Le Pape François arrivé à Ciampino

29-07-2013 source : Radio Vatican

Le pape François a quitté Rio de Janeiro, dimanche soir, au terme des XXVIII° Journées mondiales de la jeunesse. Son avion a décollé à 19h35, heure locale ; peu après minuit et demie, heure romaine. Le Pape s’en va et vous dit « à bientôt », un « à bientôt » plein de nostalgie, et il vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour lui. C’est par ces mots que le pontife argentin a achevé dimanche soir son voyage d’une semaine au Brésil qu’il a qualifiée d’inoubliable. Le vice-président brésilien et de nombreuses personnalités civiles et religieuses étaient venues le saluer à l’aéroport. Les journalistes ont remarqué qu’au moment de reprendre l’avion, le pape François tenait à la main son gros cartable noir qu’il avait lundi dernier à son départ de Rome.
Et c’est un discours plein de nostalgie et de gratitude que le pape François a prononcé. « Beaucoup de jeunes sont venus en disciples, ils vont repartir en missionnaires » – a-t-il assuré. Le Saint-Père les a exhortés à faire fleurir la civilisation de l’amour, à démontrer par leur vie qu’il vaut la peine de se dépenser pour les grands idéaux, de valoriser la dignité de tout être humain, de parier sur le Christ et sur son Évangile et de proclamer la Bonne Nouvelle, dans les grandes villes et dans les petits centres, dans les campagnes et en tout lieu de notre vaste monde.
Un nouveau printemps partout dans le monde
« Je continuerai à nourrir – a-t-il affirmé – une immense espérance dans les jeunes du Brésil et du monde entier : par eux, le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde. » Le plus souvent sous la pluie, le long séjour du Pape a été entouré par une foule de fidèles attirés par cet apôtre d’une Église missionnaire proche des pauvres, qui n’a jamais cessé de sourire, de serrer des mains, de bénir des enfants.

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Mais si le courant est passé avec succès entre le Pape et ceux qui étaient venus l’écouter, les JMJ de Rio resteront également dans les annales pour la cascade de ratés qui a accompagné l’organisation. Des couacs minimisés par le Vatican. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a ainsi affirmé dimanche que le Pape avait beaucoup apprécié les efforts déployés par les organisateurs pour garantir le déroulement de tous les évènements programmés.

L’avion du Pape François, de retour des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro au Brésil, est arrivé à Rome. L’Airbus A330 d’Alitalia a atterri à l’aéroport militaire de Ciampino à 11 heures 25. Le Pape a ensuite regagné le Vatican.

renouveler l’élan missionnaire

28-07-2013 source : Radio Vatican

Les évêques ne doivent pas que faire la loi, mais guider. L’Église n’est pas là que pour contrôler la foi mais pour la faciliter. Elle doit doit se méfier de la richesse et du cléricalisme. Elle a besoin d’une révolution de la tendresse. En marge des JMJ, le pape a rencontré dimanche après-midi les évêques responsables du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.A.M.) qui étaient rassemblés lors de leur réunion générale de coordination. L’occasion de leur rappeler, avec force, les pistes missionnaires et pastorales pour ces Églises face aux défis du monde contemporain.Le pape est revenu en détail sur le document d’Aparecida, issu de la cinquième conférence générale de l’épiscopat latino-américain tenue en 2007. Une véritable feuille de route plus que jamais d’actualité, et qui a ses propres exigences.

Ce document a recensé les préoccupations des pasteurs devant le changement d’époque et la nécessité de récupérer la vie de disciple et de missionnaire par laquelle le Christ a fondé l’Église, a souligné le pape devant les 45 évêques présents. Pour le pape, la mission continentale que trace le document nécessite de changer les structures, du fait même de son caractère missionnaire.
« Le disciple du Christ n’est pas une personne isolée dans une spiritualité intimiste, mais une personne en communauté pour se donner aux autres. Mission continentale implique par conséquent appartenance ecclésiale. » a expliqué le Pape François, avant d’appeler à relever deux défis : le renouveau interne de l’Église et le dialogue avec le monde actuel.

Un appel au renouveau et au dialogue

Ce renouveau interne de l’Église nécessite une véritable conversation pastorale a souligné le souverain pontife en posant, selon son style habituel, des questions directes à son auditoire: « Faisons-nous en sorte que notre travail et celui de nos prêtres soit plus pastoral qu’administratif ? Promouvons-nous des lieux et des occasions pour manifester la miséricorde de Dieu ? Sommes-nous conscients de la responsabilité de reconsidérer les activités pastorales et le fonctionnement des structures ecclésiales, en cherchant le bien des fidèles et de la société ? Offrons-nous la Parole de Dieu et les sacrements avec la claire conscience et la conviction que l’Esprit se manifeste en eux ? Autant de question qui ont permis au pape de fustiger une nouvelle fois la tentation du cléricalisme à l’œuvre dans l’Église.
Pour le Pape François, est donc nécessaire une « réforme de vie », en ayant toujours présent à l’esprit que la boussole pour ne pas se perdre sur ce chemin est celle de l’identité catholique comprise comme appartenance ecclésiale.

La véritable autorité est dans le service

Le dialogue avec le monde actuel nécessite une adaptation aux questions existentielles de l’homme d’aujourd’hui, spécialement des nouvelles générations, a poursuivi le Pape François, en ne négligeant aucune langue, aucune culture ni aspect du contexte social.
Le pape s’est ensuite fait plus sévère pour dénoncer les dérives de la mission pastorale. Sans mâcher ses mots, il a dénoncé tout à tour l’idéologisation du message évangélique, sa réduction à une vision de classes du monde, le fonctionnalisme qui paralyse l’Église, ou la tentation chez certains pasteurs de se comporter en fonctionnaires cléricaux.
Face à ces écueils, le pape a donc montré la voie : reprenant son image favorite de « périphéries », il a expliqué que c’est bien là que se joue la réelle dimension missionnaire contemporaine. L’évêque est le premier pasteur a-t-il souligné, il doit être proches des gens. Sa place pour être avec son peuple est triple : ou devant pour indiquer le chemin, ou au milieu pour le maintenir uni et neutraliser les dispersions, ou en arrière pour éviter que personne ne reste derrière.
« Je vous demande, a conclu le pape, que nous prenions avec sérieux notre vocation de serviteurs car c’est en ceci que s’exerce et se montre l’autorité : dans la capacité de service. »

messe et angelus conclusifs des JMJ

28-07-2013 source : Radio Vatican

Dernier jour de fête et de prière pour les participants aux 28ème Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro. Le pape François a célébré la messe conclusive de ce rassemblement sur la plage de Copacabana.

Au moins trois millions de personnes se sont retrouvées à Copacabana, la célèbre plage de Rio de Janeiro, pour prier autour du pape François, lors la messe conclusive des JMJ. Messe à laquelle a assisté la présidente brésilienne Dilma Roussef et des chefs d’États voisins, la présidente de l’Argentine Cristina Kirchner et Evo Morales, le président de la Bolivie.
Dans son homélie, le Saint-Père a exhorté les jeunes venus des quatre coins du monde à devenir missionnaires. « Jésus vous appelle à être des disciples en mission », leur a-t-il dit en leur livrant un mandat en trois points : « Allez, sans peur, pour servir ». Mais pour le Souverain Pontife l’évangélisation doit aussi s’enraciner sur le terrain social : « Porter l’Évangile, c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ; pour édifier un monde nouveau. »
Affronter ensemble les défis
« L’expérience de la rencontre avec Jésus ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. L’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns jusqu’aux périphéries existentielles. Savez-vous quel est le meilleur instrument pour évangéliser les jeunes ? Un autre jeune. Voilà la route qu’il faut parcourir. » Le Pape argentin a cependant précisé que le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour. Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, et il nous accompagne. Évangéliser, c’est aussi témoigner, dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus. Enfin cette œuvre d’évangélisation, il faut la mener ensemble : « Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté ». Et le Saint-Père a invité les prêtres accompagnateurs à faire en sorte que les jeunes ne se sentent jamais seuls. Celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit la joie.
La liturgie eucharistique s’était ouverte par l’hymne officiel des JMJ entonné par une chorale formée de prêtres venus de tout le pays. Parmi eux des religieux qui ont largement recours à la musique dans leur travail d’évangélisation. Les chants de la messe ont été composés par de jeunes brésiliens. Et si la messe a été célébrée en portugais, la langue du pays d’accueil, la prière des fidèles a été dite en six langues dont l’arabe et le japonais.
Au moment de l’offertoire, une petite fille née sans cerveau a été portée à l’autel par ses parents. La mère de l’enfant avait refusé d’avorter même si la loi brésilienne l’y autorisait. Elle a préféré accueillir cette vie. Sa présence au cours de la messe conclusive des JMJ était donc hautement symbolique.  La famille de Ruhama, la petite fille atteinte d’anencéphalie portée dans les bras de son père au cours de la procession de l’offertoire, a une dévotion particulière pour Jean-Paul II, qui sera bientôt saint. Un être frêle pesant à peine trois kilos, tandis que son frère jumeau en pèse déjà huit, et qui avec ses 17 mois de volonté de vivre a déjà fait s’écrouler de nombreuses certitudes scientifiques, étant donné que normalement, ceux qui sont frappés par cette grave malformation congénitale ne parviennent même pas à naître: le taux de survie est d’un sur mille et les médecins conseillent l’avortement thérapeutique.
Elle a reçu la caresse paternelle du Pape François, qui a célébré la Messe après avoir parcouru, encore une fois, la quatrième depuis son arrivée, l’Avenida Atlantica qui longe la mer, parmi la foule immense des jeunes pèlerins.
À la fin de la messe s’est déroulé le traditionnel « envoi missionnaire » : le Saint-Père a remis à cinq couples de jeunes une petite reproduction du Christ Rédempteur du Corcovado, ainsi qu’un livre de prières.
« Nous sommes la jeunesse du pape »
Après la veillée de prière samedi soir, toujours sur la plage de Copacabana, de nombreux jeunes avaient préféré passer la nuit sur place malgré les conditions difficiles. Certains avaient installé leur sac de couchage à même les trottoirs des rues avoisinantes. Beaucoup étaient venus en scandant : « Nous sommes la jeunesse du pape », dans une ambiance joyeuse et chaleureuse, aussi empreinte de ferveur.
En raison des fortes pluies de ces derniers jours, les autorités avaient dû déplacer le lieu de la veillée et de la messe conclusive. Le vaste terrain aménagé à grand frais pour accueillir les deux temps forts des JMJ s’était transformé en dangereux bourbier. Il était trop tard pour installer les infrastructures nécessaires sur le bord de mer. Une situation inconfortable donc qui n’a pas découragé l’enthousiasme des jeunes. Son retour à Rome est prévu lundi 29 juillet en fin de matinée.
Prochaines JMJ en 2016 à Cracovie, en Pologne
En 2016, Cracovie accueillera les Journées Mondiales de la Jeunesse. Le pape l’a annoncé juste avant la prière de l’Angélus, à la fin de la messe conclusive des 28ème JMJ à Rio.
« Chers jeunes, pour les prochaines Journées mondiales de la Jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons la lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ ».
Immédiatement, l’applaudissement de la marée humaine rassemblée le long de la plage – trois millions de personnes selon les estimations – a été adressé précisément à lui, au Pape Wojtyła, l’inventeur de ces rencontres des nouvelles générations avec le Successeur de Pierre. Sa relique avait été portée sur l’autel, à côté de la petite statue de la Vierge d’Aparecida. La Pologne est la terre d’origine du pape Jean-Paul II, qui a institué les JMJ et dont la prochaine canonisation a déjà été annoncée. L’archevêque de Cracovie, le cardinal Stanislaw Dziwisz, ancien secrétaire personnel de Jean-Paul II, avait déjà indiqué qu’il avait proposé sa ville pour accueillir les prochaines Journées mondiales de la jeunesse. D’autant que 2016 marque le 1050ème anniversaire du baptême de la Pologne.

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