15 Août : Marie au Paradis

Ghisoni - Assomption (1556), retable, Santa Maria delle Grazie, Curtatone
Ghisoni – Assomption (1556), retable, Santa Maria delle Grazie, Curtatone

L’Église célèbre en ce jour l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, corps et âme. Dans la Bible, la dernière référence à sa vie terrestre se trouve au début des Actes des Apôtres, qui présente Marie recueillie en prière avec les disciples au Cénacle dans l’attente de l’Esprit Saint (Ac 1, 14).

Plus tard, une vénérable tradition atteste de sa dormition, selon les orientaux : elle s’est « endormie » en Dieu. Cet événement précéda son passage de la terre au Ciel. Il est confessé par la foi ininterrompue de l’Église.

Au VIIIe siècle, Jean Damascène,  parle de son assomption corporelle. Il écrit dans une célèbre homélie:  « Il fallait que celle qui avait porté le Créateur dans son sein quand il était enfant habitât avec Lui dans les tabernacles du ciel » (Homélie II sur la dormition).

Cette conviction de l’Église a trouvé son couronnement dans la définition dogmatique de l’Assomption en 1950.

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La Vierge Marie est toujours liée au mystère du Christ et de l’Église. « Tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur (cf. 2 Pierre 3, 10), elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (Vatican II, Lumen gentium, n. 68).

Du Paradis, la Sainte Vierge ne cesse de veiller, particulièrement dans les moments difficiles d’épreuve, sur ses enfants, que Jésus lui-même Lui a confiés avant de mourir sur la Croix. Combien rencontre-t-on de témoignages de cette sollicitude maternelle en visitant les sanctuaires qui Lui sont dédiés! (Par exemple, pour nous, associés de la Médaille Miraculeuse, le Sanctuaire de la rue du Bac à Paris)

L’Assomption de Marie au ciel nous montre la dernière étape de notre pèlerinage terrestre. Elle nous rappelle que tout notre être – esprit, âme et corps – est destiné à la plénitude de la vie : celui qui vit et meurt dans l’amour de Dieu et du prochain sera transfiguré à l’image du corps glorieux du Christ ressuscité; que le Seigneur renverse les puissants et élève les humbles (cf Lc 1, 51-52). C’est ce que proclame éternellement la Sainte Vierge à travers le mystère de son Assomption.

Ô Vierge Marie, soyez toujours louée! Priez pour nous le Seigneur!

(D’après Benoît XVI)

ANGÉLUS DE L’ASSOMPTION 2020 (p. 2)

ANGÉLUS DE L’ASSOMPTION 2019 (p. 3)

ANGÉLUS DE L’ASSOMPTION 2018 (p.4)

ANGÉLUS DE L’ASSOMPTION 2017 (p.5)

ANGÉLUS DE L’ASSOMPTION 2016 2015 2014 2013 (p.6)

Celui qui cherche la vie doit regarder Jésus-Christ

Celui qui cherche la vie doit regarder Jésus-Christ

Poursuivant son parcours catéchétique de la Lettre de saint Paul aux Galates, le Pape François a approfondi ce mercredi le thème de la Loi de Moïse. Bien que d’origine divine, celle-ci ne donne pas la vie ; c’est en effet dans le Christ que la promesse trouve son accomplissement.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 11 août 2021


Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 4. La Loi de Moïse

Frères et sœurs, bonjour!

«Alors pourquoi la Loi ?» (Ga 3,19). Voilà l’interrogation que, en suivant saint Paul, nous voulons approfondir aujourd’hui, pour reconnaître la nouveauté de la vie chrétienne animée par l’Esprit Saint. Mais s’il y a l’Esprit Saint, s’il y a Jésus qui nous a rachetés, pourquoi la Loi? Aujourd’hui, nous devons réfléchir sur cela. L’Apôtre écrit: «Mais si l’Esprit vous anime, vous n’êtes pas sous la Loi» (Ga 5,18).

En revanche, les détracteurs de Paul soutenaient que les Galates auraient dû suivre la Loi pour être sauvés. Ils revenaient en arrière. Ils étaient comme nostalgiques d’autres temps, des temps avant Jésus Christ. L’apôtre n’est pas du tout d’accord. Ce n’est pas dans ces termes qu’il s’était accordé avec les autres apôtres à Jérusalem.

 

8Il se rappelle bien des paroles de Pierre quand il soutenait: «Pourquoi donc maintenant tentez-vous Dieu en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter?» (Ac 15,10).

Les dispositions prises à la suite de ce «premier concile» – le premier concile œcuménique avait été celui de Jérusalem et les dispositions prises par ce concile étaient très claires, et disaient: «L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d’autres charges que celles-ci, qui sont indispensables: vous abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions illégitimes» (Ac 15, 28-29).

Ce sont des choses qui touchaient le culte de Dieu, l’idolâtrie et qui touchaient également la façon de comprendre la vie de ce temps. Quand Paul parle de la Loi, il fait normalement référence à la Loi mosaïque, à la Loi de Moïse, aux Dix commandements. Celle-ci était en relation avec l’Alliance que Dieu avait établie avec son peuple, un chemin pour préparer cette Alliance.

Selon divers textes de l’Ancien Testament, la Torah – qui est le terme hébreu par lequel on indique la Loi – est le recueil de toutes ces prescriptions et normes que les israélites doivent observer, en vertu de l’Alliance avec Dieu.

On peut trouver une synthèse efficace de ce qu’est la Torah dans ce texte du Deutéronome: «Car de nouveau Yahvé prendra plaisir à ton bonheur, comme il avait pris plaisir au bonheur de tes pères, si tu obéis à la voix de Yahvé ton Dieu en gardant ses commandements et ses décrets, inscrits dans le livre de cette Loi, si tu reviens à Yahvé ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme» (30, 9-10).

L’observation de la Loi garantissait au peuple les bienfaits de l’Alliance et garantissait le lien particulier avec Dieu. Ce peuple, ces gens, ces personnes, sont liés à Dieu et font voir cette union avec Dieu dans l’accomplissement, dans l’observation de la Loi. En établissant l’Alliance avec Israël, Dieu lui avait offert la Torah, la Loi, pour qu’il puisse comprendre sa volonté et vivre dans la justice.

Pensons qu’à cette époque il y avait besoin d’une telle Loi, cela a été un grand don que Dieu a fait à son peuple, pourquoi? Parce qu’à cette époque le paganisme était partout, l’idolâtrie était partout, ainsi que les conduites humaines qui dérivent de l’idolâtrie et c’est pourquoi le grand don de Dieu à son peuple est la Loi pour aller de l’avant.

Plusieurs fois, en particulier dans les livres des prophètes, on voit que le manque d’observation des préceptes de la Loi constituait une véritable trahison de l’Alliance, provoquant la réaction de la colère de Dieu. Le lien entre l’Alliance et la Loi était tellement étroit que les deux réalités étaient inséparables. La Loi est l’expression qu’une personne, qu’un peuple a une alliance établie avec Dieu.

A la lumière de toute cela, il est facile de comprendre que les missionnaires qui s’étaient infiltrés parmi les Galates avaient beau jeu en soutenant que l’adhésion à l’Alliance comportait également l’observation de la Loi mosaïque, telle qu’elle était à cette époque.

Toutefois, précisément sur ce point nous pouvons découvrir l’intelligence spirituelle de saint Paul et les grandes intuitions qu’il a exprimées, soutenu par la grâce reçue pour sa mission évangélisatrice.

L’apôtre explique aux Galates qu’en réalité, l’Alliance avec Dieu et la Loi mosaïque ne sont pas liées de manière indissoluble. Le premier élément sur lequel il s’appuie est que l’Alliance établie par Dieu avec Abraham était basée sur la foi dans l’accomplissement de la promesse et pas sur l’observation de la Loi, qui n’existait pas encore.

Abraham commença à marcher des siècles avant la Loi. L’apôtre écrit: «Or voici ma pensée: un testament déjà établi par Dieu en bonne et due forme [avec Abraham], la Loi venue après quatre cent trente ans [avec Moïse] ne va pas l’infirmer, et ainsi rendre vaine la promesse. Car si on hérite en vertu de la Loi, ce n’est plus en vertu de la promesse: or c’est par une promesse que Dieu accorda sa faveur à Abraham» (Ga 3,17-18).

La promesse existait avant la Loi et la promesse faite à Abraham, ensuite la Loi est venue, 430 ans plus tard. Le terme «promesse» est très important: le peuple de Dieu, nous chrétiens, nous marchons dans la vie en regardant une promesse; la promesse est précisément ce qui nous attire, qui nous attire pour aller de l’avant, à la rencontre du Seigneur.

Par ce raisonnement, Paul a atteint un premier objectif: la Loi n’est pas à la base de l’Alliance car elle arrivée successivement, elle était nécessaire et juste, mais auparavant, il y avait la promesse, l’Alliance.

Une argumentation comme celle-ci met hors-jeu ceux qui soutiennent que la Loi mosaïque est une partie constitutive de l’Alliance. Non, l’Alliance est précédente, c’est l’appel d’Abraham. En effet, la Torah, la Loi, n’est pas incluse dans la promesse faite à Abraham. Cela dit, il ne faut cependant pas penser que saint Paul était contraire à la Loi mosaïque. Non, il l’observait.

Plusieurs fois, dans ses lettres, il en défend l’origine divine et soutient que celle-ci possède un rôle bien précis dans l’histoire du salut. Mais la Loi ne donne pas la vie, elle n’offre pas l’accomplissement de la promesse, car elle n’est pas dans la condition de pouvoir la réaliser.

La Loi est un chemin qui te fait avancer vers la rencontre. Paul emploie un terme très important, la Loi est le «pédagogue» vers le Christ, le pédagogue vers la foi dans le Christ, c’est-à-dire le maître qui te conduit par la main à la rencontre. Celui qui cherche la vie a besoin de se tourner vers la promesse et sa réalisation dans le Christ.

Très chers amis, cette première explication de l’apôtre Paul aux Galates présente la nouveauté radicale de la vie chrétienne: tous ceux qui ont foi dans Jésus Christ sont appelés à vivre dans l’Esprit Saint, qui libère de la Loi et, dans le même temps, la conduit à son accomplissement selon le commandement de l’amour. Cela est très important, la Loi nous conduit à Jésus.

Mais certains d’entre vous peuvent me dire: «Mais, père, dites-moi une chose: cela veut dire que si je récite le Credo, je ne dois pas observer les Commandements? Non, les commandements sont actuels dans le sens où ce sont des «pédagogues» qui te conduisent à la rencontre avec Jésus. Mais si tu laisses de côté la rencontre avec Jésus et que tu veux recommencer à donner plus d’importance aux commandements, cela ne va pas bien.

C’était précisément le problème de ces missionnaires fondamentalistes qui se sont mêlés aux Galates pour les désorienter. Que le Seigneur nous aide à marcher sur le chemin des commandements, mais en regardant l’amour pour le Christ, vers la rencontre avec le Christ, en sachant que la rencontre avec Jésus est plus importante que tous les commandements.

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, l’approfondissement du thème de la Loi nous amène à reconnaître la nouveauté de la vie chrétienne animée par l’Esprit Saint. Pour Paul, la Loi mosaïque est certes en relation avec l’Alliance que Dieu a établie avec son peuple. En scellant l’Alliance avec Israël, Dieu lui offre la Torah, afin qu’il comprenne sa volonté et vive dans la justice. L’Alliance et la Loi sont deux réalités inséparables.

Cependant, soutenu par la grâce reçue pour sa mission évangélisatrice, saint Paul, avec son intelligence spirituelle et ses grandes intuitions, affirme que la Loi n’est pas à la base de l’Alliance. Car la Torah n’est pas incluse dans la promesse faite à Abraham. Paul ne s’oppose pas à la Loi mosaïque dont il défend l’origine divine et soutient son rôle bien précis dans l’histoire du salut.

Mais la Loi ne donne pas la vie, elle n’accomplit pas la promesse. Celui qui cherche la vie doit se tourner vers la promesse et son accomplissement dans le Christ. La nouveauté radicale de la vie chrétienne est la vie selon l’Esprit Saint.

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Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! J’ai appris avec beaucoup de douleur le meurtre du Père Olivier Maire. J’adresse mes condoléances à la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, ainsi qu’à sa famille et à tous les catholiques de France. Je vous assure de ma compassion et de ma proximité spirituelle.

A tous, ma bénédiction !


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Jésus, le «pain de la vie», nous nourrit de son amour

Jésus, le «pain de la vie», nous nourrit de son amour

Le Pape François; de la fenêtre du Palais apostolique pour l’Angélus de ce dimanche 8 août;a commenté l’extrait de l’Évangile du Jour, tiré du 6e chapitre de saint Jean, dans lequel Jésus, devant les témoins de la multiplication des pains, exprime cette affirmation énigmatique pour ses contemporains: «Je suis le pain de la vie».

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 1er août 2021

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans l’évangile de la liturgie d’aujourd’hui, Jésus continue de prêcher aux gens qui ont vu le prodige de la multiplication des pains. Et il invite ces personnes à faire un saut qualitatif : après avoir rappelé la manne, avec laquelle Dieu avait nourri les pères pendant le long voyage à travers le désert, il s’applique maintenant le symbole du pain. Il dit clairement : « Je suis le pain de vie » (Jn 6,48).

Que signifie pain de vie ? Pour vivre, il faut du pain. Ceux qui ont faim ne demandent pas de nourriture raffinée et chère, ils demandent du pain. Ceux qui n’ont pas de travail ne demandent pas des salaires énormes, mais le « pain » d’un travail. Jésus se révèle comme le pain, c’est-à-dire l’essentiel, le nécessaire à la vie de tous les jours, sans lui cela ne marche pas. Pas un pain parmi tant d’autres, mais le pain de vie.

En d’autres termes, nous,, plutôt que de vivre sans lui, nous vivons avec lui : parce que lui seul nourrit notre âme, seulement il nous pardonne ce mal que seul nous ne pouvons vaincre, seulement il nous fait nous sentir son amour même si nous tous le déçoivent, seulement Il nous donne la force d’aimer, Lui seul nous donne la force de pardonner dans les difficultés, Lui seul donne au cœur cette paix qu’il recherche, Lui seul donne la vie pour toujours quand la vie ici sur terre se termine. C’est le pain essentiel de la vie.

« Je suis le pain de la vie », dit-il. Restons sur cette belle image de Jésus. Il aurait pu faire un argument, une démonstration, mais – on le sait – Jésus parle en paraboles, et dans cette expression :  » Je suis le pain de vie « , il résume bien tout son être et son tout sa mission. On le verra pleinement à la fin, lors de la Dernière Cène.

Jésus sait que le Père lui demande non seulement de donner à manger aux gens, mais de se donner, de se briser, sa vie, sa chair, son cœur pour que nous puissions avoir la vie. Ces paroles du Seigneur éveillent en nous l’étonnement du don de l’Eucharistie.

Personne dans ce monde, peu importe à quel point vous aimez une autre personne, ne peut lui préparer à manger. Dieu l’a fait, et fait pour nous. Renouvelons cet étonnement. Faisons-le en adorant le Pain de vie, car l’adoration émerveille la vie.

Dans l’Évangile, cependant, au lieu d’être surpris, les gens sont scandalisés, ils se déchirent. Ils pensent : « Nous connaissons ce Jésus, nous connaissons sa famille, comment peut-il dire : je suis le pain qui est descendu du ciel ? (cf. vv. 41-42). Peut-être sommes-nous aussi scandalisés : il serait plus commode pour nous d’avoir un Dieu qui est au Ciel sans se mêler de notre vie, alors que nous pouvons gérer les affaires d’ici-bas.

Au lieu de cela, Dieu s’est fait homme pour entrer dans le concret du monde, pour entrer dans notre concret, Dieu s’est fait homme pour moi, pour vous, pour nous tous, pour entrer dans notre vie. Et tout dans notre vie l’intéresse. On peut lui parler des affections, du travail, de la journée, des douleurs, des angoisses, de beaucoup de choses.

Nous pouvons tout lui dire car Jésus désire cette intimité avec nous. Qu’est-ce qu’il ne veut pas ? A reléguer en accompagnement – Celui qui est pain -, à négliger et à mettre de côté, ou remis en cause seulement quand on en a besoin.

Je suis le pain de vie. Au moins une fois par jour, nous mangeons ensemble ; peut-être le soir, en famille, après une journée de travail ou d’étude. Il serait bien, avant de rompre le pain, d’inviter Jésus, pain de vie, de lui demander simplement de bénir ce que nous avons fait et ce que nous n’avons pas pu faire. Invitons-le à la maison, prions dans un style « domestique ». Jésus sera à table avec nous et nous serons nourris d’un plus grand amour.

Que la Vierge Marie, en qui le Verbe s’est fait chair, nous aide à grandir jour après jour dans l’amitié avec Jésus, pain de vie.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de divers pays : familles, groupes paroissiaux, associations et fidèles individuels.  Je vous souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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