Sans beauté, on ne peut comprendre l’Évangile
Homélie
Dans son homélie, il a rappelé qu’être chrétien, c’est appartenir à un peuple librement choisi par Dieu. Sans une telle conscience, on tombe dans le dogmatisme, le moralisme et les mouvements élitistes..

Dans le passage des Actes des Apôtres (Ac 13, 13-25), Paul, arrivé à Antioche en Pisidie, explique l’Histoire du peuple d’Israël dans la synagogue, annonçant que Jésus est le Sauveur attendu. Lorsqu’il explique la nouvelle doctrine, il parle de l’histoire du salut. Derrière Jésus, il y a une histoire de grâce, d’élection, de promesses: le Seigneur a choisi Abraham et a marché avec son peuple. Paul ne commence pas avec Jésus, il commence par l’histoire de Dieu avec son peuple.
Le christianisme n’est pas seulement une doctrine, mais une histoire qui mène à cette doctrine. Le christianisme n’est pas seulement une éthique, il a des principes moraux, mais on n’est pas chrétien seulement pour la vision éthique: c’est plus. Les chrétiens ne sont pas une élite de personnes choisies pour la vérité : être chrétien, c’est appartenir à un peuple choisi par Dieu gratuitement.
Si nous n’avons pas cette conscience d’appartenir à un peuple, nous serons des chrétiens idéologiques, avec une petite doctrine, des chrétiens élitistes qui croiront que les autres sont écartés et iront en enfer : nous ne serons pas de vrais chrétiens.
C’est pourquoi Paul explique Jésus à partir de l’appartenance à un peuple : «Souvent, nous tombons dans ces partialités, qu’elles soient dogmatiques, morales ou élitistes. C’est le sens de l’élite qui nous fait tant souffrir et nous perdons ce sentiment d’appartenance au peuple saint et fidèle de Dieu, que Dieu a élu en Abraham».
Il s’agit d’avoir la «conscience du peuple». Nous devons «transmettre l’histoire de notre salut», la mémoire d’un peuple, d’être un peuple, et «dans cette histoire du peuple de Dieu, jusqu’à ce que nous atteignions Jésus Christ, il y a eu des saints, des pécheurs et beaucoup de gens ordinaires, bons, avec des vertus et des péchés.
La fameuse «foule» qui a suivi Jésus, avait le sentiment d’appartenir à un peuple. Un soi-disant chrétien qui n’a pas cette odeur n’est pas un vrai chrétien» car «il se sent justifié sans le peuple».
La déviation «la plus dangereuse» des chrétiens aujourd’hui et toujours est sans aucun doute le manque de mémoire d’appartenance à un peuple. Quand cela fait défaut, le dogmatisme, le moralisme, les mouvements élitistes viennent. Le peuple disparaît.»
«Un peuple toujours pécheur, tout ce que nous sommes, mais qui n’a généralement pas tort, qui a le parfum d’un peuple élu, qui marche derrière une promesse et qui a fait une alliance qu’il ne fait peut-être pas, mais qu’il sait».
Le Pape François nous invite à demander au Seigneur cette conscience du peuple, que la Vierge a chantée dans son Magnificat et Zacharie dans son Benedictus : «conscience du peuple : nous sommes le fidèle peuple saint de Dieu» qui «dans sa totalité a le parfum de la foi et est infaillible dans sa façon de croire».
Après la communion, le Pape François a invité les fidèles ne pouvant communier sacramentellement à cet
acte de communion spirituelle :
«À tes pieds, ô mon Jésus, je me prosterne et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abandonne dans son néant et en ta sainte présence. Je vous adore dans le sacrement de votre amour, l’ineffable Eucharistie. Je désire vous recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur vous offre ; en attendant le bonheur de la communion sacramentelle, je veux vous posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être pour la vie et la mort. Je crois en Toi, j’espère en Toi, je T’aime.»
Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale du temps pascal Regina Coeli a été entonnée:
Regína caeli laetáre, allelúia.
Quia quem merúisti portáre, allelúia.
Resurréxit, sicut dixit, allelúia.
Ora pro nobis Deum, allelúia.