Le pardon, don de l’Esprit

PAPE FRANÇOIS

 

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 19 février 2014

Chers frères et sœurs, le sacrement de la Réconciliation jaillit directement du mystère pascal. Le pardon de nos péchés n’est pas le fruit de nos efforts. C’est un don de l’Esprit Saint, qui nous remplit de la miséricorde et de la grâce qui jaillit du cœur grand ouvert du Christ crucifié et ressuscité. Dans la célébration de ce sacrement, le prêtre représente Dieu, mais aussi toute la communauté qui se reconnaît dans la fragilité de chacun de ses membres. Elle écoute son repentir, se réconcilie avec lui, l’encourage et l’accompagne sur son chemin de conversion et de maturation humaine et chrétienne. Nous risquons d’oublier que ce sacrement est un trésor, parce que le sens du péché et même le sens de Dieu ont diminué ! Chers amis, laissons l’amour de Dieu nous réconcilier avec lui, avec nous-mêmes et avec nos frères !

* * *

 Chers amis de langue française, je suis heureux de vous accueillir ce matin. En recevant le Sacrement de la Réconciliation, laissez-vous saisir par l’infinie miséricorde du Père, qui vous communique toute sa joie de vous avoir retrouvés et de vous accueillir de nouveau.

APPEL

Je suis avec préoccupation les événements qui se déroulent ces derniers jours à Kiev. J’assure de ma proximité le peuple ukrainien et je prie pour les victimes des violences, pour leurs familles et pour les blessés. J’invite toutes les parties à cesser toute action violente et à rechercher la concorde et la paix dans le pays.


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PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALE 19-02-2014 – texte complet

Ne pas se laisser contaminer par la tentation

18-02-2014 source : L’Osservatore Romano

La tentation se présente à nous de manière insidieuse, elle contamine tout le milieu qui nous environne, elle nous pousse toujours à chercher une justification. Et à la fin elle nous fait tomber dans le péché, en nous enfermant dans une prison dont il est difficile de sortir. Pour lui résister il faut écouter la parole du Seigneur, car «lui nous attend», il nous fait toujours confiance et ouvre devant nous un nouvel horizon. Tel est, en synthèse, le sens de la réflexion proposée par le Pape François au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe ce matin, 18 février.

Mais d’où vient la tentation? Comment agit-elle en nous? Pour répondre à ces interrogations le Pape a eu recours à nouveau au texte de la lettre de Jacques. «L’apôtre nous dit qu’elle ne vient pas de Dieu mais de nos passions, de nos faiblesses intérieures, des blessures que le péché originel a laissées en nous. C’est de là que viennent les tentations». Et à ce propos, il s’est arrêté sur les caractéristiques de la tentation, qui «grandit, contamine et se justifie. »

Le Pape a observé que la tentation se justifie toujours, «depuis le péché originel», quand Adam accuse Ève de l’avoir convaincu de manger le fruit interdit. Et dans son développement, sa contamination et sa justification, celle-ci «nous enferme dans un milieu dont on ne peut pas sortir avec facilité. »

«Quand nous sommes induits en tentation, nous n’entendons pas la parole de Dieu. Nous ne comprenons pas. Et Jésus a dû rappeler la multiplication des pains pour aider les disciples à sortir de ce milieu» (cf. Mc 8, 14, 21). Cela a lieu parce que la tentation nous ferme tout horizon «et ainsi nous conduit au péché». Quand nous sommes induit en tentation, «seule la parole de Dieu, la parole de Jésus nous sauve. Entendre cette parole nous ouvre l’horizon», car «il est toujours disposé à nous enseigner comment sortir de la tentation. Jésus est grand parce que non seulement il nous fait sortir de la tentation, mais il nous fait davantage confiance. »

«Ne nous laissons pas emprisonner par la tentation», telle a été l’exhortation du Pape. Du cercle dans lequel nous enferme la tentation «on ne sort qu’en écoutant la parole de Jésus.» «Demandons au Seigneur que, comme il l’a fait avec ses disciples, avec sa patience, quand nous sommes induits en tentation, il nous dise toujours : Arrête-toi. Reste tranquille. Lève les yeux, regarde l’horizon, ne te ferme pas, va de l’avant. Cette parole nous empêchera de tomber dans le péché au moment de la tentation. »

réconciliation avant toute dévotion

16-02-2014 source : Radio Vatican

Lors de la prière de l’angélus, le Pape est revenu sur l’Évangile de ce dimanche qui relate le sermon de Jésus sur la montagne, tiré de Saint Matthieu, la « première grande prédication de Jésus. » Jésus n’est pas venu abolir la Loi, annuler les commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse, mais il veut les porter à leur plénitude. Surtout, le Christ précise tout de suite après qu’un « achèvement» de cette loi existe, qui demande une justice supérieure : «Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux», dit Jésus.

Cet «achèvement» de la loi, Jésus nous en parle à travers des exemples concrets, en particulier quand il reprend le cinquième commandement «tu ne tueras point »pour aller plus loin, expliquant que «Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère,il en répondra au grand conseil.» Jésus nous rappelle ainsi que les paroles aussi peuvent tuer. « Par conséquent, non seulement il ne faut pas attenter à la vie du prochain, mais il ne faut pas non plus déverser sur lui le poison de la colère ni le frapper avec la calomnie. Ni dire du mal de lui ».

«Quand on dit qu’une personne est une langue de vipère, cela signifie que ses mots peuvent tuer!» Il faut donc se défaire de nos médisances, « car elles tuent la renommée des personnes… Ces médisances peuvent sembler à première vue une chose agréable, comme s’il s’agissait d’un bonbon, mais en réalité ils nous remplissent le cœur d’amertume, et finissent par nous empoisonner».

Dépasser le cadre de la loi pour faire appel au cœur

«Je peux vous assurer que si chacun de nous avait l’intention d’éviter ces médisances, à la fin il deviendrait saint !» Et le Pape invite les pèlerins présents place Saint-Pierre à en finir avec les médisances. Celui qui suit Jésus doit vivre « la perfection de l’amour : un amour dont l’unique mesure est de ne pas avoir de mesure, d’aller au-delà des calculs. » Avec cet amour du prochain, auquel Jésus nous appelle, nous sommes ainsi invités à nous réconcilier avec nos frères avant de montrer notre dévotion au Seigneur dans la prière.

On comprend ainsi que Jésus ne donne simplement de l’importance à la stricte observance disciplinaire ou à la conduite extérieure, mais il fait appel au cœur de l’homme, où ses actions, bonne ou mauvaises prennent leur origine. «Pour être bons et honnêtes, il faut savoir ainsi dépasser les strictes normes juridiques pour faire jaillir la sagesse de Dieu souvent cachée et qui peut être accueillie grâce à l’Esprit Saint.»

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