Nous serons toujours avec le Seigneur

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 8 février 2017


Frères et sœurs, l’Apôtre Paul nous enseigne que l’espérance chrétienne n’est pas seulement personnelle, mais aussi ecclésiale. Toute la communauté, en premier lieu les pasteurs, doit se faire proche des frères les plus éprouvés et qui perdent courage, par le réconfort de la consolation et de la compassion.

Nous avons vu que saint Paul, dans la Première Lettre aux Thessaloniciens, exhorte à être sur la terre dans l’espoir de la résurrection (cf. 5,4 à 11), avec ce beau mot « nous serons toujours avec le Seigneur» (4,17). Dans le même contexte, l’apôtre montre que l’espérance chrétienne n’est pas seulement une respiration personnelle, individuelle, mais communautaire et ecclésiale. Nous espérons tous.

On ne peut espérer tout seul. Pour se nourrir, l’espérance a besoin d’un « corps » dans lequel les membres se soutiennent les uns les autres. Mais seuls espèrent vraiment ceux qui font l’expérience de leur pauvreté et de leurs limites et restent confiants dans le Seigneur.

Ce sont eux qui donnent le plus fort témoignage qu’au-delà de la tristesse et de la mort, le Seigneur aura le dernier mot. Ce témoignage d’espérance ne doit pas rester clos dans les limites de la communauté chrétienne. Il doit résonner au dehors comme un appel à construire des ponts et non des murs, à vaincre le mal par le bien, l’offense par le pardon.

Sainte Joséphine Bakhita, (1869-1947), née au Soudan dans la région du Darfour, fut enlevée toute jeune, vendue plusieurs fois à des marchands d’esclaves africains et a subi une servitude cruelle. Enfin libérée, elle devint chrétienne puis religieuse à Venise chez les Filles de la Charité, elle passa le reste de sa vie dans le Christ à Schio, au pays de Vicence, en subvenant aux besoins de tous, et mourut en 1947.

Aujourd’hui, nous célébrons cette Journée de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains, cette année est consacrée en particulier aux enfants et aux adolescents. J’encourage tous ceux qui, de diverses manières, aident les mineurs qui ont été asservis et maltraités à se libérer de cette terrible oppression. J’exhorte tous ceux qui sont dans les positions gouvernementales à combattre ce fléau avec fermeté, en donnant la parole à nos plus jeunes frères et sœurs qui ont été blessés dans leur dignité. Tous les efforts doivent être faits pour éradiquer ce crime honteux et intolérable.

Que la mémoire  de Sœur Joséphine Bakhita, qui, enfant, a été victime de la traite, augmente en vous, chers jeunes, l’attention à vos semblables les plus défavorisés et en difficulté; qu’elle vous aide, chers malades, à offrir vos souffrances pour l’éducation chrétienne des nouvelles générations.

Prions pour nos frères et sœurs Rohingyas, exploités, chassés de Birmanie, passant d’un côté à l’autre parce que parce que personne ne veut d’eux; Depuis des années, ils souffrent, sont torturés, tués, juste parce qu’ils sont de tradition et de foi musulmane.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes venus de France. Je serai de tout cœur en communion avec les pèlerins qui, samedi, fêterons Notre Dame de Lourdes, en particulier les malades. Et vous, chers malades, samedi prochain est le jour de la prière à Notre-Dame de Lourdes. Que la Vierge Immaculée vous donne le courage de l’espérance et vous garde dans la paix.

Quand Dieu a décidé de venir sur terre, il a autorisé le «oui» de la Vierge Immaculée. Elle a vécu comme toutes les femmes de son temps; mais, dans sa propre vie simple de tous les jours, elle a donné libre passage à Dieu : Faites comme Marie, donnez libre passage à Dieu dans votre vie, et vous serez bénis.

Samedi, nous célébrons aussi la 25e Journée mondiale des malades. En établissant cette Journée, Saint-Jean-Paul II a écrit qu’il « voulait qu’elle soit pour tous les croyants » un temps de prière, de partage, de la souffrance offerte pour le bien de l’Église et il rappelait à tout le monde à voir dans le visage du frère malade la Sainte Face du Christ »(Lettre instituant la Journée mondiale du malade, le 13 mai 1992, 3). Cette journée nous inspire le sentiment et le désir d’apporter soutien matériel et spirituel aux patients qui vivent parmi nous.

Enfin, je salue les jeunes et les jeunes mariés. Soyez encouragés, chers jeunes mariés, à faire confiance à la Providence, et pas seulement dans vos capacités. Le Mariage sans l’aide de Dieu ne va pas de l’avant, nous devons demander cette aide tous les jours.

Que Dieu vous bénisse !


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Dieu donne une identité de fils et confie la terre

Pour comprendre qui est l’homme et, surtout, qui est l’homme aux yeux de Dieu, un retour aux origines est nécessaire. En suivant la liturgie de la Parole, le Pape François, dans l’homélie de la Messe célébrée à Sainte-Marthe au Vatican, le mardi 7 février, a réfléchi sur la création et sur le grand amour que le Seigneur nourrit pour l’homme.

L’un des versets du psaume responsorial: «Seigneur, qu’il est puissant ton nom par toute la terre!» est là pour rappeler que l’Église, en ces jours, «nous conduit à tant louer le Seigneur». «Nous ne sommes rien, mais tu es grand...»

Adam et Ève Bernard Émile 1888

Mais «que nous donne Dieu» pour nous faire dire dans le psaume: «qu’est donc le mortel, que tu t’en souviennes, le fils d’Adam, que tu le veuilles visiter? »

«Il nous a tout d’abord donné l’ADN, c’est-à-dire qu’il a fait de nous des fils, il nous a créés à son image, à son image et ressemblance, comme lui». «Qu’il lui ressemble un peu ou beaucoup, il est un fils: il a reçu l’identité». Il s’agit d’un lien qui reste.

Dieu «nous a donné cette identité de fils». Nous pouvons dire: «Nous sommes ‘comme des dieux’, parce que nous sommes des fils de Dieu». Et Dieu «est content, parce que sur la terre il a un fils, comme il en a un autre au ciel. Le Seigneur est heureux: “Cela est très bon”, dit-il à lui-même.» Il s’agit donc de la première chose que Dieu a donnée à l’homme dans la création.

La deuxième est à la fois un «don» et un «devoir». C’est-à-dire qu’«il nous a donné toute la terre». Et Dieu dit aux hommes: «Remplissez la terre, soumettez-la, dominez sur les poissons de la mer et sur tout être vivant». C’est-à-dire que Dieu «a donné la royauté: l’homme est un roi. Il est celui qui domine. C’est ainsi que le Seigneur veut qu’il soit: il ne le veut pas esclave, il le veut maître.»

Et que comporte cette seigneurie? Elle comporte «le devoir de mener la Création de l’avant», c’est-à-dire qu’il s’agit d’«un travail». «De même qu’il a travaillé pour la création, il nous a donné du travail, il a donné le travail de mener la création de l’avant. De ne pas la détruire; mais de la faire grandir, d’en prendre soin, de la sauvegarder et de lui faire porter du fruit à l’avenir.»

Le dernier don se trouve dans la suite de la lecture de la Genèse: «Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa.» C’est-à-dire que «la troisième chose qu’il nous a donnée est l’amour». Dieu dit: «Il n’est pas bon que l’homme vive seul. Et il lui a créé une compagne».

A ce propos, le Pape François a confié que parfois, en écoutant «une musique qui cherche à dire cela», il «aime penser» à ce qu’a pu être «ce premier dialogue, quand tous les deux se regardaient; le dialogue entre l’homme et la femme, le dialogue de l’amour.»

Pour résumer, Dieu a dit à l’homme: «Tu es un fils, tu dois faire cela: sauvegarder la création, travailler, aller de l’avant. Et aimer. Parce que je suis l’amour et je te donne cela.» Face à quoi on a envie de s’exclamer avec l’Écriture: «Tu es grand, Seigneur, tu es grand!»

C’est pourquoi «nous rendons grâce au Seigneur pour ces trois dons qu’il nous a faits, l’identité, le don-devoir et l’amour. Et nous demandons la grâce de sauvegarder cette identité de fils, de travailler pour le don qu’il nous a fait et de mener ce don de l’avant grâce à notre travail, ainsi que la grâce d’apprendre chaque jour à aimer davantage.»

07-02-2017 source : L’Osservatore Romano

être ouverts et réceptifs aux dons de Dieu

Les rigides ont peur de la liberté que Dieu nous donne, ils ont «peur de l’amour». Le Pape François l’a dit pendant la messe matinale de ce lundi 6 février 2017 à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Pour lui, le chrétien est «esclave» de l’amour, et non pas du devoir, et il a invité les fidèles à ne pas se cacher dans la «rigidité» des commandements.

«Tu es un si grand Seigneur». Le Pape a fait son homélie en partant du Psaume 103, un «chant de louange» à Dieu pour ses merveilles. «Le Père travaille pour faire cette merveille de la création et pour faire avec le Fils cette merveille de la re-création.»

Ouvrir le cœur, ne pas se réfugier dans la rigidité des Commandements

Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde ? «Simplement pour partager sa plénitude,  pour avoir quelqu’un auquel donner, avec lequel partager sa plénitude.» Et dans la re-création, Dieu invite son Fils pour «ré-organiser» : Il fait du «laid un beau, de l’erreur une vérité, du mauvais un bon.»

«Quand Jésus dit : le Père œuvre toujours, moi aussi j’œuvre toujours, les docteurs de la loi se scandalisèrent et voulaient le tuer pour cela. Pourquoi ? Parce qu’ils ne savaient pas recevoir les choses de Dieu comme un don ! Seulement comme une décision de justice : « Voilà les commandements. Mais il y en a peu, nous en faisons en plus. » Et au lieu d’ouvrir le cœur au don, ils se sont cachés, ils ont cherché refuge dans la rigidité des Commandements, qu’ils ont multiplié jusqu’à 500 ou plus… Il ne savaient pas recevoir le don. Et le don se reçoit seulement avec la liberté. Et ces rigides avaient peur de la liberté que Dieu nous donne. Ils avaient peur de l’amour.»

Le chrétien est esclave de l’amour, non pas du devoir

Les docteurs de la loi «voulaient tuer Jésus parce qu’il a dit que le Père a fait cette merveille comme don. Recevoir le don du Père !»

«Pour cela, aujourd’hui, nous avons loué le Père : « Tu es grand, Seigneur ! Je t’aime tellement, parce que tu m’as donné ce don. Tu m’as sauvé, tu m’as créé. » Et ceci est la prière de louange, la prière de joie, la prière qui nous donne la joie de la vie chrétienne. Et non pas cette prière fermée, triste, de la personne qui ne sait jamais recevoir un don parce qu’elle a peur de la liberté que porte toujours avec soi un don. Il sait seulement faire le devoir, mais le devoir fermé. Esclaves du devoir, mais pas de l’amour. Quand tu deviens esclave de l’amour, tu es libre ! C’est un bel esclavage, ça! Mais ceux-ci ne le comprenaient pas…»

Demandons-nous comment nous recevons le don de la rédemption et du pardon de Dieu

Voici les «deux merveilles du Seigneur, la merveille de la création et la merveille de la rédemption, de la re-créationComment moi je reçois ce que Dieu m’a donné, la création, comme un don ? Et si je reçois comme un don, j’aime la création, je prends soin de la Création ?». Parce que ceci, «c’était un don !»

«Comment je reçois la rédemption, le pardon que Dieu m’a donné, le fait de me faire fils avec son Fils, avec amour, avec tendresse, avec liberté, est-ce que je me cache dans la rigidité des Commandements fermés», qui donnent un sentiment de sécurité mais «ne te donnent pas la joie, parce qu’ils ne te rendent pas libre ? Chacun de nous peut se demander comment il vit ces deux merveilles, la merveille de la création, et encore plus la merveille de la re-création. Et que le Seigneur nous fasse comprendre cette grande chose et nous fasse comprendre ce que Lui il faisait avant de créer le monde : il aimait ! Qu’Il nous fasse comprendre son amour envers nous et que nous puissions dire, comme nous l’avons dit aujourd’hui : ‘Tu es tellement grand, Seigneur ! Merci, merci !’ Allons de l’avant comme cela.»

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