seule la civilisation de l’amour pourra donner une âme au monde

«Apprenons de Jésus comment accueillir l’autre, tisser des liens avec lui, surtout s’il est différent, d’une autre culture, d’une autre génération ». Le pape François a exhorté les Frères de Saint Gabriel à prendre le large avec confiance.

 

Saint Louis Grignon de Montfort
Saint Louis Grignon de Montfort

L’Église célèbre, ce samedi, la mémoire liturgique de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui, pour l’Association de la Médaille Miraculeuse, nous intéresse par son immense piété envers la Vierge Marie. Il est l’auteur du « Traité de la vraie dévotion à Marie » et est considéré comme l’un des maîtres modernes de la théologie mariale.

Revenir aux fondamentaux proposés par le Père de Montfort : c’est l’exhortation du pape aux participants du 32e chapitre général des frères l’instruction chrétienne de Saint Gabriel ; une congrégation de droit pontifical, fondée par le saint français et réformée par  Gabriel Deshayes.

Un de ces fondamentaux est «la Parole de Dieu à méditer constamment»; le second est la sagesse, qui demande d’écouter Dieu avec une «humble soumission, d’agir en Lui et par Lui, avec fidélité».

La vie fraternelle

Dans un monde marqué par l’individualisme et la mondialisation, le consumérisme, l’efficacité et l’apparence, la vie fraternelle est une voie privilégiée. Une expérience qui «rend témoignage, attire et évangélise chaque jour, qui stimule chacun à être disponible à l’Esprit, en s’oubliant soi-même». «Passer d’une vie en commun à une vie fraternelle peut rendre le quotidien plus agréable et joyeux. L’attention au frère qui est à côté de moi ainsi que le dialogue favorisent la communion dans la diversité. Dans  le contexte de l’actuelle crise spirituelle qui génère angoisse et tristesse, suite à la perte du sens de la vie, je vous invite à former des communautés accueillantes, où il fait bon vivre, en manifestant, aux jeunes en particulier, la joie de suivre le Christ et de répondre à son appel».

La civilisation de l’amour

«Aimez avec votre cœur et vos mains»,  «seule la civilisation de l’amour» pourra donner une âme à notre monde globalisé, en proie à de continuels changements. «Apprenons de Jésus comment accueillir l’autre, tisser des liens avec lui, surtout s’il est différent, d’une autre culture, d’une autre génération, en allant au cœur de son attente, exprimant notre amour avec des gestes concrets, de compassion, de partage».

Prendre le large avec confiance

«Grâce à votre charisme, vécu avec dévouement et sagesse, vous pouvez être des phares qui mettent en lumière le caractère évangélique de la mission éducative». «Au centre de votre mission, il y a toujours eu l’attention envers les pauvres et les marginalisés. Continuez à les aider à être protagonistes de leur avenir». Prendre le large avec confiance dans un élan missionnaire renouvelé.

La famille montfortaine

Avec les autres instituts vivant du charisme de St Louis-Marie Grignon de Montfort, -les Pères montfortains et les Filles de la Sagesse-, les Frères de Saint Gabriel vivent leur apostolat éducatif auprès des personnes souffrant de handicaps, des orphelins et enfants des rues, notamment dans les pays en voie de développement.

Au Ciel, Jésus travaille et prie pour nous

Le Ciel n’est pas un lieu un peu ennuyeux, comme certains le pensent, mais celui de la rencontre avec Jésus, a dit le Pape François, parlant de la promesse de bonheur éternel faite par Dieu, ce vendredi 27 avril 2018, lors de sa messe quotidienne célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe,

 

Jésus ressuscité au cénacle avec les apôtres - Frise du Déambulatoire Notre-Dame de Paris
Jésus ressuscité au cénacle avec les apôtres – Frise du Déambulatoire Notre-Dame de Paris

Le Pape a consacré sa réflexion à la première lecture, le discours de Paul à la synagogue d’Antioche de Pisidie, proposé par la liturgie de ce jour et tiré  des Actes des Apôtres, . Les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’ont pas reconnu Jésus et l’ont condamné. «Et nous, nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus.»

Le Ciel est la rencontre avec Dieu

Le peuple s’est mis en marche avec cette promesse de Dieu dans le cœur, certain qu’elle dérivait de son élection. Le peuple, souvent infidèle, «faisait confiance à cette promesse, car il savait que Dieu est fidèle».

«Nous sommes nous aussi en chemin. Mais où ? Vers le Ciel ! Mais qu’est-ce que le Ciel ?» «Nous ne savons pas dire ce qu’est le Ciel». Beaucoup pensent à un lieu abstrait, lointain, où l’on se sent bien. D’autres pensent que le Ciel est «un peu ennuyeux». «Non, le Ciel, ce n’est pas cela. Nous marchons vers une rencontre : la rencontre finale avec Jésus. Le Ciel, c’est la rencontre avec Jésus.»

Le Christ intercède pour nous

Cette considération, «je marche pour rencontrer Jésus», nous devons l’avoir toujours à l’esprit. Le Christ, pendant ce temps, ne reste pas assis à nous attendre, mais Il nous prépare une place, ainsi qu’Il l’a promis, Il travaille pour nous, en intercédant auprès du Père. «Jésus est fidèle. Il prie pour moi, en ce moment.»

Lors de la dernière Cène, le soir du Jeudi Saint, Il l’avait d’ailleurs promis à Pierre : «je prierai pour que ta foi ne défaille pas». Cette promesse, Il nous l’a également faite. Aussi, devons-nous sans cesse nous en convaincre : Jésus est fidèle à sa promesse. Il est train de me préparer une place, de prier pour moi. Et le Ciel sera le moment de cette rencontre.

«Que le Seigneur nous donne cette conscience d’être en chemin avec cette promesse, qu’Il nous donne cette grâce : de lever les yeux et de penser : ‘le Seigneur prie pour moi’».

l’Église doit avancer dans l’amour et le service

Lors de l’homélie de ce jeudi 26 avril 2018 à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a rappelé que lors de la dernière Cène, Jésus, avec l’eucharistie, nous enseigne l’amour, et qu’il nous enseigne le service avec le lavement des pieds.

 

Le lavement des pieds - Psautier d'Ingeburg de Danemark - Anonyme (XIIIe s.)
Le lavement des pieds – Psautier d’Ingeburg de Danemark – Anonyme (XIIIe s.)

Jésus, avec l’eucharistie, nous enseigne l’amour, avec le lavement des pieds il nous enseigne le service, et il nous dit qu’un serviteur n’est jamais plus grand que celui qui l’envoie, le maître. Ces trois éléments sont le fondement de l’Église. Le Pape François a commenté l’Évangile du jour, dans lequel Jean évoque les paroles de Jésus après le lavement des pieds.

Lors de la dernière Cène, Jésus prend congé des disciples avec un discours beau et long, rapporté par Jean, et «il fait deux gestes qui sont des institutions». Deux gestes pour les disciples et pour l’Église qui adviendra, «qui sont le fondement, pour ainsi dire, de sa doctrine». Jésus «donne son corps à manger et son sang à boire», c’est-à-dire qu’il institue l’eucharistie, et il fait le lavement des pieds. «De ces gestes naissent les deux commandements qui feront grandir l’Église si nous sommes fidèles.»

Le premier est le commandement de l’amour : non plus seulement «aimer le prochain comme moi-même» mais un pas en plus : «aimer le prochain comme moi je vous ai aimés».

«L’amour sans limites. Sans cela, l’Église n’avance pas, l’Église ne respire pas.». «Sans l’amour, elle ne grandit pas, elle se transforme en une institution vide, d’apparences, de gestes sans fécondité. Aller dans son corps : Jésus dit comment nous devons aimer, jusqu’à la fin.»

«Aimez-vous comme je vous ai aimés. Servez-vous les uns les autres. Lavez-vous les pieds les uns les autres, comme moi je vous ai lavé les pieds». Jésus lance donc deux nouveaux commandements et un avertissement : «Vous pouvez servir, mais envoyés par moi. Vous n’êtes pas plus grands que moi.». «Un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé.». L’humilité simple et vraie, et non pas «l’humilité feinte».

«La conscience qu’Il est plus grand que nous tous, et que nous sommes serviteurs et ne pouvons pas outrepasser Jésus, nous ne pouvons pas utiliser Jésus. Lui, Il est le Seigneur, pas nous. Ceci est le testament du Seigneur. Il se donne à manger et à boire, et il nous dit : aimez-vous ainsi. Il lave les pieds, et il nous dit : servez-vous ainsi, mais soyez attentifs, un serviteur n’est jamais plus grand que celui qui l’envoie, que le maître. Ce sont des paroles et des gestes tranchants : c’est le fondement de l’Église. Si nous avançons avec ces trois choses, nous ne nous tromperons jamais.»

Les martyrs et tellement de saints sont allés de l’avant comme ceci : «avec cette conscience d’être serviteurs». Ensuite, Jésus ajoute un autre avertissement : «Moi, je connais ceux que j’ai choisi», et il dit «mais je sais que l’un de vous me trahira».

«Laisser le regard de Jésus entrer en moi. Nous ressentirons beaucoup de choses: nous ressentirons de l’amour, peut-être ne ressentirons nous rien… Nous serons bloqués là, nous ressentirons de la honte. Mais il faut toujours laisser venir le regard de Jésus. Le même regard avec lequel il regardait les siens lors de la Cène, ce soir-là. Seigneur, tu connais, tu sais tout.»

Comme Pierre à Tibériade : «Tu connais, tu sais tout. Tu sais que je t’aime, tu sais ce qu’il y a dans mon cœur». L’amour jusqu’à la fin, et le service. Le Pape a conclu en utilisant «une parole un peu militaire mais qui sert : subordination. C’est-à-dire que c’est Lui le plus grand. Moi je suis le serviteur, et personne ne peut lui passer devant.»

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