Se laisser guérir par Jésus
Le Pape François a célébré ce vendredi 3 décembre la messe au GSP Stadium de Nicosie, devant10000 fidèles environ . Parmi les concélébrants se trouvaient notamment le cardinal Raï, Patriarche maronite, et Mgr Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem. L’homélie était sur l’Évangile du jour selon saint Matthieu (ch. 9), dans lequel Jésus rencontre deux aveugles.
«Aller à Jésus pour guérir.» Deux aveugles cherchent «dans le Christ ce que les prophètes avaient annoncé, c’est-à-dire les signes de guérison et de compassion de Dieu au milieu de son peuple». Ils «font confiance à Jésus et le suivent, en quête de lumière pour leurs yeux».
Ils «perçoivent que, dans l’obscurité de l’histoire, il est la lumière qui éclaire les nuits du cœur et du monde, qui vainc les ténèbres et surmonte tout aveuglement. Nous le savons bien, nous aussi : nous portons dans notre cœur des aveuglements. Comme les deux aveugles, nous sommes aussi des voyageurs, souvent plongés dans les obscurités de la vie.»
Tournons-nous vers Jésus, qui nous fait cette promesse dans l’Évangile de saint Matthieu: «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos» (Mt 11, 28).
«Qui parmi nous n’est pas fatigué et accablé d’une manière ou d’une autre? Cependant, nous résistons à aller vers Jésus. Bien souvent, nous préférons rester repliés sur nous-mêmes, demeurer seuls avec nos ténèbres, pleurer sur nous-mêmes, en acceptant la mauvaise compagnie de la tristesse.»
«Lui seul, [Jésus], libère le cœur du mal. Interrogeons-nous : est-ce que je m’enferme dans les ténèbres de la mélancolie qui tarit les sources de la joie, ou bien est-ce que je vais vers Jésus et lui apporte ma vie ? Est-ce que je suis Jésus, est-ce que je le poursuis, est-ce que je lui crie mes besoins, est-ce que je lui confie mon amertume ? Faisons-le, donnons à Jésus la possibilité de guérir notre cœur.»
Être solidaires pour trouver la voie de la guérison
Après cette guérison intérieure vient la possibilité de «porter ensemble les blessures», comme ces deux aveugles qui sont «ensemble sur la route». «Ensemble, ils partagent la douleur de leur condition, ensemble ils aspirent à une lumière qui puisse resplendir au cœur de leurs nuits.»
Leur solidarité montre qu’il «n’est pas possible d’affronter seuls les ténèbres. Si nous portons seuls notre aveuglement intérieur, nous risquons d’être dépassés. Nous devons nous tenir les uns à côté des autres, partager nos blessures, affronter la route ensemble.» «Si nous ne nous rassemblons pas, si nous ne dialoguons pas, si nous ne marchons pas ensemble, nous ne pourrons pas guérir pleinement de nos aveuglements.»
La proclamation joyeuse de l’Évangile
Et cette ouverture solidaire et fraternelle vers la guérison ouvre à la troisième étape : «annoncer l’Évangile avec joie». Après leur guérison, Jésus invite ces deux aveugles à respecter une certaine discrétion sur le miracle qui vient de s’accomplir.
Mais ils «ne peuvent tout simplement pas contenir leur enthousiasme d’avoir été guéris, la joie de ce qu’ils ont vécu dans leur rencontre avec lui. Et voici un autre signe distinctif du chrétien : la joie de l’Évangile, une joie irrépressible qui remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.»
La foi chrétienne doit s’incarner dans un «amour vécu». Le monde a en effet besoin de «chrétiens éclairés mais surtout lumineux, qui touchent avec tendresse la cécité de leurs frères et qui, avec des gestes et des paroles de consolation, allument des lueurs d’espoir dans les ténèbres.»
Pour finir, le Pape a invité les fidèles à invoquer le nom du Seigneur Jésus, car «il passe aussi par les rues de Chypre, il écoute le cri de nos aveuglements, il veut toucher nos yeux et nos cœurs, nous faire venir à la lumière, nous faire renaître, nous relever intérieurement».
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