Saint Jean apôtre et évangéliste

Saint Jean apôtre et évangéliste

Saint Jean 16e s
Saint Jean 16e s

On peut reconstituer une chronologie de la vie de Jean, à partir de ce que l’Écriture, la Tradition et les recherches historiques nous donnent aujourd’hui. Jean serait né aux alentours de l’an 10 après Jésus-Christ. Jusqu’à 12 ans, il passe son enfance à Bethsaïde, au bord du Lac de Tibériade, dans l’un des plus beaux lieux du monde.

On s’imagine facilement le petit Jean s’émerveillant de la beauté de la nature, et se demandant très jeune qui peut être l’Auteur de tant de merveilles. Son père, Zébédée, est, selon l’Évangile, responsable d’une petite entreprise de pêche, propriétaire de ses barques, et faisant travailler quelques ouvriers.

Le poisson est pêché puis vendu à Capharnaüm, ou séché puis transporté pour être vendu dans la Décapole par André et Philippe qui parlent grec et par Jacques et Jean à Jérusalem, où le bon poisson de Galilée est particulièrement apprécié.

Il est fort probable qu’à partir de 12 ou 13 ans, Jean se rend régulièrement à Jérusalem, en suivant son grand frère Jacques, pour les affaires de son père ou pour les fêtes de pèlerinage. Jean, spécialement attiré par les choses de Dieu, a vraisemblablement fréquenté les impressionnants maîtres de l’époque : le notable Schammaï, le grand Hillel, et son neveu Gamaliel, déjà enseignant renommé.

Au témoignage de l’Évangile, Jean connait très bien la ville, les fêtes et même l’entourage du grand Prêtre (Jn 18,15-16). C’est sur la route de la Cité Sainte lors d’un de ses voyages que Jean adolescent rencontre Jean-Baptiste.

Il trouve en lui quelqu’un de plus extraordinaire et de plus fascinant encore que tous les maîtres du Temple. Il devient rapidement son disciple, avec son frère Jacques, et quelques amis pécheurs : André et son frère Pierre, Philippe et Nathanaël.

De 24 à 27 environ, ce groupe sera disciple de Jean le Baptiste jusqu’à ce que celui-ci leur désigne Jésus, comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cet évènement scelle la vie de Jean à tout jamais, il le placera centre de son Évangile et du livre de l’Apocalypse.

De 27 à 30, Jean passera 3 ans à suivre le Christ et à recevoir avec la fraîcheur de son âme pure et jeune l’enseignement du Maître divin. Il deviendra le « bien-aimé », le disciple « préféré ». Cette expression de la Tradition orientale désigne le disciple qui pénètre plus profondément la pensée du Maître et qui peut la restituer avec les mots même du Maître.

Son imitation du Maître et son amour sont si fort qu’il sera le seul Apôtre présent au pied de la Croix, à l’heure des ténèbres qui a dispersé tous les autres : « Marie, la Mère du Seigneur, était debout devant la Croix de son Fils ; nul autre ne me l’a dit que Saint Jean l’évangéliste. Jean m’a appris comment Jésus sur la Croix a appelé sa Mère.

C’est le Testament du Christ en Croix, et Jean y apposait sa signature, digne témoin d’un si grand testateur. Testament précieux qui lègue non de l’argent mais la vie éternelle ; qui est écrit non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant. Et tandis que les Apôtres étaient en fuite, Marie se tenait debout au pied de la Croix, et de ses yeux maternels, elle contemplait les blessures de son Fils. Elle en attendait non la mort de son bien-aimé, mais le salut du monde. » (Saint Ambroise de Milan +397).

« Dans la personne de Jean, comme l’Église l’a toujours cru, explique Léon XIII, le Christ désigna celle du genre humain, de ceux surtout qui croiraient en lui. »

Après l’Ascension de Jésus, Jean restera avec Marie pendant une vingtaine d’année. De 30 à 36, après la Pentecôte, Jean, qui n’a que 20 ans, est très proche de Pierre, qu’il seconde lors de la première évangélisation de Jérusalem, comme on le voit dans les Actes des Apôtres, en restant silencieux, comme son caractère et son jeune âge l’y inclinent, jusqu’à ce que la persécution qui suit la révocation de Ponce Pilate oblige les Apôtres à s’en aller.

C’est certainement dès 37 que Jean part avec la Vierge Marie pour s’établir à Éphèse, comme en témoigne une tradition locale solide, rappelée en 431 par la lettre officielle que les Pères du Concile d’Éphèse envoyèrent à Nestorius. Toutefois, ce ne sera pas Jean et Marie qui fonderont l’Église à Éphèse mais Paul, qui le fera 17 ans plus tard lorsqu’il viendra pour 2 ans sur place.

Alors que tous les Apôtres mettent à profit la dispersion pour fonder des Églises et répandre la Bonne Parole, Jean et Marie restent discrets, à l’écart. Comment se l’expliquer ? Il semble que Jean et Marie aient inauguré à Éphèse un genre de vie nouveau, sans apostolat direct, dans le silence et la prière.

En reprenant les termes de l’Apocalypse, « la Femme poursuivie par le Dragon s’est enfuie au désert où Dieu lui a préparé une place » et, c’est dans ce désert de la vie cachée que Dieu va la nourrir pendant quelques années.

Jésus a confié Jean à la Vierge Marie pour qu’il soit comme son fils et la Vierge obéissante va lui faire vivre à Éphèse ce qu’elle a fait vivre à Jésus à Nazareth, en le faisant grandir de la même manière, comme pendant les 30 années de vie cachée à Nazareth.

La « Maison de Marie » à Éphèse constitue en quelque sorte le premier monastère où Jean va prendre le temps d’approfondir puissamment le mystère du Christ, avec Marie, dans une vie de silence, de prière et de contemplation.

Ce temps de désert aura une immense postérité dans l’Église mariale, l’Église des religieux et religieuses, centrée sur la vie de prière, la contemplation et l’approfondissement du mystère du Christ, loin du monde, dans le silence d’une vie cachée comme l’écho de ce qu’ont vécu Marie et Jean.

Les premiers moines appelaient Jean leur « père », comme un disciple d’Évagre le Pontique le mentionne, et Épiphane de Salamine confirme qu’ils se réunissaient « pour imiter la vie de Marie et Jean à Éphèse » (règle monastique des Agapètes).

Par la suite, Saint Augustin et beaucoup d’autres verront en Saint Jean le modèle de la vie contemplative : « Jean est à l’origine de notre plus haute spiritualité. Comme lui, les « silencieux » connaissent ce mystérieux échange de cœurs, invoquent la présence de Jean et leur cœur s’enflamme »

Saint Jean-Paul II : Homélie de la messe du 13 mai 1982 à Fatima

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Nouveau-né dans le mystère de Noël

Nouveau-né dans le mystère de Noël

Le-nouveau-né-Georges-de-la-Tour
Le-nouveau-né-Georges-de-la-Tour

La vie est le cadeau le plus précieux ; lorsque entre nos mains tremblantes nous tenons ce nouveau-né, nous faisons l’expérience du merveilleux et c’est comme si Dieu nous demandait, comme à Adam au jardin d’Éden, “Ayéka ?” (Gen., III, 9), où es-tu ?

Où es-tu face à ce petit être qui ouvre grand ses yeux pour plonger dans les tiens comme dans une mer profonde et transparente où il n’y a que confiance et espoir, où es-tu face à cette respiration qui répond à la tienne comme un dialogue d’âme à âme, mélodie douce du je et du tu, où es-tu face à ces mains qui s’agrippent à tes doigts tels des oiseaux au fil de leur vie ?

Qu’allons-nous apprendre à celui qui déjà nous apportent la chaleur de son amour, et surtout qu’allons-nous apprendre de Lui ? Allons-nous nous laisser transformer par ses questions, sa vie, ses exigences ?

Un être humain naît petit mais il n’est pas de la glaise que l’on transforme au gré de nos envies, il n’est pas une sculpture qui doit se plier à nos rêves et à nos ambitions, il a ses propres rêves et tandis que nous l’élevons, il nous élève.

D’après Pauline BEBE, le temps d’un nuage Actes Sud

Saint Étienne, premier martyr

Saint Étienne, premier martyr

Saint Étienne, Protomartyr, a été le premier à verser son sang pour le Christ. Il fut élu avec 6 autres diacres en tant que collaborateur des apôtres et mourut lapidé. L’Église le célèbre le 26 décembre. Il est le patron des tailleurs de pierre et les maçons.

Saint Étienne Saint Étienne (© BAV, Barb. lat. 487, f. 102r)

« Et je le voyais s’incliner sous la mort
Qui l’accablait déjà, vers la terre,
Mais toujours il faisait de ses yeux des portes (ouvertes) sur le ciel,
Et au sein d’un tel combat il priait le Roi suprême
Qu’il pardonnât à ses persécuteurs,
Avec cette attitude qui ouvre (le cœur à) la pitié. » (Purgatoire Chant XV)

Dans la Divine Comédie Dante raconte avoir été témoin d’une scène touchante: celle de la lapidation d’un jeune homme qui, mourant, invoque le pardon pour ses persécuteurs. Ce qui a frappé le poète florentin, c’est la douceur d’Étienne qui émerge en fait dans toute sa force dans le récit des actes des apôtres. «Seigneur, ne leur compte pas ce péché», s’écria fortement Étienne, pliant les genoux quelques instants avant d’expirer.

Le jeune homme rempli de l’Esprit Saint

Étienne fut l’un des premiers à suivre les apôtres. On l’a supposé grec ou hébreu éduqué dans la culture hellénistique.

Ce qui est sûr, c’est qu’il était très apprécié dans la communauté de Jérusalem, de sorte que son nom apparaît dans les Actes comme le premier parmi les sept qui ont été élus pour aider les Apôtres dans leur mission. «homme rempli de foi et d’Esprit Saint», il faisait des prodiges et des miracles, mais certaines personnes de la synagogue incitèrent le peuple, les anciens et les scribes disant qu’ils l’ont entendu proférer des expressions blasphématoires contre Moïse et contre Dieu.

C’était la période après la Pentecôte. Étienne fut traîné devant le sanhédrin, de faux témoins se présentèrent pour l’accuser de l’avoir entendu dire que Jésus le Nazaréen détruirait le temple et subvertirait les coutumes transmises par Moïse.

La lapidation et le pardon

Alors Étienne prononça le plus long discours des Actes des apôtres, un discours fort, dans lequel il retrace l’histoire du Salut. Dieu avait préparé la venue du Juste, mais eux ils avaient opposé la résistance à l’Esprit Saint, comme leurs pères avaient persécuté les prophètes. «Voici, je contemple le ciel ouvert et le Fils de l’homme qui se tient à la droite de Dieu», conclut Étienne. Des mots qui lui coûteront cher.

Ceux qui étaient là poussèrent de grands cris. Il fut  alors traîné hors par la fureur du peuple et l’on commença à le lapider. Parmi ceux qui approuvèrent son assassinat il y avait Saul qui de persécuteur féroce des chrétiens deviendra ensuite l’Apôtre des païens, Saint Paul. À ses pieds, ils déposèrent le manteau d’Étienne et, tandis que les pierres le frappaient, le jeune homme demanda à Jésus d’accueillir son esprit et de pardonner à ses assassins.

Forte dévotion pour le Protomartyr

La place du martyre de St. Étienne à Jérusalem est traditionnellement placée juste à l’extérieur de la porte de Damas, où est maintenant située l’église Saint-Étienne. Dans le christianisme la dévotion à Saint Étienne fut immédiatement très forte et les récits sur ses reliques datent de 400 A.D.

L’écho de sa vie, en particulier de son martyre, a profondément marqué l’art. Il est souvent représenté avec des pierres décoratives ou avec la palme. Une curiosité: rien qu’en Italie, jusqu’à 14 municipalités portent son nom.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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