La Croix est victoire de Jésus, non faillite

14-09-2014 Radio Vatican

En ce dimanche où l’Église célébrait la Croix glorieuse, le Pape est revenu sur le sens de cette Croix pour les chrétiens lors de la prière de l’angélus récitée place Saint-Pierre.« Certaines personnes non chrétiennes pourraient se demander pourquoi « exalter » la Croix ? » Mais nous pouvons répondre qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle croix, mais la Croix de Jésus, car en elle s’est révélé au plus haut point l’amour de Dieu pour l’humanité.

« Pourquoi la Croix était-elle nécessaire ? » A cause de la gravité du Mal qui nous tenait en esclaves. Ainsi, la Croix de Jésus exprime à la fois toute la force négative du Mal et toute la douce miséricorde de Dieu, cette Croix semble décréter la faillite de Jésus mais elle est en réalité le signe de sa victoire. En mourant sur la croix, Dieu a conféré une royauté universelle à Jésus, voilà pourquoi il l’a « exaltée ».

« La Croix est notre véritable espérance ! », à travers le visage de Jésus crucifié, chacun de nous peut contempler la racine de notre Salut, c’est d’elle que jaillit la miséricorde du Père qui embrasse le monde entier.

Une prière pour la Centrafrique

Le signe de la Croix que font les chrétiens n’est pas « magique », croire dans la Croix de Jésus signifie le suivre sur son chemin et participer à son œuvre de Salut. Le sacrifice et les souffrances de tant de chrétiens persécutés dans le monde, qui acceptent le sacrifice, là, a-t-il précisé où la liberté religieuse n’est pas encore garantie ou pleinement réalisée.

A l’issue de l’Angélus, le Pape François a eu des mots particulier pour la République Centrafricaine, à la veille de l’arrivée dans le pays d’une mission de paix des Nations Unies. Rappelant l’engagement de l’Église dans l’établissement de la paix dans le pays, le Pape a tenu à encourager les efforts de la communauté internationale afin qu’elle vienne en aide aux Centrafricains de bonne volonté. « Que les belligérants puissent mettre leurs intérêts particulier de côté afin que chaque citoyen, quelle que soit son ethnie ou sa religion, puisse collaborer à l’édification du Bien commun » a-t-il conclu.

Un nouveau plaidoyer contre la guerre

Le Pape est enfin revenu sur sa visite de samedi au cimetière militaire de Redipuglia dans le Nord-est de l’Italie, où il a prié pour tous les morts tombés au front lors de la Grande Guerre mais aussi des autres conflits. François a répété ainsi que les 8 millions de soldats morts et 7 millions de civils montraient bien que la guerre était une folie. Une folie dont l’humanité n’a toujours pas tiré les leçons. « Quand apprendrons-nous de cette leçon? » Nous sommes invités une fois encore à regarder Jésus sur la Croix pour comprendre qu’il triomphe du Mal.

La guerre est une folie

13-09-2014 source : Radio Vatican

Émotion, prière et recueillement au cimetière militaire italien de Redipuglia, dans la région du Frioul-Vénétie-Julienne, non loin de la frontière avec la Slovénie. C’est là que le Pape François a effectué ce samedi matin un pèlerinage dans ce lieu où sont enterrés quelque cent mille soldats italiens dont soixante mille ne portent pas de nom, tous victimes des terribles combats qui eurent lieu dans cette région au cours de la Première Guerre mondiale. Sous un ciel couvert et parfois pluvieux, le Pape y a célébré la messe en mémoire des victimes de toutes les guerres en compagnie notamment des archevêques de Zagreb et de Vienne. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre mais le Pape a voulu élargir sa prière et embrasser toutes les victimes. C’est pourquoi, avant de se rendre dans le cimetière de Redipuglia, il est allé prier devant le monument central du cimetière austro-hongrois de Fogliano, situé à quelques mètres du sanctuaire italien.

Dans son homélie, le Pape a répété cette phrase, cette « devise narquoise de la guerre : que m’importe ? » soulignant ainsi l’une des causes premières de tout conflit, l’indifférence à son prochain, à l’image de Caïn envers Abel.

« La guerre est une folie » : une évidence que le Pape souligne dès le début, expliquant clairement que « son plan de développement est la destruction » de la Création mais aussi de « ce que Dieu a créé de plus beau : l’être humain ». Aux racines de ce mal, « la cupidité, l’intolérance, l’ambition du pouvoir ». Mais surtout, quand l’idéologie ne justifie même plus la guerre, l’indifférence, celle qui fit dire à Caïn : « que m’importe ?  Suis-je le gardien de mon frère ?». Depuis le début du vingtième siècle, le monde a été confronté à deux guerres mondiales, et même une troisième selon le Pape, « combattue par morceaux, avec des crimes, des massacres, des destructions ». Et cela à cause de l’humanité qui a dit : « que m’importe ? ».

Derrière cette formule, se cache une réalité bien concrète. Celle « des intérêts, des plans géopolitiques », de « l’avidité de l’argent et du pouvoir », celle de « l’industrie des armes qui semble être tellement importante ! ». « Ces planificateurs de la terreur, ces organisateurs de l’affrontement, comme également les marchands d’armes, ont écrit dans leurs cœurs : que m’importe ? » « Le cœur corrompu » de ces « affairistes de la guerre » « a perdu la capacité de pleurer ». C’est Caïn qui règne en maître sur notre monde marqué par tant de conflits.

Prier pour toutes les victimes

Or, cette attitude est à l’opposé du message de Jésus qui nous enseigne que « celui qui prend soin du frère entre dans la joie du Seigneur ». Pour que les cœurs ne s’assèchent pas, le Pape demande donc la conversion du cœur : passer de cette indifférence aux larmes, non seulement pour les victimes de la Première Guerre mondiale mais pour « toutes les victimes de la folie de la guerre, en tout temps ». A l’aridité des faiseurs de guerre qu’il dénonce avec force, le Pape demande à l’humanité de pleurer car elle en a besoin.

correction fraternelle avec amour, humilité

12-09-2014 source : Radio Vatican

La vraie correction fraternelle est belle et douloureuse à la fois, mais doit toujours s’exercer avec amour, en vérité et avec humilité. Si nous ressentons un plaisir à corriger notre prochain, alors cela ne vient pas de Dieu. Voilà en résumé le thème développé par le Pape François dans l’homélie de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican, en ce jour de la fête liturgique du Très Saint Nom de Marie.

Dans l’Évangile du jour, Jésus met en garde ceux qui voient la paille dans l’œil de leur frère et ne se rendent pas compte de la poutre qui se trouve dans leur propre œil. Commentant ce passage de l’Évangile, le Pape François revient sur le thème de la correction fraternelle qu’il avait déjà abordé ces jours-derniers. Avec pour idée centrale: il faut corriger notre prochain avec charité:

“Nous ne pouvons corriger un personne sans amour et sans charité. On ne peut en effet réaliser une intervention chirurgicale sans anesthésie: c’est impossible, parce que sinon le patient meurt de douleur. Et la charité représente comme une anesthésie qui aide à recevoir le traitement et accepter la correction. Il faut donc prendre notre prochain à part, avec douceur, avec amour et lui parler”.

Deuxièmement  il faut parler en vérité: “ne pas dire des choses qui ne sont pas vraies. Il arrive si souvent que dans notre entourage nous disions des choses à propos d’autres personnes qui ne sont pas vraies: cela s’appelle de la calomnie. Ou si elles sont vraies, on s’arroge le droit de détruire la réputation de ces personnes”. “Les commérages blessent; ils représentent des gifles à la réputation de telle ou telle personne, ce sont des gifles portées au cœur de l’autre”. Certes, “quand quelqu’un te dit la vérité, ce n’est pas facile de l’entendre, mais si cette vérité est dite avec charité et avec amour, c’est plus facile de l’accepter”. Donc, “il faut absolument parler des défauts des autres” avec charité.

La troisième chose, il faut corriger avec humilité: “Si tu dois corriger un petit défaut chez l’autre, pense tout d’abord que tu en as personnellement de tellement plus gros”:

“La correction fraternelle est une action pour guérir le corps de l’Église. Il y a un trou, là, dans le tissu de l’Église, qu’il faut absolument recoudre. Et comme les mères et les grands-mères le font quand elles reprisent un vêtement, avec tellement de délicatesse, c’est de la même manière que nous devons exercer cette correction fraternelle. Si tu n’es pas capable de l’exercer avec amour, avec charité, dans la vérité et avec humilité, tu risques d’offenser, de détruire le cœur de cette personne, tu ne feras qu’ajouter un commérage qui blesse, et tu deviendras un aveugle hyprocrite, comme le dit Jésus. ‘Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil…’ Hypocrite ! Reconnais que tu es plus pécheur que ton prochain, mais que toi comme frère tu dois le corriger”.

“Un signe qui peut-être peut nous aider, c’est le fait de ressentir “un certain plaisir” quand” l’on voit quelque chose qui ne vas pas” et que l’on estime qu’il nous faut exercer une correction: il faut être “attentifs parce qu’alors cela ne vient pas du Seigneur”.

“Quand cela vient du Seigneur, il y a toujours la croix, et l’amour qui nous porte, la douceur. Ne nous transformons pas en juge. Nous chrétiens nous avons cette fâcheuse tentation: nous extraire du jeu du péché et de la grâce comme si nous étions des anges…Et bien non! C’est ce que Paul nous dit: ‘Il ne faut pas qu’après avoir prêché aux autres, nous soyons ensuite disqualifiés’. Et si un chrétien, dans sa communauté, ne fait pas les choses – également la correction fraternelle- dans la charité, en vérité et avec humilité, il est disqualifié! Il est tout sauf un chrétien mature. Prions donc afin que le Seigneur nous aide à exercer ce service fraternel, si beau mais si douloureux, d’aider nos frères et nos sœurs à devenir meilleurs, et qu’il nous aide à le faire toujours avec charité, en vérité, et avec humilité”.

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