la parabole des vignerons meurtriers

les vignerons homicides - Matthieu 21, 33-46
les vignerons homicides – Matthieu 21, 33-46

La liturgie de ce jour nous propose la parabole des vignerons auxquels le propriétaire confie la vigne qu’il a plantée et puis il s’en va (cf. Mt 21, 33-43). Ainsi, la loyauté de ces vignerons est mise à l’épreuve: la vigne leur est confiée, ils doivent la garder, la faire fructifier et remettre la récolte au propriétaire.

Une fois arrivé le temps de la vendange, le propriétaire envoie ses serviteurs recueillir les fruits. Mais les vignerons adoptent une attitude possessive: ils ne se considèrent pas comme de simples gérants, mais comme des propriétaires et ils refusent de remettre la récolte. Ils maltraitent les serviteurs au point de les tuer.

Le propriétaire se montre patient envers eux: il envoie d’autres serviteurs, plus nombreux que les premiers, mais le résultat est le même. A la fin, avec sa patience, il décide d’envoyer son propre fils, mais ces vignerons, prisonniers de leur comportement possessif, tuent également le fils, en pensant qu’ainsi, ils auraient eu l’héritage.

Ce récit illustre de façon allégorique les reproches que les prophètes avaient faits à propos de l’histoire d’Israël. C’est une histoire qui nous appartient: on y parle de l’alliance que Dieu a voulu établir avec l’humanité et à laquelle il nous a appelés nous aussi à participer.

Mais cette histoire d’alliance, comme toute histoire d’amour, connaît ses moments positifs, mais elle est marquée également par des trahisons et des refus. Pour faire comprendre comment Dieu le Père répond aux refus opposés à son amour et à sa proposition d’alliance, le passage évangélique place sur les lèvres du propriétaire de la vigne une question: «Lors donc que viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons-là?» (v. 40).

Cette question souligne que la déception de Dieu face au mauvais comportement des hommes n’est pas le dernier mot! Telle est la grande nouveauté du christianisme: un Dieu qui, même déçu par nos erreurs et par nos péchés, ne manque pas à sa parole, ne se ferme pas, et surtout ne se venge pas!

Dieu ne se venge pas! Dieu aime, il ne se venge pas, il nous attend pour nous pardonner, nous embrasser. A travers les «pierres rejetées» — et le Christ est la première pierre que les constructeurs ont rejetée —, à travers des situations de faiblesse et de péché, Dieu continue à mettre en circulation «le vin nouveau» de sa vigne, c’est-à-dire la miséricorde; voilà le vin nouveau de la vigne du Seigneur: la miséricorde.

Il n’y a qu’un obstacle face à la volonté tenace et tendre de Dieu: notre arrogance et notre présomption, qui devient parfois également de la violence! Face à ces attitudes et là où l’on ne porte pas de fruit, la Parole de Dieu conserve toute sa force de reproche et d’avertissement: «Le Royaume de Dieu vous sera retiré pour être confié à un peuple qui lui fera produire ses fruits» (v. 43).

L’urgence de répondre avec des fruits de bien à l’appel du Seigneur, qui nous appelle à devenir sa vigne, nous aide à comprendre ce qu’il y a de nouveau et d’original dans la foi chrétienne. Elle n’est pas tant une somme de préceptes et de normes morales, mais elle est avant tout une proposition d’amour que Dieu, à travers Jésus, a faite et continue de faire à l’humanité.

C’est une invitation à entrer dans cette histoire d’amour, en devenant une vigne vivace et ouverte, riche de fruits et d’espérance pour tous. Une vigne fermée peut devenir sauvage et produire des raisins sauvages.

Nous sommes appelés à sortir de la vigne pour nous mettre au service de nos frères qui ne sont pas avec nous, pour nous secouer mutuellement et nous encourager, pour nous rappeler que nous devons être la vigne du Seigneur dans tous les milieux, même les plus éloignés et les plus défavorisés.

Chers frères et sœurs, invoquons l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie afin qu’elle nous aide à être partout, spécialement dans les périphéries de la société, la vigne que le Seigneur a plantée pour le bien de tous et à apporter le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS – Place Saint-Pierre à Rome – dimanche 8 octobre 2017


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Jésus nous appelle avec la confiance d’un père

Jésus discutant avec ses disciples
Jésus discutant avec ses disciples

Le Seigneur ne se fatigue jamais de demander à chacun d’entre nous de changer de vie, d’effectuer un pas vers lui pour se convertir, a dit le Pape François dans son homélie à Sainte Marthe ce mardi matin 27 février. Il le fait avec douceur et avec la confiance d’un père, tout comme le font les confesseurs.

Le carême est un temps qui aide à la conversion qui aide au rapprochement avec Dieu, au changement de nos vie, et cela est une grâce à demander au Seigneur.

En se basant sur la première lecture tirée du prophète Isaïe, François est revenu sur l’attitude «spéciale» de Jésus face à nos péchés. «Il ne menace pas, mais appelle avec douceur, en donnant de la confiance.» Le Seigneur nous dit: «Viens, venez et discutons, parlons un peu», il ne nous effraie pas. Il est comme le père d’un adolescent qui sait que s’il utilise le bâton cela n’ira pas, qu’il doit au contraire passer par la confiance.

«Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine», dit le Seigneur au peuple de Gomorrhe. Il lui indique le «mal» à éviter et le «bien» à suivre, et il en est de même pour nous.

Pas de menace dans le confessionnal

Comme le père face à un adolescent, Jésus nous rapproche donc du pardon par un geste de confiance, et change le cœur. C’est ce qu’il a fait en appelant Zachée ou Matthieu, c’est ce qu’il fait dans notre vie, il nous fait voir comment faire un pas en avant sur le chemin de la conversion.

Le Souverain pontife a ainsi inviter à remercier Dieu pour sa bonté, lui dont la bonté est d’avoir donné sa vie pour nous. Le Seigneur cherche toujours le moyen de parler à notre cœur. Et quand nous, prêtres, à la place du Seigneur, devons entendre les conversions, nous aussi avons besoin de cette bonté.

Le Pape a ainsi raconté cette anecdote d’un cardinal confesseur qui face au péché qu’il sentait être «important» ne s’arrêta pas et alla de l’avant, continuant le dialogue. «Cela ouvre le cœur», «l’autre se sent en paix». Ainsi fait le Seigneur avec nous, il dit: «venez, discutons, parlons. Sois pardonné, le pardon est là».

Cette attitude du Seigneur m’aide à y voir clair: le père avec son fils qui se croit grand, qui se croit mature alors qu’il n’est qu’à la moitié du chemin. Et le Seigneur sait que nous sommes tous à la moitié du chemin, et tant de fois nous avons besoin d’entendre cette parole: «viens, n’aie pas peur, le pardon est là». Cela nous encourage a conclu le Saint-Père: aller vers le Seigneur avec un cœur ouvert, vers un père qui nous attend.

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés

Juger ou ne pas juger
Juger ou ne pas juger

Dans son homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe, ce lundi 26 février 2018, le Pape François a répété cette interpellation, dans le contexte du Carême, dans lequel l’Église nous invite à nous renouveler : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. »

Personne ne peut échapper au jugement de Dieu. Tant sur le plan personnel que sur le plan universel, nous serons tous jugés. Dans cette optique, l’Église fait réfléchir sur l’attitude que nous avons avec le prochain et avec Dieu.

Dieu nous invite à ne pas juger notre prochain, et même à lui pardonner : «Chacun de nous peut penser : “mais, moi je ne juge jamais, moi je ne fais pas le juge”». «Combien de fois le sujet de nos conversations, c’est le jugement sur les autres. Juger les autres est une mauvaise chose, parce que l’unique juge est le Seigneur.»

«Dans les réunions que nous avons, un déjeuner, sur une durée de deux heures, combien de minutes ont été dépensées pour juger les autres ? Soyez miséricordieux. Soyez miséricordieux comme Dieu, votre Père, est miséricordieux. De plus: soyez généreux. Donnez et il vous sera donné. Qu’est-ce qui me sera donné? Une mesure bonne, pleine, débordante. L’abondance de la générosité du Seigneur, quand nous serons pleins de l’abondance de notre miséricorde dans le fait de ne pas juger.»

La deuxième partie, aujourd’hui, du message de l’Église est l’invitation à avoir une attitude d’humilité avec Dieu, qui consiste dans le fait de se reconnaître pécheurs.

« Et nous, nous savons que la justice de Dieu est miséricorde. Mais il faut lui dire : “À Toi, c’est la justice qui convient ; à nous, la honte.” Et quand la justice de Dieu et notre honte se rencontrent, là, il y a le pardon. Je crois que j’ai péché contre le Seigneur ? Je crois que le Seigneur est juste ? Je crois qu’il est miséricordieux ? Je prends honte devant Dieu, d’être pécheur? C’est aussi simple: à Toi la justice, à moi la honte. Et demander la grâce de la honte.»

«C’est une grande grâce, la honte. Souvenons-nous en : l’attitude envers le prochain, se rappeler qu’avec la mesure avec laquelle moi je juge, je serai jugé ; je ne dois pas juger. Et si je dis quelque chose sur l’autre, que ce soit généreusement, avec beaucoup de miséricorde. L’attitude devant Dieu, ce dialogue essentiel : “À Toi la justice, à moi la honte”.»

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