l’espérance en Dieu ne déçoit jamais

17-03-2016 source : Radio Vatican

Abraham chapiteau Saint Georges de Boscherville - Abraham, descendant de Noé, est le premier monothéiste et le premier patriarche. Il aurait vécu entre le XXe et le XVe siècle avant JC. C'est une figure centrale pour les trois religions que sont le christianisme, le judaïsme et l'islam. Sur l'ordre de Dieu, il quitte sa patrie (Ur, en Chaldée), puis Harran, où il s'était arrêté, pour parcourir le pays de Canaan, semant sur son passage des autels en l'honneur de son Dieu. L’espérance chrétienne est une vertu humble et forte qui nous soutient et nous permet de ne pas sombrer face aux difficultés de la vie. Le Pape François a insisté sur ce point, lors de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe, au Vatican, ce jeudi 17 mars 2016. L’espérance dans le Seigneur ne déçoit jamais, elle est une source de joie et de paix dans nos cœurs. Jésus parle aux docteurs de la loi et affirme qu’Abraham «exulte dans l’espérance» à la pensée de voir son jour. Le Saint-Père a pris appui sur l’Évangile du jour pour souligner combien l’espérance est fondamentale dans la vie du chrétien. Abraham a dit, «j’ai eu ses tentations sur le chemin de l’espérance», mais il a cru et obéi au Seigneur, et ainsi il s’est mis en chemin vers la terre promise.

L’espérance nous fait avancer et nous donne de la joie

Il y a comme un «fil d’espérance » qui lie « toute l’histoire du salut» et elle est « source de joie» : Aujourd’hui, l’Église nous parle de la joie de l’espérance. Dans la première prière de la messe, nous avons demandé la grâce de Dieu pour prendre soin de l’espérance de l’Église, pour qu’elle «n’échoue pas». « Et Paul, en parlant d’ Abraham, nous dit : “espérer contre toute espérance”. Quand il n’y a pas d’espérance humaine, il y a cette vertu qui te fait avancer, humble, simple, mais qui te donne une joie, parfois une grande joie, parfois seulement la paix, mais la sécurité que cette espérance ne déçoit pas. L’espérance ne déçoit pas».

Cette « joie d’Abraham», cette espérance «se développe dans l’Histoire». « Parfois elle se cache, on ne peut la voir; d’autres fois elle se manifeste ouvertement». Et le Saint-Père cite l’exemple d’Élisabeth enceinte qui se réjouit quand sa cousine Marie vient lui rendre visite. C’est la «joie de la présence de Dieu» qui marche avec son peuple. « Et quand il y a la joie, il y a la paix. C’est la vertu de l’espérance : de la joie à la paix ». Cette espérance «ne déçoit jamais», même pas dans les «moments d’esclavage», quand le peuple de Dieu se trouvait sur une terre étrangère.

L’espérance nous soutient face aux difficultés

Ce «fil d’espérance» débute avec Abraham, «Dieu qui parle à Abraham», et « finit » avec Jésus. Le Saint-Père s’attarde alors sur les caractéristiques de cette espérance. Si, l’on peut affirmer avoir la foi et éprouver de la charité, il est plus difficile de s’exprimer sur l’espérance. «Tu as de l’espérance ? tu as la joie de l’espérance ?» Il n’est pas facile de répondre à cette question. «L’espérance est cette vertu humble, cette vertu qui ruisselle sous l’eau de la vie, mais qui nous soutient pour ne pas être submergé par les nombreuses difficultés, pour ne pas perdre ce désir de trouver Dieu, trouver ce merveilleux visage que nous allons tous voir un jour : l’espérance».

C’est «le même Dieu qui appela Abraham et lui fit quitter sa terre sans savoir où il allait, qui va sur la croix, pour accomplir la promesse qu’il a faite» : «c’est le même Dieu qui, dans la plénitude des temps fait en sorte que cette promesse devienne une réalité pour nous tous. C’est le fil de l’espérance; celui qui unit ma vie chrétienne à notre vie chrétienne, à tout moment, et permet d’aller de l’avant – pécheurs, mais en allant de l’avant – c’est l’espérance; c’est celui qui nous donne la paix dans les mauvais moments, dans les moments les plus sombres de la vie. L’espérance ne déçoit pas, elle est toujours là : silencieuse, humble, mais forte».

Le rapport entre miséricorde et consolation

En poursuivant les réflexions bibliques sur le thème jubilaire, le Pape a commenté le passage tiré du livre de Jérémie (31, 10,12a,13b), qui parle du rapport entre miséricorde et consolation. Étant donné que le prophète décrit le drame de l’exil du peuple d’Israël, pour le Pape il a été naturel de comparer ces expériences à celles d’un grand nombre de « nos frères » qui vivent « loin de leur patrie, ayant encore dans les yeux les ruines de leurs maisons et dans leur cœur la peur et souvent, malheureusement, la douleur pour la perte de personnes chères. »

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 16 mars 2016
Condensé


 

Frères et sœurs, la miséricorde de Dieu est capable d’ouvrir le cœur des affligés à l’espérance. Devant des situations de souffrance et de détresse que nous traversons nous-mêmes ou que connaissent beaucoup de nos frères, il peut arriver de nous sentir abandonnés de Dieu. Comment-peut-il permettre cela ? Cependant le prophète Jérémie annonçait au peuple en exil que Dieu n’est pas absent de cette épreuve, il apporte le salut à qui se confie à lui. Le Seigneur est fidèle, il n’abandonne personne dans la détresse, et puisqu’il aime d’un amour sans fin, il remplira de joie et de consolation le cœur de l’homme. La vie triomphera de la mort. Jésus-Christ porte à son accomplissement ce message d’espérance du prophète. Le Seigneur veut accomplir cette promesse de retour d’exil en chacun de nous, par son pardon qui nous convertit et nous réconcilie avec lui.

Alors que nous continuons notre chemin vers Pâques, j’invite chacun à s’approcher du Seigneur, en particulier en recevant le Sacrement de la réconciliation, afin d’expérimenter sa miséricorde et de connaître la paix et la joie.

Que Dieu vous bénisse.

 


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le mystère de l’annihilation de Dieu…

… par amour, c’est le crucifix

15-03-2016 source : Radio Vatican

Si nous voulons connaître «l’histoire d’amour» que Dieu a pour nous il faut regarder le Crucifix, sur lequel il y a un Dieu qui s’est «vidé de la divinité», s’est «sali» du péché justement pour sauver les hommes. Le Pape François l’a affirmé lors de l’homélie de la messe matinale célébrée ce mardi 15 mars 2016 à la Maison Sainte-Marthe.

le serpent d'airainL’histoire du salut racontée dans la Bible est liée à un animal, le premier à être nommé dans la Genèse et le dernier à l’être dans l’Apocalypse : le serpent. Un animal, dans l’Écriture, est un symbole puissant de damnation, mais aussi, mystérieusement, de rédemption.

Pour l’expliquer, le Pape a cité la Lecture tirée du Livre des Nombres, et l’extrait de l’Évangile de Jean. La première contient le célèbre passage du peuple d’Israël qui, fatigué d’errer dans le désert avec peu de nourriture, se met en colère contre Dieu et contre Moïse. Les serpents apparaissent à deux reprises. Les premiers, envoyés par le ciel contre le peuple infidèle, qui sèment la peur et la mort afin que les gens n’implorent pas Moïse à demander pardon. Et la seconde fois, un reptile seul, qui entre en scène à ce moment :

«Dieu dit à Moïse : « fais un serpent et met-le sur un bâton. Quiconque sera mordu et le regardera, restera en vie. » C’est mystérieux : le Seigneur ne fait pas mourir les serpents, il les laisse. Mais si l’un d’entre eux fait du mal à une personne, qu’il regarde ce serpent de bronze et il guérira. Élever le serpent.» 

Le verbe «élever» est au contraire le centre de la dure confrontation entre le Christ et les pharisiens, décrite dans l’Évangile. À un certain point, Jésus affirme : «Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je Suis.» Avant tout, «Je Suis» est aussi le nom que Dieu avait donné de Lui-même à Moïse pour le communiquer aux israélites. Et ensuite il y a cette expression qui revient : «Élever le Fils de l’homme»

«Le serpent, symbole du péché. Le serpent qui tue. Mais un serpent qui sauve. Et ceci, c’est le Mystère du Christ. Paul, en parlant de ce Mystère, dit que Jésus se vide lui-même, s’humilie lui-même, s’annihile pour nous sauver. C’est plus fort encore : « il s’est fait péché ». Utilisant ce symbole, il s’est fait serpent. Ceci est le message prophétique de ces Lectures d’aujourd’hui. Le Fils de l’homme, qui comme un serpent, symbolisant le péché, est relevé pour nous sauver.»

Ceci, «c’est l’histoire de notre rédemption, c’est l’histoire de l’amour de Dieu. Si nous voulons connaître l’amour de Dieu, regardons un Crucifix : un homme torturé, un Dieu « vidé de la divinité », Sali par le péché. Mais un Dieu qui, en s’annihilant, détruit pour toujours le vrai nom du mal, celui que l’Apocalypse appelle « le serpent antique ».»

«Le péché est l’œuvre de Satan, et Jésus vainc Satan en se faisant péché, et à partir de là, Il nous relève, nous tous. Le Crucifix n’est pas un ornement, n’est pas une œuvre d’art, avec tant de pierres précieuses, comme on en voit : le crucifix est le mystère de l’annihilation de Dieu, par amour. Il est ce serpent que la sagesse prophétise dans le désert : élevé, et quiconque le regarde est guéri, Et ceci n’est pas fait avec la baguette magique d’un dieu qui fait les choses : non ! Cela a été fait avec la souffrance du Fils de l’homme, avec la souffrance de Jésus-Christ.»

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