
«Seigneur, que je sois juste, mais juste avec miséricorde»: voilà la prière suggérée par le Pape François pour ne pas tomber dans «la tromperie hypocrite» de la «casuistique», dans la «logique du “on peut” et “on ne peut pas”». Conscients que «en Dieu la justice est miséricorde et que la miséricorde est justice». c’était durant la Messe célébrée dans la matinée du vendredi 24 février, à Sainte-Marthe.
«Il y avait trois groupes de personnes qui suivaient Jésus», selon le passage évangélique de Marc (10, 1-12) proposé par la liturgie. Tout d’abord, «la foule le suivait pour apprendre. Le deuxième groupe était composé de «docteurs de la loi» qui, en revanche, «le suivaient pour le mettre à l’épreuve. Il y avait ensuite «les disciples», le troisième groupe: ils le suivaient parce qu’ils étaient attachés à lui.
Marc raconte que le Seigneur «était approché par ces docteurs de la loi: c’est clair, l’Évangile le dit, pour le mettre à l’épreuve ils demandaient à Jésus s’il est licite à un mari de répudier sa femme.» Mais Jésus ne répond pas si cela est licite ou pas; il n’entre pas dans leur logique casuistique, car eux ne pensaient à la foi qu’en termes de “on peut” ou “on ne peut pas”, jusqu’où “on peut”, jusqu’où “on ne peut pas”.» Jésus leur «adresse une question: “Que vous a ordonné Moïse?”» En pratique, il demande «Qu’y a-t-il dans votre loi?”»
En répondant à cette question de Jésus, les docteurs de la loi «expliquent la permission que Moïse a donnée pour répudier une femme, et ce sont précisément eux qui tombent dans le piège, parce que Jésus les qualifie de “durs de cœurs”.» Et ainsi Jésus «dit la vérité, sans casuistique, sans permission, la vérité: “Depuis le début de la création, Dieu les fit homme et femme”.» C’est pourquoi «ils ne sont plus deux, mais une seule chair.» Et cela «n’est ni casuistique, ni permission: c’est la vérité; Jésus dit toujours la vérité.»
Ensuite, dans son Évangile, Marc raconte également la réaction du «troisième groupe, les disciples, chez eux: ils l’interrogent. Et «Jésus est encore très clair: “Qui répudie sa propre femme et en épouse une autre, commet un adultère envers elle; et si elle, répudiée par son mari, en épouse un autre, elle commet un adultère.»
Jésus dit donc «la vérité». Il «sort de la logique casuiste et explique les choses comme elles ont été créées, il explique la vérité.» Mais «quelqu’un peut certainement penser: “Oui, la vérité est celle-ci, mais toi, Jésus, tu es allé là-bas parler avec une adultère!”» Et même «de nombreuses fois adultère». «Une fois, on t’a amené une adultère — c’est clair pour tous: on l’a surprise commettant un adultère — et toi, à la fin, qu’as-tu dit? “Je ne te condamne pas, ne pèche plus”. Mais comment expliquer tout cela?»
«C’est le chemin chrétien.» Et «le chemin de Jésus, on le voit clairement, est le chemin qui va de la casuistique à la vérité et à la miséricorde: Jésus laisse la casuistique de côté». Et «ceux qui voulaient le mettre à l’épreuve, ceux qui pensaient avec cette logique du “on peut”, il les qualifie d’hypocrites». «La casuistique est hypocrite, c’est une pensée hypocrite: “on peut, on ne peut pas”.»
Mais il n’y a pas «seulement la vérité». Il y a «également la miséricorde, car il [Jésus] est l’incarnation de la miséricorde du Père et il ne peut pas se renier lui-même.» Et «il ne peut pas se renier lui-même parce qu’il est la miséricorde du Père.» Et «cela est la route que Jésus nous enseigne à parcourir: cela n’est pas facile, dans la vie, quand les tentations se présentent.»
24-02-2017 source : L’Osservatore Romano