Notre Dame du Mont Carmel

Notre Dame du Mont Carmel

Notre-Dame du mont Carmel
Notre-Dame du mont Carmel

Le Carmel, dont la Bible chante la beauté (Isaïe 35, 2) a été de tout temps un lieu sacré. Cette hauteur de Terre Sainte, couverte de bois et de cultures est à la fois montagne et verger, sommet escarpé et lieu de délices, difficile d’accès et riche en fruits. Le Mont Carmel domine la plaine de Galilée et est assez proche de Nazareth, où la sainte Famille a vécu.

La fête de Notre-Dame du Mont-Carmel a pour but de rappeler une grâce insigne accordée par Marie à l’Ordre du Carmel et par lui à toute l’Église. Dans la nuit du 16 juillet, Simon Stock, devenu en 1245 supérieur général des Carmes, demandait, avec une ferveur toute spéciale, la protection de la Sainte Vierge sur son Institut.

Au lever de l’aurore, Marie lui apparut, accompagnée d’une multitude d’anges, environnée de lumière et vêtue de l’habit du Carmel. Son visage était souriant; dans ses mains elle tenait le scapulaire de l’Ordre. Devant Simon, elle s’en revêtit elle-même, en disant: « Ceci est un privilège pour toi et pour tous les Carmes. Quiconque mourra en portant cet habit ne souffrira pas le feu éternel.« 

Ce fut l’origine de la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel, pour les chrétiens qui, ne pouvant embrasser la Règle, veulent attirer sur eux les bénédictions promises au scapulaire.

Le Carmel est devenu la figure spirituelle de la vie contemplative, telle qu’elle fleurit sous la douce protection de la Mère de Dieu dans l’Ordre religieux qui porte son nom. Sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix ont fait de la montée du Carmel le symbole de l’itinéraire vers Dieu. C’est pourquoi nous demandons au Seigneur de parvenir, grâce à la prière de Marie, à la montagne véritable, qui est le Christ.

« Invoquons la Sainte Vierge Marie, que nous célébrons comme la Vierge du Mont Carmel, afin qu’elle nous aide à répondre généreusement à l’appel du Seigneur, pour annoncer son Évangile de salut en paroles, et avant tout par notre vie. À l’exemple de la Vierge Marie, soyons des porteurs de la Bonne Nouvelle! » – Benoît XVI lors de l’Angélus du 15 juillet 2012

Notre Dame du Mont Carmel, une ancienne dévotion

Ce 16 juillet, l’Église a donc fêté Notre-Dame du Carmel, une ancienne dévotion qui trouve ses racines dans l’Ancien Testament.

Cette dévotion mariale, et c’est un cas unique, plonge ses racines neuf siècles avant la naissance de la Vierge Marie. Le prophète Élie, alors qu’il demeurait sur le Mont Carmel, eut la vision d’une nuée blanche montant de la mer, portant avec elle une pluie providentielle pour la terre d’Israël, alors dévastée par une terrible sècheresse (1 Rois 18).

La Tradition y a vu l’annonce prophétique du mystère de la Vierge et de la naissance du Fils de Dieu. Dès le premier siècle, des ermites, voulant suivre l’exemple des prophètes Élie et d’Élisée, se retirèrent sur le Mont Carmel et y construisirent une petite chapelle consacrée à Marie.

L’ordre des carmes menacé de disparition

La communauté prit de l’importance, au point de se constituer en ordre religieux au XIIe siècle, qui fut placé sous le patronage de la Vierge Marie. La conquête de la Palestine par Saladin (prise de Jérusalem en 1187) entraina la fuite des moines vers l’Occident, et fit craindre la disparition pure et simple de l’ordre.

Une nuit, le supérieur général des carmes, St Simon Stock, d’origine irlandaise, a alors reçu la vision de Marie lui présentant une pièce d’étoffe marron, le scapulaire.

Le 17 juillet 1274, le Concile de Lyon vote la préservation de l’ordre du Carmel; les moines, voyant dans cette décision la réponse de la Mère de Dieu à leurs prières, décidèrent alors de fêter Notre-Dame du Mont Carmel le 17 juillet de chaque année, en signe de reconnaissance envers la protection maternelle de leur sainte patronne.

Notre-Dame du Carmel et les Papes

« Aujourd’hui, en la fête de Notre-Dame du Mont Carmel, contemplons la Vierge qui se tient près de la Croix du Christ. C’est aussi la place de l’Église : près du Christ » : c’est le tweet du Pape François, à l’occasion de cette fête chère à de nombreux fidèles.

En 2013, à l’occasion du chapitre général de l’Ordre des frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, le Souverain Pontife évoquait les fruits de cette tradition spirituelle :

«Le témoignage du Carmel dans le passé appartient à une tradition spirituelle profonde qui s’est développée dans une des grandes écoles de prière. Elle a aussi suscité le courage d’hommes et de femmes qui ont affronté les dangers et même la mort. Souvenons-nous simplement des deux grands martyrs contemporains : Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix et le bienheureux Titus Brandsma.»

Le Saint Pape Jean-Paul II, qui portait lui-même le scapulaire ainsi qu’il le confia lui-même à plusieurs reprises, écrivit à ce propos :

«Le port du scapulaire signifie un style de vie chrétienne tissée de prière et de vie intérieure», c’est «un vêtement qui évoque d’une part, la protection continuelle de la Vierge Marie en cette vie et dans le passage à la plénitude de la gloire éternelle ; de l’autre, la conscience que la dévotion envers elle doit constituer un ‘uniforme’, c’est-à-dire un style de vie chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure».

«Que la Vierge Marie, Mère et Reine du Carmel, accompagne vos pas sur le chemin quotidien vers le Mont de Dieu» (Pape François)

Neuvaine à Notre Dame du mont Carmel : neuvième jour

Jour 9 : Marie, Reine des apôtres

Notre Dame avec le chapelet et le scapulaire du Mont Carmel
Notre Dame avec le chapelet et le scapulaire du Mont Carmel

Au nom du Père Du Fils et du Saint Esprit. Amen.

O Sainte Mère du Mont Carmel, lorsqu’un saint Vous a demandé d’accorder une attention privilégiée à la famille du Carmel, Vous avez donné l’assurance de Votre amour Maternel et promis d’aider les fidèles de Votre Fils et les Vôtres. Regardez-nous, Vos enfants. Nous disposerons de Votre puissante protection dans la vie, à la mort et même après la mort.

Abaissez Vos yeux avec amour, Ô Porte du Ciel, sur tous ceux qui sont actuellement dans leur dernière agonie!

Abaissez Vos yeux charitablement, Ô Vierge, Fleur du Carmel, sur tous ceux qui ont besoin d’aide!

Abaissez Vos yeux avec miséricorde, Ô Mère de notre Sauveur, sur tous ceux qui ne savent pas qu’ils sont comptés parmi Vos enfants.

Abaissez Vos yeux tendrement, Ô Reine de Tous les Saints, sur les pauvres âmes!

Notre-Dame du Mont Carmel, priez pour nous.

I. Dans la Bible

Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Jn 19,25-27

Après le départ de Jésus pour le ciel, tous les apôtres, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. Ac 1, 14

II. Marie : Arche d’alliance

Missel de l’Ordre du Carmel, 2e préface pour le 16 juillet :
Dieu notre Père, la Vierge Marie nous a revêtus de l’habit de son Ordre pour que nous soyons dans le monde sa vivante image, que nous ne cessions avec elle de contempler ton Verbe, que nous aimions nos frères avec ton propre cœur, et que nous les attirions au Christ en donnant pour eux notre vie.

III. Méditer avec Marie

En confiant son disciple bien-aimé à sa mère, Jésus a donné à tous ses apôtres une mère et un modèle de sainteté.

Qu’est-ce que la sainteté ? Ce n’est ni la perfection, ni l’héroïsme, mais comme dirait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, c’est « une disposition du cœur ». Un cœur disponible et aimant, tourné vers les autres non à partir de lui-même, mais à partir de ce que Dieu lui a communiqué : Son Amour.

Au terme de cette neuvaine, pouvons-nous nous engager résolument sur le chemin de la sainteté, en tenant la main de Marie ? Elle nous conduira vers son Fils et vers nos frères, chacun selon notre vocation…

IV. Prière de la neuvaine

Ô Marie, fleur et beauté du Carmel,
Vigne fructueuse, splendeur du ciel,
Vierge et Mère du Fils de Dieu,
Penchez-Vous vers nous dans nos nécessités !
(formuler ici votre demande)

Ô Étoile de la mer,
Venez à notre aide et montrez-Vous notre Mère !
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Nous Vous implorons humblement du fond de notre cœur :
Que rien ne résiste à Votre intercession toute-puissante.
Notre Dame du Mont Carmel, priez pour nous.
Amen.

LITANIES DU MONT CARMEL

 

Saint Bonaventure – Gouvernez-moi, ô ma Reine

Paolo Morando (Il Cavazzola), Saint Bonaventure, 16e siècle

Dans le calendrier liturgique, aujourd’hui, 15 juillet, est la mémoire de saint Bonaventure de Bagnoregio (1217-1274), franciscain, docteur de l’Église et successeur de saint François d’Assise à la tête de l’ordre des Frères mineurs. Il a écrit la première biographie officielle du Poverello et, à la fin de sa vie, il fut aussi évêque de ce diocèse d’Albano.

Dans l’une de ses lettres, Bonaventure écrit : « Je confesse devant Dieu que la raison qui m’a fait aimer le plus la vie du bienheureux François est qu’elle ressemble aux débuts et à la croissance de l’Église. »

Après sa conversion, François d’Assise a pratiqué cet Évangile à la lettre, devenant un témoin très fidèle de Jésus ; et, associé de manière singulière au mystère de la Croix, il fut transformé en un « autre Christ », comme saint Bonaventure le présente précisément.

Toute la vie de saint Bonaventure, comme sa théologie, ont Jésus Christ au centre de leur inspiration. Nous retrouvons ce caractère central du Christ dans le célèbre hymne de la Lettre de saint Paul aux Éphésiens (Ep 1, 3-14), qui commence ainsi : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. »

L’apôtre montre ensuite la façon dont s’est réalisé ce dessein de bénédiction, dans quatre passages qui commencent tous par la même expression « en lui », référée à Jésus Christ. « En lui », le Père nous a choisis avant la création du monde ; « en lui », nous avons la rédemption par son sang ; « en lui », nous sommes devenus héritiers, prédestinés à être « louange de sa gloire »; « en lui », ceux qui croient en l’Évangile reçoivent le sceau de l’Esprit Saint.

Cet hymne paulinien renferme la vision de l’histoire que saint Bonaventure a contribué à diffuser dans l’Église : toute l’histoire a pour centre le Christ qui garantit aussi la nouveauté et le renouveau à chaque époque. En Jésus, Dieu a tout dit et tout donné, mais étant donné qu’il est un trésor inépuisable, l’Esprit Saint n’a jamais fini de révéler et d’actualiser son mystère. C’est pourquoi l’œuvre du Christ et de l’Église ne régresse jamais, mais progresse toujours.

Chers amis, invoquons la Sainte Vierge Marie que nous célébrerons demain comme la Vierge du Mont Carmel, afin qu’elle nous aide, à l’image de saint François et de saint Bonaventure, à répondre généreusement à l’appel du Seigneur, pour annoncer son Évangile de salut en paroles, et avant tout par notre vie.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – Castel Gandolfo – dimanche 15 juillet 2012

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La Prière à la Vierge Marie « Gouvernez-moi, Ô ma Reine ! » de Saint Bonaventure :

«Gouvernez-moi, Ô ma Reine ! Et ne m’abandonnez pas à moi-même. Commandez-moi et faites de moi tout ce que vous voudrez, et après châtiez-moi quand je ne vous obéirai pas. Oh! Combien me sont salutaires les châtiments qui me viennent de votre main ! Je m’estime plus heureux d’être à votre service que d’être le maître de toute la terre, je ne veux plus être à moi, mais à vous. Acceptez-moi comme vôtre, Sainte Marie, et comme vôtre pensez à me sauver. Si par le passé je vous ai mal servi, si j’ai laissé échapper tant d’occasions de vous honorer, je veux désormais m’unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles ; je veux qu’à partir de ce jour personne ne vous honore et ne vous aime plus que moi, ô mon aimable Reine ! C’est ce que je promets et ce que j’espère exécuter avec votre secours. Amen!»

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