comme Jésus, soulager et réconforter

06-07-2014 source : Radio Vatican

A l’Angélus, dimanche, devant la foule des fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, sous un chaud soleil estival, le Pape François a invité les chrétiens à apporter, à l’exemple de Jésus, le soulagement et le réconfort aux personnes qui souffrent, qui sont épuisées, qui ont besoin d’aide, de tendresse et d’espérance.

Ces personnes sont nombreuses. Il y a ceux qui sont opprimés par des conditions de vie précaires, par des situations existentielles difficiles et parfois dépourvues de références solides. Dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les périphéries des pays plus riches, il y a tant de personnes qui ploient sous le poids insupportable de l’abandon et de l’indifférence, qui fait tant de mal à ceux qui sont dans le besoin, surtout quand ce sont les chrétiens qui se montrent indifférents.

Les chrétiens sont appelés à leur tour à prendre sur eux le fardeau de leur prochain

En marge de la société, a dit le Saint-Père, il y a tant d’hommes et de femmes touchés par l’indigence, mais aussi par l’insatisfaction et les frustrations. Nombreux sont ceux qui sont contraints de quitter leur pays natal, mettant en péril leur propre vie. Ils sont encore plus nombreux ceux qui supportent chaque jour les conséquences d’un système économique qui exploite l’homme, qui lui impose un « joug » insupportable que les quelques privilégiés ne veulent pas porter. Et puis, il y a aussi ceux qui ont tout. Mais dont le cœur est vide.

Jésus s’adresse à toutes ces personnes quand il affirme dans l’Évangile de Matthieu : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, je vous donnerai du repos. Les chrétiens sont appelés à leur tour à prendre sur eux le fardeau de leur prochain, avec une attitude douce et humble à l’image du Maître. La douceur et l’humilité, selon le Pape François, nous aident non seulement à soulager les autres, mais aussi à ne pas peser sur eux par nos points de vue personnels, nos jugements, nos critiques ou notre indifférence.

génération sans travail, défaite d’humanité

05-07-2014 source : Radio Vatican

Le Pape poursuit sa visite pastorale dans le Molise. Après une rencontre avec le monde du travail et de l’industrie, à Campobasso, et la messe célébrée dans le stade de la ville, il rencontrait l’après-midi de samedi 5 juillet les jeunes du Molise et des Abruzzes, au sanctuaire marial de Castelpetroso, où l’on vénère Notre Dame des Douleurs, patronne de la région. A son arrivée, le Pape s’est recueilli en prière à l’intérieur du sanctuaire, là où en 1888, la Vierge Marie apparut à deux jeunes filles, Fabiana et Serafina.

« la culture du provisoire »

Après avoir écouté les mots de bienvenue de l’évêque d’Avezzano et du délégué pour la pastorale des jeunes du diocèse, ainsi que le témoignage de Sara, jeune étudiante de 29 ans, porte-parole d’une jeunesse éprouvée, en butte au chômage et à la précarité, mais ouverte à l’espérance, le Pape s’est adressé aux quelque 20 000 jeunes rassemblés sur le parvis du sanctuaire.

Le Pape François a salué leur enthousiasme, leur ouverture, et les a encouragés à écouter leurs aspirations, et à aller à contre-courant des modèles proposés. Cheminer, marcher vers quelque chose n’est pas errer. « La vie n’est pas faite pour qu’on y erre, mais pour cheminer, c’est là votre défi ! »

La société contemporaine et sa « culture du provisoire n’offre pas un climat favorable pour faire les choix d’une vie stable, bâtie sur le roc de l’amour et de la responsabilité, plutôt que sur le sable de l’émotion du moment ». L’aspiration à l’autonomie individuelle pousse à tout remettre en question, à briser sans hésiter des choix importants, des parcours de vie. Cela entretient la superficialité dans les prises de responsabilités.

« Et pourtant, chers jeunes, le cœur humain aspire à des choses grandes, à des valeurs importantes (…). L’être humain aspire à aimer et à être aimé ». « La culture du provisoire n’exalte pas notre liberté, mais elle nous prive des objectifs les plus vrais et authentiques ». « Ne vous laissez pas voler votre désir de construire des choses belles et grandes dans votre vie ! Ne vous contentez pas de petits objectifs ! Visez le bonheur, ayez le courage, le courage de sortir de vous-mêmes, et de jouer votre avenir avec Jésus ».

« Soyez courageux, forts et solidaires !»

« Seuls, nous ne pouvons le faire. Et c’est là qu’intervient l’invitation du Christ : ‘si tu le veux, suis-moi’, pour nous accompagner sur le chemin, non pour nous exploiter ou faire de nous des esclaves ». « C’est seulement avec Jésus, en le priant, et en le suivant, que nous trouvons clarté de vision et force pour aller de l’avant. » « Il ne nous enlève pas notre autonomie ou notre liberté, au contraire. Il fortifie nos fragilités, nous permet d’être vraiment libres, libres de faire le bien, forts pour continuer à le faire, capables de pardonner , et capables de demander pardon ».

« Dieu ne se lasse pas de nous pardonner. » C’est en se confiant à lui, que « vous aurez le courage et l’espérance d’affronter les difficultés dérivant des effets de la crise économique. » « Je ne peux pas ne pas évoquer un problème qui vous touche, vous les jeunes, aujourd’hui », a alors déclaré le Pape François, évoquant le problème du chômage, qui frappe de plein fouet la jeunesse du Molise. « C’est triste de voir les jeunes qui n’étudient pas, parce qu’ils n’en ont pas les moyens, ou qui ne travaillent pas. C’est le défi que nous devons remporter ensemble ! » « Le travail, c’est la dignité. Une génération sans travail, c’est une défaite pour la nation et l’humanité, et nous devons travailler ensemble pour éviter cela, aider les uns et les autres à trouver le chemin de la solidarité ». La solidarité est une parole qui ne plait pas au monde contemporain, « ce n’est pas une insulte, c’est une parole chrétienne ! Vous les jeunes, vous devez être courageux, forts et solidaires ! » a conclu le Pape, avant de prier un Ave Maria, et de demander aux jeunes de prier pour lui.

La dignité de l’homme au centre de tout

05-07-2014 source : Radio Vatican

« Il est nécessaire de mettre la dignité de la personne humaine au centre de chaque perspective et de chaque action ». Le Pape François, lors de la messe célébrée ce samedi matin dans le stade de Campobasso, capitale du Molise, au centre-sud de l’Italie, est revenu dans son homélie sur les deux dimensions de l’Église : « peuple qui sert Dieu et peuple qui vit dans la liberté donnée par Lui ». Dans sa réflexion livrée aux fidèles réunis dans le stade, le Pape explique la dimension de la charité inhérente à l’Église et à ses membres.

S’il est une dimension existentielle de l’Église, c’est bien celle de la charité. Et il y en a besoin « dans les situations de précarité matérielle et spirituelle, spécialement celles liées au chômage ». Après s’être adressé au monde du travail un peu plus tôt dans la matinée, le Pape a insisté sur la « responsabilité des institutions, du monde de l’entreprise et de la finance » dans ce domaine. La dignité de la personne humaine doit être au centre. « Les autres intérêts, même si légitimes, sont secondaires car la personne humaine a été créée à l’image de Dieu. »

Au niveau ecclésial, cette charité pousse l’Église à s’occuper « des situations qui en ont le plus besoin, à être attentionnée envers les petits et les exclus », dans les cadres familial, paroissial et professionnel. « Le témoignage de la charité est la meilleure voie pour l’évangélisation », ainsi « la communauté chrétienne cherche à diffuser dans la société ce supplément d’âme qui permet de regarder au-delà et d’espérer ».

L’autre dimension de l’Église est celle de la liberté que Dieu lui a donné, liberté qui la libère « du péché, de l’égoïsme dans toutes ses formes ; la liberté de se donner et de le faire avec joie ». Les fidèles ont à « se servir », car ainsi « le Seigneur nous libère de l’ambition et des rivalités qui minent l’unité de la communion. Il nous libère aussi de la méfiance et de la tristesse », si « dangereuse » car elle nous abat complètement. C’est donc une invitation à la joie que le Pape a livré malgré les épreuves.

site officiel en France