la pauvre veuve de l’Évangile

Se mettre à l'école de la pauvre veuve de l'EvangileLe Pape François a présidé la prière de l’Angélus ce dimanche 8 novembre sous un très beau soleil d’automne,  place Saint-Pierre à Rome. Il est revenu sur l’Évangile du jour tiré de Saint-Marc et qui relate le récit de la veuve pauvre qui met toute sa fortune dans le Trésor du temple. Cet extrait peut se diviser en deux parties, l’une où il est décrit comment ne doivent pas être ceux qui suivent le Christ, l’autre qui propose une figure exemplaire de chrétien.

Jésus commence en effet par mettre en évidence les défauts des scribes, les maîtres de la Loi, dont le style de vie est caractérisé par l’orgueil, l’hypocrisie et l’avidité, eux « qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners ». Mais sous les apparences se cachent fausseté et injustice. Les scribes priaient en réalité pour se faire voir. Aujourd’hui aussi existe le risque de tomber dans ces comportements, par exemple quand on sépare la prière de la justice, parce que l’on ne peut pas rendre culte à Dieu tout en faisant du tort aux pauvres. Ou bien encore lorsque l’on dit aimer Dieu mais qu’on lui oppose notre prétention.

« Ayant Dieu elle avait tout »

En relisant la scène de la vieille femme pauvre au temple de Jérusalem, le Saint-Père a rappelé que de nombreux riches mettaient de grosses sommes dans le Trésor tandis que cette pauvre veuve mettaient seulement deux petites pièces. Mais Jésus a fait observer à ses disciples combien à l’inverse de ceux qui se débarrassaient du superflu, la veuve, avec discrétion et humilité avait donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Elle ne voulait pas faire les choses à moitié avec Dieu. Dans sa pauvreté, elle a compris qu’ayant Dieu elle avait tout, elle se sent totalement aimée par Lui et l’aime totalement à son tour.

Aujourd’hui encore, Jésus nous enseigne que la règle d’or n’est pas la quantité mais la plénitude a précisé le Souverain Pontife, ce n’est pas une question de portefeuille mais de cœur. Aimer Dieu de tout son cœur signifie lui faire confiance dans sa providence, dans le service des frères les plus pauvres sans rien n’attendre en échange.

Devant les besoins de notre prochain, nous sommes appelés à nous priver de quelque chose d’indispensable, et pas seulement du superflu, nous sommes invités à donner le temps nécessaire pour lui, à le donner tout de suite et sans réserve, quel que soit notre talent et sans faire passer au premier plan nos ambitions personnelles ou de groupe. Que l’on écoute le Seigneur pour que l’on se mette à l’école de cette pauvre veuve de l’Évangile. « Demandons le don d’un cœur pauvre, mais riche d’une générosité libre et gratuite. »

Défendre la vie, et celle des pauvres

Le Pape François encourage la défense de la vie, de sa conception jusqu’à sa fin naturelle, mais il exhorte les chrétiens à faire également preuve de sensibilité personnelle et sociale face aux situations de pauvreté et d’exploitation qui affectent les plus faibles et les plus défavorisés.

Le Saint-Père l’a souligné en recevant vendredi 6 novembre 2015 les membres du réseau italien des centres d’aide à la vie. Il les a encouragés à poursuivre leur mission importante, mais en tenant compte aussi des conditions difficiles que tant de personnes doivent affronter et parfois subir.

Le Souverain Pontife a ainsi voulu plaider aussi bien en faveur de ceux qui ont le droit de naître que de ceux qui aspirent à une existence plus saine et plus digne. Le chômage en particulier rend les familles vulnérables, tout comme la pauvreté, la maladie et le manque de logement.

Aider la vie humaine blessée, cela veut dire aussi aller vers les personnes qui sont dans le besoin, prendre en charge leur fragilité et leur douleur pour qu’elles puissent se relever: les personnes âgées, souffrantes et seules; les jeunes désorientés, menacés par les addictions et autres esclavages et qui attendent de retrouver confiance dans la vie; les nombreuses personnes qui vivent dans la gêne et qui ont besoin de notre attention et de notre engagement solidaire.

Les Centres d’aide à la vie sont ainsi invités à agir en faveur de la promotion de la famille et de la dignité des femmes et à prendre le parti des laissés-pour-compte. De nombreuses femmes immigrées, de différentes religions et nationalités, frappent à la porte de ces centres. Cela montre que si on leur offre un soutien concret, toute femme en dépit de ses problèmes et des conditionnements, est capable de faire triompher en elle-même le sens de l’amour, de la vie et de la maternité.

Et le Souverain Pontife a tenu à rappeler que pour les disciples du Christ, aider les vies humaines blessées n’est pas seulement un service social. Ils doivent imiter le Bon Samaritain et aider les nombreuses victimes des brigands d’aujourd’hui qui délestent les personnes non seulement de leurs biens mais aussi de leur dignité. La vie humaine est un don qui doit être protégé contre les différentes formes de dégradation et menaces qui pèsent sur elle.

ne fermer les portes devant personne

cléLe chrétien ne ferme les portes devant personne, même face à la résistance. Celui qui exclut car il se croit meilleur provoque des conflits et des divisions, et il devra en rendre compte un jour devant le tribunal de Dieu. Une réflexion au cœur de l’homélie du Pape François lors de la messe matinale dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican jeudi 5 novembre 2015.

«Il y a deux chemins dans la vie : la route de l’exclusion des personnes de notre communauté et la route de l’inclusion. La première peut être petite, mais c’est la racine de toutes les guerres. Toutes les calamités, toutes les guerres, commencent avec une exclusion». Ceux qui empruntent cette route «s’excluent de la communauté internationale, mais aussi de la famille, entre amis». Jésus nous montre une toute autre route, la seconde, celle de l’inclusion.

Dans la lettre aux Romains, saint Paul nous «exhorte à ne pas juger et à ne pas mépriser son frère». Cela «porte à l’exclure de notre petit groupe et à être sélectifs et cela n’est pas chrétien». Jésus au contraire unit et inclut «tous les hommes dans le salut».

Mais il n’est pas facile d’inclure les gens, car «il y a de la résistance, ce comportement sélectif». Pour cela Jésus raconte deux paraboles: «celle de la brebis perdue et celle de la femme perdant une pièce». «Le pasteur comme la femme font de tout pour retrouver ce qu’ils ont perdu. Quand ils réussissent, ils sont emplis de joie».

«Jésus fait comme le Père qui l’a envoyé pour nous sauver. Il nous cherche pour nous inclure, pour être une famille». Il demande enfin la grâce que tous soient des hommes et des femmes qui incluent toujours; «nous n’avons pas le droit d’exclure». Car comme l’indique saint Paul dans sa lettre aux Romains: «Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.»

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