Incarnation et annonce faite à Marie

Annonciation - Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois FlorenceDans l’Évangile de saint Luc, il faut considérer la présence participative de la Vierge Marie au dessein du salut. Cette présence prend racine dans le rôle manifeste de la Vierge Marie en ce qui concerne notre histoire du salut. Il s’agit de conjuguer le lien étroit entre « l’incarnation et l’annonciation. » (Luc 1, 26-38) Car « si l’on essaie de détacher du récit de l’annonciation la vérité de l’incarnation du Verbe de Dieu, on tombe fatalement dans le danger d’exténuer cette vérité qui est essentiellement communication, pour en faire une spéculation abstraite purement métaphysique. » (Karl Rahner)

Le rôle de la Vierge Marie est de toute évidence christique. Un rôle qui s’actualise effectivement dans cette communication où la réalité divine, en la personne du Fils, vient réellement habiter la nature humaine et prendre chair à travers une mère humaine. La Vierge Marie demeure pour nous un modèle du service à imiter dans la suite du Christ. Non pas seulement en s’armant d’une audace spirituelle mais aussi et surtout en restant ouverts à la grâce des qualités maternelles dont Marie a témoigné dans l’accomplissement de notre rédemption. « Notre-Dame est médiatrice d’une grâce car elle est, tout à la fois, pure grâce de Dieu elle-même et associée à l’œuvre de cette grâce pour nous. » (Saint Ignace de Loyola, Exercices Spirituels)

Doucement et dans la fidélité créatrice, nous sommes invités à quêter cette présence discrète de la Vierge Marie depuis l’annonciation comme préfigurant l’incarnation, avant toute considération de la relation avec la Nativité du Seigneur, « lorsque le temps où elle devait enfanter fut accompli». (Luc 2, 6) ■

Jean-Daniel Planchot , cm

se reconnaître pécheur, sans juger autrui

02-03-2015 source : Radio Vatican

Il est facile de juger les autres, mais on avance dans le chemin chrétien seulement si on a la sagesse de s’accuser soi-même : c’est ce qu’a dit le Pape, en reprenant ce lundi matin le rythme habituel des messes matinales à la résidence Sainte-Marthe. Nous reprenons l’essentiel de cette méditation quotidienne pour ceux qui le désirent sur notre site de l’Association de la Médaille Miraculeuse.

Les lectures du jour étaient centrées sur le thème de la miséricorde. Le Pape, en rappelant que « nous sommes tous pécheurs, non pas en théorie mais dans la réalité », a indiqué « une vertu chrétienne, la capacité de s’accuser soi-même », comme le premier pas de celui qui veut devenir chrétien.

« Tous nous sommes maîtres, nous sommes docteurs dans l’auto-justification : Mais non, ce n’est pas moi, ce n’est pas de ma faute, mais si, mais ce n’était pas si grave, etc… » Tous nous avons un alibi expliquant nos manquements, nos péchés, et si souvent nous sommes capables de faire ce visage de « c’est pas moi », ce visage de « mais moi je ne l’ai pas fait, ce serait peut-être un autre » : faire l’innocent. Et ainsi ne pas avancer dans la vie chrétienne. »

« C’est plus facile d’accuser les autres et ainsi il arrive une chose un peu étrange si nous essayons de nous comporter différemment : quand nous commençons à regarder de quoi nous sommes capables, au début nous nous sentons mal, nous nous sentons remplis de dégoût, mais ensuite cela nous donne la paix et le salut. Par exemple, a affirmé le Pape, quand je trouve dans mon cœur une envie et que je sais que cette envie est capable de dénigrer l’autre et de le tuer moralement, c’est une première étape vers la sagesse de s’accuser soi-même. Si nous n’essayons pas ce premier pas dans la vie, nous n’en ferons pas non plus sur la voie de la vie chrétienne, de la vie spirituelle. »

« C’est le premier pas de s’accuser soi-même, sans le dire, juste moi et et ma conscience. Tu vas dans la rue, tu passes devant la prison en te disant « ceux-ci l’ont bien mérité ». Mais sais-tu que, sans la grâce de Dieu, tu serais là-bas? Tu as pensé que tu serais capable de faire les choses qu’ils ont fait, peut-être pire encore? Ceci est s’accuser soi-même, ne pas se cacher à soi-même les racines du péché qui sont en nous, les nombreuses choses qui nous sommes capables de faire, même si elles ne se voient pas. »

Voici une autre vertu : « Prendre honte devant Dieu, dans une sorte de dialogue dans lequel nous reconnaissons, la honte de notre péché et la grandeur de la miséricorde de Dieu : A toi, Seigneur, notre Dieu, la miséricorde et le pardon. La honte en moi et en toi la miséricorde et le pardon. Ce dialogue avec le Seigneur, cela nous fera du bien durant ce le faire durant ce Carême : s’accuser soi-même. Demandons la miséricorde. Dans l’Évangile Jésus est clair : soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Quand l’un essaye de s’accuser soi-même, il est miséricordieux avec les autres. « Mais qui suis-je pour le juger, si moi je suis capable de faire quelque chose de pire » ? »

« La phrase « Qui suis-je pour juger l’autre?  » obéit à l’exhortation de Jésus : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, pardonnés et vous serez pardonnés.  » »

« Que le Seigneur, durant ce Carême, nous donne la grâce d’apprendre à nous accuser nous-mêmes, dans la conscience que nous sommes capables des choses les plus méchantes, et de dire  » Aie pitié de moi, Seigneur, aide-moi à avoir honte de moi et donne-moi ta miséricorde, ainsi je pourrai être miséricordieux avec les autres ». »

se laisser transfigurer par l’amour

Duccio di Buoninsegna Transfiguration du Christ 1308-1311 The National Gallery Londres01-03-2015 source : Radio Vatican

« Jésus est le Fils fait Serviteur, envoyé dans le monde pour réaliser à travers la Croix le projet du salut. Sa pleine adhésion à la volonté du Père rend son humanité transparente à la gloire de Dieu qui est l’Amour. » Le Pape François, lors de la prière de l’angélus ce dimanche midi place Saint-Pierre, est revenu sur l’épisode de la Transfiguration, au cœur de l’Évangile de ce deuxième dimanche de Carême.

Si Jésus montre à Pierre, Jacques et Jean cette transfiguration, c’est pour mettre fin à un malentendu. Jésus est en chemin vers Jérusalem où doit se dérouler « son sacrifice rédempteur », ce que « les foules ne comprennent pas ». «Face à perspective d’un Messie qui contraste avec leurs attentes terrestres, elles l’ont abandonné. Elles pensaient que le Messie aurait été un libérateur de la domination des Romains, un libérateur de la patrie. » C’est pourquoi Jésus « décide de montrer un avant-goût de sa gloire » aux trois apôtres.

« Jésus se révèle ainsi comme l’icône parfaite du Père, l’irradiation de sa gloire. C’est l’accomplissement de la révélation, c’est pourquoi à côté de Lui transfiguré apparaissent Moïse et Élie qui représentent la Loi et les Prophètes. Cela signifie que tout finit et tout commence en Jésus, dans sa Passion et dans sa Gloire. »

Il faut « écouter Jésus » car « le chemin de Jésus nous porte toujours vers le bonheur. Il y aura bien une croix en travers, des épreuves, mais à la fin il nous porte toujours vers le bonheur. Jésus ne nous trompe pas. » Le Pape invite tous les fidèles à se laisser transfigurer par l’Amour.

Il appelle tous les hommes de bonne volonté, « selon leurs possibilités, à tout mettre en œuvre pour soulager les souffrances de ceux qui sont dans l’épreuve », victimes d’une « brutalité intolérable », en Irak et en Syrie. « Les nouvelles dramatiques de la Syrie et de l’Irak ne cessent malheureusement de nous parvenir, faisant état de violences, d’enlèvements de personnes et d’abus contre les chrétiens et d’autres groupes. Nous voulons assurer à ceux qui sont impliqués dans ces situations que nous ne les oublions pas, mais que nous sommes proches d’eux et que nous prions instamment pour qu’il soit mis fin au plus vite à l’intolérable brutalité dont ils sont victimes. Avec les membres de la Curie Romaine, j’ai offert la dernière messe de retraite de carême, vendredi dernier, à cette intention. En même temps, je demande à tous, selon leurs possibilités, de tout mettre en œuvre pour soulager les souffrances de ceux qui sont dans l’épreuve, souvent seulement à cause de la foi qu’ils professent…. Prions en silence. »

Le pape François appelle aussi les habitants du Venezuela à « refuser la violence« . Au terme de la prière mariale, le pape a en effet évoqué le Venezuela, « qui vit à nouveau des moments de forte tension ». « Je prie pour les victimes et, en particulier, pour le jeune tué il y a quelques jours à San Cristobal. » « J’exhorte tous au refus de la violence et au respect de la dignité de toute personne et de la sacralité de la vie humaine et j’encourage à reprendre un chemin commun pour le bien du pays, en ouvrant à nouveau des espaces de rencontre et de dialogue sincères et constructifs à l’intercession maternelle de Notre Dame de Coromoto ».

site officiel en France