messe au Madison Square Garden

Avant d’aller célébrer la messe au Madison Square Garden, le Pape s’est arrêté dans le quartier multiculturel de Harlem, au nord de Manhattan, où il a visité l’école Notre Dame reine des Anges. Là sont scolarisés des enfants d’immigrés, majoritairement noirs et hispaniques. Le Saint-Père a pris le temps de les bénir et de les écouter chanter. Venus d’Amérique Latine, mais aussi d’Afrique ou du Moyen-Orient, la plupart des enfants sont scolarisés grâce à des bourses d’études.

Après avoir remonté les rues de New York et traversé le célèbre Central Park, le Souverain Pontife a clôt la journée en célébrant la messe dans cette salle mythique de la ville. Près de 20 000 personnes avaient pris place dans cette enceinte, parmi lesquelles des centaines de prêtres. Une messe magnifiquement animée par le chœur de la cathédrale Saint-Patrick de New York. Au cours de son homélie, le Saint-Père a rappelé combien « les grandes villes sont un rappel des richesses cachées présentes dans notre monde », mais laissent aussi beaucoup de personnes « dans un anonymat assourdissant »

il a ainsi invité à « apprendre à voir », à reconnaître Jésus « qui marche encore dans nos rues ». Le Christ libère de l’anonymat, d’une vie vide et égoïste, et conduit à l’école de la rencontre. « Il nous retire de la mêlée de la compétition et de l’égocentrisme » , des mots qui prennent tout leur sens à New York, capitale de la finance et réputée « ville qui ne dort jamais ».

Le Prince de la Paix est celui de « cette paix qui naît de l’acceptation des autres, cette paix qui remplit nos cœurs lorsque nous considérons ceux qui sont dans le besoin comme nos frères et nos sœurs. »  « Dieu vit dans nos cités, l’Église vit dans nos cités, et elle veut être comme la levure dans la pâte. Elle veut entrer en relation avec tout le monde, rester aux côtés de chacun ». 

Le Saint-Père partira samedi matin pour rejoindre Philadelphie et la rencontre mondiale des familles, troisième et dernière étape de son voyage apostolique aux États-Unis.

texte de l’homélie du Pape François : Lire la suite →

Le Pape s’est recueilli à Ground Zero

Peu après son discours devant les Nations Unies, le Pape s’est rendu au mémorial de Ground Zero dans le sud de Manhattan, site des attentats du 11 septembre 2001, afin de participer à une rencontre interreligieuse. Accompagné du cardinal Thimoty Dolan, l’archevêque de New York, le Souverain Pontife s’est recueilli sur ce lieux symbolique du terrorisme et a déposé une rose blanche sur l’une des stèles de marbre noir où sont gravés les noms de près de 3000 victimes, fauchées dans l’effondrement des tours jumelles. Il a salué ensuite des familles des victimes des attentats, en particulier des secouristes.

Il est ensuite descendu dans le sous-sol du mémorial où se situe un musée du souvenir, comportant notamment des morceaux de la structure du World Trade Center, pour rencontrer plusieurs leaders religieux de la ville de New York. Une cérémonie interreligieuse au cours de laquelle sont intervenus un rabbin, un imam, ainsi que des leaders de la communauté sikhe, bouddhiste, hindouiste et grecque-orthodoxe.

Le Saint-Père a ensuite pris la parole pour expliquer, en termes fort et poétiques combien la lumière peut jaillir des ténèbres dans ce lieu chargé de symboles, rendant hommage à l’héroïsme de ceux qui ont donné leur vie et faisant part de son espérance que la présence des différents leaders religieux soit l’occasion de « réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation ».

Voici le texte de son discours : Lire la suite →

Discours devant l’ONU

sauvegarde de la maison commune

C’était l’autre discours très attendu de ce voyage du Pape François aux États-Unis. Pendant 45 minutes, le Souverain Pontife s’est adressé à la communauté internationale à la tribune des Nations-Unies à New York, dans la salle de l’Assemblée Générale, invitant avec des mots forts chaque nation et chaque responsable politique à prendre leurs responsabilités pour la « sauvegarde de la maison commune ». Le Pape a livré une leçon de géopolitique telle que le conçoit le Saint-Siège, en donnant les clés pour une coopération internationale au service de la justice et de la dignité humaine.

Pour le Pape François il existe un droit de l’environnement. Or, la crise écologique, avec la destruction d’une bonne partie de la biodiversité, peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. De plus, l’abus et la destruction de l’environnement sont accompagnés d’un processus implacable d’exclusion. Dans son discours, le Saint-Père a dénoncé la gestion irresponsable de l’économie mondiale, guidée seulement par l’ambition du profit et du pouvoir. La défense et de l’environnement et la lutte contre l’exclusion exigent la reconnaissance d’une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même. Celle-ci comprend la distinction naturelle entre l’homme et la femme et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions.

Un appel à la responsabilité des décideurs

Avec des mots forts, le Souverain Pontife a rappelé l’urgence des communautés et des citoyens de la planètes, face aux grands déséquilibres et lancé un véritable appel à la responsabilité : « Le monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique, avec ses tristes conséquences de traites d’êtres humains, de commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave – y compris la prostitution -, de trafic de drogues et d’armes, de terrorisme et de crime international organisé.» 

Le Pape François s’en est pris sans détours, à ceux qui sous prétexte de progrès social et de liberté promeuvent une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et en dernier ressort irresponsables. Sur le plan économique, il a pointé du doigt les systèmes de crédit qui loin de promouvoir le progrès assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance. Une fois encore, le Souverain Pontife a plaidé en faveur d’un monde sans armes nucléaires et de l’application du Traité de non-prolifération. Devant un auditoire conquis, le Pape a rendu hommage à la capacité d’arbitrage de l’ONU, en se référant à sa Charte « Si l’on respecte et applique la Charte des Nations Unies dans la transparence et en toute sincérité, sans arrière-pensées, comme point de référence obligatoire de justice et non comme instrument pour masquer des intentions inavouées, on obtient des résultats de paix. »

Réquisitoire contre le trafic de drogue

Dans la foulée, il a salué dans une allusion à peine voilée, le récent accord sur le programme nucléaire iranien qui divise la classe politique aux États-Unis. En revanche il a fustigé les interventions politiques et militaires qui n’ont pas été coordonnées entres les membres de la communauté internationale et qui ont des conséquences néfastes : au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d’autres pays africains, les chrétiens et d’autres groupes culturels ou ethniques, ont perdu leurs lieux de culte, leur patrimoine culturel et religieux, leurs propriétés. Ces réalités doivent constituer un sérieux appel à un examen de conscience de la part de ceux qui sont en charge de la conduite des affaires internationales.

Parmi les dossiers qui l’inquiètent particulièrement, le Pape François a cité le narcotrafic, « un autre genre de conflit pas toujours clairement déclaré, mais qui, en silence, provoque la mort de millions de personnes ». Le trafic de drogue est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l’exploitation des enfants et par d’autres formes de corruption.

L’avenir exige des décisions critiques et globales. L’organisation des Nations Unies, perfectible mais nécessaire peut être le gage d’un avenir sûr et heureux, à condition que les représentants des Etats sachent laisser de côté les intérêts sectoriels et idéologiques et cherchent sincèrement le service du bien commun.

 

Voici le texte intégral du discours du Pape à l’ONU : 

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