Avec saint Joseph, assumer l’accueil d’un enfant

Avec saint Joseph, assumer l’accueil d’un enfant

Ce mercredi 5 janvier, le Pape François a poursuivi  son cycle de catéchèses sur la figure de saint Joseph, vu comme père putatif de Jésus. Il a proposé une réflexion sur la paternité et la maternité, en encourageant notamment le choix de «la voie de l’adoption».

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI – Mercredi 5 janvier 2022

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Résumé de la catéchèse :

Chers frères et sœurs,

méditons aujourd’hui sur la figure de saint Joseph comme père de Jésus. Les Évangélistes Matthieu et Luc ne le présentent pas comme père biologique de Jésus, mais comme père putatif. La paternité putative était autrefois très fréquente en Orient et reposait sur l’institution d’adoption. En tant que père officiel de Jésus, Joseph avait aussi le droit de donner le nom à son fils.

Donner le nom à une personne signifiait la reconnaître juridiquement et affirmer son autorité sur elle. Cet aspect particulier de la figure de Joseph nous permet de réfléchir sur la paternité et la maternité. « On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable.

Toutes les fois que quelqu’un assume la responsabilité de la vie d’un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard » (Patris corde, n. 7). C’est pourquoi la voie de l’adoption est la forme la plus élevée d’amour, de paternité et de maternité.

Il ne faut donc pas avoir peur de choisir la voie de l’adoption et d’assumer le risque de l’accueil. Que les institutions œuvrent toujours davantage dans ce sens afin que le rêve de tant d’enfants qui est celui d’avoir une famille puisse se réaliser.

Catéchèse sur saint Joseph – 6. Saint Joseph, le père putatif de Jésus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous méditerons sur Saint Joseph comme père de Jésus. Les évangélistes Matthieu et Luc le présentent comme le père putatif de Jésus et non comme son père biologique.

Matthieu le précise, en évitant la formule « engendra », utilisée dans la généalogie pour tous les ancêtres de Jésus ; mais il le définit comme « époux de Marie, de laquelle est né Jésus, appelé le Christ » (1,16). Alors que Luc l’affirme en disant qu’il était le père de Jésus « comme on le croyait » (3,23), c’est-à-dire qu’il apparaissait comme le père.

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Pour comprendre la paternité putative ou légale de Joseph, il est nécessaire de garder à l’esprit que dans l’Antiquité, en Orient, l’institution de l’adoption était bien plus courante qu’aujourd’hui. Pensons au cas courant en Israël du « lévirat », formulé comme suit dans le Deutéronome :

« Si l’un des frères meurt sans avoir de fils, l’épouse du défunt n’épousera pas quelqu’un d’étranger à la famille ; son beau-frère viendra vers elle et la prendra pour femme ; il accomplira ainsi envers elle son devoir de beau-frère. Le premier-né qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère défunt ; ainsi, ce nom ne sera pas effacé d’Israël. » (25, 5-6).

En d’autres termes, le parent de cet enfant est le beau-frère, mais le père légal reste le défunt, ce qui donne au nouveau-né tous les droits héréditaires. L’objectif de cette loi était double : assurer la descendance du défunt et la préservation de la succession.

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En tant que père officiel de Jésus, Joseph a exercé le droit d’imposer le nom à son fils, le reconnaissant ainsi légalement. Légalement, il est le père, mais pas biologiquement, il ne l’a pas engendré.

Dans les temps anciens, le nom était l’incarnation de l’identité d’une personne. Changer de nom signifiait se changer soi-même, comme dans le cas d’Abram, dont Dieu a changé le nom en « Abraham », qui signifie « père d’une multitude », « car, dit le Livre de la Genèse, il sera le père d’une multitude de nations » (17,5).

Il en va de même pour Jacob, qui est appelé « Israël », ce qui signifie « celui qui lutte avec Dieu », car il a lutté avec Dieu pour le forcer à lui donner la bénédiction (cf. Gn 32,29 ; 35,10).

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Mais surtout, donner un nom à quelqu’un ou à quelque chose signifiait affirmer son autorité sur ce qui était nommé, comme l’a fait Adam en donnant un nom à tous les animaux (cf. Gn 2, 19-20).

Joseph savait déjà qu’il y avait un nom préparé par Dieu pour le fils de Marie – le nom de Jésus, c’est son vrai Père Dieu qui le donne, le nom « Jésus », qui signifie « Le Seigneur sauve », comme l’ange lui avait expliqué : « Car il sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21). Cet aspect particulier de la figure de Joseph nous permet aujourd’hui une réflexion sur la paternité et la maternité.

Et cela me semble très important : penser la paternité aujourd’hui. Parce que nous vivons dans une ère d’orphelinat notoire. C’est curieux : notre civilisation est un peu orpheline, et nous pouvons ressentir cette situation d’orphelin. Que la figure de saint Joseph nous aide à comprendre comment résoudre le sentiment d’orphelin qui nous fait tant souffrir aujourd’hui.

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Il ne suffit pas de mettre un enfant au monde pour en être également père ou mère. « On ne naît pas père, mais on le devient. Et on ne le devient pas simplement parce qu’on met un enfant au monde, mais parce qu’on s’occupe de lui de manière responsable. Chaque fois que quelqu’un prend la responsabilité de la vie d’un autre, il exerce en un certain sens sa paternité envers lui » (Ex. Ap. Patris corde).

Je pense particulièrement à tous ceux qui s’ouvrent à l’accueil de la vie par la voie de l’adoption, qui est une conduite si généreuse et belle. Joseph nous montre que ce type de lien n’est ni secondaire, ni une réflexion après coup. Ce type de choix fait partie des formes les plus élevées de l’amour, de la paternité et de la maternité.

Combien d’enfants dans le monde attendent que quelqu’un s’occupe d’eux! Et combien de conjoints souhaitent être pères et mères mais n’en sont pas capables pour des raisons biologiques ; ou, bien même ayant déjà des enfants, ils veulent partager l’affection de leur famille avec ceux qui en sont restés privés.

Nous ne devons pas avoir peur de choisir la voie de l’adoption, d’assumer le « risque » d’accueillir des enfants. Et aujourd’hui, aussi, avec l’orphelinat, il y a un certain égoïsme. L’autre jour, je parlais de l’hiver démographique que nous connaissons aujourd’hui : les gens ne veulent pas avoir d’enfants, ou seulement un et rien de plus.

Et beaucoup de couples n’ont pas d’enfants parce qu’ils ne le veulent pas, ou ils n’en ont qu’un seul parce qu’ils n’en veulent plus, mais ils ont deux chiens, deux chats… Oui, les chiens et les chats prennent la place des enfants. Oui, c’est drôle, je comprends, mais c’est la réalité. Et ce déni de la paternité et de la maternité nous rabaisse, nous enlève notre humanité.

Et ainsi la civilisation devient plus vieille et sans humanité, parce que l’on perd la richesse de la paternité et de la maternité. Et la patrie souffre, parce qu’elle n’a pas d’enfants et – comme quelqu’un l’a dit avec humour – « et maintenant, qui va payer les impôts pour ma retraite, comme il n’y a pas d’enfants ? Qui va s’occuper de moi ? » : il en riait, mais c’est vrai.

Je demande à St Joseph la grâce d’éveiller les consciences et de réfléchir à ceci : avoir des enfants. La paternité et la maternité sont la plénitude de la vie d’une personne. Pensez-y.

C’est vrai, il y a une paternité spirituelle pour ceux qui se consacrent à Dieu, et une maternité spirituelle ; mais ceux qui vivent dans le monde et se marient, doivent penser à avoir des enfants, à donner leur vie, parce que ce sont eux qui leur fermeront les yeux, qui penseront à leur avenir. Et aussi, si vous ne pouvez pas avoir d’enfants, pensez à l’adoption.

C’est un risque, oui : avoir un enfant est toujours un risque, qu’il soit naturel ou adopté. Mais c’est plus risqué de ne pas en avoir. C’est plus risqué de nier la paternité, de nier la maternité, qu’elle soit réelle ou spirituelle. Un homme et une femme qui ne développent pas volontairement le sens de la paternité et de la maternité passent à côté de quelque chose de principal, d’important. Pensez-y, s’il vous plaît.

Je souhaite que les institutions soient toujours promptes à aider dans le sens de l’adoption, en contrôlant sérieusement mais aussi en simplifiant la procédure nécessaire afin que puisse se réaliser le rêve de tant d’enfants qui ont besoin d’une famille, et de tant de conjoints qui souhaitent se donner dans l’amour.

Il y a quelque temps, j’ai écouté le témoignage d’une personne, un médecin – une profession importante – il n’avait pas d’enfants et avec sa femme ils ont décidé d’en adopter un. Et le moment venu, on leur en a proposé un en disant : « Mais, nous ne savons pas comment se portera celui-là. Peut-être aurait-il une maladie ».

Et lui de rétorquer – il l’avait vu – il affirma : « Si vous m’aviez demandé ça avant que je sois ici, j’aurais peut-être dit non. Mais je l’ai vu : je le prends. » C’est le désir d’être un père, d’être une mère même à travers l’adoption. N’ayez pas peur de cela.

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Je prie pour que personne ne se sente privée d’un lien d’amour paternel. Et que ceux qui sont malades d’être orphelins aillent de l’avant sans ce sentiment si pénible. Que saint Joseph exerce sa protection et son aide envers les orphelins et qu’il intercède pour les couples qui désirent avoir un enfant.

Pour cela, prions ensemble:

Saint Joseph,
toi qui as aimé Jésus d’un amour paternel,
sois proche de tant d’enfants qui sont sans famille
et qui désirent un père et une mère.
Soutiens les conjoints qui ne peuvent pas avoir d’enfants,
Aide-les à découvrir, à travers cette souffrance, un projet plus grand.
Fais que personne ne manque d’un foyer, de l’affection,
d’une personne qui s’occupe d’elle ;
et guéris l’égoïsme de qui se ferme à la vie,
afin qu’il ouvre son cœur à l’amour. Amen.

Je salue cordialement les personnes de langue française. Frères et sœurs, en ce temps de Noël, demandons à Saint Joseph, gardien de la Sainte Famille, de protéger et de venir en aide à tous les enfants, particulièrement les orphelins, et qu’il intercède aussi pour les couples en quête d’un enfant. Que Dieu vous bénisse !


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Dieu vit parmi nous, parlons-lui des problèmes de notre temps

«Dieu vit parmi nous, parlons-lui des problèmes de notre temps»

Le Pape François a prié l’Angélus ce dimanche midi depuis la fenêtre du Palais apostolique. Il a expliqué l’Évangile du jour, tiré du premier chapitre de saint Jean, selon un calendrier liturgique différent de celui de la France et d’autres pays.

Le Pape a exhorté les fidèles à entrer dans l’intimité avec le Seigneur : « Devant la crèche, parlons-lui de nos événements concrets. Invitons-le dans nos sombres écuries intérieures. »  » Invitation à ne pas avoir peur : « Si votre cœur semble trop désordonné ou pollué par le mal, ne vous enfermez pas. »

Au Vatican et en Italie, où l’Épiphanie sera célébrée le jeudi 6 janvier, les textes lus dans les messes d’aujourd’hui sont ceux du 2e dimanche de Noël.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 2 janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous offre une belle phrase, que nous prions toujours à l’Angélus et qui seule révèle le sens de Noël : « Le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Ces mots, si on y pense, contiennent un paradoxe. Ils rassemblent deux réalités opposées : la Parole et la chair.

La « Parole » indique que Jésus est le Verbe éternel du Père, Verbe infini, qui a toujours existé, avant toute chose créée; « chair » indique plutôt notre réalité, une réalité créée, fragile, limitée, mortelle. Avant Jésus, il y avait deux mondes séparés : le Ciel opposé à la terre, l’infini opposé au fini, l’esprit opposé à la matière.

Et il y a une autre opposition dans le Prologue de l’Évangile de Jean, un autre binôme : lumière et ténèbres (cf. v. 5). Jésus est la lumière de Dieu qui est entré dans les ténèbres du monde. Lumière et ténèbres. Dieu est lumière : en lui il n’y a pas d’opacité ; en nous, cependant, il y a beaucoup de ténèbres.

Maintenant, avec Jésus, la lumière et les ténèbres se rencontrent : la sainteté et la culpabilité, la grâce et le péché. Jésus, l’incarnation de Jésus est précisément le lieu de la rencontre, de la rencontre entre Dieu et les hommes, la rencontre entre la grâce et le péché.

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Que veut annoncer l’Évangile avec ces polarités ? Chose splendide : la manière d’agir de Dieu Face à notre fragilité, le Seigneur ne se retient pas. Il ne demeure pas dans son éternité bienheureuse et dans sa lumière infinie, mais s’approche, se fait chair, descend dans les ténèbres, habite des terres qui lui sont étrangères. Et pourquoi ce Dieu fait-il ? Pourquoi descend-il vers nous ?

Il le fait parce qu’il ne se résigne pas au fait qu’on puisse se perdre en s’éloignant de lui, loin de l’éternité, loin de la lumière. Voici l’œuvre de Dieu : venir parmi nous. Si on se considère indigne, ça ne l’arrête pas, il vient. Si nous le refusons, il ne se lasse pas de nous chercher. Si nous ne sommes pas prêts et disposés à l’accueillir, il préfère quand même venir.

Et si on lui ferme la porte au nez, il attend. C’est le Bon Pasteur lui-même. Est-ce la plus belle image du Bon Pasteur ? Le Verbe fait chair pour partager notre vie. Jésus est le Bon Pasteur qui vient nous chercher là où nous sommes : dans nos problèmes, dans notre misère. Il y vient.

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Chers frères et sœurs, nous gardons souvent nos distances avec Dieu parce que nous pensons que nous ne sommes pas dignes de lui pour d’autres raisons. Et c’est vrai. Mais Noël nous invite à voir les choses de son point de vue. Dieu désire s’incarner. Si votre cœur semble trop pollué par le mal, il semble désordonné, s’il vous plaît, ne vous fermez pas, n’ayez pas peur : Il vient.

Pensez à l’étable de Bethléem. Jésus est né là-bas, dans cette pauvreté, pour vous dire qu’il n’a certainement pas peur de visiter votre cœur, de vivre une vie minable. C’est le mot : vivre. Vivre est le verbe que l’Évangile utilise aujourd’hui pour signifier cette réalité : il exprime un partage total, une grande intimité. Et ce Dieu le veut : il veut vivre avec nous, il veut vivre en nous, ne pas rester loin.

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Et je me demande, vous et tout le monde : voulons-nous faire de la place pour cela ? En mots, oui; personne ne dira : « Je ne veux pas » ; Oui. Mais concrètement ? Peut-être y a-t-il des aspects de la vie que nous gardons pour nous-mêmes, des aspects exclusifs, ou des endroits intérieurs où nous avons peur que l’Évangile n’entre, où nous ne voulons pas mettre Dieu au milieu.

Aujourd’hui je vous invite au concret. Quelles sont les choses intérieures que je crois que Dieu n’aime pas ? Quel est l’espace que je ne garde que pour moi et je ne veux pas que Dieu vienne là ? Chacun de nous est concret et nous y répondons.

« Oui, oui, je voudrais que Jésus vienne, mais cela ne le touche pas ; et ce non, et ce… ». Chacun a son propre péché – appelons-le par son nom – et Il n’a pas peur de nos péchés : Il est venu nous guérir. Qu’il le voie au moins, qu’il voie le péché. Nous sommes courageux, nous disons : « Seigneur, je suis dans cette situation, je ne veux pas changer. Mais vous, s’il vous plaît, n’allez pas trop loin ». Belle prière, celle-ci. Soyons honnêtes aujourd’hui.

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En ces jours de Noël, cela nous fera du bien d’y accueillir le Seigneur. Comme, comment? Par exemple, en s’arrêtant devant la crèche, parce qu’elle montre Jésus venant habiter toute notre vie concrète, ordinaire, où tout ne va pas bien, il y a beaucoup de problèmes – certains à cause de nous, d’autres à cause des autres – et Jésus vient.

On y voit les bergers qui travaillent dur, Hérode menaçant les innocents, une grande pauvreté… Mais au milieu de tout cela, au milieu de tant de problèmes – et aussi au milieu de nos problèmes – il y a Dieu, là est Dieu qui veut vivre avec nous. Et il attend que nous lui présentions nos situations, ce que nous vivons. Alors, devant la crèche, parlons à Jésus de nos événements concrets.

Invitons-le officiellement dans notre vie, surtout dans les zones sombres : « Regarde, Seigneur, il n’y a pas de lumière là-bas, il n’y a pas d’électricité, mais s’il te plaît ne touche pas, car je n’ai pas envie de quitter cette situation ». Parlez clairement, concrètement.

Les zones sombres, nos « écuries intérieures » : chacun de nous en possède. Et racontons-lui aussi sans crainte les problèmes sociaux, les problèmes ecclésiaux de notre temps ; problèmes personnels, même les pires : Dieu aime vivre dans notre étable.

Que la Mère de Dieu, en qui le Verbe s’est fait chair, nous aide à cultiver une plus grande intimité avec le Seigneur.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je vous salue tous chaleureusement, fidèles de Rome et pèlerins d’Italie et d’autres pays : je vois des drapeaux polonais, brésilien, uruguayen, argentin, paraguayen, colombien, vénézuélien : bienvenue à tous ! Je salue les familles, les associations, les groupes paroissiaux, en particulier ceux de Postioma et Porcellengo, dans le diocèse de Trévise, ainsi que les adolescents de la Fédération Regnum Christi et les enfants de l’Immaculée Conception.

En ce premier dimanche de l’année, je renouvelle tous les vœux de paix et de bien dans le Seigneur. Dans les moments heureux et tristes, confions-nous à Lui, qui est notre force et notre espérance. Et n’oubliez pas : nous invitons le Seigneur à venir en nous, à venir à notre réalité, si laide qu’elle soit, comme une étable : « Seigneur, je ne voudrais pas que tu entres, mais regarde-la, reste près ». Faisons-le.

Je vous souhaite un bon dimanche et un bon déjeuner. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Au revoir!


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Dieu, dans les bras de sa Mère, nous encourage tendrement

Dieu, dans les bras de sa Mère, nous encourage tendrement

Pour le premier Angélus de l’année, le Pape François a rappelé combien la Vierge Marie nous rendait disponible Jésus et nous transmet «un merveilleux message: Dieu est proche, à notre portée».

 

SOLENNITÉ DE MARIE SAINTE MÈRE DE DIEU
LVe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Samedi 1er janvier 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour! Bonne Année!

Nous commençons la nouvelle année en la confiant à Marie Mère de Dieu, dont l’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui parle, nous renvoyant encore une fois à l’enchantement de la crèche. Les bergers se rendent sans tarder à la grotte et que trouvent-ils ? Ils trouvent – dit le texte –  » Marie, Joseph et l’enfant couché dans la crèche  » (Lc 2, 16).

Arrêtons-nous sur cette scène et imaginons Marie qui, en mère tendre et attentionnée, vient de placer Jésus dans la crèche. Dans cette pose, nous pouvons voir un don qui nous est fait : Notre-Dame ne garde pas son Fils pour elle, mais nous le présente ; non seulement elle le tient dans ses bras, mais elle le couche pour nous inviter à le regarder, l’accueillir et l’adorer.

Voici la maternité de Marie : le Fils qui est né elle nous l’offre à tous. Donner toujours le Fils, montrer le Fils, ne jamais garder le Fils comme sien, non. Et ainsi tout au long de la vie de Jésus.

Et en le plaçant devant nos yeux, sans dire un mot, elle nous donne un merveilleux message : Dieu est proche, à portée de main. Il ne vient pas avec la puissance de ceux qui veulent être craints, mais avec la fragilité de ceux qui demandent à être aimés ; il ne juge pas du haut d’un trône, mais nous regarde d’en bas comme un frère, voire comme un fils

Il est né petit et nécessiteux pour que personne n’ait honte de lui-même : au moment même où nous expérimentons notre faiblesse et notre fragilité, nous pouvons sentir Dieu encore plus proche, car il s’est présenté à nous ainsi, faible et fragile. C’est le Dieu-enfant qui naît pour n’exclure personne. Pour faire de nous tous des frères et sœurs.

Voilà donc : la nouvelle année commence avec Dieu qui, dans les bras de sa mère et couché dans une crèche, nous encourage avec tendresse. Nous avons besoin de cet encouragement. Nous vivons toujours une période incertaine et difficile en raison de la pandémie.

Beaucoup ont peur de l’avenir et sont alourdis par les situations sociales, les problèmes personnels, les dangers qui viennent de la crise écologique, les injustices et les déséquilibres économiques mondiaux. En regardant Marie avec son Fils dans ses bras, je pense à de jeunes mères et à leurs enfants fuyant les guerres et les famines ou attendant dans les camps de réfugiés. Ils sont tellement nombreux !

Et en contemplant Marie qui dépose Jésus dans la crèche, le rendant disponible à tous, nous nous souvenons que le monde change et que la vie de chacun ne s’améliore que si nous nous rendons disponibles aux autres, sans attendre qu’ils commencent à le faire. Si nous devenons artisans de fraternité, nous pourrons renouer les fils d’un monde déchiré par les guerres et la violence.

La Journée mondiale de la paix est célébrée aujourd’hui. La paix « est à la fois un don d’en haut et le fruit d’un engagement partagé » (Message pour la LVe Journée mondiale de la paix, 1). Don d’en haut : il doit être imploré par Jésus, car seuls nous ne pouvons pas le garder. Nous ne pouvons vraiment construire la paix que si nous l’avons dans nos cœurs, que si nous la recevons du Prince de la Paix.

Mais la paix est aussi notre engagement : elle nous demande de faire le premier pas, elle demande des gestes concrets. Elle se construit avec l’attention au moindre, avec la promotion de la justice, avec le courage du pardon, qui éteint le feu de la haine.

Et il faut aussi un regard positif : que nous regardions toujours – dans l’Église comme dans la société – non pas le mal qui nous divise, mais le bien qui peut nous unir ! Il n’est pas nécessaire de s’effondrer et de se plaindre, mais retroussez vos manches pour construire la paix. Que la Mère de Dieu, Reine de la Paix, en ce début d’année obtienne l’harmonie pour nos cœurs et pour le monde entier.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

au début de la nouvelle année, je souhaite à tous la paix, qui est la quintessence de tout bien. Paix! Je salue chaleureusement et avec gratitude le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, et je vous assure de mes prières pour lui et pour le peuple italien.

C’est aujourd’hui la Journée mondiale de la paix, commencée par saint Paul VI en 1968. Dans le Message de cette année, j’ai souligné que la paix se construit avec le dialogue entre les générations, avec l’éducation et avec le travail. Sans ces trois éléments, le fondement manque.

Je vous remercie pour toutes les initiatives promues à travers le monde à l’occasion de cette Journée, compatible avec la situation de la pandémie ; en particulier pour la Veillée tenue hier soir dans la Cathédrale de Savone comme expression de l’Église en Italie.

Je salue les participants à l’événement « Paix sur toutes les terres », organisé par la Communauté de Sant’Egidio ici à Rome et dans de nombreuses régions du monde – ceux de Sant’Egidio sont bons, ils sont bons ! – en collaboration avec les diocèses et les paroisses. Merci pour votre présence et votre engagement!

Et je vous salue tous, chers Romains et pèlerins ! Je salue les jeunes de Curtatone, les familles de Forlimpopoli, les fidèles de Padoue et ceux de Comun Nuovo, près de Sotto il Monte – patrie de Saint Jean XXIII, le Pape de l’Encyclique Pacem in terris, plus que jamais d’actualité !

Nous rentrons chez nous en pensant : paix, paix, paix ! Il faut de la paix. Je regardais les images de l’émission télévisée « A son image » aujourd’hui sur la guerre, sur les déplacés, sur les misères… Mais cela se passe aujourd’hui dans le monde. Nous voulons la paix!

Salutations à tous! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bonne Année! Bon déjeuner et à demain.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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