Combien de fois laissons-nous le Seigneur dans un coin, au fond de la barque de la vie, pour ne le réveiller qu’en cas de besoin !
Demandons aujourd’hui la grâce d’une foi qui ne se lasse pas de chercher le Seigneur, de frapper à la porte de son Cœur. Que La Vierge Marie, qui dans sa vie n’a jamais cessé de faire confiance à Dieu, réveille en nous le besoin vital de nous confier à lui chaque jour.
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APRÈS ANGÉLUS
Chers frères et sœurs !
Je joins ma voix à celle des évêques du Myanmar, qui ont lancé la semaine dernière un appel attirant l’attention du monde entier sur l’expérience douloureuse de milliers de personnes déplacées dans ce pays et qui meurent de faim :
« Nous supplions tous d’avoir la gentillesse d’autoriser des couloirs humanitaires » et que « les églises, pagodes, monastères, mosquées, temples, ainsi que les écoles et les hôpitaux » soient respectés comme lieux de refuge neutres. Que le Cœur du Christ touche le cœur de tous en apportant la paix au Myanmar !
Aujourd’hui, nous célébrons la Journée mondiale des réfugiés, promue par les Nations Unies, sur le thème « Ensemble, nous pouvons faire la différence ». Ouvrons nos cœurs aux réfugiés ; faisons nôtres leurs peines et leurs joies ; faisons nôtres leurs peines et leurs joies ; apprenons de leur courageuse résilience ! Et ainsi, tous ensemble, nous ferons grandir une communauté plus humaine, une grande famille.
Je vous souhaite à tous une cordiale bienvenue, de Rome, d’Italie et d’autres pays. Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !
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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse