Les œuvres de miséricorde

sont au cœur de notre foi en Dieu

les oeuvres de miséricorde - visiter les prisonniers -église de Sainte Anne à Specchia Gallone - LecceC’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de sa première messe matinale de l’année 2016 à la Maison Sainte-Marthe. S’arrêtant sur la première lecture, tirée de la Lettre de Saint Jean, il a dit qu’il fallait se protéger face à la mondanité et des esprits qui nous éloignent de Dieu qui a pris chair pour nous.

Selon affirmation de Saint Jean dans la première lecture. «Demeurer en Dieu, c’est un peu la respiration de la vie chrétienne». «Un chrétien, c’est celui qui demeure en Dieu, qui a l’Esprit Saint et se laisse guider par Lui.» En même temps, l’Évangile met en garde contre l’écueil de se fier «à n’importe quel esprit». Il faut donc mettre «à l’épreuve les esprits, pour vérifier s’ils proviennent vraiment de Dieu. Et ceci est la règle quotidienne de vie que nous enseigne Jean.»

Mais que veut dire alors «mettre à l’épreuve les esprits» ? Il ne s’agit pas de «fantômes» : il s’agit de «vérifier», de voir «qu’est-ce qui se passe dans mon cœur», quelle est la racine de «ce que nous je suis en train d’entendre maintenant». Ceci est mettre à l’épreuve pour vérifier si ce que l’on entend «vient de Dieu» ou vient de l’autre, «de l’antéchrist».

Bien discerner ce qui arrive dans notre âme

La mondanité est justement «l’esprit qui nous éloigne de l’Esprit de Dieu qui nous fait demeurer dans le Seigneur ». Quel est donc le critère pour «faire un bon discernement de ce qui arrive dans mon âme ?» L’Apôtre Jean en donne un seul : «chaque esprit qui reconnaît Jésus-Christ qui s’est fait chair est de Dieu, et chaque esprit qui ne reconnait pas Jésus n’est pas de Dieu.»

«Le critère, c’est l’Incarnation. Je peux sentir beaucoup de choses à l’intérieur, aussi des choses bonnes, des bonnes idées. Mais si ces bonnes idées, ces sentiments, ne me portent pas à Dieu qui s’est fait chair, ne me portent pas vers le prochain, le frère, elles ne sont pas de Dieu.» Pour cela, Saint Jean commence ce passage de sa lettre en disant : «ceci est un commandement de Dieu : croire dans le nom de Son Fils, Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres.»

Les œuvres de miséricorde sont au centre de notre foi

Nous pouvons faire «beaucoup de plans pastoraux», imaginer de «nouvelles méthodes pour nous rapprocher des gens», mais «si nous ne prenons pas le chemin de Dieu venu dans la chair, du Fils de Dieu qui s’est fait homme pour cheminer avec nous, nous ne sommes pas sur la voie du bon esprit : c’est l’antéchrist, c’est la mondanité, c’est l’esprit du monde».

«Nous trouvons beaucoup de gens, dans la vie, qui semblent spirituels : « mais quelle personne spirituelle »… Mais nous ne parlons pas de faire des œuvres de miséricorde. Pourquoi ? Parce que les œuvres de miséricorde sont justement la concrétisation de notre confession que le Fils de Dieu s’est fait chair : visiter les malades, donner à manger à ceux qui n’ont pas de nourriture, prendre soin de ceux qui sont rejetés… Des œuvres de miséricorde : pourquoi ? Parce que chacun de nos frères, que nous devons aimer, est la chair du Christ. Dieu s’est fait chair pour s’identifier avec nous. Et ce qu’il souffre, c’est le Christ qui le souffre.»

Si l’esprit vient de Dieu, il me porte au service des autres.

«Ne vous fiez pas à chaque esprit, soyez attentifs, mettez à l’épreuve les esprits pour vérifier s’ils proviennent vraiment de Dieu». «Le service du prochain, du frère, de la sœur, qui est dans le besoin, qui a besoin aussi, d’un conseil, qui a besoin de mon oreille pour être écoutée, ce sont les signes que nous allons sur le chemin du bon esprit, c’est-à-dire sur la voie du Verbe de Dieu qui s’est fait chair.»

«Demandons au Seigneur, aujourd’hui, la grâce de bien connaître ce qui arrive dans notre cœur, ce qu’il nous plait de faire, c’est-à-dire ce qui me touche le plus : si c’est l’Esprit de Dieu, qui me pousse au service des autres, ou l’esprit du monde, qui tourne autour de moi-même, de mes fermetures, de mes égoïsmes, de tant d’autres choses… Demandons la grâce de connaître ce qui arrive dans notre cœur.»

Comme les Mages, rencontrer Jésus

banners_6-janvier-epiphanieLe Pape François a récité la prière de l’angélus ce mercredi, à l’occasion de la fête de l’Épiphanie, célébrée à Rome le 6 janvier. A cette occasion le Saint-Père a commenté le récit de l’adoration des Mages venus se prosterner aux pieds du nouveau-né.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le récit des Mages, venus de l’Orient à Bethléem pour adorer le Messie confère à l’Épiphanie un souffle d’universalité, celle de l’Église qui désire que tous les peuples de la terre puissent rencontrer Jésus, faire l’expérience de son amour miséricordieux.

Le Christ est à peine né, il ne peut encore parler, et toutes les nations – représentés par les Mages – peuvent déjà le voir, le reconnaître, l’adorer. Les Mages disent : « Nous avons vu son étoile se lever et nous sommes venus pour l’adorer» (Mt 2, 2). Hérode, a appris cette l’arrivée des Mages à Jérusalem. Ces mages étaient des hommes prestigieux, de régions et de cultures lointaines, et avaient marché vers la terre d’Israël pour adorer le Roi qui était né. Depuis toujours, l’Église a vu en eux l’image de l’humanité entière, et avec la célébration de l’Épiphanie elle veut guider respectueusement chaque homme et chaque femme de ce monde vers l’Enfant Jésus, qui est né pour le salut de tous.

La nuit de Noël Jésus s’est manifesté aux bergers, des hommes humbles et méprisés – certains disent même des voleurs -; ils furent les premiers à apporter un peu de chaleur dans la grotte froide de Bethléem . Maintenant, viennent les Mages de pays lointains, aussi mystérieusement attiré par l’enfant. Les bergers comme les Rois Mages viennent d’horizons très différents, mais une chose les réunit : le ciel. Les bergers de Bethléem ont couru pour voir Jésus non pas parce qu’ils étaient particulièrement bons, mais parce que, veillant dans la nuit et levant les yeux vers le ciel, ils ont vu son signe, ont écouté son message, et l’ont suivi. De même pour les Mages : scrutant le ciel, ils ont vu une nouvelle étoile et, interprétant le signe, ils se sont mis en chemin. Bergers et Rois Mages nous enseignent que pour rencontrer Jésus, il faut savoir lever le regard vers le ciel, ne pas être repliés sur nous-mêmes mais avoir le cœur et l’esprit ouverts à l’horizon de Dieu, qui nous surprend toujours, savoir accueillir ses messages et y répondre rapidement et généreusement.

Les Mages, dit l’Évangile : «Quand ils aperçurent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie » (Mt 02, 10). Pour nous aussi, c’est une grande consolation que de voir l’étoile, à savoir la sensation de se sentir guidé et non abandonné à notre sort. Et l’étoile, c’est l’Évangile, la Parole du Seigneur, comme le dit le Psaume: « lampe pour mes pieds est ta parole, lumière sur mon chemin » (119, 105). Cette lumière nous guide vers le Christ. Sans l’écoute de l’Évangile, il est impossible de le rencontrer ! Les Mages, en fait, en suivant l’étoile sont venus à l’endroit où était Jésus. Et ici « ils virent l’enfant avec Marie sa mère, se prosternèrent devant lui et l’adorèrent  » (Mt 2, 11). L’expérience des Mages nous exhorte à ne pas se contenter de la médiocrité, de ne pas « vivoter », mais de rechercher le sens des choses, en regardant avec passion le grand mystère de la vie. Il nous enseigne à ne pas nous scandaliser de la petitesse et de la pauvreté, mais à reconnaître la  majesté dans l’humilité, et à savoir se mettre à genoux devant elle.

La Vierge Marie, qui a accueilli les Mages à Bethléem, nous aide à lever notre regard de nous-mêmes, à nous laisser guider par l’étoile de l’Évangile pour rencontrer Jésus, et à savoir nous abaisser pour l’adorer. Aussi pouvons-nous apporter aux autres un rayon de sa lumière et partager avec eux la joie du chemin.

A L’issue de l’angélus, le Pape a fait part de sa proximité spirituelle envers tous les chrétiens d’Orient qui fêteront Noël ce jeudi 7 janvier, selon le calendrier julien. Il a aussi rappelé que l’Épiphanie coïncidait aussi avec la journée mondiale de l’enfance missionnaire.

Auparavant, dans la basilique Saint-Pierre, le Pape a présidé une célébration eucharistique. Dans son homélie, il a rappelé que, comme les rois Mages, «beaucoup de personnes, de nos jours, vivent avec le “cœur inquiet” qui continue à interroger sans trouver de réponses certaines. Elles sont encore à la recherche de l’Étoile qui indique la route vers Bethléem» et que c’est à l’Église de faire resplendir la lumière qui émane «du visage du Christ, plein de miséricorde et de fidélité» et qui oriente le chemin des peuples sur la voie de la paix.

le Pape au lieu de l’invention de la crèche

05-01-2016 source : Radio Vatican

Le Pape François a effectué un déplacement surprise ce lundi 4 janvier 2016 à Greccio, un village situé dans les Apennins à une centaine de kilomètres de Rome. Il a salué, dans la chapelle du sanctuaire franciscain, un groupe de jeunes, présents dans le cadre d’une rencontre avec comme fil rouge l’encyclique Laudato Si’. Il leur a fait une petite catéchèse sur le discernement et les signes de Dieu qui se manifestent dans la vie de tous les jours.

«Quand dans notre vie nous ne trouvons aucune étoile particulière qui nous appelle à faire quelque chose de plus, quelque chose de bon, à entreprendre un chemin, aussi à prendre une décision, quelque chose ne va pas. Et nous devons demander la grâce pour découvrir l’étoile que Dieu veut aujourd’hui me faire voir, parce que cette étoile me conduira à Jésus. C’est le premier signe, le premier signal. Second signal, celui que les anges disent au berger : « C’est cela le signal : un enfant, né dans une mangeoire. » La petitesse de Dieu : Dieu s’est abaissé, il s’est annihilé pour être comme nous, pour cheminer devant nous (…). Cela signifie l’humilité de Dieu qui va contre l’orgueil, la suffisance, la superbe… Est-ce que ma vie est une vie douce, humble, qui ne « pue pas sous la narine », qui n’est pas orgueilleuse?»

« … Les Mages ont été rusés, parce qu’ils se sont laissés guider par l’étoile. Je dois découvrir l’étoile que Dieu veut pour moi, c’est elle qui me guidera. »

Le Saint-Père a ensuite rencontré la communauté franciscaine, et s’est arrêté en prière devant la fresque qui représente la première crèche réalisée à Greccio par Saint François d’Assise.

Le lieu de « l’invention » de la crèche

C’est en ce lieu que Saint François d’Assise organisa dans une grotte la première crèche vivante dans la nuit du 25 décembre 1223. La tradition affirme que le Poverello avait gardé de son pèlerinage en Terre Sainte un souvenir très vivace de Bethléem et qu’il avait voulu reproduire l’image de la Nativité. En préparant l’Eucharistie de Noël, il demanda à un de ses amis de rassembler les objets nécessaires pour reproduire le cadre de la naissance de l’Enfant-Jésus à Bethléem, la mangeoire, le foin, l’âne et le bœuf pour que l’on puisse voir avec les yeux du corps, les difficultés dans lesquelles il s’est trouvé. Les nombreuses personnes présentes en furent bouleversées. Depuis, un couvent franciscain a été construit au-dessus de la grotte de la première crèche de l’histoire.

Saint François était très inspiré par le mystère de l’Incarnation car il reconnaissait l’humilité et la pauvreté dans la naissance de Jésus. Aujourd’hui, la représentation de la crèche est une pratique largement répandue même si elle est parfois contestée par les autorités civiles, en France et en Espagne notamment.

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