Sans la miséricorde, la foi se meurt

Le Pape François a célébré la messe en l’église du Santo Spirito in Sassia, à Rome, en ce deuxième dimanche de Pâques, dit de la Divine Miséricorde. Il a expliqué, dans son homélie, que Jésus, en apparaissant aux Apôtres, les relève avec la miséricorde. Ils deviennent ainsi à leur tour miséricordieux. Ainsi a-t-il invité les fidèles à ne pas rester indifférents et à œuvrer avec miséricorde.
C’est la deuxième année que le Pape François célèbre la messe dans cette église, située à quelques centaines de mètres à peine du Vatican, et sanctuaire de la Divine Miséricorde. Après Pâques, Jésus apparaît aux disciples qui ont peur et qui se sont enfermés dans le cénacle. «Jésus les relève avec la miséricorde. Et eux, bénéficiaires de la miséricorde, deviennent miséricordieux.»
« Voyez si vous vous penchez sur les blessures des autres. Aujourd’hui est le jour pour nous demander: «Moi, qui ai reçu la paix de Dieu tant de fois, qui ai reçu son pardon et sa miséricorde tant de fois, suis-je miséricordieux envers les autres? Moi qui me suis nourri maintes fois du Corps de Jésus, est-ce que je fais quelque chose pour nourrir les pauvres? » Nous ne restons pas indifférents. Nous ne vivons pas une foi à moitié, qui reçoit mais ne donne pas, qui accueille le cadeau mais ne se fait pas un cadeau. »
Les trois dons pour devenir miséricordieux
Tout d’abord, Jésus offre aux Apôtres, «enfermés dans leurs remords», sa paix «qui répand la confiance à l’intérieur», «la paix du cœur». Les disciples, «découragés, sont réconciliés avec eux-mêmes», car ils passent «du remord à la mission», car cette paix suscite la mission en même temps qu’elle «rompt les chaînes qui retiennent le cœur prisonnier».
À cette paix, Jésus offre l’Esprit Saint, qu’il donne «pour la rémission des péchés». Seuls, nous ne pouvons pas effacer notre péché. Seul Dieu peut le faire car «il nous fait sortir de nos misères les plus profondes». «Comme ces disciples, nous avons besoin de nous laisser pardonner.»
Il nous faut comprendre qu’«au centre de la confession», il y a «Dieu avec sa miséricorde». Comme un père qui aide son enfant qui a chuté à se relever, «la main du Père est prête à nous remettre debout et à nous faire aller de l’avant. Cette main sûre et fiable est la confession». C’est le «sacrement de la résurrection», «pure miséricorde».
«Comme Thomas, nous touchons du doigt le fait que Dieu nous aime jusqu’au bout». «Les plaies sont des canaux ouverts entre lui et nous», en les adorant et les embrassant, «nous découvrons que chacune de nos faiblesses est accueillie dans sa tendresse.» «Ses plaies lumineuses percent les ténèbres que nous portons à l’intérieur.»
par les blessures de Jésus commence le cheminement chrétien
Le cheminement chrétien commence ici. Il n’y a qu’en accueillant l’amour de Dieu que «nous pourrons donner quelque chose de nouveau au monde» et non en nous basant sur nos capacités, nos structures ou nos projets.
Les Apôtres, après avoir reçu cette miséricorde, deviennent donc à leur tour miséricordieux. Ils mettent leur bien en commun, ce qui n’est pas du «communisme» mais «du christianisme à l’état pur».
« Nous avons été miséricordieux, nous devenons miséricordieux. Car si l’amour finit avec nous-mêmes, la foi se tarit dans une intimité stérile. Sans les autres, il se désincarne. Sans œuvres de miséricorde, il meurt » (cf. Jc 2, 17).
Frères, sœurs, laissons-nous ressusciter par la paix, le pardon et les blessures de Jésus miséricordieux. Et demandons la grâce de devenir des témoins de miséricorde. Ce n’est qu’ainsi que la foi sera vivante. Et la vie sera unifiée. Ce n’est qu’ainsi que nous annoncerons l’Évangile de Dieu, qui est l’Évangile de la miséricorde. »
Les disciples découvrent en fait «d’avoir en commun la mission, le pardon et le Corps de Jésus : partager les biens terrestres a semblé une conséquence naturelle».
«Ne vivons pas une foi à moitié, qui reçoit mais ne donne pas, qui accueille le don mais ne se fait pas don.» «Si l’amour finit avec nous-mêmes, la foi se dessèche dans un intimisme stérile. Sans les autres, elle devient désincarnée. Sans les œuvres de miséricorde elle meurt.» Il n’y a qu’en se penchant sur les blessures des autres que l’on recevra la preuve que Dieu a touché notre vie.
Regina Coeli
À l’issue de la messe, le Pape a récité la prière du Regina Coeli, saluant auparavant les fidèles présents à cette messe.
« Avant de conclure cette célébration, je tiens à remercier tous ceux qui ont collaboré pour la préparer et la diffuser en direct. Et je salue tous ceux qui sont connectés via les médias. Je vous adresse un salut particulier, à vous ici présents dans l’église de Santo Spirito à Sassia, Sanctuaire de la Divine Miséricorde: fidèles réguliers, infirmières, prisonniers, personnes handicapées, réfugiés et migrants, Hospitaliers de la Divine Miséricorde, volontaires de la Protection Civile. »
«Vous représentez quelques unes des réalités dans lesquelles la miséricorde se fait concrète, se fait proche, service, attention aux personnes en difficulté. Je vous souhaite de recevoir toujours la miséricorde pour être à votre tour miséricordieux. Que la Vierge Marie, Mère de la Miséricorde, obtienne cette grâce pour nous tous. »
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