confiance dans le Christ ressuscité

la pèche miraculeuse - mosaïque de la cathédrale de Monreale -Sicile
la pèche miraculeuse – mosaïque de la cathédrale de Monreale -Sicile

« Il se serait pas inutile que chaque chrétien et chaque évangélisateur approfondisse dans la prière cette pensée : les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Évangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte – ce que saint Paul appelait ‘rougir de l’Évangile’ – ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ? » (Paul VI, Exhortation Apostolique Evangelii nuntiandi, 74)

Dès son origine, l’Église a dû affronter de semblables difficultés, en expérimentant le péché de ses membres. L’histoire des disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35) est emblématique de la possibilité d’une connaissance du Christ vouée à l’échec. Les deux disciples parlaient d’un mort (cf. Lc 24, 21-24), de leur frustration et de leur espérance perdue.

Ils représentent, pour l’Église de toujours, la possibilité d’apporter une annonce qui n’est pas source de vie, mais qui garde enfermés dans la mort le Christ annoncé, les annonceurs et, en conséquence, les destinataires aussi de l’annonce. Il en est de même à propos de l’épisode rapporté par l’évangéliste Jean (cf. Jn 21, 1-14), celui des disciples qui, séparés du Christ, sont en train de pêcher mais vivent leurs actions sans profit.

Et, comme pour les disciples d’Emmaüs, ce n’est que lorsque le Ressuscité se manifeste, qu’ils retrouvent la confiance, la joie de l’annonce, le fruit de leur action évangélisatrice. C’est uniquement en se rapportant avec force au Christ que celui qui avait été désigné pour être un « pêcheur d’hommes » (Lc 5, 10), Pierre, peut à nouveau jeter ses filets avec succès, en se fiant à la parole de son Seigneur.

SYNODE DES ÉVÊQUES, XIIIème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE, LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION POUR LA TRANSMISSION DE LA FOI CHRÉTIENNE, 38-39, CITÉ DU VATICAN, 2012

deux disciples et la Cène d’Emmaüs

Le célèbre récit dit des « disciples d’Emmaüs » (cf. Lc 24, 13-35) parle de deux disciples du Christ qui, le jour après le sabbat, c’est-à-dire le troisième jour de sa mort, tristes et abattus, quittèrent Jérusalem en direction d’un village peu éloigné, appelé justement Emmaüs. Le long du chemin, Jésus ressuscité s’approcha d’eux, mais ils ne le reconnurent pas.

DISCIPLES D'EMMAÜS - REMBRANDT
DISCIPLES D’EMMAÜS – REMBRANDT

Les sentant découragés, il leur expliqua, sur la base des Écritures, que le Messie devait souffrir et mourir pour arriver à sa gloire. Entré avec eux dans la maison, il s’assit à table, bénit le pain et le rompit, et à ce moment-là, ils le reconnurent, mais lui disparut de leur vue en les laissant émerveillés devant ce pain rompu, nouveau signe de sa présence. Tous les deux retournèrent immédiatement à Jérusalem et racontèrent ce qui était arrivé aux autres disciples.

La localité d’Emmaüs n’a pas été identifiée avec certitude. Il y a différentes hypothèses, ce qui ne manque pas d’être assez évocateur, car cela nous permet de penser qu’Emmaüs représente, en réalité, chaque lieu : la route qui y conduit est le chemin de tout chrétien, et même de tout homme.

C’est sur nos routes que Jésus ressuscité se fait notre compagnon de voyage, pour rallumer dans nos cœurs la chaleur de la foi et de l’espérance, et rompre le pain de la vie éternelle. Dans la conversation des disciples avec le voyageur inconnu, on est frappé par l’expression que l’évangéliste Luc place sur les lèvres de l’un d’entre eux : « Nous espérions… » (Lc 24, 21).

Ce verbe au passé dit tout : Nous avons cru, nous avons suivi, nous avons espéré…, mais désormais tout est fini. Jésus de Nazareth, lui qui s’était montré un prophète puissant en œuvres et en paroles, a lui aussi échoué et nous avons été déçus. Ce drame des disciples d’Emmaüs apparaît comme un reflet de la situation de nombreux chrétiens de notre temps : il semble que l’espérance de la foi ait échoué.

La foi elle-même entre parfois en crise à cause d’expériences négatives qui font que nous nous sentons abandonnés par le Seigneur. Mais cette route d’Emmaüs, sur laquelle nous marchons, peut devenir un chemin de purification et de maturation de notre foi en Dieu. Aujourd’hui aussi, nous pouvons entrer en conversation avec Jésus et écouter sa Parole.

Aujourd’hui aussi, il rompt le pain pour nous et se donne lui-même comme notre Pain. Et ainsi, la rencontre avec le Christ ressuscité qui est possible aujourd’hui aussi, nous donne une foi plus profonde et authentique, trempée, pour ainsi dire, au feu de l’événement pascal; une foi robuste parce qu’elle se nourrit non d’idées humaines, mais de la Parole de Dieu, et de sa présence réelle dans l’Eucharistie.

Ce merveilleux texte évangélique contient déjà la structure de la messe : dans la première partie, l’écoute de la Parole à travers les Saintes Écritures ; dans la deuxième, la liturgie eucharistique et la communion avec le Christ présent dans le sacrement de son Corps et de son Sang.

En se nourrissant à cette double table, l’Église s’édifie sans cesse et se renouvelle de jour en jour dans la foi, dans l’espérance et dans la charité. Par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, nous prions afin que tout chrétien et toute communauté, en revivant l’expérience des disciples d’Emmaüs, redécouvre la grâce de la rencontre transformatrice avec le Seigneur ressuscité.

À l’exemple des disciples d’Emmaüs, puissiez-vous vous laisser conduire par Jésus, pour le reconnaître dans sa parole et dans l’Eucharistie, pain rompu pour que le monde ait la vie en abondance.

BENOÎT XVI – REGINA CÆLI, Place Saint-Pierre, 6 avril 2008

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les rites de conclusion de la sainte messe

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 avril 2018

Frères et sœurs, avec cette catéchèse, nous concluons le cycle consacré à la Messe. Après la postcommunion, elle se termine par la bénédiction et le congé du peuple. Comme elle avait commencé par le signe de la Croix, c’est encore au nom de la Trinité qu’elle s’achève.

Toutefois, nous savons bien que la messe terminée, s’ouvre l’engagement du témoignage chrétien. Nous sortons de l’église pour « aller en paix » porter la bénédiction de Dieu dans nos activités quotidiennes, nos maisons, nos milieux de travail.

Nous allons donc de la célébration à la vie, conscients que la messe trouve un accomplissement dans nos choix concrets. Nous célébrons l’Eucharistie pour apprendre à laisser agir le Christ dans nos œuvres : que ses pensées soient nos pensées, ses sentiments les nôtres et ses choix aussi les nôtres.

Parce que la présence réelle du Christ dans le Pain consacré ne se termine pas avec la messe, l’Eucharistie est conservée dans le tabernacle pour la communion des malades et pour l’adoration silencieuse. Par ailleurs, les fruits de la messe sont destinés à murir dans la vie de chaque jour.

La participation régulière à l’Eucharistie approfondit notre lien avec la communauté chrétienne et nous engage à l’égard des pauvres. Remercions le Seigneur pour le chemin de redécouverte de la Messe qu’il nous a donné d’accomplir ensemble.

Que le Christ ressuscité soit toujours votre joie et vous donne sa force pour l’annoncer autour de vous. Que Dieu vous bénisse !


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