écoute, renonciation et mission

05-09-2013 source : L’Osservatore Romano

Quand le Seigneur passe dans notre vie, il dit toujours un mot et il nous fait une promesse. Mais il nous demande aussi de nous dépouiller de quelque chose et il nous confie une mission. C’est ce qu’a rappelé le Pape François pendant la Messe célébrée ce matin, jeudi 5 septembre, dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

En commentant l’épisode de la « pêche miraculeuse » racontée par Luc (5, 1-11) dans le passage évangélique proclamé pendant la liturgie, le Pape a rappelé saint Augustin, qui « répète une phrase qui m’a toujours frappé. Il dit : “J’ai peur quand passe le Seigneur”. Pourquoi ? “Parce que j’ai peur qu’il passe et que je ne m’en aperçoive pas”. Et le Seigneur passe dans notre vie comme cela est arrivé ici, dans la vie de Pierre, de Jacques, de Jean ».

La vie chrétienne, par conséquent, « consiste toujours à suivre le Seigneur ». Mais pour le suivre, il faut d’abord « écouter ce qu’il dit » ; puis il faut « laisser ce qu’à ce moment-là l’on doit laisser et le suivre ».

Enfin, il y a la mission que Jésus nous confie. En effet « il ne dit jamais : “Suis moi!” sans ensuite préciser la mission. Il dit toujours “Laisse cela et suis-moi pour cette raison”». Donc si « nous allons sur le chemin de Jésus – a précisé le Pape – c’est pour faire quelque chose. C’est cela la mission ».

C’est  «une séquence qui se répète aussi lorsque nous allons prier ». En effet « notre prière – a souligné le Saint-Père – doit toujours avoir ces trois moments ». Avant tout, l’écoute de la parole de Jésus, une parole à travers laquelle il nous donne la paix et il nous assure de sa proximité. Puis le moment de notre renonciation : nous devons être prêt à « laisser quelque chose : “Seigneur que veux-tu que je laisse pour être plus proche de toi ?”. Peut-être à ce moment-là il ne le dit pas. Mais nous posons la question, généreusement ». Enfin, le moment de la mission : la prière nous aide toujours à comprendre ce que nous « devons faire ».

Et voici alors la synthèse de notre prière : « Écouter le Seigneur, avoir le courage de se dépouiller de quelque chose qui nous empêche de nous presser pour le suivre et enfin suivre la mission ». Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas affronter les tentations. Pierre, a rappelé le Pape François, a péché gravement en reniant Jésus. Mais ensuite le Seigneur l’a pardonné. Jacques et Jean ont péché par carriérisme. Mais à eux aussi le Seigneur a concédé le pardon. Donc il est important de prier en ayant bien présents ces trois moments. « Nous pouvons – a-t-il conclu –  demander aux apôtres, qui ont vécu de si près ces choses-là, de nous donner la grâce de faire toujours une prière en essayant d’écouter la parole et la promesse de Jésus ; d’avoir l’envie de laisser ce qui nous empêche de suivre de près Jésus ; et d’ouvrir notre cœur pour recevoir la mission ».

accueil, fête et mission

logo de l'année de la foi PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 septembre 2013
abrégé

Chers frères et sœurs, en reprenant les catéchèses, je voudrais parler aujourd’hui de mon voyage au Brésil, à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse. Une des plus belles particularités de ces Journées a été l’accueil des familles et des paroisses. L’accueil aide à surmonter les difficultés et à tisser des liens. Ainsi l’Église grandit comme un réseau d’amitiés en Jésus-Christ. L’accueil est la première parole qui ressort de ce voyage. Une autre parole est la fête. Les Journées mondiales de la Jeunesse sont une grande fête de la foi et de la fraternité. Mais cela n’est possible qu’avec le Seigneur, car sans l’amour de Dieu il n’y a pas de véritable fête pour l’homme. La mission est le troisième élément qui a caractérisé ces Journées. Aux yeux de Dieu, tout jeune est un apôtre de son Royaume. Si tous les jeunes qui ont rencontré le Christ ressuscité à Rio de Janeiro lui restent unis, ils construiront son Royaume ; ils construiront la fraternité. Accueil, fête et mission: que ces paroles soient l’âme de notre vie et de la vie de nos communautés.

Chers jeunes, soyez une espérance pour Dieu et pour l’Église. Soyez aussi cette force d’amour et de miséricorde qui veut transformer le monde pour le rendre plus juste et plus beau. Bon pèlerinage à tous!

 


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PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE entière du mercredi 4 septembre 2013

Jésus, pas d’armée pour vaincre le mal

03-09-2013 source : Radio Vatican

« Jésus n’a pas besoin d’armée pour chasser les démons, il n’a pas besoin de l’arrogance, ni de la force ni de l’orgueil. Où se trouve Jésus, il y a toujours l’humilité, et l’amour ». Voilà ce qu’a déclaré le Pape François durant la messe de ce mardi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican. Le Pape a mis l’accent sur la distinction entre « la lumière tranquille » de Jésus qui parle à notre cœur et la lumière du monde, une « lumière artificielle » qui nous rend arrogants et orgueilleux.

L’identité chrétienne est « une identité de la lumière et non pas des ténèbres ». Le Pape François a axé son homélie en partant de paroles de Saint Paul adressées aux premiers disciples de Jésus : « Frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, vous êtes tous des fils de la lumière ». Cette lumière, a fait remarquer le Pape, « n’a pas été bien accueillie par le monde ». Mais Jésus, ajoutait-il, est venu justement pour nous sauver du péché, « sa Lumière nous sauve des ténèbres ». Alors « qu’aujourd’hui on peut imaginer avoir la lumière avec tellement de progrès scientifiques et biens de l’humanité ».

La lumière du monde est artificielle

« On peut tout connaître, on peut posséder la science de tout et cette lumière sur les choses. Mais la lumière de Jésus est une autre affaire. Ce n’est pas une lumière de l’ignorance, non ! C’est une lumière de sagesse et de connaissance, mais c’est autre chose que la lumière du monde. La lumière que nous offre le monde est une lumière artificielle, peut-être forte, forte comme un feu d’artifice, comme un flash photo. Mais par contre la lumière de Jésus est une lumière douce, une lumière tranquille, une lumière remplie de paix, c’est comme la lumière de la nuit de Noël : sans prétention ».

Et, ajoutait encore le Pape, c’est une lumière qui “s’offre et procure la paix”. La lumière de Jésus, a poursuivi le Pape François, « ne fait pas du spectacle, c’est une lumière qui vient du cœur ». Toutefois, « c’est vrai que le diable tant de fois se travestit en ange de lumière : car il aime imiter Jésus et sembler bon, il nous parle tranquillement, comme Jésus a parlé après avoir jeûné dans le désert ». Voilà pourquoi nous devons demander au Seigneur « la sagesse du discernement pour reconnaître quand c’est Jésus qui nous donne la lumière ou quand c’est le démon, travesti en ange de lumière ».

Comment reconnaître la Lumière de Jésus ?

« Tant de gens croient vivre dans la lumière et sont dans les ténèbres, mais ne s’en aperçoivent pas. Comment est donc cette lumière de Jésus ? La lumière de Jésus, nous pouvons la reconnaître parce que c’est une lumière humble, ce n’est pas une lumière qui s’impose : elle est humble, douce, avec la force de cette douceur. C’est une lumière qui parle au cœur. C’est une lumière qui t’offre la Croix. Si nous, dans notre for intérieur nous sommes des personnes douces, nous sentons la voix de Jésus dans notre cœur et nous regardons sans peur la Croix : alors cette lumière est la lumière de Jésus ».

Mais si par contre arrive une lumière qui te « te rend orgueilleux », a avertit le Pape, une lumière qui « t’amène à regarder les autres de haut, à les mépriser, qui t’amène à l’arrogance, cette lumière n’est pas celle de Jésus : c’est celle du diable, travesti en Jésus, en ange de lumière ». « Jamais nous ne pouvons trouver un Jésus qui ne soit pas humble, sans amour et sans Croix ». Nous devons aller vers Lui « sans peur », suivre sa lumière parce qu’elle est « belle et fait tant de bien ». Dans l’Évangile de ce jour, a conclu le Pape, Jésus chasse le démon et les gens prennent peur face à une parole qui chasse les esprits impurs. « Mais cette Parole est humble, douce, pleine d’amour ».

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