la résurrection de Lazare, signe prodigieux de Jésus

Giotto La résurrection de Lazare 1304-1306. Fresque Chapelle des Scrovegni Padoue Italie.

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême, nous raconte la résurrection de Lazare. C’est le sommet des « signes » prodigieux accomplis par Jésus : c’est un geste trop grand, trop clairement divin pour être toléré par les grands prêtres, qui, ayant appris l’événement, ont pris la décision de tuer Jésus (cf. Jn 11, 53).

Lazare était déjà mort depuis trois jours quand Jésus est arrivé ; et à ses sœurs, Marthe et Marie, il a dit des paroles qui sont restées imprimées pour toujours dans la mémoire de la communauté chrétienne. Jésus dit ceci : « Je suis la résurrection et la vie, qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25).

Sur cette parole du Seigneur, nous croyons que la vie de qui croit en Jésus et suit son commandement, sera, après la mort, transformée en une vie nouvelle, pleine et immortelle. Comme Jésus est ressuscité dans son corps, mais n’est pas revenu à une vie terrestre, ainsi nous ressusciterons avec nos corps qui seront transfigurés en corps glorieux. Il nous attend auprès du Père et la force de l’Esprit Saint, qui l’a ressuscité, ressuscitera aussi celui qui est en union avec lui.

Devant la tombe scellée de son ami Lazare, Jésus « s’est écrié d’une voix forte : “Lazare, viens dehors !”. Le mort sortit, debout, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son visage était enveloppé d’un suaire » (vv. 43-44). Ce cri péremptoire s’adresse à tout homme, parce que nous sommes tous marqués par la mort, nous tous ; c’est la voix de celui qui est le maître de la vie et qui veut que tous « nous l’ayons en abondance » (Jn 10, 10).

Le Christ ne se résigne pas aux tombeaux que nous nous sommes construits avec nos choix de mal et de mort, avec nos erreurs, avec nos péchés. Il ne se résigne pas à cela ! Il nous invite, il nous ordonne presque de sortir du tombeau où nos péchés nous ont ensevelis. Il nous appelle avec insistance à sortir des ténèbres de la prison dans laquelle nous nous sommes enfermés, en nous contentant d’une vie fausse, égoïste, médiocre. « Viens dehors ! » nous dit-il, « Viens dehors ! »

C’est une belle invitation à la véritable liberté, à nous laisser saisir par ces paroles que Jésus répète aujourd’hui à chacun de nous. Une invitation à nous laisser libérer des « bandelettes », des bandelettes de l’orgueil. Parce que l’orgueil nous rend esclaves, esclaves de nous- mêmes, esclaves de tant d’idoles, de tant de choses.

Notre résurrection commence là : quand nous décidons d’obéir au commandement de Jésus en sortant à la lumière, à la vie ; quand les masques tombent de notre visage — si souvent, nous sommes masqués par le péché, les masques doivent tomber ! — et que nous retrouvons le courage de notre visage original, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Le geste de Dieu qui ressuscite Lazare montre jusqu’où peut arriver la force de la grâce de Dieu, et donc jusqu’où peut arriver notre conversion, notre changement. Mais écoutez bien : il n’y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous ! Il n’y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous !

Rappelez-vous bien de cette phrase. Nous pouvons la dire tous ensemble : « Il n’y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous ». Disons-le ensemble : « Il n’y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous ». Le Seigneur est toujours prêt à soulever la pierre tombale de nos péchés qui nous sépare de lui, Lumière des vivants.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS Place Saint-Pierre Ve Dimanche de Carême, 6 avril 2014

l’origine du Messie

Jésus le Messie

Sur les origines de Jésus, les habitants de Jérusalem sont perplexes : étant donné les prétentions qu’il affiche, Jésus est soit un blasphémateur, soit le Messie. Les chefs religieux avaient opté pour la première solution puisqu’ils avaient décidé sa mort. Le fait que Jésus enseigne librement dans le lieu saint, semble indiquer qu’ils aient changé d’avis. A moins qu’ils soient bien trop occupés à s’exhiber à la fête pour se soucier de ce qui se passe au Temple. D’ailleurs comment pourraient-ils reconnaître Jésus comme Messie, puisqu’on «sait d’où il est», alors que le Messie aura une origine mystérieuse ?

Dans le passage de l’Évangile de ce jour, Jésus semble vouloir répondre par anticipation à ses juges ; il « crie » pour couvrir le tumulte et appeler à la conversion, qui consiste à reconnaître en lui l’Envoyé du Père : « Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui m’a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas, car si vous le connaissiez, vous ne m’auriez pas condamné. Ainsi vos œuvres témoignent contre vous, puisqu’en méconnaissant le Fils, vous méconnaissez aussi le Père que vous prétendez servir. »

Le Messie est nécessairement un fils d’Israël habitant la Terre Sainte : on sait donc fort bien «d’où il sera» ; on connaît ses origines «d’en bas». Cependant, si l’appartenance au peuple élu est condition nécessaire, elle n’est pas suffisante : le Messie est avant tout l’Élu de Dieu. Être Messie relève d’une libre initiative divine et consiste en une relation particulière, unique avec le Très-Haut.

C’est en ce sens que «personne ne saura d’où il est» ; lui seul pourra révéler son origine «d’en haut», et celle-ci ne sera accessible que dans la foi. L’appartenance de Jésus à l’Israël de Dieu est vérifiable empiriquement ; mais son origine divine demeure mystérieuse : elle relève de la foi en sa Parole et en ses œuvres. De même que le pèlerinage au Temple de Jérusalem est vain s’il n’exprime pas un mouvement intérieur vers Dieu, de même la rencontre avec le Christ demeure stérile si elle n’achemine pas vers une célébration de la présence de Dieu en lui, reconnue dans la foi.

Tout au long de ces quinze jours qui nous séparent de Pâque, l’Évangile de Jean va nous provoquer quotidiennement à nous situer dans le grand procès intenté à Jésus – et qui perdure toujours. Que l’Esprit Saint nous donne de discerner dans le «fils de Joseph» (Jn 6, 42), le Fils de Dieu venu dans la chair, la Parole de « grâce et de vérité » (Jn 1, 25). Et après l’avoir reconnu, puissions-nous lui emboîter résolument le pas, apprenant de lui à nous préparer au grand passage qui nous conduira de la mort à la vie.

Seigneur, ta Parole avait annoncé par les Prophètes et les Sages de ton peuple, quel destin serait réservé à ton Messie : « Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira. Si ce juste est Fils de Dieu, Dieu l’assistera et le délivrera de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un veillera sur lui”. Ne permets pas que nous nous retrouvions avec la foule ingrate dans le camp de tes accusateurs, nous laissant entraîner par les mouvements d’opinion et les manipulations subtiles des médias. “Ces gens-là s’égarent ; leur méchanceté les a rendu aveugles. Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu”. Donne-nous de demeurer fermes dans la foi, et de confesser ouvertement qu’en ton Fils Jésus-Christ, tu as “racheté tes serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. » (Ps 33)

P. E.

Dieu nous aime comme un père et il nous attend

le veau d’or et les tables de la Loi – déambulatoire nord – début XIIIe siècle – cathédrale Saint Étienne Sens 89

Seul Dieu nous aime comme un père, et nous attend toujours, gardons-nous donc de suivre des fantaisies et de fausses idoles, . Le Pape l’a souligné lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. En commentant la Première lecture tirée du Livre de l’Exode, il a mis l’accent sur l’amour de Dieu pour son peuple, malgré les infidélités de ce peuple. Aujourd’hui aussi, cela nous fera du bien de nous demander si nous nous éloignons du Seigneur pour courir après les idoles et les mondanités.

Dieu a rêvé de son peuple, mais celui-ci l’a déçu. Le Pape François a pris appui sur le Livre de l’Exode pour s’arrêter sur «le rêve et les déceptions de Dieu». Le peuple est «le rêve de Dieu. Il rêvait parce qu’il aimait.» Mais ce peuple trahit les rêves du Père, et ainsi Dieu «commence à ressentir de la déception», et demande à Moïse de descendre de la montagne où il était monté pour recevoir la Loi. Le peuple «n’a pas eu la patience d’attendre Dieu» pour seulement 40 jours. Ils se sont fait un veau d’or. Un dieu «pour se divertir», et ils ont «oublié que Dieu les avait sauvés».

Le prophète Baruch «a une phrase qui dépeint bien ce peuple : « Vous avez oublié qui vous a élevé. »» «Oublier Dieu qui nous a créé, qui nous a fait grandir, qui nous a accompagné dans la vie : ceci est la déception de Dieu. Et de nombreuses fois dans l’Évangile, Jésus, dans les Paraboles, parle de cet homme qui fait une vigne et qui fait faillite ensuite, parce que les ouvriers veulent la prendre pour eux. Dans le cœur de l’homme, il y a toujours cette inquiétude ! Il n’est pas satisfait de Dieu, de l’amour fidèle. Et ceci est la tentation.»

Dieu donc, «par le moyen d’un prophète, réprouve ce peuple qui n’a pas de constance, qui ne sait pas attendre, qui s’est perverti», qui s’éloigne du vrai Dieu et cherche un autre dieu : «Et c’est la déception de Dieu : l’infidélité du peuple… Et aussi nous, nous sommes le peuple de Dieu et nous savons bien comment est notre cœur, et chaque jour nous devons reprendre le chemin pour ne pas dériver vers les idoles, vers les fantaisies, vers la mondanité, vers l’infidélité. Je crois que aujourd’hui, cela nous fera du bien de penser au Seigneur déçu : « Dis-moi, Seigneur, tu es déçu par moi ? »»

Dieu «a un cœur tendre, un cœur de père». Il a rappelé aussi que Jésus a pleuré sur Jérusalem. Demandons-nous «si Dieu pleure pour moi», s’il est «déçu par moi», et si «moi je me suis éloigné du Seigneur». «Pensons aujourd’hui à cette déception de Dieu, qui nous a fait pour l’amour, et nous, nous allons rechercher de l’amour, du bien-être, du bon temps dans d’autres lieux, et ce n’est pas Son amour. Nous nous éloignons de ce Dieu qui nous élevé. Et ceci est une pensée de Carême. Cela nous fera du bien. Et ceci, nous devons le faire tous les jours : un petit examen de conscience : « Seigneur, toi qui as eu tellement de rêves sur moi, moi qui me suis éloigné, mais dis-moi où, comment faire, pour revenir… ». Et la surprise sera que Lui, Il nous attend toujours, comme le père de l’enfant prodigue, qui l’a vu venir de loin, parce qu’il l’attendait.»

30-03-2017 source : Radio Vatican

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