Marie, Mère du Verbe de Dieu et Mère de la foi

Marie, Mère du Verbe de Dieu et Mère de la foi

L’Annonciation, par le maître de Liesborn (vers 1470, huile sur chêne) – Marie, modèle de l’accueil de la Parole de Dieu

Pour renouveler la foi de l’Église dans la Parole de Dieu, il est nécessaire de regarder là où la réciprocité entre la Parole de Dieu et la foi s’est accomplie parfaitement, c’est-à-dire chez la Vierge Marie, « qui par son ‘oui’ à la parole de l’Alliance et à sa mission, accomplit parfaitement la vocation divine de l’humanité ».

La réalité humaine, créée par le Verbe, trouve vraiment son plein accomplissement dans la foi obéissante de Marie. De l’Annonciation à la Pentecôte, elle se présente à nous comme la femme totalement disponible à la volonté de Dieu. Elle est l’Immaculée Conception, celle qui est « pleine de la grâce » de Dieu (cf. Lc 1, 28), docile à la Parole divine de façon inconditionnelle (cf. Lc 1, 38).

Sa foi obéissante place son existence à chaque instant face à l’initiative de Dieu. Vierge à l’écoute, elle vit en pleine syntonie avec la volonté divine ; elle garde dans son cœur les événements de la vie de son Fils, en les ordonnant en une seule mosaïque (cf. Lc 2, 19.51).

À notre époque, il est nécessaire que les fidèles soient initiés à mieux découvrir le lien entre Marie de Nazareth et l’écoute croyante de la Parole divine...

En effet, ce que l’intelligence de la foi a saisi concernant Marie se situe au centre le plus intime de la vérité chrétienne. En réalité, l’incarnation du Verbe ne peut être pensée en faisant abstraction de la liberté de cette jeune fille qui, par son assentiment, coopère de façon décisive à l’entrée de l’Éternel dans le temps.

Elle est la figure de l’Église à l’écoute de la Parole de Dieu qui, en elle, s’est faite chair. Marie est aussi le symbole de l’ouverture à Dieu et aux autres ; de l’écoute active qui intériorise, qui assimile et où la Parole divine devient la matrice de la vie.

À ce point, je désire attirer l’attention sur la familiarité de Marie avec la Parole de Dieu. C’est ce qui resplendit avec une force particulière dans le Magnificat.

Ici, en un certain sens, on voit comment elle s’identifie à la Parole, comment elle entre en elle; dans ce merveilleux cantique de foi, la Vierge exalte le Seigneur avec sa propre Parole.

Le Magnificat, – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement tissé de fils de l’Écriture Sainte, de fils extraits de la Parole de Dieu.

On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu ; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu.

De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée.

En outre, la référence à la Mère de Dieu nous montre comment l’agir de Dieu dans le monde implique aussi notre liberté parce que, dans la foi, la Parole divine nous transforme. Aussi, notre action apostolique et pastorale ne pourra jamais être efficace si nous n’apprenons pas de Marie à nous laisser modeler par l’œuvre de Dieu en nous.

L’attention pleine d’amour et de dévotion à la figure de Marie comme modèle et archétype de la foi de l’Église, est d’une importance capitale pour opérer aujourd’hui aussi un changement concret de paradigme dans la relation de l’Église avec la Parole, aussi bien dans l’attitude d’écoute orante qu’à travers la générosité de l’engagement pour la mission et l’annonce.

Contemplant chez la Mère de Dieu une existence totalement modelée par la Parole, nous découvrons aussi que nous sommes appelés à entrer dans le mystère de la foi, par laquelle le Christ vient demeurer dans notre vie.

Chaque chrétien qui croit, nous rappelle saint Ambroise, conçoit et engendre en un certain sens, le Verbe de Dieu en lui-même : s’il n’y a qu’une seule Mère du Christ selon la chair, en revanche, selon la foi, le Christ est le fruit de tous.

Donc ce qui est arrivé à Marie peut arriver en chacun de nous, chaque jour, dans l’écoute de la Parole et dans la célébration des Sacrements.

N° 27-28 DE L’EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE VERBUM DOMINI DU PAPE BENOÎT XVI AUX ÉVÊQUES, AU CLERGÉ, AUX PERSONNES CONSACRÉES ET AUX FIDÈLES LAÏCS SUR LA PAROLE DE DIEU DANS LA VIE ET DANS LA MISSION DE L’ÉGLISE – 30 septembre 2010

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

une certaine image de Rome

une certaine image de Rome

Aujourd’hui, je veux vous parler de Rome. Je conserve très vivant le souvenir de ma première rencontre avec la ville éternelle. C’était à la fin de l’automne 1946. J’étais venu ici après mon ordination sacerdotale pour y continuer mes études.

Lorsque je suis arrivé, je me faisais une certaine image de Rome à partir de l’histoire, de la littérature et de toute la tradition chrétienne. Pendant plusieurs jours j’ai parcouru la ville (qui n’était pas aussi grande qu’aujourd’hui et qui comptait autour d’un million d’habitants), et je n’arrivais pas à retrouver tout à fait l’image que depuis longtemps je me faisais de Rome.

Mais petit à petit, je l’ai retrouvée, surtout en visitant les plus anciennes basiliques, mais plus encore en visitant les catacombes. C’était la Rome des premiers temps du christianisme, la Rome des apôtres, la Rome des martyrs. Cette Rome, qui est à l’origine de l’Église, est en même temps à l’origine de la grande culture dont nous avons hérité.

C’est cette Rome que je veux aujourd’hui saluer avec la plus profonde vénération et le plus grand amour.

Le temps du carême, [dont nous approchons], nous introduit chaque année dans les secrets de cette Rome et nous appelle à en suivre les traces. Je le ferai cette année pour la première fois comme évêque de Rome. Aurais-je pu penser à cela quand je suis venu ici pour la première fois ? Les desseins de la providence divine sont vraiment insondables.

Cependant, l’histoire spirituelle de Rome, l’héritage des apôtres, la tradition des premières basiliques chrétiennes et des catacombes trouvent un vif écho. Je souhaite de tout cœur que puissent y persévérer la foi, l’espérance et l’amour que Jésus-Christ a mis d’une façon indestructible dans le cœur de l’homme.

Celui qui participe à l’amour du Christ pour l’homme ne peut pas ne pas être rempli de tristesse et de crainte devant les vies qui sont sacrifiées ou menacées, devant les souffrances et les épreuves des combattants et des populations. Je pense en particulier aux enfants, aux vieillards, aux malades.

Aucune distance géographique et aucune divergence idéologique ne peuvent affaiblir le sentiment de fraternité qui nous unit à tout être humain vivant en ce monde, même s’il n’est pas baptisé. Nous devons penser aussi que parmi les militaires et les civils qui sont pris dans la guerre, certains sont nos frères dans la foi.

Que nos prières — la vôtre et la mienne — s’élèvent avec ferveur pour ces populations qui me sont toutes sincèrement chères, de quelque côté qu’elles soient, et à qui va notre affection.

Prions aussi pour que ne vienne pas à se vérifier la crainte, croissante et diffuse, que si l’on ne trouve pas de solutions opportunes, justes et honorables, l’on n’aille vers une aggravation des souffrances et — Dieu nous en préserve ! — vers des répercussions plus vastes et plus terribles. C’est là une hypothèse que je ne veux même pas envisager.

Que la Sainte Vierge, mère du Christ et notre mère, protège ces peuples ; qu’elle intercède pour qu’ils fassent preuve de compréhension et qu’ils soient disposés à s’entendre ; qu’elle éloigne de tous le spectre de la destruction et de la mort.

Saint JEAN-PAUL II ANGÉLUS Dimanche 25 février 1979

© Copyright 1979 – Libreria Editrice Vaticana

Lettre à la famille vincentienne d’Ukraine et d’Europe de l’Est

Lettre à la famille vincentienne d’Ukraine et d’Europe de l’Est

24 février 2022

Famille Vincentienne
Famille Vincentienne

Chers sœurs et frères de notre Conseil national de la Famille Vincentienne en Ukraine et tous les membres de la Famille Vincentienne en Europe de l’Est,

Le monde observe avec horreur comment, une fois de plus, la violence et l’agression dominent la scène médiatique.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de sentir les mots du pape François résonner en nous :
« L’humanité, qui se vante de progresser dans la science, dans la pensée, dans tant de belles choses, régresse dans la construction de la paix. Elle est championne pour faire la guerre. Et cela nous fait honte à tous…»

«Une fois de plus, la paix de tous est menacée par des intérêts particuliers. Je voudrais lancer un appel à ceux qui ont des responsabilités politiques, afin qu’ils fassent un sérieux examen de conscience devant Dieu, qui est le Dieu de la paix et non de la guerre, qui est le Père de tous et non de quelques-uns, qui veut que nous soyons des frères et non pas des ennemis. »

Nous sommes nombreux à ne pas pouvoir imaginer la destruction de la vie physique, émotionnelle, économique et spirituelle de notre Famille Vincentienne, des pauvres que vous servez et de vos compatriotes de bonne volonté.

Nous avons prié pour la paix et nous continuerons à prier pour vous et avec vous afin que la justice règne et que la paix revienne sur vos terres.

Si nous pouvons vous aider de quelque manière que ce soit, veuillez nous en informer afin que nous puissions être proches de vous comme l’amour du Christ nous appelle à le faire.

N’oubliez pas que vous n’êtes pas seuls dans cette période d’épreuve. Nous ne vous abandonnerons pas et ne pouvons pas vous abandonner.

Unis dans la prière et dans notre espérance dans le Seigneur ressuscité qui a triomphé sur le péché et la mort.

Le Comité exécutif de la Famille Vincentienne et le Mouvement international de la Famille Vincentienne.

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