Saint Boèce, philosophe et théologien romain, martyr

Saint Boèce, philosophe et théologien romain, martyr

Boèce enseignant – manuscrit de la Consolation de la Philosophie 1385

Il y a des personnages qui cherchent la vérité toute la vie, mais il y en a d’autres qui sont disposés à mourir carrément en martyrs, pour l’unique Vérité. Appartient à cette seconde catégorie Manlius Severinus Boethius, communément appelé Boèce, descendant de la noble lignée des Anicius, et qui, comme consul romain et philosophe, est vénéré aujourd’hui comme saint de l’Église.

Considérée comme le point de rencontre entre la culture gréco-romaine et la Scolastique médiévale naissante, sa pensée était déjà connue par Dante qui l’appelait «âme sainte». Né vers 480 à Rome, il fut mis à mort en 524 à Pavie. Nous en faisons mémoire ce 23 octobre. Durant son injuste détention il écrit son chef d’œuvre: De consolatione philosophiae, synthèse entre la pensée classique et le christianisme.

En prison injustement

Descendant d’une importante famille patricienne, Boèce a une voie tracée: à 25 ans il est déjà sénateur, puis unique consul depuis 510. Il épouse Rusticiana avec laquelle il a deux enfants qui seront à leur tour consuls, en 522.

En 497, Rome est donc envahie par les Ostrogoths de Théodoric. Boèce est de ces romains cultivés qui croient à la coexistence, donc à la possibilité de rencontre entre les deux cultures. Au début Théodoric l’estime et lui demande des conseils parce-que, ayant-il beaucoup écrit sur la logique, la mathématique, la musique et la théologie, il est un homme influent de son temps.

Cependant, quelque chose arrive ensuite: pour avoir défendu un ami, le sénateur Albin, Boèce est accusé de corruption par le même Théodoric qui, d’arien et barbare qu’il est, craint en réalité que Boèce lui préfère l’empereur byzantin Justin. Pour cela il le fait exiler et enfermer en prison à Pavie, où il sera exécuté le 23 octobre 524.

La consolation de la philosophie

En prison, Boèce sait qu’il est en train de purger une peine injuste, pour cela il cherche la lumière, la consolation, la sagesse. Tout commence par une réflexion sur la justice humaine, où souvent, comme dans son cas, héberge une injustice très réelle.

Ainsi commence –t-il à écrire et il écrit comme en prison les biens apparents disparaissent, en laissant la place aux biens authentiques, comme l’amitié, par exemple, comme le Bien le plus élevé, le Souverain Bien, qui est Dieu.

Dieu ne le laisse pas seul, ne lui permet pas de tomber dans le fatalisme et d’éteindre l’espérance; il lui enseigne que c’est la Providence qui gouverne le monde, qui est Son visage. Avec le visage de Dieu, alors, Boèce, le condamné à mort, peut dialoguer à travers la prière et atteindre ainsi le salut.

Ceci est, en dernière synthèse, le contenu de son œuvre le plus grande, qui fait partie du trésor de la littérature universelle, le De Consolatione philosophiae, , où, en reprenant un genre littéraire cher à l’antiquité tardive, il recourt à l a consolation de la pensée, justement, comme remède au drame de l’existence qu’il est en train de vivre.

Et la consolation de Dieu arrive aussitôt: avant tout il ne peut pas se définir en exil celui qui est seul avec soi-même; puis il commence à mesurer non pas ce qu’il a perdu, mais ce qui lui est resté, en parvenant à comprendre qu’on peut trouver le bonheur seulement en se projetant à l’infini, c’est-à-dire dans la dimension qui est proprement de Dieu.

De même, la liberté de l’homme se réalise seulement lorsque ce dernier reste lié au niveau que la Providence lui a réservé. Jamais, donc, ne pas être orgueilleux dans la condition de souffrance où on se trouve, mais tendre, toujours et de toute façon, vers le Bien, Dieu: ceci, en effet, est l’enseignement authentique de tous les martyrs.


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Libre, non pas chacun pour soi, mais par rapport au bien et au service du bien

Libre, non pas chacun pour soi,
mais par rapport au bien et au service du bien

Lors de l’audience générale dans la salle Paul VI, le Pape a expliqué le concept de liberté selon la foi chrétienne : il ne s’agit pas de rester à l’écart des autres, de les ressentir comme des « ennuis » qui limitent notre action, mais de se sentir inséré dans une communauté où aimer ceux qui sont proches.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 20 octobre 2021

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Catéchèse sur la Lettre aux Galates
– 12. La liberté se réalise dans la charité

Résumé :

Frères et sœurs, saint Paul, dans la Lettre aux Galates, nous introduit dans la grande nouveauté de la foi. Dans le Baptême, nous avons reçu le don le plus grand qui existe, le don de devenir fils de Dieu. La vraie liberté s’exprime dans la charité. L’amour du Christ nous a libérés du pire esclavage, celui de notre moi. La liberté grandit avec l’amour.

La liberté habitée par l’amour nous conduit vers les pauvres, en nous faisant reconnaître dans leurs visages le visage du Christ. Le don de la libération opérée par Jésus nous fait voir l’être humain inséré dans une communauté. La dimension sociale est fondamentale pour les chrétiens, elle leur permet de se tourner vers le bien commun et non vers les intérêts privés.

En ce moment historique, nous avons besoin de redécouvrir la dimension communautaire de la liberté. La pandémie nous a enseigné que nous avons besoin les uns des autres. Les autres ne sont pas un obstacle à ma liberté, mais la possibilité pour la réaliser pleinement. Notre liberté naît de l’amour de Dieu et grandit dans la charité.

CATÉCHÈSE

Chers frères et sœurs, bonjour !

Ces jours-ci, nous parlons de la liberté de la foi, en écoutant la Lettre aux Galates. Mais il m’est venu à l’esprit ce que Jésus disait de la spontanéité et de la liberté des enfants, quand cet enfant avait la liberté de s’approcher et de se déplacer comme s’il était chez lui… Et Jésus nous dit : « Toi aussi, si tu n’aimes pas enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ».

Le courage de s’approcher du Seigneur, de s’ouvrir au Seigneur, de ne pas avoir peur du Seigneur : je remercie cet enfant pour la leçon qu’il nous a donnée à tous. Et que le Seigneur l’aide dans sa limitation, dans sa croissance car il a donné ce témoignage qui venait de son cœur. Les enfants n’ont pas de traducteur automatique du cœur à la vie : le cœur continue.

L’Apôtre Paul, avec sa Lettre aux Galates, nous introduit lentement à la grande nouveauté de la foi, lentement. C’est vraiment une grande nouveauté, car non seulement elle renouvelle certains aspects de la vie, mais elle nous fait entrer dans cette « nouvelle vie » que nous avons reçue avec le Baptême.

C’est là qu’a été répandu sur nous le plus grand don, celui d’être enfants de Dieu. Renés dans le Christ, nous sommes passés d’une religiosité faite de préceptes à une foi vivante, qui a son centre dans la communion avec Dieu et avec nos frères, c’est-à-dire, en charité. Nous sommes passés de l’esclavage de la peur et du péché à la liberté des enfants de Dieu. Encore une fois le mot liberté.

Essayons aujourd’hui de mieux comprendre quel est le cœur de cette liberté pour l’Apôtre. Paul affirme qu’elle est tout sauf « un prétexte pour la chair » (Ga 5, 13) : la liberté, c’est-à-dire n’est pas une vie libertine, selon la chair ou selon l’instinct, les désirs individuels et ses propres pulsions égoïstes ; au contraire, la liberté de Jésus nous conduit à être – écrit l’Apôtre – « au service les uns des autres » (ibid.).

Mais est-ce de l’esclavage ? Oui, la liberté en Christ a un certain « esclavage », une dimension qui nous conduit au service, à vivre pour les autres. La vraie liberté, en d’autres termes, s’exprime pleinement dans la charité. Une fois de plus, nous sommes confrontés au paradoxe de l’Évangile : nous sommes libres de servir, de ne pas faire ce que nous voulons.

Nous sommes libres de servir, et là vient la liberté ; nous sommes pleinement dans la mesure où nous nous donnons. Nous nous trouvons pleinement dans la mesure où nous nous donnons, nous avons le courage de nous donner ; nous possédons la vie si nous la perdons (cf. Mc 8,35). C’est de l’évangile pur.

Mais comment expliquer ce paradoxe ? La réponse de l’Apôtre est aussi simple qu’exigeante : « par amour » (Ga 5,13). Il n’y a pas de liberté sans amour. La liberté égoïste de faire ce que je veux n’est pas la liberté, car elle revient sur elle-même, elle n’est pas féconde. C’est l’amour du Christ qui nous a libérés et c’est encore l’amour qui nous libère du pire esclavage, celui de notre ego ; donc la liberté grandit avec l’amour.

Mais attention : pas avec l’amour intime, avec l’amour feuilleton, pas avec la passion qui cherche simplement ce qu’on aime et ce qu’on aime, mais avec l’amour que l’on voit dans le Christ, la charité : c’est l’amour vraiment libre et libérateur.

C’est l’amour qui brille dans le service gratuit, sur le modèle de celui de Jésus, qui lave les pieds de ses disciples et dit : « Je vous ai donné l’exemple afin que vous aussi fassiez comme je vous ai fait » (Jn 13 :15). Servez-vous les uns les autres.

Pour Paul, donc, la liberté n’est pas « de faire ce qu’on aime et n’aime pas ». Cette sorte de liberté, sans fin et sans références, serait une liberté vide, une liberté de cirque : ça ne marche pas.

Et en fait cela laisse le vide à l’intérieur : combien de fois, après avoir suivi seulement l’instinct, réalisons-nous qu’il nous reste un grand vide à l’intérieur et que nous avons abusé du trésor de notre liberté, la beauté de pouvoir choisir le vrai tant mieux pour nous et pour les autres.

Seule cette liberté est pleine, concrète, et nous insère dans la vraie vie de chaque jour. La vraie liberté nous libère toujours, mais quand nous cherchons cette liberté de « ce que j’aime et n’aime pas », à la fin nous restons vides.

Dans une autre lettre, la première aux Corinthiens, l’Apôtre répond à ceux qui soutiennent une idée erronée de la liberté. « Tout est licite ! », disent-ils. «Oui, mais tout n’est pas bénéfique» répond Paul. « Tout est licite, mais tout n’édifie pas », répond l’Apôtre. Qui ajoute alors : « Nul ne cherche son propre intérêt, mais celui des autres » (1 Co 10, 23-24).

C’est la règle pour démasquer toute liberté égoïste. Aussi, à ceux qui sont tentés de réduire la liberté à leurs seuls goûts, Paul place avant le besoin d’amour. La liberté guidée par l’amour est la seule qui libère les autres et nous-mêmes, qui sait écouter sans imposer, qui sait aimer sans forcer, qui construit et ne détruit pas, qui n’exploite pas les autres à sa convenance et les rend du bien sans rechercher son propre profit.

Bref, si la liberté n’est pas au service – c’est l’épreuve – si la liberté n’est pas au service du bien, elle risque d’être stérile et de ne pas porter de fruit.

Au contraire, la liberté animée par l’amour conduit aux pauvres, reconnaissant celle du Christ dans leurs visages. Ainsi, le service de l’un à l’autre permet à Paul, écrivant aux Galates, de mettre l’accent qui n’est nullement secondaire : ainsi, parlant de la liberté que les autres Apôtres lui ont donnée d’évangéliser, il souligne qu’ils n’ont recommandé qu’un seul chose : se souvenir des pauvres (cf. Gal 2, 10).

C’est intéressant. Lorsqu’après cette lutte idéologique entre Paul et les Apôtres, ils se sont mis d’accord, ce que les Apôtres lui ont dit : « Continue, continue et n’oublie pas les pauvres », c’est-à-dire que ta liberté de prédicateur est une liberté à au service des autres, pas pour vous-même, pour faire ce que vous aimez.

Nous savons par contre que l’une des conceptions modernes les plus répandues de la liberté est celle-ci : « ma liberté s’arrête là où commence la vôtre ». Mais la relation manque ici, la relation ! C’est une vision individualiste.

Au contraire, ceux qui ont reçu le don de libération opéré par Jésus ne peuvent pas penser que la liberté consiste à rester à l’écart des autres, à les ressentir comme des contrariétés, ils ne peuvent pas voir l’être humain perché en lui-même, mais toujours inséré dans une communauté. La dimension sociale est fondamentale pour les chrétiens, et leur permet de se tourner vers le bien commun et non vers l’intérêt privé.

Surtout en ce moment historique, nous devons redécouvrir la dimension communautaire, non individualiste, de la liberté : la pandémie nous a appris que nous avons besoin les uns des autres, mais sachant que cela ne suffit pas, nous devons le choisir chaque jour concrètement, décider de ce chemin.

Nous disons et croyons que les autres ne sont pas un obstacle à ma liberté, mais ils sont la possibilité de la réaliser pleinement. Parce que notre liberté naît de l’amour de Dieu et grandit dans la charité.

Salutations

Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les étudiants du Studium de Notre-Dame de vie, les membres de l’équipe Notre-Dame, les jeunes de Bons-en-Chablais et les fidèles de la paroisse de Martigny en Suisse.

Demandons la grâce d’être comblés de l’amour de Dieu afin de faire de notre maison commune un lieu où chacun puisse vivre dignement en ayant accès aux ressources que nous offrent le Créateur. A tous, ma Bénédiction !

Je salue les pèlerins et les visiteurs anglophones qui participent à l’audience d’aujourd’hui, en particulier les groupes des États-Unis d’Amérique. Sur vous tous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

J’adresse un salut cordial aux pèlerins de langue allemande. Essayons toujours de vivre comme le Christ, au service des autres et dans la louange et la gratitude envers Dieu, le Père de notre vie et Créateur de l’univers. Que le Seigneur vous guide et vous protège sur votre chemin.

Je salue cordialement les pèlerins de langue espagnole. Je vois qu’il y a les Ministres des Malades, les filles de Mère Torres Acosta. Ces religieuses passent leurs nuits à soigner les malades et dorment pendant un certain temps pendant la journée. Ils sont un exemple de ce qu’est le service jusqu’au bout, avec abnégation. Continuez comme ça. Merci pour ce que vous faites.

Demandons à Jésus – modèle de charité et serviteur de tous – de nous libérer de notre esclavage et de nous aider à être authentiquement libres, en nous incitant à aimer par des gestes concrets de miséricorde et de charité. Que Dieu te bénisse. Merci beaucoup.

Je salue affectueusement les fidèles de langue portugaise, souhaitant que l’amour soit toujours dans vos cœurs, en particulier envers les plus pauvres. Nous sommes donc vraiment libres ! Que Dieu vous bénisse et vous protège de tout mal !

Je salue les fidèles arabophones. La pandémie nous a appris que nous avons besoin les uns des autres, mais sachant que cela ne suffit pas, nous devons le choisir concrètement chaque jour.

Nous disons et croyons que les autres ne sont pas un obstacle à ma liberté, mais la possibilité de la réaliser pleinement. Parce que notre liberté naît de l’amour de Dieu et grandit dans la charité. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je salue cordialement les Polonais présents ici. Chers frères et sœurs, après-demain, c’est la mémoire liturgique de saint Jean-Paul II. Je vous confie, ainsi que vos familles et tout le peuple polonais, à sa protection.

Souvenez-vous toujours de ce qu’il vous a dit : « « Qui nous séparera… de l’amour du Christ ? ». (…) Soyez vigilants, afin que rien ne vous sépare de cet amour : pas de faux slogan, pas de fausse idéologie, pas de céder à la tentation de transiger avec ce qui n’est pas de Dieu. Rejetez tout ce qui détruit et affaiblit la communion avec le Christ » ( 2.06.1997). Je vous bénis de tout cœur !

* * *

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. Je salue les capitulaires des Serviteurs de Marie Ministres des Malades et je souhaite à toute la Congrégation un engagement renouvelé et généreux pour le témoignage évangélique.

Puis je salue les fidèles des paroisses de San Pellegrino à Reggio Emilia et celles de Santa Maria Assunta à Scigliano. J’espère que votre séjour à Rome contribuera à faire grandir l’amour et la fidélité au Christ dans l’âme de chacun.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. En ce mois d’octobre, l’Église nous exhorte à prier pour les missions et à accepter l’invitation du Christ à être ses collaborateurs actifs. Donnez au Seigneur votre généreuse disponibilité et offrez vos souffrances pour que le dessein salvifique du Père céleste s’accomplisse.

Ma bénédiction à tous.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La longue tradition de pèlerinage de l’Église

La longue tradition de pèlerinage de l’Église

Il y a dix ans, jour pour jour, le Pape émérite Benoît XVI s’exprimait ainsi sur cette tradition, en inaugurant  la Domus Australia,  une maison d’accueil à Rome pour les pèlerins australiens :

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Le Seigneur a envoyé ses Apôtres dans le monde entier pour proclamer l’Évangile à toute la création (cf. Mc 16, 15). L’Évangile s’est diffusé dans les régions les plus reculées du monde, s’y est enraciné et a donné naissance à une communauté chrétienne vivante et dynamique…

Toutes les communautés chrétiennes sont conscientes d’accomplir un pèlerinage dont la destination finale va au-delà de ce monde: comme saint Paul l’a exprimé, «notre cité se trouve dans les cieux» (Ph 3, 20).

Nous passons notre vie terrestre en pèlerinage vers ce but ultime, où se trouvent «ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment» (1 Co 2, 9).

Ici sur terre, la longue tradition de pèlerinage de l’Église aux lieux saints sert à nous rappeler que nous nous dirigeons vers le ciel, elle recentre notre esprit sur l’appel à la sainteté, nous rapproche toujours plus du Seigneur et nous renforce dans notre voyage grâce à la nourriture spirituelle.

De nombreuses générations de pèlerins ont fait route vers Rome de toutes les régions du monde chrétien, afin de vénérer les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul, et ainsi renforcer leur communion dans l’Église unique du Christ, fondée sur les apôtres.

Ce faisant, ils renforcent les racines de leur foi; et les racines, comme nous le savons, sont la source de la nourriture qui donne la vie. Dans ce sens, les pèlerins à Rome devraient toujours se sentir chez eux ici… dans la ville des apôtres.

Mais les racines ne sont qu’un aspect de cela. Selon un dicton attribué à un grand poète de mon pays, Johann Wolfgang von Goethe, il existe deux choses que les enfants devraient recevoir de leurs parents: les racines et les ailes.

De notre Sainte Mère l’Église, nous recevons nous aussi à la fois des racines et des ailes: la foi des apôtres, transmise de génération en génération, et la grâce de l’Esprit Saint, transmise avant tout à travers les sacrements de l’Église.

Les pèlerins qui ont séjourné dans cette ville retournent dans leur pays renouvelés et renforcés dans la foi, et élevés par l’Esprit Saint dans le pèlerinage qui les conduira et les élèvera vers leur maison céleste.

Je prie aujourd’hui pour que les pèlerins de passage… retournent chez eux avec une foi affermie, une espérance plus joyeuse et un amour plus ardent pour le Seigneur, prêts à s’engager avec un zèle renouvelé à la tâche de témoigner du Christ dans le monde dans lequel ils vivent et travaillent.

Et je prie également pour que leur visite au Siège de Pierre renforce leur amour pour l’Église universelle et les unissent de façon plus étroite au Successeur de Pierre, chargé de nourrir et de rassembler le troupeau du Seigneur de chaque coin du monde.

En confiant chacun d’eux, ainsi que vous tous, à l’intercession de Notre Dame, Auxiliaire des chrétiens,… je vous donne avec joie ma Bénédiction apostolique en signe des joies qui nous attendent dans notre demeure éternelle.

Discours du Pape BENOÎT XVI, Domus Australia, Rome Mercredi 19 octobre 2011

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