vivez avec foi et simplicité

27-10-2013 source : Radio Vatican

 Année-de-la-foi-2012-13Encore des dizaines de milliers de fidèles place Saint-Pierre en ce dimanche matin, second jour du pèlerinage des familles sur la tombe de Saint Pierre organisé dans le cadre de l’Année de la Foi. Lors de la messe qu’il a présidée, le pape François est revenu bien évidemment dans son homélie sur quelques caractéristiques fondamentales de la famille chrétienne : la famille qui prie, la famille qui garde la foi, la famille qui vit la joie.

Il y a deux manières de prier : celle, fausse du pharisien et celle, authentique, du publicain. Le pharisien exprime « la satisfaction de soi », tandis que le publicain « ne multiplie pas les paroles ». « Sa prière est humble, sobre, emplie de la conscience de sa propre indignité ». Il reconnaît avoir besoin de la « miséricorde de Dieu ».

Les familles doivent prier comme le publicain, sentant, comme tous, qu’elles ont « besoin de Dieu, de son aide, de sa force, de sa bénédiction, de sa miséricorde et de son pardon ». Pour prier en famille, il faut de la « simplicité » : prier le Notre Père ou le rosaire, « c’est très beau et cela donne tant de force ». Comme de prier les uns pour les autres.

Familles missionnaires

Abordant son second point, le Pape a donné quelques conseils pour que la famille soit la gardienne de la foi. A l’image de Saint Paul, le Saint-Père a exhorté les pèlerins à annoncer la foi, à la diffuser, à la porter au loin. « Saint Paul a conservé la foi parce que, comme il l’avait reçue, il l’a donnée, s’efforçant d’aller vers les périphéries, sans s’arc-bouter sur des positions défensives. » C’est pourquoi le pape a incité les familles, comme celles qui ont témoigné samedi après-midi, à aller en mission, ou, tout au moins, à « mettre le sel et le levain de la foi dans les actes de tous les jours. »

Autre aspect essentiel aux yeux du pape François, la joie qui vient du fait que le « Seigneur est proche, qu’il écoute le cri des humbles et les libère du mal. » Dans les familles, « la vraie joie vient d’une harmonie profonde entre les personnes qu’elles sentent toutes dans leur cœur, d’une harmonie qui nous fait voir la beauté d’être ensemble, de nous soutenir sur le chemin de la vie. »

« La présence de Dieu dans la famille » est la base de cette joie, a insisté le Pape. Cet amour qu’il prodigue, est un « amour patient » : « la patience est une vertu de Dieu et nous enseigne, en famille, à avoir cet amour patient, l’un avec l’autre. Le pape François a enfin donné un dernier conseil aux nombreuses familles réunies autour de lui : « vivez toujours avec foi et simplicité, comme la Sainte Famille de Nazareth. »

Prière à la Sainte Famille

A l’issue de la messe, le Pape s’est rendu devant l’icône de la Sainte Famille installée sur le parvis de la basilique Saint-Pierre et a récité une prière dans laquelle il a demandé que « les merveilles de la grâce soient renouvelées ». Il a demandé à la Sainte Famille qu’elle « nous enseigne à imiter ses vertus, avec une sage discipline spirituelle ». « Fais renaître en nous l’estime du silence, rends nos familles cénacles de prières et transforme-les en petites Églises domestiques, renouvelle le désir de sainteté, soutiens le noble effort du travail, de l’éducation, de l’écoute, de la compréhension réciproque et du pardon » et que « la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille soit réveillé dans notre société ».

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MESSE FINALE DU PÈLERINAGE DES FAMILLES DU MONDE À ROME EN L’ANNÉE DE LA FOI.

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS ET ANGELUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 27 octobre 2013

Les lectures de ce dimanche nous invitent à méditer sur quelques caractéristiques fondamentales de la famille chrétienne.

1. La première : la famille qui prie. Le passage de l’Évangile met en évidence deux façons de prier, une qui est fausse – celle du pharisien – et l’autre qui est authentique – celle du publicain. Le pharisien incarne un comportement qui n’exprime pas l’action de grâce à Dieu pour ses bienfaits et sa miséricorde, mais plutôt l’autosatisfaction. Le pharisien se sent juste, il se sent correct, il se rengorge de cela et il juge les autres du haut de son piédestal. Le publicain, au contraire, ne multiplie pas les paroles. Sa prière est humble, modeste, empreinte de la conscience de son indignité, de ses misères : cet homme vraiment admet qu’il a besoin du pardon de Dieu, de la miséricorde de Dieu.

La prière du publicain est celle du pauvre, c’est la prière qui plaît à Dieu et, comme le dit la première Lecture, qui « parvient jusqu’au ciel » (Sir 35, 20), alors que celle du pharisien est alourdie par le poids de la vanité.

À la lumière de cette Parole, je voudrais vous demander, chères familles : priez-vous parfois en famille ? Quelqu’un oui, je le sais. Mais beaucoup me disent : mais comment on fait ? Mais, on fait comme le publicain, c’est clair : humblement, devant Dieu. Que chacun, avec humilité, se laisse regarder par le Seigneur et demande sa bonté, pour qu’elle vienne à nous. Mais, en famille, comment on fait ? Parce que la prière semble être une affaire personnelle, et puis il n’y a jamais un moment favorable, tranquille, en famille… Oui, c’est vrai, mais c’est aussi une question d’humilité, de reconnaître que nous avons besoin de Dieu, comme le publicain ! Et toutes les familles ! Nous avons besoin de Dieu : tous, tous ! Nous avons besoin de son aide, de sa force, de sa bénédiction, de sa miséricorde, de son pardon. Et il faut de la simplicité : prier en famille, il faut de la simplicité ! Prier ensemble le « Notre Père », autour de la table, n’est pas quelque chose d’extraordinaire : c’est facile. Et prier le Rosaire ensemble, en famille, c’est très beau, ça donne beaucoup de force ! Et aussi prier les uns pour les autres : l’époux pour l’épouse, l’épouse pour l’époux, tous les deux pour les enfants, les enfants pour les parents, pour les grands-parents… Prier les uns pour les autres. C’est prier en famille, et cela renforce la famille : la prière !

2. La deuxième Lecture nous suggère un autre point : la famille garde la foi. L’apôtre Paul, au déclin de sa vie, fait un bilan fondamental, et dit : « J’ai gardé la foi » (2 Tm 4, 7). Mais comment l’a-t-il gardée ? Pas dans un coffre-fort ! Il ne l’a pas enfouie dans la terre, comme ce serviteur un peu paresseux. Saint Paul compare sa vie à un combat et à une course. Il a gardé la foi parce qu’il ne s’est pas contenté de la défendre, mais il l’a annoncée, diffusée, il l’a portée loin. Il s’est fermement opposé à ceux qui voulaient conserver, « fossiliser » le message du Christ dans les limites de la Palestine. C’est pourquoi il a fait des choix courageux, il s’est rendu dans des territoires hostiles, il s’est laissé provoquer par ceux qui sont loin, par diverses cultures, il a parlé franchement, sans peur. Saint Paul a conservé la foi, car, comme il l’a reçue, il l’a donnée, en allant dans les périphéries, sans se retrancher dans des positions défensives.

Ici aussi, nous pouvons nous demander : de quelle façon nous, en famille, nous gardons notre foi ? La retenons-nous pour nous, dans notre famille, comme un bien privé, comme un compte en banque, ou savons-nous la partager par le témoignage, l’accueil, et l’ouverture aux autres ? Tous nous savons que les familles, en particulier celles qui sont jeunes, sont souvent « pressées », très affairées ; mais parfois pensez-vous que cette « course » peut aussi être la course de la foi ? Les familles chrétiennes sont des familles missionnaires. Mais, hier nous avons écouté, ici, sur cette place, le témoignage de familles missionnaires. Elles sont missionnaires aussi dans la vie de chaque jour, en faisant les choses de tous les jours, en mettant en tout le sel et le levain de la foi ! Garder la foi en famille et mettre le sel et le levain de la foi dans les choses de tous les jours.

3. Et nous tirons un troisième aspect de la Parole de Dieu : La famille qui vit la joie. Dans le Psaume responsorial on trouve cette expression : « Que les pauvres entendent et soient en fête » (33/34,3). Tout ce Psaume est une hymne au Seigneur, source de joie et de paix. Et quelle est la raison de cette joie? Ceci : le Seigneur est proche, il écoute le cri des humbles et les délivre du mal. Saint Paul l’écrivait aussi : « Soyez toujours dans la joie… le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-5). Eh… il me plairait de poser une question, aujourd’hui. Mais, que chacun la porte dans son cœur, chez soi, eh ?, comme un devoir à faire. Et on répond seul. Comment va la joie, chez toi? Comment va la joie dans ta famille? Eh, donnez la réponse.

Chères familles, vous le savez bien : la vraie joie que l’on goûte en famille n’est pas quelque chose de superficiel, elle ne vient pas des choses, des circonstances favorables… La vraie joie vient d’une harmonie profonde entre les personnes, que tout le monde ressent en son cœur, et qui nous fait sentir la beauté d’être ensemble, de nous soutenir mutuellement sur le chemin de la vie. Mais à la base de ce sentiment de joie profonde, il y a la présence de Dieu, la présence de Dieu dans la famille, il y a son amour accueillant, miséricordieux, respectueux envers tout le monde. Et surtout, un amour patient : la patience est une vertu de Dieu et elle nous enseigne, en famille, à avoir cet amour patient, l’un envers l’autre. Avoir de la patience entre nous. Amour patient. Seul Dieu sait créer l’harmonie des différences. S’il manque l’amour de Dieu, la famille aussi perd son harmonie, les individualismes prévalent, et la joie s’éteint. En revanche, la famille qui vit la joie de la foi la communique spontanément, elle est sel de la terre et lumière du monde, elle est levain pour toute la société.

Chères familles, vivez toujours avec foi et simplicité, comme la sainte famille de Nazareth. La joie et la paix du Seigneur soit toujours avec vous!

A l’Angelus

Avant de conclure cette célébration , je tiens à saluer tous les pèlerins, en particulier vous, chères familles, qui êtes venues de nombreux pays. Je vous remercie !

J’adresse un salut cordial aux évêques et aux fidèles de la Guinée équatoriale, réunis ici à l’occasion de la ratification de l’accord avec le Saint-Siège. Que la Vierge Immaculée protège votre peuple bien-aimé et que vous puissiez arriver à progresser sur le chemin de la concorde et de la justice.

Maintenant, nous allons prier ensemble l’Angelus. Avec cette prière, nous invoquons la protection de Marie pour les familles à travers le monde, en particulier pour celles qui vivent dans des situations de grande difficulté. Marie, Reine de la famille , priez pour nous ! Disons ensemble : Marie, Reine de la famille, priez pour nous ! Marie, Reine de la famille, priez pour nous ! Marie, Reine de la famille, priez pour nous !

Angelus Domini …

Merci beaucoup pour la fête d’hier et pour cette messe. Que le Seigneur vous bénisse. Je vous souhaite un bon dimanche et un bon déjeuner. Au revoir!

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