Avec saint Joseph, redécouvrir la valeur du silence

Avec saint Joseph, redécouvrir la valeur du silence

Saint Joseph, homme du silence, totalement ouvert à l’action de l’Esprit-Saint: ce trait si caractéristique de l’époux de Marie a été développé par le Pape ce mercredi devant les fidèles et pèlerins réunis en salle Paul VI du Vatican pour l’audience générale hebdomadaire.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 15 décembre 2021

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Chers frères et sœurs,

dans la suite de notre réflexion sur Saint Joseph, examinons aujourd’hui un aspect important de sa vie qui est celui du silence. En effet, les évangiles ne reportent aucune de ses paroles, non pas parce qu’il aurait été taciturne, mais pour une raison bien plus profonde.

Par son silence, Joseph nous invite à faire place à la Présence de la Parole faite chair, c’est-à-dire à Jésus. Il s’agit donc d’un silence plein d’écoute, un silence actif et qui révèle la grande intériorité de Joseph. Jésus a grandi lui aussi dans cette atmosphère de silence à Nazareth et l’a vécue dans toute sa mission.

Il serait une bonne chose que chacun d’entre nous puisse faire l’expérience du silence et de sa dimension contemplative dans sa vie. Mais l’expérience nous montre que ce n’est pas chose aisée car le silence fait peur, il nous met en face de notre vraie personnalité.

Apprenons, à l’exemple de Saint Joseph, à cultiver des moments de silence afin d’écouter la voix du Saint Esprit qui habite en nous. Cette voix n’est cependant pas facile à discerner, et seul l’exercice du silence peut nous y aider. Permettons donc au Saint Esprit de nous régénérer, de nous consoler, de nous corriger, de guérir nos paroles et d’orienter nos choix.


Catéchèse sur saint Joseph – 4. Saint Joseph, homme du silence

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons notre parcours de réflexion sur Saint Joseph. Après avoir illustré le milieu dans lequel il a vécu, son rôle dans l’histoire du salut et le fait qu’il soit juste et l’époux de Marie, aujourd’hui je voudrais examiner un autre aspect important de sa figure : le silence. Tant de fois aujourd’hui, nous avons besoin de silence.

Le silence est important. Je suis frappé par un verset du Livre de la Sagesse qui a été lu dans la perspective de Noël et qui dit : « Quand la nuit était dans le plus profond silence, là ta parole est descendue sur la terre ». Dieu s’est manifesté au moment le plus silencieux. C’est important de réfléchir au silence à notre époque où il semble avoir si peu de valeur.

*

Les évangiles ne rapportent aucune parole de Joseph de Nazareth, rien, il ne parlait jamais. Cela ne signifie pas qu’il était taciturne, non, il y a une raison plus profonde. Non, il y a une raison plus profonde : par son silence, Joseph confirme ce que saint Augustin a écrit : « A mesure que grandit en nous le Verbe – le Verbe fait homme -, les mots diminuent » [1].

Au fur et à mesure que Jésus – la vie spirituelle – grandit, les mots diminuent. Ce que l’on peut définir en italien « pappagallismo », parler comme des perroquets, continuellement, diminue un peu.

Jean Baptiste lui-même, qui est « la voix qui crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur » » (Mt 3,1), dit : « Préparez le chemin du Seigneur ». (Mt 3,1), dit du Verbe : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jn 3,30). Cela signifie que Lui doit parler et que je dois me taire et Joseph par son silence nous invite à laisser place à la Présence de la Parole faite chair, à Jésus.

*

Le silence de Joseph n’est pas un mutisme, c’est un silence plein d’ écoute, un silence actif, un silence qui révèle sa grande intériorité « Une parole que le Père prononça, et ce fut son Fils – commente saint Jean de la Croix, – et il parle toujours dans un silence éternel, et dans le silence doit être entendu par l’âme » [2].

Jésus a grandi dans cette « école », dans la maison de Nazareth, avec l’exemple quotidien de Marie et Joseph. Et il n’est pas surprenant qu’il ait lui-même cherché des espaces de silence dans ses journées (cf. Mt 14,23) et qu’il ait invité ses disciples à faire une telle expérience par exemple: « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31).

*

Comme il serait beau que chacun de nous, à l’exemple de saint Joseph, parvienne à retrouver cette dimension contemplative de la vie ouverte précisément par le silence. Mais nous savons tous par expérience que ce n’est pas facile : le silence nous fait un peu peur, car il nous demande d’entrer en nous-mêmes et de rencontrer la partie la plus vraie de nous-mêmes.

Et tant de gens ont peur du silence, ils doivent parler, parler, parler ou écouter, la radio, la télévision …, mais le silence ils ne peuvent pas l’accepter parce qu’ils ont peur. Le philosophe Pascal observait que « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose : ne pas savoir rester tranquille dans une chambre » [3].

*

Chers frères et sœurs, apprenons de saint Joseph à cultiver des espaces de silence, d’où puisse émerger une autre Parole c’est-à-dire Jésus, la Parole: celle de l’Esprit Saint qui habite en nous et qui porte Jésus.

Il n’est pas facile de reconnaître cette Voix, qui est très souvent confondue avec les milliers de voix des préoccupations, des tentations, des désirs et des espoirs qui nous habitent ; mais sans cet entraînement qui vient précisément de la pratique du silence, même notre parole peut devenir malade.

Sans la pratique du silence, notre discours est malade. Au lieu de permettre à la vérité de transparaître, elle peut devenir une arme dangereuse. Car nos paroles peuvent devenir flatterie, vantardise, mensonge, médisance, calomnie. C’est un fait d’expérience que, comme nous le rappelle le Livre du Siracide, « la langue tue plus que l’épée » (28,18).

Jésus l’a dit clairement : celui qui dit du mal de son frère ou de sa sœur, celui qui calomnie son prochain, est un meurtrier (cf. Mt 5, 21-22). Il tue avec sa langue. Nous ne le croyons pas, mais c’est vrai. Pensons un peu aux fois où nous avons tué avec notre langue, nous en aurions honte ! Mais ça nous fera tellement de bien, tellement de bien.

*

La sagesse biblique affirme que « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; qui aime la parole mangera de son fruit. » (Pr 18,21). Et l’apôtre Jacques, dans sa Lettre, développe ce thème ancien de la puissance, positive et négative, de la parole avec des exemples frappants et il dit ceci :

« Si quelqu’un ne commet pas d’écart quand il parle, c’est un homme parfait, capable de maîtriser son corps tout entier. […]Notre langue est une petite partie de notre corps et elle peut se vanter de faire de grandes choses. […] Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, qui sont créés à l’image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. » (3,2-10).

*

C’est pourquoi nous devons apprendre de Joseph à cultiver le silence : cet espace d’intériorité dans nos journées où nous donnons à l’Esprit la possibilité de nous régénérer, de nous consoler, de nous corriger. Je ne dis pas que nous devons tomber dans le mutisme, non, mais nous devons cultiver le silence.

Que chacun d’entre nous regarde à l’intérieur de soi-même : souvent nous faisons un travail et quand nous avons terminé, nous cherchons immédiatement le téléphone portable pour faire autre chose, nous sommes toujours comme ça. Et cela n’aide pas, cela nous fait glisser dans la superficialité.

La profondeur du cœur croît avec le silence, un silence qui n’est pas mutisme, comme je l’ai dit, mais qui laisse place à la sagesse, à la réflexion et à l’Esprit Saint. Nous avons parfois peur des moments de silence, mais nous ne devons pas avoir peur ! Le silence nous fera tant de bien. Et le bénéfice pour nos cœurs guérira aussi notre langage, nos mots et surtout nos choix.

En fait, Joseph a uni le silence à l’action. Il n’a pas parlé, mais il a agi et nous a ainsi montré ce que Jésus a dit un jour à ses disciples :  » Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7,21).

Paroles fécondes quand nous parlons et avons en souvenir cette chanson « Paroles, paroles, paroles… » et rien de substantiel. Silence, parler juste, parfois se mordre un peu la langue, ça fait du bien, au lieu de dire des choses stupides.

*

Concluons par une prière :

Saint Joseph, homme du silence,
toi qui, dans l’Évangile, n’a prononcé aucune parole,
apprends nous à nous abstenir de paroles vaines,
à redécouvrir la valeur des mots qui édifient, encouragent, consolent, soutiennent.
Sois proche de ceux qui souffrent des mots qui blessent,
comme les calomnies et les médisances,
et aide-nous à toujours unir nos paroles à nos actes. Amen.

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[1] Discours 288, 5: PL 38, 1307.

[2] Dichos de luz y amor, BAC, Madrid, 417, n. 99.

[3] Pensées, 139.


Je salue cordialement les personnes de langue française.

Frères et sœurs, les yeux tournés vers la grotte de Bethléem où Joseph et Marie, dans le silence, attendent avec amour la naissance de l’enfant Jésus, apprenons à mettre fin à nos silences complices et aux paroles qui portent atteinte à la charité, pour être proches de ceux qui souffrent et qui ont besoin d’être accueillis, reconnus, protégés et aimés.

Que Dieu vous bénisse !


APPEL

Ces dernières heures, une explosion dévastatrice a eu lieu à Cap-Haïtien, dans le nord d’Haïti, dans laquelle de nombreuses personnes ont perdu la vie, dont beaucoup d’enfants. Pauvre Haïti… Une épreuve après l’autre… C’est un peuple qui souffre.

Prions, prions pour Haïti, ce sont des gens bien, de braves gens, des gens religieux, mais ils souffrent tellement. Je suis proche des habitants de cette ville et des familles des victimes ainsi que des blessés. Je vous invite à vous joindre à moi pour prier pour nos frères et sœurs si durement éprouvés.


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L’invitation du Pape pour Noël : transformons la foi en gestes concrets

L’invitation du Pape pour Noël : transformons la foi en gestes concrets

Prenons un engagement, même petit, mais adapté à notre vie et portons-le en ce temps de l’Avent, ce sera notre façon d’accueillir Jésus qui vient. Par ces mots, François, dans la réflexion qui précède l’Angélus, invite chacun à s’arrêter et à se demander comment préparer Noël, car – dit-il – la foi n’est pas une théorie, mais touche la chair et transforme la vie.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 12 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui, le troisième dimanche de l’Avent, présente divers groupes de personnes – foules, collecteurs d’impôts et soldats – qui sont touchés par la prédication de Jean-Baptiste puis lui demandent : « Que devons-nous faire ? (Lc 3,10). Que devrions nous faire? C’est la question qu’ils se posent. Arrêtons-nous un instant sur cette question.

Cela ne part pas d’un sens du devoir. C’est plutôt le cœur touché par le Seigneur, c’est l’enthousiasme pour sa venue qui nous amène à dire : que devons-nous faire ? Jean dit : « Le Seigneur est proche » – « Que devons-nous faire ? ». Prenons un exemple : nous pensons qu’un être cher vient nous rendre visite. Nous l’attendons avec joie, avec impatience

Pour bien l’accueillir, nous allons nettoyer la maison, préparer le meilleur déjeuner possible, peut-être un cadeau… Bref, nous allons nous occuper. Ainsi en est-il du Seigneur, la joie de sa venue nous fait dire : que devons-nous faire ? Mais Dieu soulève cette question au plus haut niveau : que faire de ma vie ? A quoi suis-je appelé ? Qu’est-ce que ça me fait ?

En nous proposant cette question, l’Évangile nous rappelle une chose importante : la vie a une tâche pour nous. La vie n’a pas de sens, elle n’est pas laissée au hasard. Non! C’est un cadeau que le Seigneur nous fait en nous disant : découvre qui tu es, et travaille dur pour réaliser le rêve qu’est ta vie ! Chacun de nous – ne l’oublions pas – a une mission à remplir.

Alors, nous n’avons pas peur de demander au Seigneur : que dois-je faire ? Posons-lui souvent cette question. Elle revient aussi dans la Bible : dans les Actes des Apôtres certaines personnes, écoutant Pierre annoncer la résurrection de Jésus, « sentirent leur cœur transpercé et dirent à Pierre et aux autres apôtres: ‘Que devons-nous faire ?’ » (2.37) .

Demandons-nous aussi : qu’est-ce qu’il y a de bien à faire pour moi et pour les frères ? Comment puis-je contribuer au bien de l’Église, au bien de la société ? Le temps de l’Avent est fait pour ça : s’arrêter et se demander comment préparer Noël.

Nous sommes occupés par tant de préparatifs, de cadeaux et de choses qui passent, mais demandons-nous que faire pour Jésus et pour les autres ! Que devrions nous faire? Lorsqu’on lui demande « que devons-nous faire ? », les réponses de Jean-Baptiste suivent dans l’Évangile, qui sont différentes pour chaque groupe.

Jean, en effet, recommande que ceux qui ont deux tuniques partagent avec ceux qui n’en ont pas ; aux collecteurs d’impôts, qui perçoivent les impôts, il dit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous a été fixé » (Lc 3, 13) ; et aux soldats : « Ne maltraitez ni n’extorquez rien à personne » (v. 14). Un mot spécifique est adressé à chacun, qui concerne la situation réelle de sa vie.

Cela nous offre un enseignement précieux : la foi s’incarne dans la vie concrète. Ce n’est pas une théorie abstraite. La foi n’est pas une théorie abstraite, une théorie généralisée, non, la foi touche la chair et transforme la vie de chacun. Pensons au concret de notre foi. Moi, ma foi : est-ce une chose abstraite ou est-ce concret ? Est-ce que je le porte au service des autres, en aidant ?

Alors, en conclusion, demandons-nous : que puis-je faire concrètement ? Ces jours-ci, alors que nous sommes proches de Noël. Comment puis-je faire ma part? Prenons un engagement concret, même petit, qui s’adapte à notre situation de vie, et réalisons-le pour nous préparer à ce Noël.

Par exemple : je peux appeler cette personne seule, visiter cette personne âgée ou cette personne malade, faire quelque chose pour servir une personne pauvre, une personne dans le besoin. Encore une fois : j’ai peut-être un pardon à demander ou un pardon à donner, une situation à clarifier, une dette à payer.

Peut-être que j’ai négligé la prière et qu’après un long moment il est temps d’approcher le pardon du Seigneur. Frères et sœurs, trouvons du concret et faisons-le ! Que Notre Dame nous aide, dans le sein de qui Dieu s’est fait chair.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Je souhaite assurer mes prières pour la chère Ukraine, pour toutes ses Églises et communautés religieuses et pour tout son peuple, afin que les tensions qui l’entourent puissent être résolues par un dialogue international sérieux et non par les armes.

Les statistiques que j’ai lues, la dernière, me font tellement de peine : cette année, plus d’armes ont été fabriquées que l’année dernière. Les armes ne sont pas la voie. Que ce Noël du Seigneur apporte la paix en Ukraine !

Et je prie aussi pour les victimes de la tornade qui a frappé le Kentucky et d’autres régions des États-Unis d’Amérique.

Maintenant, permettez-moi, je me tourne vers la langue espagnole.

Je salue chaleureusement les communautés de tout le continent américain et des Philippines – combien de drapeaux de pays américains ! -, qui se sont réunis ici sur la Place  Saint Pierre pour prier le Rosaire en l’honneur de la Vierge de Guadalupe et se consacrer à elle. Je les félicite!

Je vous félicite, vous qui, par ce geste, avez rejoint ceux qui, de l’Alaska à la Patagonie, célèbrent Sainte Marie de Guadalupe, Mère du vrai Dieu pour que l’on vive [ensemble sa célébration] chaque 12 décembre .

La Vierge de Guadalupe et saint Juan Diego nous enseignent toujours à cheminer ensemble, des périphéries au centre, en communion avec les successeurs des Apôtres, que sont les évêques, afin d’être la Bonne Nouvelle pour tous.

Cette expérience doit être répétée maintes et maintes fois ; De cette façon, Dieu qui est communion encouragera la conversion et le renouveau de l’Église et de la société dont nous avons tant besoin dans les Amériques – la situation dans tant de pays américains est très triste – et dont nous avons aussi besoin dans le monde.

Je suis heureux qu’avec des actes de foi et un témoignage public comme celui que vous avez accompli aujourd’hui, nous commençons à nous préparer pour le Jubilé de Guadalupano de 2031 et le Jubilé de la Rédemption de 2033 – nous devons toujours regarder en avant.

Tous ensemble : Vive la Vierge de Guadalupe !

J’adresse également mes meilleurs vœux à Caritas Internationalis, qui fête ses 70 ans. C’est une petite fille ! Il doit grandir et se fortifier davantage ! Caritas est la main aimante de l’Église dans le monde pour les pauvres et les plus vulnérables, en qui le Christ est présent.

Je vous invite à poursuivre votre service avec humilité et créativité, pour atteindre les plus marginalisés et encourager le développement intégral comme antidote à la culture du gaspillage et de l’indifférence. En particulier, j’encourage votre campagne mondiale Ensemble nous, fondée sur la force des communautés dans la promotion du souci de la création et des pauvres.

Les blessures infligées à notre maison commune ont des effets dramatiques sur les moindres, mais les communautés peuvent contribuer à la nécessaire conversion écologique. Pour cela, je vous invite à rejoindre la campagne de Caritas Internationalis !

Et vous, chers amis de Caritas Internationalis, continuez votre travail pour rationaliser l’organisation, afin que l’argent ne aille pas à l’organisation mais aux pauvres. Rationalisez bien cette organisation.

Et je vous salue tous, Romains et pèlerins ; surtout vous, garçons et filles qui êtes venus avec vos petits enfants pour recevoir la bénédiction. À la fin, je donnerai la bénédiction à tous les petits enfants. Je remercie le Centre de l’Oratoire Romain, et je vous demande d’apporter mes meilleurs vœux de Joyeux Noël à vos grands-parents et à tous vos proches.

Je salue les fidèles de Leiria (Portugal) et ceux de la paroisse San Luigi Gonzaga à Rome. Je salue les enfants de Civitavecchia qui se préparent pour la Première Communion et les enfants romains de Sainte Marie 2toile de l’Évangelisation qui font le chemin de la Confirmation.

Je salue les Scouts Adultes de Rimini et de Saint-Marin-Montefeltro ; le groupe d’ouvriers de l’école de Sondrio ; ainsi que les citoyens des villages ardéatins, que j’encourage à dialoguer pour la sauvegarde de leur territoire. Je salue également le groupe de Senigallia, dans la région des Marches.

Et à vous tous, je vous souhaite un bon dimanche. Saluons à nouveau Notre-Dame de Guadalupe : « Viva la Virgen de Guadalupe ! ». S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Dans l’Immaculée Conception se révèle l’humilité de Marie

Dans l’Immaculée Conception se révèle l’humilité de Marie

Le Pape François a fait l’éloge de l’humilité dans son commentaire de l’Évangile lors de l’Angélus en la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, ce mercredi 8 décembre. Dieu, encore aujourd’hui, comme il le fit avec Marie. œuvre dans la vie quotidienne et dans la simplicité de la vie de tout homme, sans clameur.

L’humilité de Marie montre une liberté intérieure qui la rend capable de se tourner totalement vers le Père et ceux qui nous entourent. A la fin de la prière mariale, le souvenir du Voyage Apostolique qui vient de se terminer et l’invitation à ne pas se laisser envahir par l’indifférence.

Très tôt, le Pape s’est rendu au centre de Rome pour le traditionnel hommage à la Vierge dont la statue surplombe la colonne de la place d’Espagne.

SOLENNITÉ DE L’IMMACULÉE CONCEPTION
DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Mercredi 8 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui, Solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, nous conduit dans sa maison de Nazareth, où elle reçoit l’annonce de l’ange (cf. Lc 1, 26-38). Dans les murs de la maison, une personne se révèle mieux qu’ailleurs. Et précisément dans cette intimité domestique, l’Évangile nous donne un détail qui révèle la beauté du cœur de Marie.

L’ange l’appelle « pleine de grâce ». Si elle est pleine de grâce, cela signifie que Notre-Dame est vide de mal, elle est sans péché, Immaculée. Or, à cette salutation, Marie – dit le texte – reste « très troublée » (Lc 1, 29). Elle est non seulement surprise, mais troublée. Recevoir de grandes salutations, des honneurs et des compliments risque parfois de susciter l’orgueil et la présomption.

Rappelons-nous que Jésus n’est pas tendre avec ceux qui vont chercher des salutations sur les places, des flatteries, de la visibilité (cf. Lc 20, 46). Marie, au contraire, n’est pas exaltée, mais troublée ; au lieu de ressentir du plaisir, ressentez de l’étonnement. La salutation de l’ange semble plus grande qu’elle. Pourquoi? Parce qu’elle se sent petite à l’intérieur, et cette petitesse, cette humilité attire le regard de Dieu.

*

Ainsi nous voyons une étendue merveilleuse entre les murs de la maison de Nazareth. Comment est le cœur de Marie ? Reçue le plus haut des compliments, elle est troublée car elle se sent adressée à elle-même ce qu’elle ne s’attribue pas. En effet, Marie ne s’attribue pas de prérogatives, elle ne revendique rien, elle n’attribue rien à son mérite.Elle n’est pas satisfaite d’elle-même, elle n’est pas exaltée.

Car dans son humilité elle sait qu’elle reçoit tout de Dieu, elle est donc libre d’elle-même, totalement tournée vers Dieu et vers les autres. Marie Immaculée n’a pas d’yeux pour elle-même. Voilà la vraie humilité : n’avoir pas d’yeux pour soi, mais pour Dieu et pour les autres.

*

Rappelons-nous que cette perfection de Marie, pleine de grâce, est déclarée par l’ange dans les murs de sa maison : non sur la place principale de Nazareth, mais là, cachée, dans la plus grande humilité. Dans cette petite maison de Nazareth, le plus grand cœur qu’une créature ait jamais eu palpitait.

Chers frères et sœurs, c’est une nouvelle extraordinaire pour nous ! Car il nous dit que le Seigneur, pour accomplir des merveilles, n’a pas besoin de grands moyens et de nos sublimes capacités, mais de notre humilité, de notre regard ouvert sur lui et aussi ouvert aux autres. Avec cette annonce, dans les murs pauvres d’une petite maison, Dieu a changé l’histoire.

Aujourd’hui encore, il veut faire de grandes choses avec nous dans la vie de tous les jours : c’est-à-dire en famille, au travail, dans les environnements quotidiens. Là, plus que dans les grands événements de l’histoire, la grâce de Dieu aime à travailler. Mais, je me demande, y croyons-nous? Ou pensons-nous que la sainteté est une utopie, quelque chose d’initié, une pieuse illusion incompatible avec la vie ordinaire ?

*

Demandons une grâce à Notre-Dame : nous libérer de l’idée trompeuse qu’une chose est l’Évangile et une autre vie ; qui nous enflamme d’enthousiasme pour l’idéal de sainteté, qui n’est pas une question de cartes saintes et de petites images, mais de vivre chaque jour ce qui nous arrive humbles et joyeux, comme Notre-Dame, libres de nous-mêmes, les yeux tournés vers Dieu, que nous nous rencontrons, très proche.

S’il vous plaît, ne perdons pas courage : le Seigneur a donné à chacun un bon tissu pour tisser la sainteté dans la vie quotidienne ! Et quand le doute de ne pas réussir ou la tristesse de ne pas être à la hauteur nous assaille, laissons-nous regarder par les « yeux miséricordieux » de Notre-Dame, car personne, qui a demandé son aide, n’a jamais été abandonné !

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

il y a deux jours, je suis rentré de mon voyage à Chypre et en Grèce. Je remercie le Seigneur pour ce pèlerinage ; Je vous remercie tous pour les prières qui m’ont accompagné, ainsi que le peuple de ces deux chers pays, avec leurs autorités civiles et religieuses, pour l’affection et la gentillesse avec lesquelles ils m’ont accueilli. A tous je le répète : merci !

Chypre est une perle de la Méditerranée, une perle d’une rare beauté, qui porte pourtant la blessure des barbelés, la douleur d’un mur qui la divise. A Chypre, je me sentais chez moi ; J’ai trouvé des frères et sœurs en chacun. Je garde chaque réunion dans mon cœur, en particulier la messe au stade de Nicosie.

Mon cher frère orthodoxe Chrysostomos m’a ému lorsqu’il m’a parlé de l’Église Mère : en tant que chrétiens nous parcourons des chemins différents, mais nous sommes enfants de l’Église de Jésus, qui est Mère et nous accompagne, nous protège, nous fait avancer, tout frères.

Mon souhait pour Chypre est qu’elle soit toujours un laboratoire de fraternité, où la rencontre l’emporte sur la confrontation, où le frère est accueilli, surtout lorsqu’il est pauvre, abandonné, émigré. Je répète que devant l’histoire, devant les visages de ceux qui émigrent, on ne peut pas se taire, on ne peut pas se détourner.

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A Chypre, comme à Lesbos, j’ai pu regarder cette souffrance dans les yeux : s’il vous plaît, regardons les personnes abandonnées que nous rencontrons, laissons-nous provoquer par des visages d’enfants, d’enfants de migrants désespérés. Laissons-nous plonger par leur souffrance pour réagir à notre indifférence ; regardons leurs visages, pour sortir du sommeil de l’habitude !

Alors je pense avec gratitude à la Grèce. Là aussi j’ai reçu un accueil fraternel. A Athènes, je me sentais plongé dans la grandeur de l’histoire, dans cette mémoire de l’Europe : humanisme, démocratie, sagesse, foi.

Là aussi j’ai vécu la mystique de l’ensemble : dans la rencontre avec les frères évêques et la communauté catholique, dans la messe festive, célébrée le jour du Seigneur, puis avec les jeunes, venus de toutes parts, certains de très loin loin pour vivre et partager la joie de l’Évangile.

Et encore une fois, j’ai fait l’expérience du don d’embrasser le cher archevêque orthodoxe Ieronymos : il m’a d’abord accueilli chez lui et le lendemain il est venu me voir. Je garde cette fraternité dans mon cœur.

Je confie à la Sainte Mère de Dieu les nombreuses graines de rencontre et d’espérance que le Seigneur a semées dans ce pèlerinage. Je vous demande de continuer à prier pour qu’ils germent dans la patience et s’épanouissent dans la confiance.

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Aujourd’hui se termine l’année dédiée à saint Joseph, patron de l’Église universelle. Et après-demain, 10 décembre, le Jubilé se clôturera à Lorette. Que la grâce de ces événements continue d’opérer dans notre vie et dans nos communautés. Que la Vierge Marie et Saint Joseph nous guident sur le chemin de la sainteté !

Et je vous salue tous, Romains et pèlerins ! Un vœu particulier pour l’Action catholique italienne : qu’elle soit dans les diocèses et les paroisses un terrain d’entraînement à la synodalité.

Je salue les enfants de la chorale « Mille una voce », les fidèles de Saragosse et les jeunes de Valdemoro, diocèse de Getafe, Espagne – les Espagnols se font entendre, d’accord ! -. Ainsi que la délégation de la municipalité de Rocca di Papa, avec la torche qui allumera l’étoile de Noël sur la forteresse de la ville. Je salue le groupe de Mexicains de l’État de Puebla.

Et je souhaite à tous une bonne fête, surtout vous les gars de l’Immaculée Conception, c’est votre fête ! N’oubliez pas de prier pour moi, je le fais pour vous. Bon déjeuner et au revoir.


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