silence complice autour des persécutions

silence complice autour des persécutions

En ce jour, nous faisons mémoire des premiers saints martyrs de l’Église de Rome. Injustement accusés par Néron de la responsabilité de l’incendie de Rome, cité qui, selon l’Apocalypse, « se saoulait du sang des témoins de Jésus. » Ils furent livrés aux bêtes, éclairèrent les fêtes de Néron en brûlant comme des torches dans les jardins de Rome où ils furent torturés pour le plaisir sadique de leurs bourreaux.

En 64, après l’incendie de la ville de Rome, l’empereur Néron accusa faussement les chrétiens de ce forfait et en fit cruellement périr un grand nombre: les uns, revêtus de peaux de bêtes, furent exposés aux morsures des chiens; d’autres crucifiés; d’autres transformés en torches, afin qu’à la chute du jour ils servissent d’éclairage nocturne dans le cirque. Tous étaient disciples des Apôtres; ils furent les premiers des martyrs que l’Église romaine offrit au Seigneur. (Martyrologe romain)

Nous pouvons continuer à méditer à partir de quelques extraits de l’homélie du Pape François lors de la messe qu’il a célébrée en la Solennité des saints Pierre et Paul ce jeudi matin 29 juin 2017 place Saint-Pierre à Rome.

Confession, persécution et prière : ce sont les trois mots qui ont été au cœur de celle-ci. Le Pape a demandé à l’ensemble des fidèles, si notamment, ils étaient devenus des « chrétiens de salon ».

Quand Pierre répond que Jésus est le Fils du Dieu vivant, il donne une réponse de vie. C’est ce genre de réponse entière à donner. Il nous est demandé de devenir des « apôtres en chemin qui confessent Jésus par la vie parce qu’ils l’ont dans le cœur », et non des « chrétiens de salon qui bavardent sur la manière dont vont les choses dans l’Église et dans le monde. »

Celui qui confesse Jésus « ne peut pas croire de manière tiède », « il doit risquer de prendre le large, renouvelant chaque jour le don de soi ». Il suit également Jésus jusqu’à la fin sur son chemin, celui « de la vie nouvelle, de la joie et de la résurrection, le chemin qui passe aussi par la croix et par les persécutions ».

Les persécutions, elles, n’ont pas visé que Pierre et Paul. « Aujourd’hui aussi en diverses parties du monde, parfois dans un climat de silence – un silence souvent complice – beaucoup de chrétiens sont marginalisés, calomniés, discriminés, faits l’objet de violences même mortelles, souvent en l’absence d’engagement de la part de ceux qui pourraient faire respecter leurs droits sacrosaints. »

Tous supportent le mal, à l’image de Paul. Car « supporter, c’est imiter Jésus : c’est porter le poids, le porter sur ses épaules pour lui et pour les autres » ; « c’est accepter la croix ». « Supporter, c’est savoir vaincre avec Jésus à la manière de Jésus, non pas à la manière du monde ».

Le Pape est enfin revenu sur la prière. C’est « l’eau indispensable qui nourrit l’espérance et fait grandir la confiance. » « Dans l’Église, c’est la prière qui nous soutient tous et nous fait surmonter les épreuves. » « Sans prière les prisons intérieures qui nous retiennent captifs ne s’ouvrent pas. ». D’urgence , qu’il y ait  dans l’Église « des maîtres de prière » qui « vivent la prière ».

comme pour les saints Pierre et Paul, Dieu toujours à nos côtés

Saint Pierre et Saint Paul – église de Monclar d’Agenais 47

Après avoir célébré la messe place Saint-Pierre en la Solennité des saints Pierre et Paul, le Pape François a  prié l’angélus. Dans son commentaire de l’Évangile de ce jeudi 29 juin 2017, il est revenu sur les deux « libérations » des deux saints Pierre et Paul. Elles révèlent « le chemin commun des deux Apôtres qui furent envoyés par Jésus pour annoncer l’Évangile dans des environnements difficiles et dans certains cas, hostiles. »

Ces deux exemples nous parlent aujourd’hui : « le Seigneur est toujours à notre côté, il marche avec nous, il ne nous abandonne jamais. » « Dieu nous tend la main, particulièrement quand nous traversons des épreuves, il nous vient en aide et nous libère des menaces de nos ennemis. » Mais « notre vrai ennemi est le péché. »

Heureusement, « en recevant la grâce du pardon, nous sommes libérés des liens du mal et allégés du poids de nos erreurs. Ainsi nous pouvons continuer notre parcours de joyeux annonciateurs et témoins de l’Évangile, démontrant que nous, les premiers, nous avons reçu la miséricorde. »

Bénédiction des palliums

Après la prière, le Pape est revenu sur la célébration de la matinée, lors de laquelle il a béni les palliums des archevêques métropolitains nommés au cours de l’année. Il les a encouragés à « poursuivre avec joie leur mission au service de l’Évangile, en communion avec toute l’Église ». Il a également salué la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople dont la « présence est le signe des liens fraternels existant entre nos Églises. »

 

l’espérance chrétienne, force des martyrs

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 28 juin 2017


Frères et sœurs, l’espérance est la force des martyrs. Jésus prévient ses disciples que l’annonce du Royaume suscite des oppositions : « Vous serez haïs à cause de mon nom ».

En effet, le style de vie du chrétien va à contrecourant du monde. Il est humble et pauvre, détaché des richesses, du pouvoir, et surtout de lui-même. Telle une brebis au milieu des loups, il n’a pour arme que l’Évangile, n’usant jamais de la violence, répondant au mal par le bien.

Il a choisi de vivre sur l’« autre versant du monde », celui que Dieu a choisi : non pas imposteur mais honnête, non pas arrogant mais doux, non pas menteur mais véridique, non pas persécuteur mais persécuté.

Le chrétien ne perd pas l’espérance dans les épreuves, car Jésus qui a lui-même été persécuté n’abandonne pas son disciple. Le martyr ne vit pas pour soi, il ne combat pas pour affirmer ses idées personnelles, mais il accepte de mourir par fidélité à l’Évangile, pour l’amour de Dieu et du prochain, amour qui surpasse tout.

Parfois, en lisant les histoires de tant de martyrs d’hier et d’aujourd’hui – qui sont plus nombreux que les martyrs des premiers jours -, nous sommes étonnés devant la force avec laquelle ils ont affronté l’épreuve. Cette force est signe de la grande espérance qui les animait : l’espérance certaine que rien ni personne ne pouvait les séparer de l’amour de Dieu qui nous est donné en Jésus-Christ (cf. Rm 8,38 à 39).

Que Dieu nous donne toujours la force d’être ses témoins. Là se trouve le don de vivre l’espérance chrétienne, en particulier dans le martyre caché pour faire le bien et aimer nos tâches quotidiennes.

Je vous invite à lire la vie des martyrs, d’hier et d’aujourd’hui. A leur exemple, mettons toute notre espérance en Jésus qui nous donne la force, dans l’abnégation et le sacrifice de soi, de faire le bien et d’accomplir notre devoir tous les jours de notre vie.

Que Dieu vous bénisse !


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