dans le cœur de l’Église, les plus pauvres

06-07-2016 source : Radio Vatican

«Vous êtes les bienvenus et votre présence ici est importante.» le Pape François s’est adressé ce mercredi 6 juillet, salle Paul VI au Vatican, à un groupe de quelque 200 pèlerins français en situation de précarité. Une délégation qui est actuellement en pèlerinage à Rome, (du 4 au 8 juillet 2016) accompagnée notamment par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et la communauté du Sappel.

À l’origine de cette initiative, l’association internationale des Amis du Père Joseph Wresinski, à l’occasion du centenaire de la naissance du prêtre fondateur d’ATD-Quart-Monde. Dans son discours le Saint-Père, citant cet infatigable défenseur des plus démunis, a rappelé que les plus pauvres sont «dans le cœur de l’Église».

La rencontre de ce mercredi 6 juillet au matin est l’une des rares audiences accordées par le Pape en ce mois de juillet, c’est dire l’importance que le Saint-Père accorde aux plus démunis. Et face à un auditoire ému, très attentif, peu habitué à être au centre de l’attention, ce sont des paroles d’encouragement qu’il a adressé.

«Les trésors de l’Église sont les pauvres» dont «Jésus a voulu partager la condition». «Il s’est fait, par amour, l’un de vous». Il a, durant toute sa vie, «accordé la priorité à des personnes comme vous. l’Église aime et préfère ce que Jésus a aimé et préféré ne peut trouver le repos tant qu’elle n’a pas rejoint tous ceux qui connaissent le rejet, l’exclusion et qui ne comptent pour personne». Mais le Pape ne s’est pas contenté de paroles de soutien, il a confié une mission aux plus pauvres dont «la contribution est essentielle pour l’Église et le monde»: prier pour les «riches», pour les «hypocrites» et les «responsables de votre pauvreté» afin qu’ «ils se convertissent, afin que Dieu change leurs cœurs.»

Le Saint-Père a également remercié les bénévoles, qui accompagnent ce groupe venu de Lyon et sa région, saluant leur engagement. «Non seulement vous accompagnez (ces personnes démunies) mais surtout vous vous efforcez de comprendre leur souffrance, de partager leur désespoir.» Or, «c’est la vie partagée avec les pauvres qui nous transforme et nous convertit». Le Saint-Père les a donc invité à partir de «la vie partagée et non de théories abstraites». «Les théories abstraites nous amènent à des idéologies et les idéologies nous amènent à nier que Dieu s’est fait chair, qu’il s’est fait l’un de nous. Et en cette année de la Miséricorde, il a invité à redécouvrir cette dimension de solidarité, de fraternité et de soutien réciproque».

Au terme de son discours et après avoir récité la prière du Notre-Père, en français, le Pape François a pris le temps de saluer les participants, parmi lesquels une vingtaine d’enfants, échangeant quelques mots avec eux. Lors de cette rencontre, les membres de la délégation ont remis au Saint-Père un livre témoignant de ce qu’ils vivent.

La moisson est abondante

1. L’Évangile raconte que « Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages…  Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.  Alors il dit à ses disciples : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson” » (Mt 9, 35-38). Ces paroles nous surprennent, car nous savons tous qu’il faut d’abord labourer, semer et cultiver pour pouvoir ensuite, le moment venu, moissonner une récolte abondante. Jésus affirme en revanche que « la moisson est abondante ». Mais qui a travaillé pour que le résultat soit tel ? Il n’y a qu’une seule réponse : Dieu. Évidemment, le champ dont parle Jésus est l’humanité, c’est nous. Et l’action efficace qui est à l’origine du « beaucoup de fruit » est la grâce de Dieu, la communion avec lui (cf. Jn 15, 5).

La prière que Jésus sollicite de l’Église concerne donc la demande d’accroître le nombre de ceux qui sont au service de son Royaume. Saint Paul, qui a été l’un de ces “collaborateurs de Dieu”, s’est prodigué inlassablement pour la cause de l’Évangile et de l’Église. Avec la conscience de celui qui a personnellement expérimenté à quel point la volonté salvifique de Dieu est insondable, et l’initiative de la grâce est à l’origine de toute vocation, l’apôtre rappelle aux chrétiens de Corinthe : « Vous êtes le champ de Dieu » (1 Co 3, 9). C’est pourquoi naît tout d’abord dans notre cœur l’étonnement pour une moisson abondante que Dieu seul peut accorder ; ensuite la gratitude pour un amour qui nous précède toujours ; enfin, l’adoration pour l’œuvre qu’il a accomplie, qui demande notre libre adhésion pour agir avec lui et pour lui…

4. Chers frères et sœurs, vivre cette « haute mesure de la vie chrétienne ordinaire » (cf. Jean-Paul II, Lett. apost. Novo millennio ineunte, n. 31), signifie parfois  aller à contre-courant et comporte de rencontrer également des obstacles, en dehors de nous et en nous. Jésus lui-même nous avertit : la bonne semence de la Parole de Dieu est souvent volée par le Malin, bloquée par les difficultés, étouffée par des préoccupations et des séductions mondaines (cf. Mt 13, 19-22). Toutes ces difficultés pourraient nous décourager, en nous faisant nous replier sur des voies apparemment plus commodes.  Mais la véritable joie des appelés consiste à croire et à faire l’expérience que le Seigneur, lui, est fidèle, et qu’avec lui nous pouvons marcher, être des disciples et des témoins de l’amour de Dieu, ouvrir notre cœur à de grands idéaux, à de grandes choses. « Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! »

Disposons donc notre cœur à être une “bonne terre” pour écouter, accueillir et vivre la Parole et porter ainsi du fruit. Plus nous saurons nous unir à Jésus par la prière, la Sainte Écriture, l’Eucharistie, les Sacrements célébrés et vécus dans l’Église, par la fraternité vécue, plus grandira en nous la joie de collaborer avec Dieu au service du Royaume de miséricorde et de vérité, de justice et de paix. Et la récolte sera abondante, proportionnée à la grâce qu’avec docilité nous aurons su accueillir en nous.

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA LIe JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS 11 MAI 2014

Courage, ma fille

« Il leur parlait encore quand un chef vint se prosterner devant lui, en disant :  » Ma fille est morte à l’instant. Mais viens poser la main sur elle et elle vivra.  » Et, se levant, Jésus le suivit ainsi que ses disciples.

Et voici qu’une femme, atteinte d’une perte de sang depuis douze années, s’avançant par-derrière, toucha la frange de son manteau. Car elle se disait :  » Si seulement je touche son manteau, je serai sauvée.  » Jésus, se retournant, la regarda et dit :  » Courage, ma fille, ta foi t’a sauvée.  » Et la femme fut guérie dès cette heure-là. » (Matthieu, 9-18 à 22.)

Impure, l’hémorroïsse ne touche pas Jésus pour ne pas le souiller, elle se contente d’effleurer son manteau. Elle espère follement en l’efficacité magique de ce contact indirect. A côté du chef de la synagogue, elle ne représente rien, pauvre petite bonne femme anonyme perdue dans la foule. Mais elle a le mérite inouï de vouloir l’impossible et elle l’obtient.

Dans cette croyance primitive, Jésus reconnaît une foi éblouissante. Il la rassure et l’adopte : « Courage, ma fille. »

Ma fille… apostrophe unique dans l’Évangile : Jésus se proclame le père de cette misérable créature. Si je l’avais rencontrée, je l’aurais sans doute méprisée, imputant sa démarche à une superstition d’illettrée. Lui, dans cette ingénuité, il découvre une confiance illimitée dont je me révèle à chaque instant incapable. Sa guérison, elle ne la doit qu’à elle-même.

Ma fille… Jésus assume sa parenté avec l’humble croyante qui soulève des montagnes.

Françoise Verny – Mais si, messieurs, les femmes ont une âme

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