séisme du 24 août : le Pape à Amatrice

Le Pape François s’est rendu ce mardi 4 octobre 2016 dans les trois villages frappés par le séisme meurtrier du 24 août dernier, qui avait fait au total près de 300 morts et 400 blessés.

Dans un cadre privé, qui n’avait fait l’objet d’aucune communication préalable officielle, le Pape a salué les habitants et les services de secours et de déblaiement, tout d’abord à Amatrice, le village le plus durement touché, avec 234 morts, soit l’équivalent de 10% de la population. Accompagné par l’évêque de Rieti, il s’est notamment rendu dans l’école du village, interrompant à l’improviste les cours, organisés dans des préfabriqués, le temps de la reconstruction. Le Pape s’est aussi rendu dans la « zone rouge », théoriquement interdite aux visiteurs en raison du risque d’éboulement. Après avoir récité un Ave Maria avec la population locale, il a prié, seul et en silence, au milieu des ruines.

Le Pape s’est aussi rendu à Arquata dela Tronto, où 50 personnes avaient trouvé la mort, et à Accumoli, où 11 décès avaient été déplorés. Il s’est aussi rendu à l’hôpital San Raffaele à Borbona, saluant les 60 pensionnaires de cette maison de retraite, dont beaucoup avaient perdu leurs logements lors du séisme.

La parabole du bon samaritain

Vincent Van Gogh - Le Bon Samaritain d'après Delacroix, 1890L’Évangile d’aujourd’hui — nous sommes au chapitre 10 de Luc — est la célèbre parabole du bon samaritain. Qui était cet homme ? C’était un homme quelconque, qui descendait de Jérusalem vers Jéricho sur la route qui traverse le désert de la Judée. Sur cette route, un homme venait d’être attaqué par des brigands, volé, frappé et abandonné à moitié mort. Avant le samaritain, un prêtre et un lévite passent, c’est-à-dire deux personnes attachées au culte dans le Temple du Seigneur. Ils voient ce pauvre homme, mais ils passent outre sans s’arrêter. Le samaritain, au contraire, quand il vit cet homme, « fut saisi de pitié » (Lc 10, 33) dit l’Évangile. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant un peu d’huile et de vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et paya le logement pour lui… En somme, il prit soin de lui : c’est l’exemple de l’amour pour le prochain.

Mais pourquoi Jésus choisit-il un samaritain comme protagoniste de la parabole ? Parce que les samaritains étaient méprisés par les juifs, à cause de diverses traditions religieuses ; et pourtant Jésus montre que le cœur de ce samaritain est bon et généreux et que — à la différence du prêtre et du lévite — il met en pratique la volonté de Dieu, qui veut la miséricorde plus que les sacrifices (cf. Mc 12, 33). Dieu veut toujours la miséricorde et non la condamnation de tous. Il veut la miséricorde du cœur, car Lui est miséricordieux et sait bien comprendre nos misères, nos difficultés et nos péchés. Il nous donne à tous ce cœur miséricordieux ! Le samaritain fait justement cela : il imite précisément la miséricorde de Dieu, la miséricorde envers celui qui a besoin.

… Soyez comme lui, des bons samaritains ! Et je souhaite aussi aux médecins, aux infirmiers, et à ceux qui travaillent dans les hôpitaux et dans les maisons de soin, d’être animés par le même esprit. Confions cette intention à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.

Pape François extrait de l’Angélus dimanche 14 juillet 2013

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s’inspirer de la compassion du Samaritain

« Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » (Lc 10,25) Lire la suite →

hommages en Azerbaïdjan

Après un entretien privé avec le président azéri, Ilham Aliyev, le Pape a visité, à 8km du palais présidentiel, le monument édifié en hommage aux personnes mortes pour l’Indépendance du pays, en 1991, après la chute de l’URSS. Le Pape a déposé une gerbe de fleurs et s’est recueilli au pied du monument : une immense tour dont le sommet arrondi protège une immense flamme qui, toujours, brûle en mémoire des défunts.

Le Monument aux morts a été construit en 1998 sur une zone appelée «l’allée des martyrs». Il est considéré comme l’emblème de la lutte pour la liberté et l’intégrité nationale de l’Azerbaïdjan. En 1918, déjà, des soldats azéris et turcs tombés pour défendre la cité y ont été enterrés. En 1990, le site fut le théâtre de manifestations populaires contre l’armée soviétique qui furent violemment réprimées. Les victimes de cette répression y sont enterrées, tout comme les personnes ayant perdu la vie durant la guerre du Nagorny- Karabagh entre 1992 et 1994. Malgré un cessez-le-feu conclut en 1994 avec le voisin arménien qui lui dispute la région, des combats ont repris sur place en avril dernier.

Le parcours accompli par l’Azerbaïdjan en 25 ans d’indépendance, a été salué par le Souverain Pontife lors de sa rencontre avec les autorités du pays, en présence du corps diplomatique, et les représentants des différentes religions présentes dans le pays. C’est avec cette rencontre interreligieuse que le Pape a achevé son voyage dans le Caucase.

Le Pape François s’est dit admiratif de la richesse d’une société qui a su reconnaitre les bénéfices du multiculturalisme. En Azerbaïdjan de fait, les diverses composantes de la communauté civile ont en plusieurs occasions œuvré ensemble dans un climat de collaboration et de respect mutuel. Un effort qui revêt une signification particulière car «il montre qu’il est possible de témoigner de ses propres idées et de sa propre conception de la vie sans empiéter sur les droits de ceux qui sont porteurs d’autres conception et d’autres visions (…) Tout chemin authentique ne peut qu’exclure des attitudes qui instrumentalisent les convictions personnelles ou le nom de Dieu pour légitimer des desseins d’oppression et de domination ». Le Pape souhaite que grandisse la culture de la paix, qui n’a d’autre voie que celle du dialogue «patient et assidu» en mesure d’ouvrir des pistes vers des accords durables.

Évoquant le drame de «nombreux conflits alimentés par l’intolérance», le Pape exprime une nouvelle fois sa proximité avec les réfugiés, «ceux qui ont dû laisser leur terre et les nombreuses personnes qui souffrent à cause de conflits sanglants» demandant à la communauté internationale d’apporter une aide constante afin de rendre possible un engagement sur le chemin d’une paix stable dans le Caucase. Sans jamais citer le Nagorny Karabakh, cette enclave arménienne disputée avec le voisin arménien et théâtre de violents affrontements, le Pape François a appelé ses interlocuteurs «à continuer avec sagesse et courage sur la voie qui conduit au progrès authentique et à la liberté des peuples», et à tout tenter pour arriver à une solution satisfaisante.

Pour le Pape, les religions sont une boussole dont la mission est d’orienter l’homme vers le bien et l’éloigner du mal. Elles ont en cela une tâche éducative : aider l’homme à tirer le meilleur de lui-même, et lui donner des réponses authentiques alors qu’il est perdu dans le tourbillon du nihilisme de celui qui ne croit plus à rien sinon à ses propres intérêts, et le tourbillon du fondamentalisme de celui veut imposer des attitudes extrêmes et radicalisées par la violence. Au cours de cette rencontre interreligieuse, le Pape a une nouvelle fois condamné la prolifération des armes. «La voix de trop de sang crie vers Dieu.»

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